Déclaration de M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, en réponse à une question sur le rétablissement des contrôles aux frontières durant la conférence de Paris sur le climat, au Sénat le 12 novembre 2015.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. André Reichardt, sénateur (Les Républicains), au Sénat le 12 novembre 2015

Texte intégral

Monsieur le Sénateur, votre question permet d'apporter des éclaircissements sur la décision qui a été prise par le gouvernement français dans la perspective de cette grande conférence internationale sur le climat qu'est la COP21, décision qui, d'ailleurs, s'apparente à celles qu'ont prises d'autres gouvernements dans des circonstances comparables. Je pense à l'Allemagne qui l'a fait à l'occasion d'un récent sommet international ou à d'autres pays qui ont eu à accueillir la conférence Climat.
Nous n'allons pas fermer les frontières, contrairement à ce que certains ont prétendu, instrumentalisant cette décision de raison, pour faire de la mauvaise propagande électorale.
Nous allons mettre en place des contrôles aux frontières pendant un mois, comme le prévoient les articles 23 à 25 du code frontières Schengen, de manière à prévenir l'intrusion sur le territoire national d'individus qui pourraient représenter un risque.
Vous me demandez comment vont se passer ces contrôles. Je vais vous répondre très clairement. Nous allons mobiliser 30.000 de nos fonctionnaires, issus essentiellement, pour 26.000 d'entre eux, de la direction centrale de la sécurité publique. Quatre compagnies républicaines de sécurité sont mobilisées, ainsi que des acteurs de la direction centrale de la police aux frontières. Ils procéderont, entre le 13 et le 19 novembre, à des contrôles mobiles et aléatoires, qui ne perturberont en rien la possibilité de mouvement des travailleurs frontaliers.
Nous renforcerons ces contrôles dix jours avant les deux manifestations prévues les 29 novembre et 12 décembre. Quatre jours avant ces manifestations, les contrôles seront plus systématiques.
Nous aurons donc des moyens, de la sécurité et il n'y aura pas, pour ceux qui traversent la frontière quotidiennement, de conséquences en termes de mobilité. Voilà très exactement comment nous allons procéder à ces contrôles.
Cela n'empêche pas des terroristes ou des acteurs violents d'être présents sur le territoire national, dites-vous. Oui, il y en a, et nous prenons toutes les mesures utiles pour empêcher qu'ils ne nuisent, à l'instar de ce que nous avons fait à travers l'arrestation de Toulon. Mais nous éviterons que d'autres, qui pourraient accroître les menaces à l'ordre public, ne viennent s'ajouter à eux.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2015