Déclaration de M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, sur les priorités de la France concernant la mise en oeuvre par l'Union européenne d'une politique commune de l'immigration, à Bruxelles le 9 novembre 2015.

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Circonstance : Conseil extraordinaire "Justice et Affaires intérieures", à Bruxelles le 9 novembre 2015

Texte intégral

Ce Conseil « Justice et Affaires/Intérieures » est un Conseil important dans un contexte de crise migratoire inédit. La France, dans ce contexte particulier, a pris toutes ses responsabilités, a tenu l'ensemble de ses engagements, qu'il s'agisse de sa contribution au processus de relocalisation et de réinstallation.
Je me suis rendu récemment au Liban pour confirmer les engagements de la France. Et l'expérimentation qui a été conduite vendredi dernier, notamment à Nantes, a permis d'engager la relocalisation des réfugiés en provenance d'Italie. Et nous sommes prêts à mener une opération de même nature pour ce qui concerne les réfugiés en provenance de Grèce.
Nous avons aussi tenu nos engagements pour ce qui concerne notre contribution à Frontex et à l'EASO de manière à permettre que le dispositif de réinstallation, de relocalisation, mais aussi de contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne soit mis en œuvre dans les meilleures conditions.
Et nous tenons aussi nos engagements pour ce qui concerne le rehaussement des moyens humanitaires dans les camps puisque j'ai indiqué et rappelé les décisions prises par le Président de la République de rehaussement de notre contribution, notamment en faveur des réfugiés au Liban.
Mais il y a aujourd'hui urgence. L'Union européenne ne peut pas prendre systématiquement du temps pour prendre des décisions urgentes et, quand elles ont été prises, mettre du temps à les appliquer. Les trois urgences sont les suivantes :
- La première c'est de faire monter en puissance Frontex, pour assurer un véritable contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne. La soutenabilité de ce que nous faisons en matière d'accueil des réfugiés n'a de sens que dès lors que les frontières extérieures de l'Union européenne sont contrôlées et que ceux qui arrivent et qui ne relèvent pas du statut de réfugiés en Europe sont reconduits aux frontières.
- Deuxièmement, il est indispensable que le mandat qui a été confié à la Haute Représentante, visant à négocier les centres de maintien et de retour dans les pays de provenance et notamment le Niger, aboutissent rapidement. C'est la condition de la mise en œuvre des « hotspots ».
- Et enfin, il faut que les discussions avec la Turquie, mais aussi le rehaussement des moyens du HCR pour assurer les meilleures conditions d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans les camps, notamment au Liban et en Jordanie, soient parfaitement mis en œuvre.
Ce sont ça les trois urgences et ce sont les trois sujets sur lesquels je vais particulièrement insister aujourd'hui parce qu'il faut que le temps de la mise en œuvre des décisions prises par l'Union Européenne soit le temps des urgences humanitaires et politiques, et il faut maintenant accélérer le mouvement.
Source http://www.rpfrance.eu, le 17 novembre 2015