Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général de la Convention sur la diversité biologique,
Monsieur le Ministre de l'Environnement des Iles Vierges britanniques,
Madame la Directrice générale de l'Union internationale pour la Conservation de la nature,
Madame la Ministre des Outre-mer, Chère George Pau-Langevin,
Monsieur le Président de la Région Guadeloupe, Cher Victorin Lurel,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des ONG,
Mesdames, Messieurs,
Nous voici arrivés à l'important moment qui conclue les riches travaux de cette 2ème Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique dans les Outre-mer européens. Aujourd'hui, nous adressons à l'Europe (et, au-delà, au monde entier) ce message de la Guadeloupe dont nous voulons ensemble qu'il soit un outil pour l'action, volontariste et concret, un outil de mobilisation des citoyens, des experts, des acteurs privés et publics, et des décideurs.
Merci à toutes et à tous pour la qualité des échanges qui ont conduit à l'élaboration de ce texte jusque très tard dans la nuit. Pour leur franchise aussi car ils ont permis de faire lucidement la part des progrès accomplis en six ans mais aussi des difficultés et des lenteurs qui persistent, des obstacles à lever et des leviers à actionner pour agir plus rapidement et plus efficacement.
Merci à la Région Guadeloupe pour son accueil chaleureux dans ce beau territoire qui a pris le parti de l'excellence environnementale et dont un de nos éminents poètes, Ernest Pépin, décrit merveilleusement, des falaises songeuses au volcan qui marronne, des mains d'arbres grattant le dos du ciel aux boucans de couleurs, la flore et la faune appareillées à la diversité.
«Une petite lèche de terre», dit tendrement Ernest Pépin de la Guadeloupe qu'il appelle à «cadencer le monde dans son chemin d'errance». Vous me permettrez d'y voir une manière poétique de dire que les Outre-mer, si nous joignons nos forces, peuvent donner à la planète l'exemple du possible pour relever le grand défi de ce 21ème siècle : l'engagement dans une croissance verte et bleue qui est une réponse indispensable à l'urgence écologique mais aussi le principal espoir d'un nouveau progrès humain.
J'ai tenu, comme vous le savez, à verser aux débats de vos ateliers les résultats du questionnaire adressé à tous les acteurs de la biodiversité dans les Outre-mer français car il m'a semblé que les réponses collectées ouvraient des pistes de réflexion et d'action, pointaient des améliorations nécessaires et pouvaient être utilement partagées.
Je n'insisterai pas ici sur ce que nous savons tous et qui pourtant doit être inlassablement rappelé pour que l'Europe, toute l'Europe, en ait pleinement conscience et agisse en conséquence.
Oui, les 34 Outre-mer européennes sont à la fois des réservoirs exceptionnels de biodiversité (donc, il n'est pas inutile de le rappeler, de précieux gisements de connaissances scientifiques et d'innovation technologique) et les plus immédiatement vulnérables aux effets combinés du recul de la biodiversité et du dérèglement climatique.
Jamais autant qu'aujourd'hui les enjeux relatifs à la biodiversité et au climat n'ont été aussi étroitement imbriqués et interdépendants. Les climatologues nous ont appris que l'atmosphère a une mémoire, celle de nos pollutions et de nos émissions de gaz à effet de serre qui excèdent le rythme auquel la nature peut les digérer et se renouveler. Et les écologues nous ont appris que, dans la biosphère, les écosystèmes sont solidaires, pour le pire comme pour le meilleur. Cette articulation vaut pour toute l'Europe mais avec plus d'évidence et de force dans ses outre-mer.
Ma conviction est que les territoires ultra-marins d'aujourd'hui peuvent donner raison au poète d'hier : là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve.
Autrement dit : l'obligation salutaire d'inventer sans tarder et de mettre en place des solutions novatrices qui non seulement répondent aux problèmes immédiats auxquels vos territoire sont les plus exposés mais fassent de vous les pionniers de la mutation écologique nécessaire de nos sociétés. L'éloignement géographique, l'insularité pour beaucoup voire l'exigüité territoriale, les violences climatiques, tous ces «handicaps» traditionnellement soulignés peuvent aujourd'hui se retourner en atouts et nos régions dites « ultra-périphériques » peuvent et doivent devenir le centre de la mobilisation climatique européenne et mondiale.
Car vous pouvez être les premiers à montrer comment prendre soin d'une biodiversité frontalement menacée, les premiers à entrer dans l'âge de l'après-carbone et de l'après-pétrole, les premiers à accéder à l'autonomie énergétique à partir des ressources, terrestres et marines, entièrement renouvelables dont vous disposez en abondance.
La feuille de route issue de la Conférence de la Guadeloupe est un guide pour l'action qui doit permettre de mobiliser des outils opérationnels, réglementaires et financiers, et de nouer des partenariats concrets pour qu'ensemble, nous intensifiions nos efforts. La France est pleinement engagée dans cette démarche. J'ai défendu devant l'Assemblée, qui vient de la voter, une loi sur la transition énergétique pour la croissance verte qui fixe à notre pays des objectifs ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique, de réduction de notre consommation énergétique, en particulier fossile, de diminution de nos émissions de gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables, des transports propres, notamment électriques, et de l'économie circulaire qui évite les gaspillages et transforme les déchets des uns en matière première pour les autres.
Le Conseil européen vient hier de conclure un accord ambitieux : l'Europe a su se montrer volontaire, créative et visionnaire. 40% au moins de diminution des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030.
J'ai veillé à ce que le remarquable potentiel des Outre-mer français y soit reconnu, notamment pour la montée en puissance des énergies vertes (éolien, solaire, géothermie, biomasse, énergies marines, etc.) et dans la perspective d'un accès à l'autonomie énergétique qui les affranchisse de leur coûteuse dépendance pétrolière.
La loi relative à la biodiversité, que le Parlement français a commencé à examiner, va nous permettre de mieux protéger et valoriser nos richesses naturelles et les services que leurs écosystèmes nous rendent, tout particulièrement dans les outre-mer qui concentrent 80% de la biodiversité française et ont dans ce domaine un rôle majeur à jouer.
J'en viens maintenant, en partenariat avec la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, et au nom du Gouvernement, aux engagements que prend la France à l'occasion de cette Conférence internationale de la Guadeloupe et qui accompagnent le Message de la Guadeloupe et sa feuille de route.
Ils s'articulent autour de quatre axes sur lesquels le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie s'engage.
Premier axe : mieux connaître pour agir juste
Il nous faut améliorer la chaîne de production et de circulation des savoirs car l'efficacité de l'action pour la protection de la biodiversité et contre le dérèglement climatique en dépend.
C'est pourquoi je m'engage ici à mettre à la disposition de tous les données de l'Observatoire du changement climatique dans les outre-mer, récemment créé et qui vous a été présenté durant cette Conférence. Ses mesures relatives aux précipitations, aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux hausses de température, au niveau des mers et à leur acidification seront mutualisées et partagées.
Les sciences participatives, qui associent les citoyens aux travaux des chercheurs, comme le fait excellemment notre Muséum national d'histoire naturelle, seront encouragées pour que la connaissance et la défense de la biodiversité deviennent l'affaire de tous.
La France est prête à s'impliquer activement pour développer cette démarche dans tous les Outre-mer européens et pour valoriser les savoirs locaux et traditionnels. J'organiserai en 2015 un colloque européen sur ce sujet afin que nous mettions en commun nos expériences et puissions avancer ensemble. Le ministère de l'Écologie pilote depuis deux ans un système d'évaluation des écosystèmes qui permet de mieux évaluer les services rendus par la nature, services gratuits dont nous n'avons souvent pas conscience, et pourtant si importants pour l'économie, le bienêtre et la culture.
Cette méthode sera généralisée pour l'évaluation de toutes les richesses naturelles des Outre-mer français et je souhaite qu'elle devienne un outil concret d'aide à la décision.
Les forêts rendent de nombreux services contre l'érosion des sols et pour la qualité de l'eau. Elles sont les «châteaux d'eau» de nombreux territoires des outre-mer. La France et l'Europe sont aussi en Amazonie, ne l'oublions pas, et ont un rôle important pour la préservation de ce précieux biome. Parce qu'il faut mieux les connaître pour mieux les protéger, nous effectuerons une cartographie régulière des habitats forestiers dans les outre-mer et rendrons publiques les évolutions qu'elle enregistrera.
La 12ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité biologique qui s'est tenue il y a une dizaine de jours en Corée a rappelé que l'acidité des océans a augmenté de 26% par rapport à la période pré-industrielle et risque d'augmenter de 170% d'ici 2100, entraînant de lourds impacts écologiques (blanchissement des coraux, migration des espèces), économiques et sociaux.
Je souhaite que nous approfondissions notre connaissance de ces phénomènes afin de trouver des solutions plus efficaces à court et à long terme. Nous allons donc lancer un appel à projets de recherche sur l'acidification des océans et ses conséquences. Et nous mettrons à la disposition de tous les Outre-mer européens les résultats de ces travaux scientifiques.
Deuxième axe : protéger et valoriser
La France va mettre en place un dispositif législatif qui répondra aux exigences du protocole de Nagoya, renforcera la lutte contre la biopiraterie et fixera un cadre clair pour l'accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles ainsi que pour un juste partage des avantages susceptibles d'en être tirés. C'est l'un des objectifs majeurs de notre projet de loi sur la biodiversité dont le Parlement est saisi. Je souhaite que les outre-mer français s'emparent pleinement de cet outil pour veiller eux-mêmes à un tel partage équitable qui ne doit pas être réservé aux grands opérateurs mais également accessible aux petites entreprises.
Tout comme la protection des ressources génétiques, l'encadrement de l'exploitation des ressources du sol est un sujet d'attention dans les territoires d'outre-mer. Le gouvernement présentera son projet de réforme du code minier prochainement.
Nous allons également accélérer et amplifier la protection des aires marines. La France s'est en effet fixé l'objectif ambitieux de couvrir 20% de ses eaux en aires marins protégées en 2020 et les Outre-mer y prennent toutes leurs parts. La Mer de Corail, tout récemment créée en Nouvelle-Calédonie, s'étend sur plus de 1.200.000 km². Nous appuierons le gouvernement de la Nouvelle Calédonie pour l'établissement du plan de gestion du Parc naturel.
Ce parc a permis à la France de remplir et dépasser les objectifs d'Aichi en faisant passer à 16% (contre 10% dans les objectifs d'Aichi) la couverture du domaine marin français en aire marine protégée.
Le sanctuaire AGOA, auquel je tiens bien sûr particulièrement : sanctuaire de protection des mammifères marins (baleines, dauphins, marsouins et l'emblématique baleine à bosse) s'étend sur plus de 143.000 km² et nous allons, avec George Pau-Langevin et Victorin Lurel, installer dans quelques heures son Conseil de gestion ici, en Guadeloupe ; ce sanctuaire pourra, dans une démarche de coopération internationale nouer des liens étroits avec les États de la Caraïbe et avec les parties contractantes à la Convention de Carthagène.
J'en profite pour rappeler mon attachement à la coopération régionale dans le cadre de ces conventions ou au niveau bilatéral, ce qui permet de mieux protéger : par exemple dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes telles que le Poisson Lion.
En Martinique, le processus de lancement du Parc naturel marin est lancé.
En Guyane, je sais que nombre d'associations, d'élus et d'acteurs de terrain soutiennent la création d'un parc national «zone humide» sur les marais de Kaw, avec un volet marin. Le président de France Nature Environnement, Monsieur Denez L'Hostis, m'a d'ailleurs fait état des derniers éléments de ce dossier. Je vais me rapprocher des élus et des parlementaires pour examiner une protection plus ambitieuse du marais de Kaw. À Saint-Pierre et Miquelon, il faut aussi renforcer la protection de la seule forêt boréale française en concertation avec les acteurs locaux.
Je soutiens le rapprochement des aires marines protégées dans les zones des Kerguelen et Crozet avec l'Afrique du Sud.
Enfin, nous continuerons d'appuyer le gouvernement de la Polynésie française et les communes marquisiennes pour la création d'une grande aire marine protégée autour des Marquises qui est en cours.
Afin de mieux protéger nos littoraux des effets du changement climatique et de leur permettre de s'adapter aux risques d'érosion et de submersion marine qui peuvent avoir de graves conséquences pour les populations, les activités côtières et la protection de la biodiversité, je mets à la disposition de tous le Guide d'aménagement des zones littorales dans les collectivités d'outre-mer, que nous avons élaboré ensemble.
Aménager c'est aussi appliquer le principe «Éviter, Réduire, Compenser» et en priorité «Éviter et Réduire».
Je m'engage également à accélérer dans les Outre-mer français la constitution de corridors écologiques et à finaliser le Réseau écologique des départements d'outre-mer (REDOM) afin de mieux identifier les zones qui nécessitent une protection et une continuité renforcées.
Je souhaite, dans le même esprit, que le recensement des espèces de la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature soit achevé et que les évaluations réalisées par l'UICN avec le concours du ministère de l'Écologie et de ses établissements publics soient complétées de manière à répertorier toutes les espèces menacées dans les Outre-mer et à établir sur cette base des plans d'action.
Troisième axe : pour la biodiversité, faire de l'urgence une chance
La biodiversité peut faire rempart naturel à la prolifération de nouveaux agents infectieux et éviter ainsi le développement de résistances aux insecticides dont l'usage systématique porte atteinte à la santé (raison pour laquelle j'ai décidé, par la loi de transition énergétique, de bannir de certains lieux publics l'emploi de pesticides et lancé un programme «Terre saine, villes et villages sans pesticides»).
C'est pourquoi seront encouragées des actions expérimentales de prévention des maladies vectorielles dans certains espaces ultramarins protégés, en particulier les zones humides.
La protection des mangroves sera renforcée, et je salue tout le travail particulièrement important réalisé en Guadeloupe, car ces écosystèmes fragilisés et en recul rendent des services très importants :
- de nurserie pour la faune aquatique,
- de captation du carbone (une étude a montré que 7% des objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre pourraient être atteints en restaurant les mangroves),
- d'épuration et de dépollution des eaux de ruissellement,
- de stabilisation des zones côtières,
- de protection contre les tsunamis (la mangrove peut absorber 70% de la force d'une vague géante).
Cette fonction protectrice des mangroves est d'autant plus précieuse dans un contexte de dérèglement climatique, avec ses risques d'élévation du niveau de la mer et de multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes.
La France a lancé un grand plan de protection de ses mangroves ultra-marines, couvrant 35.000 hectares d'ici à la fin 2016.
Je souhaite accélérer le mouvement afin que cet objectif soit atteint avant le Sommet Climat de Paris en décembre 2015, en lien avec les collectivités du Pacifique qui sont particulièrement dynamiques dans ce domaine. Il faudra définir un objectif territoire par territoire. La Nouvelle Calédonie a d'ailleurs inscrit dans son Code de l'environnement la protection de ses mangroves et je compte m'appuyer sur cet exemple pour amplifier la dynamique dans tous les territoires ultra-marins de sorte qu'à moyen terme, la quasi-totalité des mangroves des territoires d'intervention du Conservatoire national du littoral soit placée sous sa protection. Les récifs coralliens. Près de 70% des récifs coralliens de la planète sont aujourd'hui menacés, notamment par le changement climatique et l'acidification des océans.
La France, 4ème pays récifal, entend assumer la responsabilité particulière qui lui incombe à l'égard de ces écosystèmes marins qui protègent les littoraux contre les agressions de l'océan, font barrière contre les vagues et les courants, permettent des activités vitales (comme la pêche, le tourisme, l'accès aux substances actives marines) et ont une précieuse valeur culturelle (une partie des récifs de la Nouvelle Calédonie est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité).
C'est pourquoi, outre les actions de l'Initiative française pour les récifs coralliens, que je préside avec la ministre des Outre-mer et dont certains membres fondateurs sont ici présents, je souhaite que, d'ici la COP 21, nous déterminions en commun, avec les collectivités ultramarines qui jouent un rôle essentiel dans la définition des plans d'action, un objectif chiffré ambitieux de récifs coralliens à protéger.
Quatrième axe : accompagner la transition
La France s'engage à renforcer les capacités d'intervention et de mobilisation des acteurs de la protection de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique.
Tout d'abord, comme il est mentionné dans le Message de la Guadeloupe - et comme souligné par les associations que j'ai rencontrées notamment au Conseil national de la Transition énergétique (FNE, WWF, Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de Protection des oiseaux, Humanité et Biodiversité, les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat, Surfrider etc.) - il nous faudra être vigilant sur la cohérence des investissements publics et de leurs impacts sur l'environnement.
Je vais installer dans quelques jours la structure de préfiguration de notre future Agence française de la biodiversité qui fera une place particulière aux Outre-mer qui sont au cœur des enjeux de défense de notre biodiversité.
Je veux donner à cette Agence un rôle de soutien aux acteurs et aux initiatives des territoires ultra-marins. Elle disposera, comme l'ont souhaité les élus des Outre-mer et la ministre des Outre-mer Georges Pau-Langevin, et comme je l'ai bien volontiers accepté, d'antennes ultra-marines qui favoriseront une gouvernance locale dynamique, associant toutes les parties prenantes, en même temps qu'elles joueront un rôle d'appui de proximité, par exemple pour le montage de projets européens, et travailleront en réseau.
Je souhaite également développer, dans les bassins régionaux et avec les autres États membres européens, des formations communes et des ateliers thématiques qui pourront s'appuyer sur le réseau développé par le ministère français de l'Écologie, «Terres et Mers ultra-marines».
Enfin, la France appuiera la création d'un mécanisme de financement européen s'inspirant du fonds BEST et participera activement à la mise en place d'un outil de suivi de l'État d'avancement des engagements collectivement souscrits dans le cadre du Message de la Guadeloupe. Je sais que les débats ont porté sur la présence des Outre-mer dans la gouvernance de cet outil financier. Vous pouvez compter sur moi pour m'assurer de votre représentation effective dans cette gouvernance.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que la France s'engage à faire dans ses outre-mer et avec tous les Outre-mer européens.
La biodiversité doit être considérée comme un axe majeur de la lutte contre le changement climatique en accentuant ses capacités de séquestration et de stockage du carbone.
Le Parc national de la Guadeloupe, dont je vais tout à l'heure inaugurer le siège avec la Ministre des Outre-mer et le Président de la Région Guadeloupe, en est une bonne illustration :
- un établissement dont la mission, dédiée à la biodiversité, est de protéger et mettre en valeur ces sites remarquables que sont le volcan de la Soufrière, la route de la Traversée dans le massif de Basse Terre, les impressionnantes cascades du Grand Carbet et la baie bordée de mangroves du Grand Cul de Sac Marin ;
- et un siège dont le parti-pris architectural est une intégration douce dans le paysage environnant et une réduction maximale des émissions de gaz à effet de serre en optimisant l'utilisation de ressources naturelles et d'énergies renouvelables (construction en bois, ventilation naturelle, énergie solaire photovoltaïque) ;
Objectif : devenir un bâtiment-modèle à énergie positive, comme notre loi sur la transition énergétique va permettre d'en construire dans tous les Outre-mer français.
Je crois profondément qu'en appliquant dans tous nos territoires ultra-marins une haute exigence d'excellence environnementale, nous en ferons l'occasion et la chance d'un nouveau modèle de développement écologique, économique et social.
Les Outre-mer ont, pour réussir cette mutation, de pressantes raisons et de nombreux atouts. L'enjeu, dès lors, n'est plus de «rattraper» un ancien modèle à bout de souffle mais de devancer et d'entraîner.
Je vous remercie et souhaite que le Message de la Guadeloupe nous donne à tous la force d'un bel élan partagé.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 octobre 2014