Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur de Guinée en France,
Monsieur le Préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises,
Madame l'Ambassadrice,
Mesdames et Messieurs les officiers, sous-officiers, sapeurs-sauveteurs des formations militaires de la Sécurité civile,
Mesdames et Messieurs,
Le 3 décembre dernier, je me trouvais, au siège de la Direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion des crises, avec vous-même Monsieur le Préfet, pour célébrer la fête de Sainte-Barbe, patronne de la grande famille de la sécurité civile.
A cette occasion, j'avais eu le plaisir d'échanger par téléphone avec le Lieutenant-Colonel BRUGERE, chef de votre détachement et je lui avais fait une promesse : celle de vous accueillir tous à votre retour de Guinée, ici, au ministère de l'intérieur, c'est-à-dire chez vous, pour un moment de partage et de convivialité.
C'est chose faite aujourd'hui et je me réjouis très sincèrement de pouvoir vous retrouver et vous parler de vive voix, avec à mes côtés la Ministre Annick GIRARDIN, et les hauts-responsables de la task-force interministérielle Ebola que je remercie pour leur présence à nos côtés. Je veux également saluer la présence de l'Ambassadeur de Guinée en France et lui redire l'amitié très forte qui unit nos deux pays.
Voici quelques semaines que les derniers d'entre vous sont rentrés en France et ont pu retrouver leurs familles, profiter de quelques moments avec elles. Ce repos était bien mérité après votre engagement de longue haleine, dans un contexte difficile, entre octobre 2014 et janvier de cette année.
Mais avant les réjouissances, je tiens à rappeler en quelques mots la mission qui fut la vôtre en Guinée. Un engagement inédit, en pleine épidémie de virus Ebola contre laquelle la France et la communauté internationale sont mobilisées.
Je ne reviendrai pas en détail sur l'épidémie et ses conséquences, sauf pour rappeler son ampleur près de 9 000 morts selon l'OMS, dont 1 950 en Guinée le taux de létalité très élevé de la maladie et sa puissante force de déstabilisation des sociétés touchées, quelles qu'elles soient. Des évolutions encourageantes ont pu être observées en certains endroits, mais le nombre de personnes contaminées reste très élevé et la situation est extrêmement fragile.
Face à cette situation, l'intervention de la France était nécessaire et le Président de la République a rapidement fait part au président guinéen de sa proposition d'appuyer son pays dans les actions de prise en charge des malades et de lutte contre la propagation de l'épidémie.
Une task-force a été mise en place par le Premier Ministre pour coordonner cet effort collectif. Dirigée par le Professeur Jean-François DELFRAISSY, elle pilote le déploiement de notre aide en Guinée, ainsi que le dispositif de réponse sur le territoire national. Elle traite également des aspects sanitaires. C'est là une structure originale qui a permis de développer avec enthousiasme et détermination une dynamique interministérielle indispensable pour réagir vite et efficacement.
Dans cette mobilisation de la France contre l'épidémie d'Ebola, le ministère de l'Intérieur a été et reste pleinement mobilisé.
Sur le territoire national, afin de prévenir l'introduction du virus ou sa propagation, SDIS et SAMU agissent conjointement pour prendre en charge les cas suspects et les diriger vers les structures hospitalières de référence. Des contrôles sanitaires sont organisés à l'arrivée de certains vols sensibles. A ce jour, aucun cas avéré de contamination sur le territoire national n'a été recensé. Des personnes contaminées à l'étranger ont en revanche été soignées dans des hôpitaux français.
Mais surtout, et sans que cela ne soit surprenant, le ministère de l'intérieur a pris pleinement part aux actions de soutien et de coopération avec la Guinée. En effet, notre ministère n'est pas replié sur lui-même et sur les frontières intérieures. Il est au contraire pleinement connecté au monde d'aujourd'hui, engagé dans la coopération internationale.
Les interventions extérieures, l'appui à nos partenaires confrontés aux situations de crises, les actions de formation sont autant de missions qui font partie intégrante des missions du ministère.
C'est vrai en particulier des formations militaires de la sécurité civile FORMISC disent les intimes, qui depuis leur création en 1959, après la catastrophe du barrage de Malpasset, ont toujours fait preuve de leur savoir-faire et de leur courage, sur le territoire national comme à l'étranger.
Ces dernières années, les 1 427 sapeurs-sauveteurs des FORMISC sont ainsi intervenus à l'étranger conjointement avec les sapeurs-pompiers territoriaux, en Haïti, après le terrible tremblement de terre de 2010, en Indonésie et au Japon en 2011, aux Philippines après le typhon en 2013, ou en Serbie l'année dernière.
Plus récemment, le territoire national vous a fortement occupés après les inondations de grande ampleur qui ont frappé le sud de la France à l'automne dernier.
Le ministre de l'intérieur que je suis sait que quand les FORMISC sont engagées sur le territoire national, dans l'hexagone ou outre-mer, aux côtés des sapeurs-pompiers territoriaux, ou quand le Président de la République décide de vous faire intervenir à l'étranger, le résultat attendu est au rendez-vous.
Tel fut le cas en Guinée, depuis octobre 2014 et jusqu'en janvier dernier.
Si l'on revient à la genèse de la mission Guinée, il faut admettre que votre engagement en Guinée n'était pas motivé par la nécessaire lutte contre Ebola.
La coopération bilatérale entre nos deux pays en matière de sécurité civile est plus ancienne. Dès 2013, sous l'égide du ministère des affaires étrangères et du développement international et financée par des fonds européens, un partenariat a été mis en place pour accompagner la création d'une force de protection civile en Guinée composée de 4 unités de protection civile de 100 personnes chacune une par région administrative.
L'emploi et l'architecture de ces unités guinéennes sont largement inspirés par le modèle que constituent les ForMiSC. Il s'agissait ainsi de créer une force de renfort national destinée à appuyer et à soutenir les échelons territoriaux lors des opérations de secours.
Avec l'épidémie exceptionnelle et non contrôlée de fièvre hémorragique à virus Ebola ayant causé un millier de morts en Guinée, la mission a dû évoluer et prendre en compte les missions nouvelles assignées aux unités de protection civile (UPC).
Le programme de formation des unités de protection civile guinéennes a donc été adapté à la lutte contre le virus Ebola. Des modules de formation aux compétences de base dans le domaine du risque biologique et un module spécifique Ebola conduit grâce à l'appui d'experts de médecins sans frontières (MSF) ont été ajoutés au programme initial.
En seulement 2 mois, 195 stagiaires guinéens ont bénéficié d'une formation baptisée « Nimba », du nom d'une déesse guinéenne, dispensée par 30 d'entre vous appartenant à l'UIISC N° 1 de Nogent le Rotrou, que j'avais été rencontrés en octobre dernier.
Vous avez ainsi pu partager et valoriser votre expertise en matière de lutte contre les risques biologiques des ForMiSC sur la protection individuelle, de techniques dhabillage et de déshabillage, de procédures de travail en milieu contaminé, de désinfection, et de tri des déchets. Quel que soit votre grade, vous avez tous contribué à la réussite de cette mission.
Parallèlement, d'autres parmi vous ont été chargés de construire et équiper deux centres de traitement Ebola (CTE) et un centre de formation des soignants guinéens (CFS) pour aider la Guinée dans les opérations de lutte contre l'épidémie.
Après l'identification rapide, en liaison avec les autorités guinéennes et notre ambassade des sites d'implantation des centres et des moyens à mobiliser pour les construire, un détachement de l'UIISC7 implantée à Brignoles est arrivé mi-novembre en Guinée et a reçu pour première mission de construire un centre de formation Ebola pour les soignants guinéens (CFS).
Sous la pression de l'épidémie en plein essor, et grâce à votre mobilisation, cette mission, planifiée sur six semaines, a été réalisée en moins de trois semaines. C'est une prouesse que je veux souligner. Pour garantir le succès de cette entreprise, deux officiers supérieurs ont assuré la supervision du premier stage en appui des formateurs locaux. A l'issue, le passage de témoin s'est fait au service de santé des armées guinéennes.
Une fois le centre de formation livré, ce même détachement que 31 d'entre vous composaient a reçu pour mission cette fois d'améliorer l'infrastructure d'un centre de transit (CT) Ebola situé à une centaine de kilomètres de Conakry pour lui permettre d'accueillir dans des conditions acceptables malades et soignants. Les travaux ont duré une dizaine de jours, au plus près de malades confirmés et dans un climat délicat.
Enfin, pour contribuer à achever l'aménagement et l'équipement de deux centres de traitement des malades, un détachement de 15 militaires de l'UIISC5 de Corte est venu renforcer l'UIISC7 afin d'achever les travaux engagés par le Programme alimentaire mondial, à Kérouané et à Beyla, dans deux secteurs durement frappées par l'épidémie.
Les sapeurs sauveteurs des ForMiSC ont eu à cur d'aménager et d'humaniser au mieux ces centres pour permettre aux ONG qui en prenaient ensuite la gestion d'être immédiatement opérationnelles.
Mais votre contribution à la lutte contre Ebola ne s'est pas arrêtée là. Elle s'est poursuivie sur le territoire français, avec la construction à Nogent le Rotrou d'un centre de formation dupliquant grandeur nature un centre de traitement des malades, et destiné à accueillir des stages de préparation et de formation pour les intervenants de tous les horizons engagés dans la lutte contre le virus. Plus de cent stagiaires y ont été formés à ce jour. Le 12 février dernier, la Secrétaire d'Etat à la coopération et au développement s'est rendue sur site, et je crois savoir qu'elle a été très favorablement impressionnée par la qualité des infrastructures et le sérieux de la formation dispensée !
Vous n'avez pas été que des bâtisseurs. Sur le terrain, votre comportement, respectueux des usages, des traditions et surtout, votre respect pour chacun de vos interlocuteurs ont été exemplaires. La nomination par le Président de la République de Guinée de votre chef de détachement, le Lieutenant-Colonel BRUGERE, comme officier de l'ordre national du Mérite en est l'éminente marque de reconnaissance.
Telle a été votre action.
La description que je viens d'en faire est nécessairement succincte et elle passe sous silence les rencontres que vous avez pu faire sur place. Sans nul doute gardez-vous bien d'autres souvenirs de cette mission en Guinée.
Je veux aujourd'hui vous dire la fierté qui est la mienne. Cette mission n'était pas sans risques ; elle est intervenue dans un contexte sanitaire sensible. Elle a pu susciter chez vos proches une appréhension légitime.
Cette mission, vous l'avez accomplie avec l'efficacité, le professionnalisme et l'engagement qui font la marque des formations militaires de la Sécurité civile.
Vous avez, une nouvelle fois, donné la preuve de votre fidélité à votre devise, votre belle et noble devise : « SERVIR POUR SAUVER ».
Vous l'avez fait au nom de la France et aux côtés de nos amis guinéens.
La lutte contre l'épidémie d'Ebola est loin d'être achevée. Le combat se poursuit, et doit mobiliser encore tous nos efforts. C'est dans la durée que la victoire se construit.
Une conférence internationale se tiendra le 3 mars prochain pour dresser un point d'étape des actions menées par tous les partenaires.
La France est conduite elle-même à faire évoluer son action pour mieux s'adapter à la réalité et aux évolutions de l'épidémie et des besoins de la Guinée.
Dans les semaines qui viennent, les FORMISC se verront confier une nouvelle mission : contribuer à la mise en place et à la coordination de 8 équipes régionales d'alerte et de riposte rapide. Ces équipes mobiles devront permettre de mieux coller à la réalité de l'épidémie, mouvante et diffuse, et appuyer les acteurs de terrain dans les actions de sensibilisation communautaire, de suivi des populations touchées, et de prise en charge des personnes contaminées.
Nul doute que l'expérience que les FORMISC ont acquise ces derniers mois sera mise à profit.
Mesdames et Messieurs,
Lors de son déplacement à Conakry le 28 novembre, le Président de la République vous a personnellement dit la reconnaissance de la Nation.
Pour manifester cette reconnaissance, j'ai décidé de décerner à chacun d'entre vous la Médaille de la Sécurité intérieure. Dans quelques instants, je remettrai cette médaille aux 12 plus jeunes d'entre vous. Que les autres décorés ne s'en formalisent pas. Ma gratitude s'adresse également à chacun de vous. Car c'est bien ensemble que vous avez conduit cette action, démontrant s'il le fallait que dans l'adversité, l'union fait la force.
Je vous remercie.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 17 février 2015
Monsieur le Préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises,
Madame l'Ambassadrice,
Mesdames et Messieurs les officiers, sous-officiers, sapeurs-sauveteurs des formations militaires de la Sécurité civile,
Mesdames et Messieurs,
Le 3 décembre dernier, je me trouvais, au siège de la Direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion des crises, avec vous-même Monsieur le Préfet, pour célébrer la fête de Sainte-Barbe, patronne de la grande famille de la sécurité civile.
A cette occasion, j'avais eu le plaisir d'échanger par téléphone avec le Lieutenant-Colonel BRUGERE, chef de votre détachement et je lui avais fait une promesse : celle de vous accueillir tous à votre retour de Guinée, ici, au ministère de l'intérieur, c'est-à-dire chez vous, pour un moment de partage et de convivialité.
C'est chose faite aujourd'hui et je me réjouis très sincèrement de pouvoir vous retrouver et vous parler de vive voix, avec à mes côtés la Ministre Annick GIRARDIN, et les hauts-responsables de la task-force interministérielle Ebola que je remercie pour leur présence à nos côtés. Je veux également saluer la présence de l'Ambassadeur de Guinée en France et lui redire l'amitié très forte qui unit nos deux pays.
Voici quelques semaines que les derniers d'entre vous sont rentrés en France et ont pu retrouver leurs familles, profiter de quelques moments avec elles. Ce repos était bien mérité après votre engagement de longue haleine, dans un contexte difficile, entre octobre 2014 et janvier de cette année.
Mais avant les réjouissances, je tiens à rappeler en quelques mots la mission qui fut la vôtre en Guinée. Un engagement inédit, en pleine épidémie de virus Ebola contre laquelle la France et la communauté internationale sont mobilisées.
Je ne reviendrai pas en détail sur l'épidémie et ses conséquences, sauf pour rappeler son ampleur près de 9 000 morts selon l'OMS, dont 1 950 en Guinée le taux de létalité très élevé de la maladie et sa puissante force de déstabilisation des sociétés touchées, quelles qu'elles soient. Des évolutions encourageantes ont pu être observées en certains endroits, mais le nombre de personnes contaminées reste très élevé et la situation est extrêmement fragile.
Face à cette situation, l'intervention de la France était nécessaire et le Président de la République a rapidement fait part au président guinéen de sa proposition d'appuyer son pays dans les actions de prise en charge des malades et de lutte contre la propagation de l'épidémie.
Une task-force a été mise en place par le Premier Ministre pour coordonner cet effort collectif. Dirigée par le Professeur Jean-François DELFRAISSY, elle pilote le déploiement de notre aide en Guinée, ainsi que le dispositif de réponse sur le territoire national. Elle traite également des aspects sanitaires. C'est là une structure originale qui a permis de développer avec enthousiasme et détermination une dynamique interministérielle indispensable pour réagir vite et efficacement.
Dans cette mobilisation de la France contre l'épidémie d'Ebola, le ministère de l'Intérieur a été et reste pleinement mobilisé.
Sur le territoire national, afin de prévenir l'introduction du virus ou sa propagation, SDIS et SAMU agissent conjointement pour prendre en charge les cas suspects et les diriger vers les structures hospitalières de référence. Des contrôles sanitaires sont organisés à l'arrivée de certains vols sensibles. A ce jour, aucun cas avéré de contamination sur le territoire national n'a été recensé. Des personnes contaminées à l'étranger ont en revanche été soignées dans des hôpitaux français.
Mais surtout, et sans que cela ne soit surprenant, le ministère de l'intérieur a pris pleinement part aux actions de soutien et de coopération avec la Guinée. En effet, notre ministère n'est pas replié sur lui-même et sur les frontières intérieures. Il est au contraire pleinement connecté au monde d'aujourd'hui, engagé dans la coopération internationale.
Les interventions extérieures, l'appui à nos partenaires confrontés aux situations de crises, les actions de formation sont autant de missions qui font partie intégrante des missions du ministère.
C'est vrai en particulier des formations militaires de la sécurité civile FORMISC disent les intimes, qui depuis leur création en 1959, après la catastrophe du barrage de Malpasset, ont toujours fait preuve de leur savoir-faire et de leur courage, sur le territoire national comme à l'étranger.
Ces dernières années, les 1 427 sapeurs-sauveteurs des FORMISC sont ainsi intervenus à l'étranger conjointement avec les sapeurs-pompiers territoriaux, en Haïti, après le terrible tremblement de terre de 2010, en Indonésie et au Japon en 2011, aux Philippines après le typhon en 2013, ou en Serbie l'année dernière.
Plus récemment, le territoire national vous a fortement occupés après les inondations de grande ampleur qui ont frappé le sud de la France à l'automne dernier.
Le ministre de l'intérieur que je suis sait que quand les FORMISC sont engagées sur le territoire national, dans l'hexagone ou outre-mer, aux côtés des sapeurs-pompiers territoriaux, ou quand le Président de la République décide de vous faire intervenir à l'étranger, le résultat attendu est au rendez-vous.
Tel fut le cas en Guinée, depuis octobre 2014 et jusqu'en janvier dernier.
Si l'on revient à la genèse de la mission Guinée, il faut admettre que votre engagement en Guinée n'était pas motivé par la nécessaire lutte contre Ebola.
La coopération bilatérale entre nos deux pays en matière de sécurité civile est plus ancienne. Dès 2013, sous l'égide du ministère des affaires étrangères et du développement international et financée par des fonds européens, un partenariat a été mis en place pour accompagner la création d'une force de protection civile en Guinée composée de 4 unités de protection civile de 100 personnes chacune une par région administrative.
L'emploi et l'architecture de ces unités guinéennes sont largement inspirés par le modèle que constituent les ForMiSC. Il s'agissait ainsi de créer une force de renfort national destinée à appuyer et à soutenir les échelons territoriaux lors des opérations de secours.
Avec l'épidémie exceptionnelle et non contrôlée de fièvre hémorragique à virus Ebola ayant causé un millier de morts en Guinée, la mission a dû évoluer et prendre en compte les missions nouvelles assignées aux unités de protection civile (UPC).
Le programme de formation des unités de protection civile guinéennes a donc été adapté à la lutte contre le virus Ebola. Des modules de formation aux compétences de base dans le domaine du risque biologique et un module spécifique Ebola conduit grâce à l'appui d'experts de médecins sans frontières (MSF) ont été ajoutés au programme initial.
En seulement 2 mois, 195 stagiaires guinéens ont bénéficié d'une formation baptisée « Nimba », du nom d'une déesse guinéenne, dispensée par 30 d'entre vous appartenant à l'UIISC N° 1 de Nogent le Rotrou, que j'avais été rencontrés en octobre dernier.
Vous avez ainsi pu partager et valoriser votre expertise en matière de lutte contre les risques biologiques des ForMiSC sur la protection individuelle, de techniques dhabillage et de déshabillage, de procédures de travail en milieu contaminé, de désinfection, et de tri des déchets. Quel que soit votre grade, vous avez tous contribué à la réussite de cette mission.
Parallèlement, d'autres parmi vous ont été chargés de construire et équiper deux centres de traitement Ebola (CTE) et un centre de formation des soignants guinéens (CFS) pour aider la Guinée dans les opérations de lutte contre l'épidémie.
Après l'identification rapide, en liaison avec les autorités guinéennes et notre ambassade des sites d'implantation des centres et des moyens à mobiliser pour les construire, un détachement de l'UIISC7 implantée à Brignoles est arrivé mi-novembre en Guinée et a reçu pour première mission de construire un centre de formation Ebola pour les soignants guinéens (CFS).
Sous la pression de l'épidémie en plein essor, et grâce à votre mobilisation, cette mission, planifiée sur six semaines, a été réalisée en moins de trois semaines. C'est une prouesse que je veux souligner. Pour garantir le succès de cette entreprise, deux officiers supérieurs ont assuré la supervision du premier stage en appui des formateurs locaux. A l'issue, le passage de témoin s'est fait au service de santé des armées guinéennes.
Une fois le centre de formation livré, ce même détachement que 31 d'entre vous composaient a reçu pour mission cette fois d'améliorer l'infrastructure d'un centre de transit (CT) Ebola situé à une centaine de kilomètres de Conakry pour lui permettre d'accueillir dans des conditions acceptables malades et soignants. Les travaux ont duré une dizaine de jours, au plus près de malades confirmés et dans un climat délicat.
Enfin, pour contribuer à achever l'aménagement et l'équipement de deux centres de traitement des malades, un détachement de 15 militaires de l'UIISC5 de Corte est venu renforcer l'UIISC7 afin d'achever les travaux engagés par le Programme alimentaire mondial, à Kérouané et à Beyla, dans deux secteurs durement frappées par l'épidémie.
Les sapeurs sauveteurs des ForMiSC ont eu à cur d'aménager et d'humaniser au mieux ces centres pour permettre aux ONG qui en prenaient ensuite la gestion d'être immédiatement opérationnelles.
Mais votre contribution à la lutte contre Ebola ne s'est pas arrêtée là. Elle s'est poursuivie sur le territoire français, avec la construction à Nogent le Rotrou d'un centre de formation dupliquant grandeur nature un centre de traitement des malades, et destiné à accueillir des stages de préparation et de formation pour les intervenants de tous les horizons engagés dans la lutte contre le virus. Plus de cent stagiaires y ont été formés à ce jour. Le 12 février dernier, la Secrétaire d'Etat à la coopération et au développement s'est rendue sur site, et je crois savoir qu'elle a été très favorablement impressionnée par la qualité des infrastructures et le sérieux de la formation dispensée !
Vous n'avez pas été que des bâtisseurs. Sur le terrain, votre comportement, respectueux des usages, des traditions et surtout, votre respect pour chacun de vos interlocuteurs ont été exemplaires. La nomination par le Président de la République de Guinée de votre chef de détachement, le Lieutenant-Colonel BRUGERE, comme officier de l'ordre national du Mérite en est l'éminente marque de reconnaissance.
Telle a été votre action.
La description que je viens d'en faire est nécessairement succincte et elle passe sous silence les rencontres que vous avez pu faire sur place. Sans nul doute gardez-vous bien d'autres souvenirs de cette mission en Guinée.
Je veux aujourd'hui vous dire la fierté qui est la mienne. Cette mission n'était pas sans risques ; elle est intervenue dans un contexte sanitaire sensible. Elle a pu susciter chez vos proches une appréhension légitime.
Cette mission, vous l'avez accomplie avec l'efficacité, le professionnalisme et l'engagement qui font la marque des formations militaires de la Sécurité civile.
Vous avez, une nouvelle fois, donné la preuve de votre fidélité à votre devise, votre belle et noble devise : « SERVIR POUR SAUVER ».
Vous l'avez fait au nom de la France et aux côtés de nos amis guinéens.
La lutte contre l'épidémie d'Ebola est loin d'être achevée. Le combat se poursuit, et doit mobiliser encore tous nos efforts. C'est dans la durée que la victoire se construit.
Une conférence internationale se tiendra le 3 mars prochain pour dresser un point d'étape des actions menées par tous les partenaires.
La France est conduite elle-même à faire évoluer son action pour mieux s'adapter à la réalité et aux évolutions de l'épidémie et des besoins de la Guinée.
Dans les semaines qui viennent, les FORMISC se verront confier une nouvelle mission : contribuer à la mise en place et à la coordination de 8 équipes régionales d'alerte et de riposte rapide. Ces équipes mobiles devront permettre de mieux coller à la réalité de l'épidémie, mouvante et diffuse, et appuyer les acteurs de terrain dans les actions de sensibilisation communautaire, de suivi des populations touchées, et de prise en charge des personnes contaminées.
Nul doute que l'expérience que les FORMISC ont acquise ces derniers mois sera mise à profit.
Mesdames et Messieurs,
Lors de son déplacement à Conakry le 28 novembre, le Président de la République vous a personnellement dit la reconnaissance de la Nation.
Pour manifester cette reconnaissance, j'ai décidé de décerner à chacun d'entre vous la Médaille de la Sécurité intérieure. Dans quelques instants, je remettrai cette médaille aux 12 plus jeunes d'entre vous. Que les autres décorés ne s'en formalisent pas. Ma gratitude s'adresse également à chacun de vous. Car c'est bien ensemble que vous avez conduit cette action, démontrant s'il le fallait que dans l'adversité, l'union fait la force.
Je vous remercie.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 17 février 2015