Interview de M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, au journal "Le Parisien" du 15 septembre 2015, sur la nécessité d'intensifier les contrôles aux frontières extérieures de l'UE face à la crise migratoire.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - Faut-il fermer les frontières nationales ?
R - Cette proposition n'a aucun sens. Elle n'est ni viable opérationnellement ni souhaitable politiquement.
Certains États ont choisi de rétablir des contrôles provisoires à leurs frontières pour répondre à des situations de crise. La France l'a fait il y a quelques semaines à sa frontière avec l'Italie, l'Allemagne aussi ces derniers jours. Mais il ne s'agit en aucun cas de sortir de l'espace Schengen : il s'agit d'en faire respecter les règles.
Q - Cet espace est-il encore adapté ?
R - Oui, pour autant qu'on respecte les règles. Il faut protéger nos frontières extérieures afin d'organiser la répartition solidaire des réfugiés qui fuient les conflits.
Q - L'UE est-elle encore capable de s'entendre sur une solution ?
R - La France y travaille d'arrache-pied. La solution à cette crise est européenne. L'accueil des réfugiés qui fuient les conflits est un impératif moral. Mais cela doit aller de pair avec la fermeté. C'est-à-dire l'intensification des contrôles aux frontières extérieures de l'UE et la mise en place de centres dans les pays d'entrée. Ils doivent servir à enregistrer les migrants, puis les héberger jusqu'à leur relocalisation, mais aussi à organiser le retour dans leur pays des migrants économiques irréguliers.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 septembre 2015