Texte intégral
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
M'exprimant au nom de la délégation française, je veux tout d'abord souligner que j'adhère pleinement aux termes de la déclaration prononcée hier par la délégation suédoise au nom de l'Union Européenne.
Cette convergence va de soi, car nous sommes, les uns et les autres en Europe, résolument fidèles au message d'Istanbul. Après Habitat II, nul ne devrait plus ignorer que c'est avant tout dans les villes que va se jouer l'avenir de nos pays, au Nord comme au Sud.
Pourtant je ne suis pas sûr que tous ceux qui, à tous les niveaux de responsabilité, devraient en avoir pris conscience, l'aient suffisamment compris.
C'est pourquoi je souhaite vivement, avec beaucoup d'autres, que cette session extraordinaire puisse permettre de remobiliser l'opinion internationale, sur l'ampleur, l'acuité et la complexité des défis auxquels toutes les villes du monde restent confrontées. Nous avons pour cela besoin d'une déclaration finale vigoureuse, résolument politique, prolongeant et amplifiant les conclusions d'Istanbul, susceptible d'avoir un impact réel sur l'opinion mondiale.
Si nous voulons conjurer les risques qui s'attachent au mouvement d'urbanisation et saisir les chances qu'il offre, nous devons tout faire pour mettre en uvre, le plus rapidement possible, le plan mondial d'action adopté à Istanbul.
Nous sommes réunis ici pour dresser un premier bilan des progrès accomplis et des difficultés persistantes. Faisons-le lucidement et sans complaisance.
Il va de soi que beaucoup reste à faire. Même s'il faut agir vite, la mise en uvre de "l'Agenda Habitat" s'inscrit nécessairement dans la durée.
En France, le gouvernement auquel j'appartiens et les autorités locales se sont résolument engagés sur le chemin tracé à Istanbul.
D'importantes réformes sont venues, depuis 1996, renouveler en profondeur la politique de l'habitat et de la ville. Une nouvelle impulsion a été donnée à la lutte contre l'exclusion et à la mise en oeuvre du droit au logement. Le cadre institutionnel des pouvoirs locaux a été profondément réformé, pour l'adapter aux évolutions des agglomérations. De nouveaux outils de planification urbaine ont été introduits, coordonnant mieux les politiques sectorielles, tenant mieux compte des réalités et des attentes locales.
Les objectifs fondamentaux de solidarité sociale et territoriale, de diversité et de mixité urbaines, de développement durable et de bonne gouvernance inspirent désormais l'ensemble de l'action publique.
C'est ainsi que les moyens consacrés à la requalification des quartiers en difficulté et à la réinsertion de leurs habitants ont été considérablement renforcés, afin que ces femmes et ces hommes bénéficient, comme l'ensemble de la population française, du retour de la croissance économique.
De façon globale, un nouvel élan a été donné à la contractualisation entre l'Etat, les autorités territoriales et leurs partenaires de la société civile, afin de conjuguer leurs efforts respectifs au service de projets communs, dans un double objectif de solidarité sociale et de développement local.
Des mesures ont également été prises pour développer la participation des habitants aux décisions qui les concernent, et faire en sorte que la ville redevienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, le lieu privilégié de la démocratie et de la citoyenneté.
Vous le voyez, M. le Président, la France s'est fortement mobilisée au service des deux grands thèmes du sommet d'Istanbul : "un logement convenable pour tous", "le développement durable des établissements humains".
Le gouvernement français considère en effet que les pouvoirs publics ont un rôle déterminant à jouer. Quels que soient ses mérites, le marché seul ne saurait rendre la ville économiquement efficace, écologiquement prudente et socialement harmonieuse, pas plus qu'il ne saurait permettre l'accès de chacun à un logement décent et à des services satisfaisants.
L'intervention publique est indispensable pour réguler les marchés, apporter un appui aux familles les plus modestes et assurer une maîtrise collective du développement de chaque agglomération.
La qualité de l'organisation et de la gestion urbaine implique une action résolue des pouvoirs publics, à l'échelon local, mais aussi au niveau national. Pour nous, la ville doit être désormais considérée comme un objet prioritaire de l'action collective, comme un véritable enjeu de gouvernement.
Nous sommes donc particulièrement attachés à la bonne fin des travaux de cette session extraordinaire. Nous souhaitons bien entendu qu'elle ne donne en aucune manière à quiconque l'occasion de revenir sur les engagements pris à Istanbul.
Nous souhaitons aussi qu'elle permette de promouvoir la décentralisation et de renforcer les capacités des autorités locales, dans le respect du cadre juridique propre à chaque Etat. Nous attendons beaucoup de la concertation entre les délégations nationales et les représentants des associations d'élus locaux, des organisations non gouvernementales et des autres partenaires de "l'Agenda Habitat". Nous espérons que les dialogues thématiques, qui incarnent le partenariat en marche, seront l'un des temps forts de cette session.
Nous attendons aussi de cette session qu'elle aboutisse à une meilleure implication de l'ensemble des organisations internationales, et notamment des organismes compétents des Nations-Unies, dans la mise en oeuvre du plan mondial d'action adopté à Istanbul. Il s'agit notamment de renforcer le rôle d'impulsion et de coordination dévolu au Centre des Nations-Unies pour les Etablissements Humains de Nairobi.
Enfin, je veux insister sur la contribution essentielle que peuvent et doivent apporter les villes aux grands objectifs du développement durable. A cet égard, il est important que le Sommet mondial sur le développement durable, qui se tiendra l'année prochaine à Johannesburg, prenne explicitement en compte la dimension urbaine.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.ville.gouv.fr, le 16 août 2001)
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
M'exprimant au nom de la délégation française, je veux tout d'abord souligner que j'adhère pleinement aux termes de la déclaration prononcée hier par la délégation suédoise au nom de l'Union Européenne.
Cette convergence va de soi, car nous sommes, les uns et les autres en Europe, résolument fidèles au message d'Istanbul. Après Habitat II, nul ne devrait plus ignorer que c'est avant tout dans les villes que va se jouer l'avenir de nos pays, au Nord comme au Sud.
Pourtant je ne suis pas sûr que tous ceux qui, à tous les niveaux de responsabilité, devraient en avoir pris conscience, l'aient suffisamment compris.
C'est pourquoi je souhaite vivement, avec beaucoup d'autres, que cette session extraordinaire puisse permettre de remobiliser l'opinion internationale, sur l'ampleur, l'acuité et la complexité des défis auxquels toutes les villes du monde restent confrontées. Nous avons pour cela besoin d'une déclaration finale vigoureuse, résolument politique, prolongeant et amplifiant les conclusions d'Istanbul, susceptible d'avoir un impact réel sur l'opinion mondiale.
Si nous voulons conjurer les risques qui s'attachent au mouvement d'urbanisation et saisir les chances qu'il offre, nous devons tout faire pour mettre en uvre, le plus rapidement possible, le plan mondial d'action adopté à Istanbul.
Nous sommes réunis ici pour dresser un premier bilan des progrès accomplis et des difficultés persistantes. Faisons-le lucidement et sans complaisance.
Il va de soi que beaucoup reste à faire. Même s'il faut agir vite, la mise en uvre de "l'Agenda Habitat" s'inscrit nécessairement dans la durée.
En France, le gouvernement auquel j'appartiens et les autorités locales se sont résolument engagés sur le chemin tracé à Istanbul.
D'importantes réformes sont venues, depuis 1996, renouveler en profondeur la politique de l'habitat et de la ville. Une nouvelle impulsion a été donnée à la lutte contre l'exclusion et à la mise en oeuvre du droit au logement. Le cadre institutionnel des pouvoirs locaux a été profondément réformé, pour l'adapter aux évolutions des agglomérations. De nouveaux outils de planification urbaine ont été introduits, coordonnant mieux les politiques sectorielles, tenant mieux compte des réalités et des attentes locales.
Les objectifs fondamentaux de solidarité sociale et territoriale, de diversité et de mixité urbaines, de développement durable et de bonne gouvernance inspirent désormais l'ensemble de l'action publique.
C'est ainsi que les moyens consacrés à la requalification des quartiers en difficulté et à la réinsertion de leurs habitants ont été considérablement renforcés, afin que ces femmes et ces hommes bénéficient, comme l'ensemble de la population française, du retour de la croissance économique.
De façon globale, un nouvel élan a été donné à la contractualisation entre l'Etat, les autorités territoriales et leurs partenaires de la société civile, afin de conjuguer leurs efforts respectifs au service de projets communs, dans un double objectif de solidarité sociale et de développement local.
Des mesures ont également été prises pour développer la participation des habitants aux décisions qui les concernent, et faire en sorte que la ville redevienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, le lieu privilégié de la démocratie et de la citoyenneté.
Vous le voyez, M. le Président, la France s'est fortement mobilisée au service des deux grands thèmes du sommet d'Istanbul : "un logement convenable pour tous", "le développement durable des établissements humains".
Le gouvernement français considère en effet que les pouvoirs publics ont un rôle déterminant à jouer. Quels que soient ses mérites, le marché seul ne saurait rendre la ville économiquement efficace, écologiquement prudente et socialement harmonieuse, pas plus qu'il ne saurait permettre l'accès de chacun à un logement décent et à des services satisfaisants.
L'intervention publique est indispensable pour réguler les marchés, apporter un appui aux familles les plus modestes et assurer une maîtrise collective du développement de chaque agglomération.
La qualité de l'organisation et de la gestion urbaine implique une action résolue des pouvoirs publics, à l'échelon local, mais aussi au niveau national. Pour nous, la ville doit être désormais considérée comme un objet prioritaire de l'action collective, comme un véritable enjeu de gouvernement.
Nous sommes donc particulièrement attachés à la bonne fin des travaux de cette session extraordinaire. Nous souhaitons bien entendu qu'elle ne donne en aucune manière à quiconque l'occasion de revenir sur les engagements pris à Istanbul.
Nous souhaitons aussi qu'elle permette de promouvoir la décentralisation et de renforcer les capacités des autorités locales, dans le respect du cadre juridique propre à chaque Etat. Nous attendons beaucoup de la concertation entre les délégations nationales et les représentants des associations d'élus locaux, des organisations non gouvernementales et des autres partenaires de "l'Agenda Habitat". Nous espérons que les dialogues thématiques, qui incarnent le partenariat en marche, seront l'un des temps forts de cette session.
Nous attendons aussi de cette session qu'elle aboutisse à une meilleure implication de l'ensemble des organisations internationales, et notamment des organismes compétents des Nations-Unies, dans la mise en oeuvre du plan mondial d'action adopté à Istanbul. Il s'agit notamment de renforcer le rôle d'impulsion et de coordination dévolu au Centre des Nations-Unies pour les Etablissements Humains de Nairobi.
Enfin, je veux insister sur la contribution essentielle que peuvent et doivent apporter les villes aux grands objectifs du développement durable. A cet égard, il est important que le Sommet mondial sur le développement durable, qui se tiendra l'année prochaine à Johannesburg, prenne explicitement en compte la dimension urbaine.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.ville.gouv.fr, le 16 août 2001)