Texte intégral
PATRICK COHEN
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour.
PATRICK COHEN
Les propositions de votre gouvernement pour une revalorisation des salaires des fonctionnaires ont été rejetées par une majorité de syndicats, la CGT vient de dire non, vous aviez dit que faute d'accord, le projet sera enterré, est-ce que ce sera le cas ? Est-ce que vous retirez vos propositions ?
MANUEL VALLS
Je vais vous répondre, bien sûr, mais d'abord, je veux rappeler que depuis en effet plusieurs mois, les syndicats de fonctionnaires discutent avec la ministre de la Fonction publique, Marylise LEBRANCHU, et ils sont arrivés, ils ont abouti, au-delà des accords et des désaccords, à un accord qui modernise, parce que la vie professionnelle des fonctionnaires s'allonge, le statut des fonctionnaires. Et cette modernisation, elle est indispensable, les fonctionnaires la réclament, mais elle est indispensable aussi pour moderniser l'Etat, pour revaloriser progressivement, d'ici à 2020, tous les salaires à l'embauche, et tous les salaires en fin de carrière, sans cela, si rien n'était fait, par exemple, un jeune prof serait recruté au Smic à partir de 2018
PATRICK COHEN
Sachant que le point d'indice est gelé depuis plus de cinq ans, et c'est ce que vous reprochent aussi les syndicats, de ne pas bouger sur la question du point d'indice.
MANUEL VALLS
Mais grâce à cet accord, on va plus loin, et on se donne un rendez-vous au début de l'année 2016 pour discuter de la question du point d'indice. Cet accord est nécessaire pour que les fonctionnaires puissent continuer à évoluer après vingt-cinq ans de carrière, et puis cet accord est aussi indispensable pour améliorer la mobilité, parce qu'il y a beaucoup trop de rigidités dans la Fonction publique, la mobilité des fonctionnaires qui pourront plus facilement passer d'un ministère à l'autre, d'une administration à l'autre.
PATRICK COHEN
Vous en parlez au futur alors que les syndicats ont dit non
MANUEL VALLS
Alors, il faut être très précis, parce que nous sommes face à une situation inédite, et donc face à une situation inédite, il faut sans doute une décision exceptionnelle. Six syndicats sur neuf, qui sont représentatifs de la Fonction publique, ont dit qu'ils signeraient l'accord. Trois ont annoncé qu'ils ne le signeraient pas. Les six sur neuf représentent 49 % des fonctionnaires. Je reconnais que ça ne fait pas 50 %. Dans la Fonction publique de l'Etat, qui représente pratiquement la moitié des fonctionnaires, les signataires sont très largement majoritaires, c'est-à-dire 59 %. Je ne veux pas, nous ne voulons pas, avec la ministre de la Fonction publique, que ce progrès, le résultat d'un an de négociations, soit bloqué par le refus de s'engager de certains, de prendre leurs responsabilités. Et moi, je veux saluer ceux et celles qui ont eu le courage de prendre leurs responsabilités, de négocier, de permettre des avancées, de trouver des compromis, je pense bien sûr à la CFDT, à l'UNSA, à la FSU, à la CFTC, à la CGE-CGC, etc., c'est-à-dire les syndicats qui assument pleinement l'idée que quand on négocie, cela peut se traduire par des compromis, et en tout cas, par des avancées pour les fonctionnaires. Donc eux ont pris leurs responsabilités, moi, je vais prendre les miennes. Et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec Marylise LEBRANCHU, que l'accord, approuvé par six organisations syndicales, s'appliquerait à l'ensemble des fonctionnaires.
PATRICK COHEN
Les syndicats ou ceux qui n'ont pas signé vont vous dire que c'est, d'une certaine façon, la fin du paritarisme. Les syndicats n'ont plus le dernier mot ?
MANUEL VALLS
La situation dans la Fonction publique est différente de celle du privé, les accords majoritaires ne s'appliquent pas forcément, d'ailleurs, peut-être faut-il revoir cela, et il faudrait comment dire les choses aussi une force de rapport Combrexelle pour la Fonction publique. Mais nous devons avancer, le dialogue social, moi, j'y crois, au moment où l'ancien président de la République, Nicolas SARKOZY, veut en terminer, moi, je crois au dialogue social, à condition qu'il soit un moteur de progrès et pas un frein. Et l'immobilisme dans notre pays n'est pas possible. Nous avons besoin de fonctionnaires mieux reconnus, d'une Fonction publique moderne, réactive, capable de s'adapter au mieux pour servir l'intérêt général et les Français. Et sur ce sujet, comme sur d'autres, il faut réformer, c'est pour ça que je salue ces syndicats qui ont accepté de nous accompagner dans cet accord. Mais le gouvernement prend ses responsabilités, il ne peut pas y avoir, encore une fois, d'immobilisme.
PATRICK COHEN
Et donc les propositions qui sont sur la table, qui étaient sur la table vont être appliquées, c'est ce que vous nous annoncez ce matin, Manuel VALLS
MANUEL VALLS
Pour les fonctionnaires, car c'est leur intérêt, et en termes de rémunérations, c'est évident, vous savez, un fonctionnaire débutant de catégorie C, un agent d'accueil ou un éboueur, ça représentera 500 euros de plus par an.
PATRICK COHEN
Votre ministre, Marylise LEBRANCHU
MANUEL VALLS
Une éducatrice de jeunes enfants, ça représentera 1.000 euros pour cette catégorie, et j'ai évoqué les enseignants et les bibliothécaires, c'est 1.900 euros pour les catégories A. Donc avec des carrières plus longues, ça, c'est la contrepartie, il y a un plus pour les fonctionnaires, c'est aussi ce message que je veux adresser à l'ensemble des fonctionnaires de ce pays, à ces hommes et à ces femmes, qui font vivre le pacte républicain
PATRICK COHEN
Les fonctionnaires de ce pays ont aussi entendu ils ne l'ont pas entendu directement mais les propos rapportés de votre ministère de l'Economie, Emmanuel MACRON. Marylise LEBRANCHU, ce matin, explique, dans Le Parisien, que ses propos ont braqué les syndicats, le refus de la CGT, c'est aussi un effet MACRON, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Non, je ne le crois pas, parce que malheureusement, alors qu'il y avait au sein de la CGT, comme de Force ouvrière, mais moi, je n'ai pas à m'immiscer dans la vie interne de ces syndicats, et d'ailleurs, je respecte leur décision, c'est à eux de prendre leurs responsabilités. Mais leur choix venait déjà depuis plusieurs jours.
PATRICK COHEN
Emmanuel MACRON, c'est un ministre d'ouverture ?
MANUEL VALLS
C'est un ministre talentueux, c'est un ministre utile au sein du gouvernement, moi, je suis toujours pour l'ouverture, jamais pour la fermeture, jamais pour le sectarisme.
PATRICK COHEN
Non, mais ministre d'ouverture, ça a une signification assez précise, la formule a été réutilisée par Jean-Christophe CAMBADELIS, le numéro 1 du PS, hier
MANUEL VALLS
Face aux défis qui sont ceux du pays que nous allons évidemment traiter, la Syrie, la crise des réfugiés, le rendez-vous climatique, l'urgence climatique, le défi, bien sûr, de l'emploi, le gouvernement travaille, avance, je viens de le démontrer, il y a un instant, sur la question de la Fonction publique. Donc moi, je ne veux pas perdre de temps dans de faux débats. Ce qui est vrai, c'est que les ministres doivent se considérer comme faisant partie d'un pack, d'une équipe, et chacun doit travailler, et le commentaire sur tous les sujets n'a aucun sens. Les Français attendent du gouvernement, et bien sûr du chef du gouvernement, qu'il soit pleinement concentré sur leurs attentes. Aujourd'hui, Michel SAPIN et Christian ECKERT présentent le budget, c'est une baisse d'impôts pour plusieurs millions de Français, ça va représenter 200 à 300 euros pour les ménages des classes moyennes et classes populaires, ça, ça parle aux gens. La rentrée scolaire est une réussite, parce qu'il y a plus d'enseignants, il y a plus de possibilités de lutter contre les inégalités dans les territoires urbains, comme dans les territoires ruraux, ça, ça intéresse les gens. Les commentaires, les petites phrases, les gens en ont assez, et c'est ça qui décrédibilise la politique.
PATRICK COHEN
Les commentaires sont nourris par les déclarations de vos propres ministres aussi
MANUEL VALLS
Absolument, donc il faut...
PATRICK COHEN
Ce n'est pas dans le vide
MANUEL VALLS
Vous avez raison, et il faut éviter donc de les nourrir.
PATRICK COHEN
La Syrie, Manuel VALLS, une enquête a donc été ouverte à Paris contre le régime ASSAD pour crimes de guerre, à l'initiative du Quai d'Orsay, c'est-à-dire de votre gouvernement ; c'est une façon de rappeler que vous ne voulez pas traiter avec ASSAD, à aucun prix ? Que, ASSAD ne peut pas, ne doit pas être un rempart contre les djihadistes de l'Etat Islamique ?
MANUEL VALLS
Le président de la République l'a rappelé avec force à la tribune des Nations Unies, Bachar El ASSAD ne peut pas être la solution ou dans la solution même au problème syrien qui dure depuis des années, et donc il porte d'abord, lui, la responsabilité, parce qu'il est, non seulement responsable de cet exode de réfugiés, mais il est d'abord responsable de la mort de plus de 200.000 Syriens, tués, gazés dans des conditions effroyables, c'est un régime qui a torturé ; autant, nous savons bien qu'il faut une solution politique, diplomatique, qui intègre l'opposition modérée et des éléments du régime, pour pouvoir avoir une transition, et une transition politique qui permette à la Syrie de sortir de ce drame, mais cette solution ne peut pas passer par Bachar, chacun peut bien le comprendre.
PATRICK COHEN
Vous avez entendu Vladimir POUTINE qui dit : OBAMA et HOLLANDE ne sont pas Syriens, ce n'est pas à eux de décider qui doit gouverner ce pays, que lui répondez-vous ?
MANUEL VALLS
Je ne savais pas que Vladimir POUTINE était lui-même Syrien, redevenons sérieux
PATRICK COHEN
Parce que là, vous pensez que c'est lui qui est en train de décider pour la Syrie
MANUEL VALLS
Non, mais le régime de Bachar El ASSAD tient, parce qu'il est soutenu depuis plusieurs années par les Russes et les Iraniens. Il faut bien sûr une solution politique, nous avons toujours dit d'ailleurs que nous étions favorables, et prêts à soutenir une coalition très large, mais une coalition qui permette de trouver une solution, nous avons parlé des pays notamment de la région, je pense à la Turquie par exemple. Mais il faut que cette coalition puisse se faire avec une perspective qui doit permettre la paix, s'il s'agit par exemple d'organiser un nouveau conflit, une nouvelle guerre alors que les tensions sont déjà avivées entre chiites et sunnites, c'est ce qui se passe aujourd'hui en Irak, il n'y aura pas de solution de paix durable dans cette région.
PATRICK COHEN
Hubert VEDRINE à votre place, il y a deux jours, ici, même, il a bien fallu pour les alliés pactiser avec STALINE pour abattre HITLER.
MANUEL VALLS
Mais ça n'est pas le sujet, nous dialoguons, la diplomatie
PATRICK COHEN
Non, mais là, c'est la comparaison entre ASSAD et STALINE
MANUEL VALLS
La diplomatie française, le président de la République et Laurent FABIUS, Laurent FABIUS est toute cette semaine aux Nations Unies, discutent avec tous, Vladimir POUTINE sera à Paris vendredi, à la fois pour parler de l'avenir de l'Ukraine, mais aussi pour discuter avec le président de la République de la situation en Syrie. Dans quelques semaines, à l'invitation de François HOLLANDE, le président iranien, le président ROHANI, sera ici. La force de la France, c'est qu'elle a une position constante et cohérente, et qu'elle est capable, au nom même de l'idée qu'elle se fait de l'indépendance, de ne s'aligner sur personne, et de parler à tous. Et c'est en parlant à tous qu'on trouvera une solution, ce n'est pas en s'alignant sur l'un et sur l'autre.
PATRICK COHEN
Ce n'est pas à POUTINE que la comparaison de STALINE s'appliquait, c'est bien à Bachar El ASSAD
MANUEL VALLS
Et je vous ai répondu : la discussion est possible avec des éléments du régime, mais il n'y aura pas de solution, pas seulement pour la France, pas uniquement pour une question morale, pas seulement parce que, il a participé à ces tueries et à ces massacres de son propre peuple, mais c'est parce qu'il ne peut pas y avoir de solution pour toute une série de pays, et pour les Syriens, qui sont aujourd'hui dans l'opposition, et qui combattent à la fois le terrorisme de Daech et Bachar El ASSAD, il ne peut pas y avoir de solution avec Bachar El ASSAD. Vous savez, sur ces questions-là, le simplisme, la caricature ne font pas avancer les choses, c'est extrêmement complexe, et c'est pour cela que la France est écoutée, avance, et en même temps, prend ses responsabilités quand il s'agit par exemple de détruire un certain nombre de cibles de Daech, des centres de formation de terroristes qui voudront demain frapper la France. Donc la France agit avec détermination, sens du dialogue, responsabilité, mais avec la volonté aussi de garder pleinement son autonomie de décision, et sa propre vision des choses.
PATRICK COHEN
D'autres questions pour vous, Manuel VALLS, dans un peu plus de cinq minutes, avec les auditeurs de France Inter, qui continuent de nous appeler ou de se manifester sur les réseaux sociaux. Et dans trente secondes, la revue de presse !
Partie « INTER-ACTIV' »
PATRICK COHEN
Vous intervenez au 01.45.24.7000, le numéro composé il y a quelques minutes par Anna qui nous appelle d'Antony. Bonjour Anna.
ANNA
Bonjour, et merci de prendre ma question. Je voulais en faut juste vous exposer un peu ma situation, je suis chercheur. Je gagnais en 2014, 3105 euros par mois, je gagne actuellement, donc en 2015, 3090 euros par mois, et mes impôts sont passés de 3300 à 5000 euros. Donc je voulais juste faire part de ma colère et du sentiment de trahison, parce que je suis sympathisante depuis toujours, j'ai voté HOLLANDE en partie, en grande partie, pour son discours du Bourget où il était censé s'attaquer à la finance, et j'ai l'impression que ce gouvernement s'est attaqué plutôt à la classe moyenne, à ceux qui n'ont pas tellement les moyens de combattre, et on est juste obligé de subir une situation. Et moi je sens, vraiment, je ressens une très forte enfin très forte disons une baisse significative de mon niveau de vie et de mon pouvoir d'achat.
PATRICK COHEN
Merci Anna pour ce témoignage. Le ras-le-bol fiscal dans la classe moyenne, voyez, c'est encore d'actuel Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Parce que c'est une réalité, parce que les impôts ont augmenté beaucoup trop au cours de ces dernières années, avant 2012 et après 2012, il faut avoir le courage, la lucidité de le dire. C'est pour cela qu'avec le gouvernement, le président de la République, nous avons décidé d'engager une baisse de la fiscalité, sur les ménages, de l'impôt sur le revenu. C'était vrai déjà l'année dernière, donc ça s'applique cette année, ça concerne 9 millions de ménages, et c'est vrai aussi pour l'année prochaine, puisque 8 millions de ménages seront aussi concernés par cette baisse de la fiscalité. C'est à la fois l'occasion de leur rendre du pouvoir d'achat, faire baisser cette pression fiscale, qui pèse incontestablement sur les ménages. Vous rajoutez à cela, pour quelqu'un qui vit par exemple en Ile-de-France, le prix d'un appartement, d'un loyer, le prix des transports, même si avec la carte Navigo, qui est une belle réforme de la Région, soutenue par le gouvernement, là on a baissé de manière tout à fait significative le prix du transport, notamment pour ceux qui vivent loin du coeur de Paris, comme c'est le cas de cette dame, eh bien voilà. Il faut rendre du pouvoir d'achat et redonner ainsi confiance à nos concitoyens.
PATRICK COHEN
Ce sera aussi net et spectaculaire à la baisse que l'ont été les hausses telle que celle décrite par Anna à l'instant, sûrement pas non ?
MANUEL VALLS
Dans chaque situation fiscale il y a toute une série de raisons qu'on ne peut pas exposer, mais en tout cas ce qui compte c'est qu'il y ait réellement, à la fois une baisse globale de l'impôt sur le revenu, c'est le cas pour la deuxième année consécutive, 2015-2016, et cela se traduit par 200 à 300 euros de moins, et plusieurs centaines de milliers, 1 million pour l'année prochaine, de foyers, de ménages, qui ne paieront plus l'impôt sur le revenu.
PATRICK COHEN
Sur les réseaux sociaux, Hélène ROUSSEL, beaucoup de réactions aux annonces du Premier ministre tout à l'heure sur la rémunération des fonctionnaires.
HÉLÈNE ROUSSEL
Oui, comme quoi l'accord s'appliquera malgré tout. « Passage en force contre la majorité, ça motive pour aller au boulot » signe un infirmier déçu. « 49% qui vous suivent, c'est aussi 51 % qui ne vous suivent pas », demande Jeff GAUCHER qui voudrait bien savoir comment valoriser le dialogue social si vous vous asseyez sur la représentativité syndicale.
MANUEL VALLS
Moi je suis très attaché au dialogue social, et nous le démontrons depuis 2012. Aujourd'hui Myriam EL-KHOMRI, la ministre du Travail, reçoit précisément l'ensemble des partenaires sociaux, représentatifs des entreprises, comme des salariés, pour travailler sur cette réforme, cette révolution du droit du travail, qui est indispensable si on veut donner plus de flexibilité à nos entreprises et protéger davantage les salariés. Mais le dialogue social implique qu'il n'y ait pas des positions prédéterminées, de postures, il y a, aujourd'hui, et cela parfois nuit d'ailleurs au syndicalisme, cela permet d'ailleurs des attaques ensuite, contre le syndicalisme et le dialogue social, il y a trop de postures. C'est pour ça que je me suis réjoui de l'engagement de six organisations syndicales. Quand vous avez une organisation comme la FSU, qui représente les enseignants, qui vote à plus de 70 % en faveur de cet accord, et cela, je vous le disais tout à l'heure, représentera un plus significatif pour les enseignants, ma responsabilité, alors qu'on était à 50/50, encore une fois, pas 51 %, ma responsabilité c'est de faire en sorte il y aura par ailleurs d'autres rendez-vous, d'autres discussions qui se poursuivront mais ma responsabilité, notre responsabilité, c'est de faire en sorte que les fonctionnaires, c'est-à-dire les enseignants, les agents de l'Etat, des collectivités territoriales, les hospitaliers, ne soient pas lésés par cette posture. Donc, moi ce que je demande c'est aux syndicats qui n'ont pas signé, c'est de dire s'ils sont contre toutes ces mesures que nous allons mettre en oeuvre et qui sont favorables à la fonction publique et à chacun des fonctionnaires
PATRICK COHEN
On leur posera la question sûrement dans la journée. Stéphane depuis Paris, bonjour Stéphane.
STÉPHANE
Bonjour. Je vous appelle parce que je suis chef d'entreprise, j'ai une petite PME dans l'audiovisuel, on fait environ un petit moins d'1 million d'euros de chiffre d'affaires annuel, je suis plutôt partisan de la ligne que vous incarnez, vous Monsieur le Premier ministre, ainsi que monsieur MACRON, j'ai été très content quand vous avez été nommé à Matignon. Écoutez, ça fait 18 mois qu'on entend parler du Pacte de responsabilité et, au niveau de mon entreprise, je ne vois s'appliquer absolument aucune baisse de charges sociales. Donc je suis un petit peu embêté. D'autant plus que, nous exportons, et parfois on se retrouve sur des marchés dans lesquels le taux de monnaie locale n'est pas très fort, et avec le taux de charges sociales qu'on en France, on se retrouve à ne pas être compétitif sur certains marchés. Donc, est-ce que avant la fin du quinquennat, on a une chance de voir nos charges sociales baisser ?
PATRICK COHEN
Merci Stéphane, qui aurait aimé être content, mais qui ne l'est pas tout à fait.
MANUEL VALLS
Il y était presque. Nous allons prendre le nom et le téléphone de votre auditeur pour voir pourquoi le Pacte de responsabilité, c'est-à-dire le CICE, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi, ne s'applique pas à son entreprise, parce que ce sont 40 milliards d'euros pour baisser les impôts et les charges des entreprises et aujourd'hui
PATRICK COHEN
Peut-être n'a-t-il pas de bas salaires.
MANUEL VALLS
Je le constate, c'est ce qu'il faut constater, je constate que le CICE est monté à plein régime et qu'il permet aux entreprises de reconstituer leur marge, d'investir, insuffisamment de former et d'embaucher des salariés, et il y a cette nécessité d'établir de la confiance. Mais c'est aussi pour cela que nous avons maintenu le cap concernant le Pacte de responsabilité et de solidarité, parce que là aussi, en matière économique, comme en matière fiscale, ce qui compte c'est la lisibilité, la clarté, sur les années qui viennent.
PATRICK COHEN
Question sur un sujet social du jour, message de Marie par mail sur le site de France Inter. « Monsieur le Premier ministre, pourquoi ne soutenez pas cette belle entreprise française qu'est AIR FRANCE et pourquoi laissez-vous tant de place à EMIRATES ? » AIR FRANCE, vous le savez, qui doit recueillir aujourd'hui les avis de ses pilotes sur les propositions de la direction, présentées comme des propositions de la dernière chance.
MANUEL VALLS
Nous soutenons AIR FRANCE, quand il y a eu un conflit, il y a 1 an, j'ai soutenu AIR FRANCE, parce que c'est le pavillon français, c'est la marque de notre pays, dans le ciel, il y a aujourd'hui une négociation, elle est difficile, parce que dans la concurrence que nous connaissons AIR FRANCE doit faire un certain nombre d'efforts. Et la discussion est difficile, elle doit se traduire par des accords, par un dialogue social qui doit être de qualité, mais je laisse aujourd'hui la direction et les salariés discuter de l'avenir de leur entreprise, mais nous sommes très attentifs à l'avenir d'AIR FRANCE.
PATRICK COHEN
Hélène ROUSSEL, les réseaux sociaux.
HÉLÈNE ROUSSEL
Deux questions sur le budget. « Allez-vous instaurer le prélèvement de l'impôt à la source ? » demande Tissi Santo, et puis Ouna qui voudrait bien savoir quelle est l'importance accordée au budget du ministère de la Santé par rapport à celui de la Défense ?
MANUEL VALLS
Oui, nous rendons irréversible cette réforme importante, dont on parle depuis des années, qui est la retenue à la source. Il y aura d'ailleurs une discussion, un débat à l'Assemblée nationale, dans quelques jours, pour tracer la perspective de cette réforme, elle est déjà inscrite dans la loi de finances 2016, elle sera applicable à partir de 2018, parce que pour toute une série de raisons techniques il faut du temps. Mais, j'ai une conviction, personne ne reviendra sur cette réforme qui est attendue, qui nous permet aussi de faire des économies, et qui permettra surtout aux contribuables de gagner, là aussi, en lisibilité. Nous avons fait des efforts pour diminuer la dépense, en matière de santé, mais jamais sur le dos des Français, jamais en déremboursant des médicaments, avec un effort continu qui aujourd'hui nous a permis de faire baisser le déficit de l'Assurance Maladie, de la Sécurité sociale, qui était beaucoup trop important, et je veux saluer, de ce point de vue là, le travail et les efforts accomplis par Marisol TOURAINE. Et en même temps, nous avons un budget de la Défense, qui est important, et nous assumons d'ailleurs que les budgets de la Défense, et de la sécurité, de l'Intérieur, aient été renforcés au cours de ces derniers mois, d'abord parce que nous avons de nombreuses opérations extérieures, des soldats, qui sont sur différents théâtres d'opérations, en Afrique, mais aussi en Irak, et qui aujourd'hui sont dans le ciel syrien. Nous avons aussi 7 à 10.000 soldats sur le territoire national, pour faire face à la menace terroriste. Nous avons augmenté les moyens de la police nationale et de la gendarmerie, plus de 5000 policiers et gendarmes sur ce quinquennat, moins 13.000 dans le quinquennat précédent. Pourquoi je dis cela ? Parce que nous avons besoin d'un État fort, stratège, mais nous avons aussi besoin de policiers, d'enseignants, d'hospitaliers, pour faire face aux défis du pays, à l'augmentation démographique, à la lutte contre les inégalités. Quand on propose moins de fonctionnaires, quand on propose, comme le fait Nicolas SARKOZY ce matin, 100 milliards de moins dans le budget de l'Etat sur les 5 ans qui viennent, quand on propose de diminuer le nombre de fonctionnaires, il faut dire la vérité aux Français, il faut dire c'est moins de policiers et moins d'enseignants, c'est moins d'hospitaliers, ça veut dire des fermetures d'écoles, des fermetures de commissariats, des brigades de gendarmerie, la fermeture de petits hôpitaux. Il est là le débat, il n'est pas dans les formules générales, il est sur le concret, sur ce que vivent les Français tous les jours, au quotidien.
PATRICK COHEN
Votre projet de budget 2016, Manuel VALLS, les documents sont en train d'être présentés aux journalistes en ce moment. On connaît les grandes lignes de ce budget, on a parlé tout à l'heure des baisses d'impôts, simplement les crédits poste par poste, ministère par ministère, on ne les connait pas précisément, ils sont en train d'être dévoilés, et on découvre à l'instant que sur deux postes, l'environnement, et l'aide au développement, les crédits sont en baisse, en baisse nette pour l'an prochain. Pour l'aide publique au développement c'est 2,6 milliards contre 2,7 milliards, et pour l'écologie, à quelques semaines de l'ouverture de la COP21, c'est 6,4 milliards au lieu de 6,6 milliards.
MANUEL VALLS
Faisons des économies, puisque nous avons des budgets prioritaires, l'éducation, l'emploi, la sécurité, et la culture, ce sont les budgets prioritaires, et donc s'il y a des budgets prioritaires et qu'on veut faire baisser la dépense publique, il y a forcément des budgets qui baissent. Mais sur l'aide au développement et sur la préparation de la COP21, il y a quelques jours, le président de la République a annoncé une augmentation de l'aide, qui se traduira par un amendement du gouvernement dans le débat parlementaire, et qui sera gagé, équilibré, évidemment, par des économies sur d'autres secteurs.
PATRICK COHEN
Une toute dernière question, c'est Gérald qui nous appelle de Toulouse, bonjour Gérald.
GÉRALD
Bonjour. Pourquoi l'ensemble des pays qui accueillent des réfugiés syriens et irakiens n'organisent-ils pas une résistance armée, avec tous les hommes en état de combattre et qui fuient leur pays au lieu d'essayer de le reconquérir, c'est-à-dire que ça jouerait à la fois sur le problème des réfugiés, le problème des Syriens actuellement notamment, et de façon aigüe, et ça permettrait de gagner en étape pour ce qui doit être organisé pour la suite, notamment les transitions, etc.
PATRICK COHEN
Merci Gérald.
MANUEL VALLS
Mais la France, depuis le début, a reconnu, dès 2012, l'opposition syrienne, des moyens ont été donnés à cette opposition syrienne comme aux Kurdes. La France a une position constante, il fallait en permanence aider l'opposition démocratique modérée, et cette aide elle est évidemment toujours indispensable.
PATRICK COHEN
Merci Manuel VALLS, vous restez avec nous car dans un instant on va accueillir Augustin TRAPENARD et puis on va retrouver Nicole FERRONI.
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PATRICK COHEN
Augustin TRAPENARD, vous avez une question pour le Premier ministre.
AUGUSTIN TRAPENARD
Ah oui, bien sur ! Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour.
AUGUSTIN TRAPENARD
Vous avez vu évidemment le documentaire d'Yves JEULAND sur les coulisses de l'Elysée sur France 3 lundi soir. Et vous savez que j'ai une émission culturelle après le 7/9 de Patrick COHEN, donc vous savez sans doute la question que je vais vous poser, cette scène quand même surréaliste, pas que pour moi, où le président et vous-même conseillez la ministre de la Culture en lui disant « vas au spectacle tous les soirs, il faut que tu te tapes ça, et dit que c'est bien, et dit que c'est beau, ils veulent être aimés ». Ma question : quelle image est-ce que votre gouvernement compte donner du rôle de la culture ? Là je dois avouer que le message est un petit peu brouillé quand même !
MANUEL VALLS
Oui mais parfois il faut en sourire, surtout quand on capte ainsi une conversation. C'est mon gouvernement qui a augmenté le budget de la culture.
AUGUSTIN TRAPENARD
C'est juste.
MANUEL VALLS
C'est mon gouvernement avec Fleur PELLERIN qui a réglé le problème des intermittents du spectacle. C'est mon gouvernement qui veut faire en sorte que Éducation nationale et Éducation artistique on en parle depuis longtemps se traduisent vraiment dans la réalité pour notre jeunesse. C'est Fleur PELLERIN qui va redonner des moyens aux conservatoires. Ca avait été mis en cause au cours de ces dernières années. Et Fleur PELLERIN, comme moi d'ailleurs, comme beaucoup d'entre nous, nous ne pouvons pas vivre sans lire, sans écouter de la musique, sans aller au spectacle, parce que la culture elle fait partie évidemment de la vie.
AUGUSTIN TRAPENARD
C'était jute une petite phrase, c'était juste une boutade, sommes toutes.
MANUEL VALLS
Mais oui, mais bien évidemment, et cela ne remet pas en cause notre amour, notre envie de culture parce que sans elle c'est difficile de vivre, cette culture elle est nécessaire surtout pour tous ceux qui n'y ont pas accès.
AUGUSTIN TRAPENARD
Je suis rassuré.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour.
PATRICK COHEN
Les propositions de votre gouvernement pour une revalorisation des salaires des fonctionnaires ont été rejetées par une majorité de syndicats, la CGT vient de dire non, vous aviez dit que faute d'accord, le projet sera enterré, est-ce que ce sera le cas ? Est-ce que vous retirez vos propositions ?
MANUEL VALLS
Je vais vous répondre, bien sûr, mais d'abord, je veux rappeler que depuis en effet plusieurs mois, les syndicats de fonctionnaires discutent avec la ministre de la Fonction publique, Marylise LEBRANCHU, et ils sont arrivés, ils ont abouti, au-delà des accords et des désaccords, à un accord qui modernise, parce que la vie professionnelle des fonctionnaires s'allonge, le statut des fonctionnaires. Et cette modernisation, elle est indispensable, les fonctionnaires la réclament, mais elle est indispensable aussi pour moderniser l'Etat, pour revaloriser progressivement, d'ici à 2020, tous les salaires à l'embauche, et tous les salaires en fin de carrière, sans cela, si rien n'était fait, par exemple, un jeune prof serait recruté au Smic à partir de 2018
PATRICK COHEN
Sachant que le point d'indice est gelé depuis plus de cinq ans, et c'est ce que vous reprochent aussi les syndicats, de ne pas bouger sur la question du point d'indice.
MANUEL VALLS
Mais grâce à cet accord, on va plus loin, et on se donne un rendez-vous au début de l'année 2016 pour discuter de la question du point d'indice. Cet accord est nécessaire pour que les fonctionnaires puissent continuer à évoluer après vingt-cinq ans de carrière, et puis cet accord est aussi indispensable pour améliorer la mobilité, parce qu'il y a beaucoup trop de rigidités dans la Fonction publique, la mobilité des fonctionnaires qui pourront plus facilement passer d'un ministère à l'autre, d'une administration à l'autre.
PATRICK COHEN
Vous en parlez au futur alors que les syndicats ont dit non
MANUEL VALLS
Alors, il faut être très précis, parce que nous sommes face à une situation inédite, et donc face à une situation inédite, il faut sans doute une décision exceptionnelle. Six syndicats sur neuf, qui sont représentatifs de la Fonction publique, ont dit qu'ils signeraient l'accord. Trois ont annoncé qu'ils ne le signeraient pas. Les six sur neuf représentent 49 % des fonctionnaires. Je reconnais que ça ne fait pas 50 %. Dans la Fonction publique de l'Etat, qui représente pratiquement la moitié des fonctionnaires, les signataires sont très largement majoritaires, c'est-à-dire 59 %. Je ne veux pas, nous ne voulons pas, avec la ministre de la Fonction publique, que ce progrès, le résultat d'un an de négociations, soit bloqué par le refus de s'engager de certains, de prendre leurs responsabilités. Et moi, je veux saluer ceux et celles qui ont eu le courage de prendre leurs responsabilités, de négocier, de permettre des avancées, de trouver des compromis, je pense bien sûr à la CFDT, à l'UNSA, à la FSU, à la CFTC, à la CGE-CGC, etc., c'est-à-dire les syndicats qui assument pleinement l'idée que quand on négocie, cela peut se traduire par des compromis, et en tout cas, par des avancées pour les fonctionnaires. Donc eux ont pris leurs responsabilités, moi, je vais prendre les miennes. Et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec Marylise LEBRANCHU, que l'accord, approuvé par six organisations syndicales, s'appliquerait à l'ensemble des fonctionnaires.
PATRICK COHEN
Les syndicats ou ceux qui n'ont pas signé vont vous dire que c'est, d'une certaine façon, la fin du paritarisme. Les syndicats n'ont plus le dernier mot ?
MANUEL VALLS
La situation dans la Fonction publique est différente de celle du privé, les accords majoritaires ne s'appliquent pas forcément, d'ailleurs, peut-être faut-il revoir cela, et il faudrait comment dire les choses aussi une force de rapport Combrexelle pour la Fonction publique. Mais nous devons avancer, le dialogue social, moi, j'y crois, au moment où l'ancien président de la République, Nicolas SARKOZY, veut en terminer, moi, je crois au dialogue social, à condition qu'il soit un moteur de progrès et pas un frein. Et l'immobilisme dans notre pays n'est pas possible. Nous avons besoin de fonctionnaires mieux reconnus, d'une Fonction publique moderne, réactive, capable de s'adapter au mieux pour servir l'intérêt général et les Français. Et sur ce sujet, comme sur d'autres, il faut réformer, c'est pour ça que je salue ces syndicats qui ont accepté de nous accompagner dans cet accord. Mais le gouvernement prend ses responsabilités, il ne peut pas y avoir, encore une fois, d'immobilisme.
PATRICK COHEN
Et donc les propositions qui sont sur la table, qui étaient sur la table vont être appliquées, c'est ce que vous nous annoncez ce matin, Manuel VALLS
MANUEL VALLS
Pour les fonctionnaires, car c'est leur intérêt, et en termes de rémunérations, c'est évident, vous savez, un fonctionnaire débutant de catégorie C, un agent d'accueil ou un éboueur, ça représentera 500 euros de plus par an.
PATRICK COHEN
Votre ministre, Marylise LEBRANCHU
MANUEL VALLS
Une éducatrice de jeunes enfants, ça représentera 1.000 euros pour cette catégorie, et j'ai évoqué les enseignants et les bibliothécaires, c'est 1.900 euros pour les catégories A. Donc avec des carrières plus longues, ça, c'est la contrepartie, il y a un plus pour les fonctionnaires, c'est aussi ce message que je veux adresser à l'ensemble des fonctionnaires de ce pays, à ces hommes et à ces femmes, qui font vivre le pacte républicain
PATRICK COHEN
Les fonctionnaires de ce pays ont aussi entendu ils ne l'ont pas entendu directement mais les propos rapportés de votre ministère de l'Economie, Emmanuel MACRON. Marylise LEBRANCHU, ce matin, explique, dans Le Parisien, que ses propos ont braqué les syndicats, le refus de la CGT, c'est aussi un effet MACRON, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Non, je ne le crois pas, parce que malheureusement, alors qu'il y avait au sein de la CGT, comme de Force ouvrière, mais moi, je n'ai pas à m'immiscer dans la vie interne de ces syndicats, et d'ailleurs, je respecte leur décision, c'est à eux de prendre leurs responsabilités. Mais leur choix venait déjà depuis plusieurs jours.
PATRICK COHEN
Emmanuel MACRON, c'est un ministre d'ouverture ?
MANUEL VALLS
C'est un ministre talentueux, c'est un ministre utile au sein du gouvernement, moi, je suis toujours pour l'ouverture, jamais pour la fermeture, jamais pour le sectarisme.
PATRICK COHEN
Non, mais ministre d'ouverture, ça a une signification assez précise, la formule a été réutilisée par Jean-Christophe CAMBADELIS, le numéro 1 du PS, hier
MANUEL VALLS
Face aux défis qui sont ceux du pays que nous allons évidemment traiter, la Syrie, la crise des réfugiés, le rendez-vous climatique, l'urgence climatique, le défi, bien sûr, de l'emploi, le gouvernement travaille, avance, je viens de le démontrer, il y a un instant, sur la question de la Fonction publique. Donc moi, je ne veux pas perdre de temps dans de faux débats. Ce qui est vrai, c'est que les ministres doivent se considérer comme faisant partie d'un pack, d'une équipe, et chacun doit travailler, et le commentaire sur tous les sujets n'a aucun sens. Les Français attendent du gouvernement, et bien sûr du chef du gouvernement, qu'il soit pleinement concentré sur leurs attentes. Aujourd'hui, Michel SAPIN et Christian ECKERT présentent le budget, c'est une baisse d'impôts pour plusieurs millions de Français, ça va représenter 200 à 300 euros pour les ménages des classes moyennes et classes populaires, ça, ça parle aux gens. La rentrée scolaire est une réussite, parce qu'il y a plus d'enseignants, il y a plus de possibilités de lutter contre les inégalités dans les territoires urbains, comme dans les territoires ruraux, ça, ça intéresse les gens. Les commentaires, les petites phrases, les gens en ont assez, et c'est ça qui décrédibilise la politique.
PATRICK COHEN
Les commentaires sont nourris par les déclarations de vos propres ministres aussi
MANUEL VALLS
Absolument, donc il faut...
PATRICK COHEN
Ce n'est pas dans le vide
MANUEL VALLS
Vous avez raison, et il faut éviter donc de les nourrir.
PATRICK COHEN
La Syrie, Manuel VALLS, une enquête a donc été ouverte à Paris contre le régime ASSAD pour crimes de guerre, à l'initiative du Quai d'Orsay, c'est-à-dire de votre gouvernement ; c'est une façon de rappeler que vous ne voulez pas traiter avec ASSAD, à aucun prix ? Que, ASSAD ne peut pas, ne doit pas être un rempart contre les djihadistes de l'Etat Islamique ?
MANUEL VALLS
Le président de la République l'a rappelé avec force à la tribune des Nations Unies, Bachar El ASSAD ne peut pas être la solution ou dans la solution même au problème syrien qui dure depuis des années, et donc il porte d'abord, lui, la responsabilité, parce qu'il est, non seulement responsable de cet exode de réfugiés, mais il est d'abord responsable de la mort de plus de 200.000 Syriens, tués, gazés dans des conditions effroyables, c'est un régime qui a torturé ; autant, nous savons bien qu'il faut une solution politique, diplomatique, qui intègre l'opposition modérée et des éléments du régime, pour pouvoir avoir une transition, et une transition politique qui permette à la Syrie de sortir de ce drame, mais cette solution ne peut pas passer par Bachar, chacun peut bien le comprendre.
PATRICK COHEN
Vous avez entendu Vladimir POUTINE qui dit : OBAMA et HOLLANDE ne sont pas Syriens, ce n'est pas à eux de décider qui doit gouverner ce pays, que lui répondez-vous ?
MANUEL VALLS
Je ne savais pas que Vladimir POUTINE était lui-même Syrien, redevenons sérieux
PATRICK COHEN
Parce que là, vous pensez que c'est lui qui est en train de décider pour la Syrie
MANUEL VALLS
Non, mais le régime de Bachar El ASSAD tient, parce qu'il est soutenu depuis plusieurs années par les Russes et les Iraniens. Il faut bien sûr une solution politique, nous avons toujours dit d'ailleurs que nous étions favorables, et prêts à soutenir une coalition très large, mais une coalition qui permette de trouver une solution, nous avons parlé des pays notamment de la région, je pense à la Turquie par exemple. Mais il faut que cette coalition puisse se faire avec une perspective qui doit permettre la paix, s'il s'agit par exemple d'organiser un nouveau conflit, une nouvelle guerre alors que les tensions sont déjà avivées entre chiites et sunnites, c'est ce qui se passe aujourd'hui en Irak, il n'y aura pas de solution de paix durable dans cette région.
PATRICK COHEN
Hubert VEDRINE à votre place, il y a deux jours, ici, même, il a bien fallu pour les alliés pactiser avec STALINE pour abattre HITLER.
MANUEL VALLS
Mais ça n'est pas le sujet, nous dialoguons, la diplomatie
PATRICK COHEN
Non, mais là, c'est la comparaison entre ASSAD et STALINE
MANUEL VALLS
La diplomatie française, le président de la République et Laurent FABIUS, Laurent FABIUS est toute cette semaine aux Nations Unies, discutent avec tous, Vladimir POUTINE sera à Paris vendredi, à la fois pour parler de l'avenir de l'Ukraine, mais aussi pour discuter avec le président de la République de la situation en Syrie. Dans quelques semaines, à l'invitation de François HOLLANDE, le président iranien, le président ROHANI, sera ici. La force de la France, c'est qu'elle a une position constante et cohérente, et qu'elle est capable, au nom même de l'idée qu'elle se fait de l'indépendance, de ne s'aligner sur personne, et de parler à tous. Et c'est en parlant à tous qu'on trouvera une solution, ce n'est pas en s'alignant sur l'un et sur l'autre.
PATRICK COHEN
Ce n'est pas à POUTINE que la comparaison de STALINE s'appliquait, c'est bien à Bachar El ASSAD
MANUEL VALLS
Et je vous ai répondu : la discussion est possible avec des éléments du régime, mais il n'y aura pas de solution, pas seulement pour la France, pas uniquement pour une question morale, pas seulement parce que, il a participé à ces tueries et à ces massacres de son propre peuple, mais c'est parce qu'il ne peut pas y avoir de solution pour toute une série de pays, et pour les Syriens, qui sont aujourd'hui dans l'opposition, et qui combattent à la fois le terrorisme de Daech et Bachar El ASSAD, il ne peut pas y avoir de solution avec Bachar El ASSAD. Vous savez, sur ces questions-là, le simplisme, la caricature ne font pas avancer les choses, c'est extrêmement complexe, et c'est pour cela que la France est écoutée, avance, et en même temps, prend ses responsabilités quand il s'agit par exemple de détruire un certain nombre de cibles de Daech, des centres de formation de terroristes qui voudront demain frapper la France. Donc la France agit avec détermination, sens du dialogue, responsabilité, mais avec la volonté aussi de garder pleinement son autonomie de décision, et sa propre vision des choses.
PATRICK COHEN
D'autres questions pour vous, Manuel VALLS, dans un peu plus de cinq minutes, avec les auditeurs de France Inter, qui continuent de nous appeler ou de se manifester sur les réseaux sociaux. Et dans trente secondes, la revue de presse !
Partie « INTER-ACTIV' »
PATRICK COHEN
Vous intervenez au 01.45.24.7000, le numéro composé il y a quelques minutes par Anna qui nous appelle d'Antony. Bonjour Anna.
ANNA
Bonjour, et merci de prendre ma question. Je voulais en faut juste vous exposer un peu ma situation, je suis chercheur. Je gagnais en 2014, 3105 euros par mois, je gagne actuellement, donc en 2015, 3090 euros par mois, et mes impôts sont passés de 3300 à 5000 euros. Donc je voulais juste faire part de ma colère et du sentiment de trahison, parce que je suis sympathisante depuis toujours, j'ai voté HOLLANDE en partie, en grande partie, pour son discours du Bourget où il était censé s'attaquer à la finance, et j'ai l'impression que ce gouvernement s'est attaqué plutôt à la classe moyenne, à ceux qui n'ont pas tellement les moyens de combattre, et on est juste obligé de subir une situation. Et moi je sens, vraiment, je ressens une très forte enfin très forte disons une baisse significative de mon niveau de vie et de mon pouvoir d'achat.
PATRICK COHEN
Merci Anna pour ce témoignage. Le ras-le-bol fiscal dans la classe moyenne, voyez, c'est encore d'actuel Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Parce que c'est une réalité, parce que les impôts ont augmenté beaucoup trop au cours de ces dernières années, avant 2012 et après 2012, il faut avoir le courage, la lucidité de le dire. C'est pour cela qu'avec le gouvernement, le président de la République, nous avons décidé d'engager une baisse de la fiscalité, sur les ménages, de l'impôt sur le revenu. C'était vrai déjà l'année dernière, donc ça s'applique cette année, ça concerne 9 millions de ménages, et c'est vrai aussi pour l'année prochaine, puisque 8 millions de ménages seront aussi concernés par cette baisse de la fiscalité. C'est à la fois l'occasion de leur rendre du pouvoir d'achat, faire baisser cette pression fiscale, qui pèse incontestablement sur les ménages. Vous rajoutez à cela, pour quelqu'un qui vit par exemple en Ile-de-France, le prix d'un appartement, d'un loyer, le prix des transports, même si avec la carte Navigo, qui est une belle réforme de la Région, soutenue par le gouvernement, là on a baissé de manière tout à fait significative le prix du transport, notamment pour ceux qui vivent loin du coeur de Paris, comme c'est le cas de cette dame, eh bien voilà. Il faut rendre du pouvoir d'achat et redonner ainsi confiance à nos concitoyens.
PATRICK COHEN
Ce sera aussi net et spectaculaire à la baisse que l'ont été les hausses telle que celle décrite par Anna à l'instant, sûrement pas non ?
MANUEL VALLS
Dans chaque situation fiscale il y a toute une série de raisons qu'on ne peut pas exposer, mais en tout cas ce qui compte c'est qu'il y ait réellement, à la fois une baisse globale de l'impôt sur le revenu, c'est le cas pour la deuxième année consécutive, 2015-2016, et cela se traduit par 200 à 300 euros de moins, et plusieurs centaines de milliers, 1 million pour l'année prochaine, de foyers, de ménages, qui ne paieront plus l'impôt sur le revenu.
PATRICK COHEN
Sur les réseaux sociaux, Hélène ROUSSEL, beaucoup de réactions aux annonces du Premier ministre tout à l'heure sur la rémunération des fonctionnaires.
HÉLÈNE ROUSSEL
Oui, comme quoi l'accord s'appliquera malgré tout. « Passage en force contre la majorité, ça motive pour aller au boulot » signe un infirmier déçu. « 49% qui vous suivent, c'est aussi 51 % qui ne vous suivent pas », demande Jeff GAUCHER qui voudrait bien savoir comment valoriser le dialogue social si vous vous asseyez sur la représentativité syndicale.
MANUEL VALLS
Moi je suis très attaché au dialogue social, et nous le démontrons depuis 2012. Aujourd'hui Myriam EL-KHOMRI, la ministre du Travail, reçoit précisément l'ensemble des partenaires sociaux, représentatifs des entreprises, comme des salariés, pour travailler sur cette réforme, cette révolution du droit du travail, qui est indispensable si on veut donner plus de flexibilité à nos entreprises et protéger davantage les salariés. Mais le dialogue social implique qu'il n'y ait pas des positions prédéterminées, de postures, il y a, aujourd'hui, et cela parfois nuit d'ailleurs au syndicalisme, cela permet d'ailleurs des attaques ensuite, contre le syndicalisme et le dialogue social, il y a trop de postures. C'est pour ça que je me suis réjoui de l'engagement de six organisations syndicales. Quand vous avez une organisation comme la FSU, qui représente les enseignants, qui vote à plus de 70 % en faveur de cet accord, et cela, je vous le disais tout à l'heure, représentera un plus significatif pour les enseignants, ma responsabilité, alors qu'on était à 50/50, encore une fois, pas 51 %, ma responsabilité c'est de faire en sorte il y aura par ailleurs d'autres rendez-vous, d'autres discussions qui se poursuivront mais ma responsabilité, notre responsabilité, c'est de faire en sorte que les fonctionnaires, c'est-à-dire les enseignants, les agents de l'Etat, des collectivités territoriales, les hospitaliers, ne soient pas lésés par cette posture. Donc, moi ce que je demande c'est aux syndicats qui n'ont pas signé, c'est de dire s'ils sont contre toutes ces mesures que nous allons mettre en oeuvre et qui sont favorables à la fonction publique et à chacun des fonctionnaires
PATRICK COHEN
On leur posera la question sûrement dans la journée. Stéphane depuis Paris, bonjour Stéphane.
STÉPHANE
Bonjour. Je vous appelle parce que je suis chef d'entreprise, j'ai une petite PME dans l'audiovisuel, on fait environ un petit moins d'1 million d'euros de chiffre d'affaires annuel, je suis plutôt partisan de la ligne que vous incarnez, vous Monsieur le Premier ministre, ainsi que monsieur MACRON, j'ai été très content quand vous avez été nommé à Matignon. Écoutez, ça fait 18 mois qu'on entend parler du Pacte de responsabilité et, au niveau de mon entreprise, je ne vois s'appliquer absolument aucune baisse de charges sociales. Donc je suis un petit peu embêté. D'autant plus que, nous exportons, et parfois on se retrouve sur des marchés dans lesquels le taux de monnaie locale n'est pas très fort, et avec le taux de charges sociales qu'on en France, on se retrouve à ne pas être compétitif sur certains marchés. Donc, est-ce que avant la fin du quinquennat, on a une chance de voir nos charges sociales baisser ?
PATRICK COHEN
Merci Stéphane, qui aurait aimé être content, mais qui ne l'est pas tout à fait.
MANUEL VALLS
Il y était presque. Nous allons prendre le nom et le téléphone de votre auditeur pour voir pourquoi le Pacte de responsabilité, c'est-à-dire le CICE, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi, ne s'applique pas à son entreprise, parce que ce sont 40 milliards d'euros pour baisser les impôts et les charges des entreprises et aujourd'hui
PATRICK COHEN
Peut-être n'a-t-il pas de bas salaires.
MANUEL VALLS
Je le constate, c'est ce qu'il faut constater, je constate que le CICE est monté à plein régime et qu'il permet aux entreprises de reconstituer leur marge, d'investir, insuffisamment de former et d'embaucher des salariés, et il y a cette nécessité d'établir de la confiance. Mais c'est aussi pour cela que nous avons maintenu le cap concernant le Pacte de responsabilité et de solidarité, parce que là aussi, en matière économique, comme en matière fiscale, ce qui compte c'est la lisibilité, la clarté, sur les années qui viennent.
PATRICK COHEN
Question sur un sujet social du jour, message de Marie par mail sur le site de France Inter. « Monsieur le Premier ministre, pourquoi ne soutenez pas cette belle entreprise française qu'est AIR FRANCE et pourquoi laissez-vous tant de place à EMIRATES ? » AIR FRANCE, vous le savez, qui doit recueillir aujourd'hui les avis de ses pilotes sur les propositions de la direction, présentées comme des propositions de la dernière chance.
MANUEL VALLS
Nous soutenons AIR FRANCE, quand il y a eu un conflit, il y a 1 an, j'ai soutenu AIR FRANCE, parce que c'est le pavillon français, c'est la marque de notre pays, dans le ciel, il y a aujourd'hui une négociation, elle est difficile, parce que dans la concurrence que nous connaissons AIR FRANCE doit faire un certain nombre d'efforts. Et la discussion est difficile, elle doit se traduire par des accords, par un dialogue social qui doit être de qualité, mais je laisse aujourd'hui la direction et les salariés discuter de l'avenir de leur entreprise, mais nous sommes très attentifs à l'avenir d'AIR FRANCE.
PATRICK COHEN
Hélène ROUSSEL, les réseaux sociaux.
HÉLÈNE ROUSSEL
Deux questions sur le budget. « Allez-vous instaurer le prélèvement de l'impôt à la source ? » demande Tissi Santo, et puis Ouna qui voudrait bien savoir quelle est l'importance accordée au budget du ministère de la Santé par rapport à celui de la Défense ?
MANUEL VALLS
Oui, nous rendons irréversible cette réforme importante, dont on parle depuis des années, qui est la retenue à la source. Il y aura d'ailleurs une discussion, un débat à l'Assemblée nationale, dans quelques jours, pour tracer la perspective de cette réforme, elle est déjà inscrite dans la loi de finances 2016, elle sera applicable à partir de 2018, parce que pour toute une série de raisons techniques il faut du temps. Mais, j'ai une conviction, personne ne reviendra sur cette réforme qui est attendue, qui nous permet aussi de faire des économies, et qui permettra surtout aux contribuables de gagner, là aussi, en lisibilité. Nous avons fait des efforts pour diminuer la dépense, en matière de santé, mais jamais sur le dos des Français, jamais en déremboursant des médicaments, avec un effort continu qui aujourd'hui nous a permis de faire baisser le déficit de l'Assurance Maladie, de la Sécurité sociale, qui était beaucoup trop important, et je veux saluer, de ce point de vue là, le travail et les efforts accomplis par Marisol TOURAINE. Et en même temps, nous avons un budget de la Défense, qui est important, et nous assumons d'ailleurs que les budgets de la Défense, et de la sécurité, de l'Intérieur, aient été renforcés au cours de ces derniers mois, d'abord parce que nous avons de nombreuses opérations extérieures, des soldats, qui sont sur différents théâtres d'opérations, en Afrique, mais aussi en Irak, et qui aujourd'hui sont dans le ciel syrien. Nous avons aussi 7 à 10.000 soldats sur le territoire national, pour faire face à la menace terroriste. Nous avons augmenté les moyens de la police nationale et de la gendarmerie, plus de 5000 policiers et gendarmes sur ce quinquennat, moins 13.000 dans le quinquennat précédent. Pourquoi je dis cela ? Parce que nous avons besoin d'un État fort, stratège, mais nous avons aussi besoin de policiers, d'enseignants, d'hospitaliers, pour faire face aux défis du pays, à l'augmentation démographique, à la lutte contre les inégalités. Quand on propose moins de fonctionnaires, quand on propose, comme le fait Nicolas SARKOZY ce matin, 100 milliards de moins dans le budget de l'Etat sur les 5 ans qui viennent, quand on propose de diminuer le nombre de fonctionnaires, il faut dire la vérité aux Français, il faut dire c'est moins de policiers et moins d'enseignants, c'est moins d'hospitaliers, ça veut dire des fermetures d'écoles, des fermetures de commissariats, des brigades de gendarmerie, la fermeture de petits hôpitaux. Il est là le débat, il n'est pas dans les formules générales, il est sur le concret, sur ce que vivent les Français tous les jours, au quotidien.
PATRICK COHEN
Votre projet de budget 2016, Manuel VALLS, les documents sont en train d'être présentés aux journalistes en ce moment. On connaît les grandes lignes de ce budget, on a parlé tout à l'heure des baisses d'impôts, simplement les crédits poste par poste, ministère par ministère, on ne les connait pas précisément, ils sont en train d'être dévoilés, et on découvre à l'instant que sur deux postes, l'environnement, et l'aide au développement, les crédits sont en baisse, en baisse nette pour l'an prochain. Pour l'aide publique au développement c'est 2,6 milliards contre 2,7 milliards, et pour l'écologie, à quelques semaines de l'ouverture de la COP21, c'est 6,4 milliards au lieu de 6,6 milliards.
MANUEL VALLS
Faisons des économies, puisque nous avons des budgets prioritaires, l'éducation, l'emploi, la sécurité, et la culture, ce sont les budgets prioritaires, et donc s'il y a des budgets prioritaires et qu'on veut faire baisser la dépense publique, il y a forcément des budgets qui baissent. Mais sur l'aide au développement et sur la préparation de la COP21, il y a quelques jours, le président de la République a annoncé une augmentation de l'aide, qui se traduira par un amendement du gouvernement dans le débat parlementaire, et qui sera gagé, équilibré, évidemment, par des économies sur d'autres secteurs.
PATRICK COHEN
Une toute dernière question, c'est Gérald qui nous appelle de Toulouse, bonjour Gérald.
GÉRALD
Bonjour. Pourquoi l'ensemble des pays qui accueillent des réfugiés syriens et irakiens n'organisent-ils pas une résistance armée, avec tous les hommes en état de combattre et qui fuient leur pays au lieu d'essayer de le reconquérir, c'est-à-dire que ça jouerait à la fois sur le problème des réfugiés, le problème des Syriens actuellement notamment, et de façon aigüe, et ça permettrait de gagner en étape pour ce qui doit être organisé pour la suite, notamment les transitions, etc.
PATRICK COHEN
Merci Gérald.
MANUEL VALLS
Mais la France, depuis le début, a reconnu, dès 2012, l'opposition syrienne, des moyens ont été donnés à cette opposition syrienne comme aux Kurdes. La France a une position constante, il fallait en permanence aider l'opposition démocratique modérée, et cette aide elle est évidemment toujours indispensable.
PATRICK COHEN
Merci Manuel VALLS, vous restez avec nous car dans un instant on va accueillir Augustin TRAPENARD et puis on va retrouver Nicole FERRONI.
( ) Pub
PATRICK COHEN
Augustin TRAPENARD, vous avez une question pour le Premier ministre.
AUGUSTIN TRAPENARD
Ah oui, bien sur ! Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour.
AUGUSTIN TRAPENARD
Vous avez vu évidemment le documentaire d'Yves JEULAND sur les coulisses de l'Elysée sur France 3 lundi soir. Et vous savez que j'ai une émission culturelle après le 7/9 de Patrick COHEN, donc vous savez sans doute la question que je vais vous poser, cette scène quand même surréaliste, pas que pour moi, où le président et vous-même conseillez la ministre de la Culture en lui disant « vas au spectacle tous les soirs, il faut que tu te tapes ça, et dit que c'est bien, et dit que c'est beau, ils veulent être aimés ». Ma question : quelle image est-ce que votre gouvernement compte donner du rôle de la culture ? Là je dois avouer que le message est un petit peu brouillé quand même !
MANUEL VALLS
Oui mais parfois il faut en sourire, surtout quand on capte ainsi une conversation. C'est mon gouvernement qui a augmenté le budget de la culture.
AUGUSTIN TRAPENARD
C'est juste.
MANUEL VALLS
C'est mon gouvernement avec Fleur PELLERIN qui a réglé le problème des intermittents du spectacle. C'est mon gouvernement qui veut faire en sorte que Éducation nationale et Éducation artistique on en parle depuis longtemps se traduisent vraiment dans la réalité pour notre jeunesse. C'est Fleur PELLERIN qui va redonner des moyens aux conservatoires. Ca avait été mis en cause au cours de ces dernières années. Et Fleur PELLERIN, comme moi d'ailleurs, comme beaucoup d'entre nous, nous ne pouvons pas vivre sans lire, sans écouter de la musique, sans aller au spectacle, parce que la culture elle fait partie évidemment de la vie.
AUGUSTIN TRAPENARD
C'était jute une petite phrase, c'était juste une boutade, sommes toutes.
MANUEL VALLS
Mais oui, mais bien évidemment, et cela ne remet pas en cause notre amour, notre envie de culture parce que sans elle c'est difficile de vivre, cette culture elle est nécessaire surtout pour tous ceux qui n'y ont pas accès.
AUGUSTIN TRAPENARD
Je suis rassuré.Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2015