Texte intégral
WILLIAM LEYMERGIE
« Les 4 vérités », Roland SICARD reçoit ce matin le porte-parole du gouvernement, Stéphane LE FOLL.
ROLAND SICARD
Bonjour à tous. Bonjour Stéphane LE FOLL.
STÉPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Le terroriste ABAAOUD a donc été abattu lors de l'assaut de Saint-Denis, on le croyait en Syrie, il était à Paris. C'est une vraie faillite des services de renseignements européens ?
STÉPHANE LE FOLL
En tout cas, ça nécessite, et c'est pourquoi Bernard CAZENEUVE est aujourd'hui à Bruxelles, qu'à l'échelle de l'Europe on change la manière de travailler ensemble. Qu'on se coordonne, qu'on se donne des outils, et que l'on partage des informations, plus fortement que ce qui existe aujourd'hui.
ROLAND SICARD
Là, c'était : chacun dans son coin.
STÉPHANE LE FOLL
Là c'est trop, c'est pas chacun dans son coin, c'est pas ça, mais c'est trop encore, une Europe qui fonctionne sans cette coordination, dans ce souci de l'action commune, et je crois que ce sommet européen ce matin, j'ai eu Bernard CAZENEUVE hier soir, qui partait, très déterminé, à obtenir un certain nombre de choses, en particulier la question des fichiers sur le transport aérien, ce que l'on appelle les PNR, à un vrai, aussi, engagement de tous sur le partage des casiers judiciaires, puisqu'un certain nombre de ces personnes sont quelquefois arrêtées et ont des peines dans un pays, c'était le cas d'un certain nombre de terroristes en Belgique, mais on ne les laissait pas
ROLAND SICARD
Ce qui leur permet d'ailleurs de passer les frontières, tranquillement, d'être contrôlés
STÉPHANE LE FOLL
Voilà, et on ne le sait pas dans le pays voisin
ROLAND SICARD
et de passer.
STÉPHANE LE FOLL
échanger sur les casiers judiciaires. Avoir aussi une politique beaucoup plus cohérente sur la lutte contre le trafic d'armes, puisque les armes, on le sait, sont aussi aujourd'hui en circulation en Europe, il faut qu'on s'organise pour pouvoir assurer là aussi une lutte et éviter cet accès trop facile aux armes. Et puis dernier point, c'est les frontières extérieures de l'Europe. Il faut qu'on renforce le filtrage, il faut qu'on renforce les contrôles et il faut qu'à partir des contrôles, les informations remontent. C'est ça l'objectif de Bernard CAZENEUVE. Il a souhaité ce sommet, que j'y aille avec Christiane TAUBIRA, qui sera avec lui pour la justice, il faut qu'il y ait, je le dis, changer le principe, c'est le partage, la coordination à l'échelle européenne, qui doit être le principe.
ROLAND SICARD
Est-ce qu'il faut prolonger le contrôle aux frontières ?
STÉPHANE LE FOLL
Bien sûr il faut le prolonger, autant que cela sera nécessaire. Il y a eu hier un débat à l'Assemblée nationale, avec le prolongement de l'état d'urgence, donc de toute façon les choses vont de paire, et il faut être en capacité de se donner tous les moyens, pour pouvoir détruire ces cellules et cette organisation.
ROLAND SICARD
Est-ce que le principe de libre-circulation, pour tout dire Schengen, est aujourd'hui dépassé ?
STÉPHANE LE FOLL
Alors, ça c'est une question qui est posée par certains, dans le débat politique. Il suffirait de tout faire éclater, pour soi-disant résoudre ce problème. C'est tout le contraire qu'il faut faire. Quand je disais tout à l'heure qu'il fallait changer la manière, à l'échelle européenne, dont on devait travailler, et que c'est la coordination et le partage à l'échelle européenne qui est l'enjeu aujourd'hui, revenir, soi-disant, en remettant en cause la liberté de circulation, ça sera pénaliser tout le monde, tous ceux qui peuvent passer, et vous savez que dans le Nord de la France, entre la frontière belge et le Nord de la France, il y a des flux continus, que ça soit dans l'Est de la France avec une sanction
ROLAND SICARD
Mais si on fait la guerre, ça implique des sacrifices.
STÉPHANE LE FOLL
Mais, on fait la guerre Oui, mais on fait la guerre en prenant des décisions qui visent et qui ciblent l'ennemi, en même temps qu'on protège tout le monde. Mais ce n'est pas la peine de viser tout le monde, quand on doit viser l'ennemi. Et ça je le dis, parce que derrière tout ça, il y a un sujet politique, éminemment politique, c'est celui de savoir si on est capable de garder l'unité de la Nation française, premier point, si on est capable de garder la dimension européenne qui est absolument nécessaire pour lutter efficacement contre le terrorisme, ou si on s'engage dans un processus que souhaitent les terroristes, c'est-à-dire d'éclatement, de fragmentation, de dissolution. C'est ça l'enjeu ! Donc la force de la parole de la France, en Europe et en France, du président de la République, c'est d'avoir ce souci de l'union, de l'unité, qui fera la force dans la lutte contre le terrorisme, sans cela, tous les risques seraient pris.
ROLAND SICARD
Est-ce que ces mesures n'arrivent pas un petit peu tard ? Est-ce qu'il ne fallait pas les prendre après les attentats de janvier ?
STÉPHANE LE FOLL
J'ai regardé les mesures que l'on a prises depuis que l'on est arrivé, et il y en a eu avant, mais depuis qu'on est arrivé, 2012, première loi antiterroriste, dès 2012, c'était les suites de l'affaire MERAH, où on a renforcé d'ailleurs des propositions qui avaient été mises sur la table par François FILLON. 2014, deuxième loi sur l'antiterrorisme, 2015, suite à Charlie Hebdo, loi sur le renseignement, pour aller plus loin dans la fermeture de ces sites qui font l'apologie du terrorisme, avec d'autres mesures, et le renforcement des moyens, c'est plus de 2 600 personnels supplémentaires dans le renseignement, qui ont été, à ce moment-là, engagés, plus les décisions qui ont été prises sur l'armée et le renforcement des moyens militaires avec plus de 2 000 créations de postes, tout ça, ça a été fait, mais
ROLAND SICARD
Ce qui s'est passé le 13 novembre, montre que c'était insuffisant.
STÉPHANE LE FOLL
Oui, mais je pense que malheureusement on doit encore monter cette capacité à lutter contre le terrorisme. On n'en a pas fini et il faut continuer à être en dynamique, pour faire en sorte que tous les moyens, tout ce que l'on peut et doit faire, soit fait pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
ROLAND SICARD
Manuel VALLS parle d'armes chimiques et biologiques, est-ce que le danger est réel ? Est-ce que l'Etat islamique est capable, est en mesure d'utiliser ces armes-là ?
STÉPHANE LE FOLL
Il est en mesure. Il y a des témoignages qui laissent penser qu'il a utilisé ces armes.
ROLAND SICARD
Mais en Europe, est-ce que c'est possible ?
STÉPHANE LE FOLL
Pour l'instant, il n'y en a pas, mais le Premier ministre a été très clair, dans ce débat à l'Assemblée nationale, à la fois en évaluant tous les risques, et en les indiquant, en même temps pour dire qu'il fallait qu'on se prépare, à chaque fois, et qu'on ait des réponses. Aujourd'hui, il n'y a pas plus à dire, que l'idée tout simple, quand, la vérité aux Français c'est de dire : voilà quels sont les risques, et comment on lutte contre tous ces risques. C'est tout, mais il n'y a pas plus, je le dis, à dire ni à inquiéter, c'est simplement une réalité, il se pourrait, il se pourrait, que les terroristes utilisent des gaz, ça pourrait arriver, rien ne l'indique aujourd'hui. A partir de là, on prend des décisions, mais on lutte, de manière globale, contre le terrorisme.
ROLAND SICARD
Merci Stéphane LE FOLL. William, c'est à vous.
WILLIAM LEYMERGIE
Oui, merci messieurs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 novembre 2015
« Les 4 vérités », Roland SICARD reçoit ce matin le porte-parole du gouvernement, Stéphane LE FOLL.
ROLAND SICARD
Bonjour à tous. Bonjour Stéphane LE FOLL.
STÉPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Le terroriste ABAAOUD a donc été abattu lors de l'assaut de Saint-Denis, on le croyait en Syrie, il était à Paris. C'est une vraie faillite des services de renseignements européens ?
STÉPHANE LE FOLL
En tout cas, ça nécessite, et c'est pourquoi Bernard CAZENEUVE est aujourd'hui à Bruxelles, qu'à l'échelle de l'Europe on change la manière de travailler ensemble. Qu'on se coordonne, qu'on se donne des outils, et que l'on partage des informations, plus fortement que ce qui existe aujourd'hui.
ROLAND SICARD
Là, c'était : chacun dans son coin.
STÉPHANE LE FOLL
Là c'est trop, c'est pas chacun dans son coin, c'est pas ça, mais c'est trop encore, une Europe qui fonctionne sans cette coordination, dans ce souci de l'action commune, et je crois que ce sommet européen ce matin, j'ai eu Bernard CAZENEUVE hier soir, qui partait, très déterminé, à obtenir un certain nombre de choses, en particulier la question des fichiers sur le transport aérien, ce que l'on appelle les PNR, à un vrai, aussi, engagement de tous sur le partage des casiers judiciaires, puisqu'un certain nombre de ces personnes sont quelquefois arrêtées et ont des peines dans un pays, c'était le cas d'un certain nombre de terroristes en Belgique, mais on ne les laissait pas
ROLAND SICARD
Ce qui leur permet d'ailleurs de passer les frontières, tranquillement, d'être contrôlés
STÉPHANE LE FOLL
Voilà, et on ne le sait pas dans le pays voisin
ROLAND SICARD
et de passer.
STÉPHANE LE FOLL
échanger sur les casiers judiciaires. Avoir aussi une politique beaucoup plus cohérente sur la lutte contre le trafic d'armes, puisque les armes, on le sait, sont aussi aujourd'hui en circulation en Europe, il faut qu'on s'organise pour pouvoir assurer là aussi une lutte et éviter cet accès trop facile aux armes. Et puis dernier point, c'est les frontières extérieures de l'Europe. Il faut qu'on renforce le filtrage, il faut qu'on renforce les contrôles et il faut qu'à partir des contrôles, les informations remontent. C'est ça l'objectif de Bernard CAZENEUVE. Il a souhaité ce sommet, que j'y aille avec Christiane TAUBIRA, qui sera avec lui pour la justice, il faut qu'il y ait, je le dis, changer le principe, c'est le partage, la coordination à l'échelle européenne, qui doit être le principe.
ROLAND SICARD
Est-ce qu'il faut prolonger le contrôle aux frontières ?
STÉPHANE LE FOLL
Bien sûr il faut le prolonger, autant que cela sera nécessaire. Il y a eu hier un débat à l'Assemblée nationale, avec le prolongement de l'état d'urgence, donc de toute façon les choses vont de paire, et il faut être en capacité de se donner tous les moyens, pour pouvoir détruire ces cellules et cette organisation.
ROLAND SICARD
Est-ce que le principe de libre-circulation, pour tout dire Schengen, est aujourd'hui dépassé ?
STÉPHANE LE FOLL
Alors, ça c'est une question qui est posée par certains, dans le débat politique. Il suffirait de tout faire éclater, pour soi-disant résoudre ce problème. C'est tout le contraire qu'il faut faire. Quand je disais tout à l'heure qu'il fallait changer la manière, à l'échelle européenne, dont on devait travailler, et que c'est la coordination et le partage à l'échelle européenne qui est l'enjeu aujourd'hui, revenir, soi-disant, en remettant en cause la liberté de circulation, ça sera pénaliser tout le monde, tous ceux qui peuvent passer, et vous savez que dans le Nord de la France, entre la frontière belge et le Nord de la France, il y a des flux continus, que ça soit dans l'Est de la France avec une sanction
ROLAND SICARD
Mais si on fait la guerre, ça implique des sacrifices.
STÉPHANE LE FOLL
Mais, on fait la guerre Oui, mais on fait la guerre en prenant des décisions qui visent et qui ciblent l'ennemi, en même temps qu'on protège tout le monde. Mais ce n'est pas la peine de viser tout le monde, quand on doit viser l'ennemi. Et ça je le dis, parce que derrière tout ça, il y a un sujet politique, éminemment politique, c'est celui de savoir si on est capable de garder l'unité de la Nation française, premier point, si on est capable de garder la dimension européenne qui est absolument nécessaire pour lutter efficacement contre le terrorisme, ou si on s'engage dans un processus que souhaitent les terroristes, c'est-à-dire d'éclatement, de fragmentation, de dissolution. C'est ça l'enjeu ! Donc la force de la parole de la France, en Europe et en France, du président de la République, c'est d'avoir ce souci de l'union, de l'unité, qui fera la force dans la lutte contre le terrorisme, sans cela, tous les risques seraient pris.
ROLAND SICARD
Est-ce que ces mesures n'arrivent pas un petit peu tard ? Est-ce qu'il ne fallait pas les prendre après les attentats de janvier ?
STÉPHANE LE FOLL
J'ai regardé les mesures que l'on a prises depuis que l'on est arrivé, et il y en a eu avant, mais depuis qu'on est arrivé, 2012, première loi antiterroriste, dès 2012, c'était les suites de l'affaire MERAH, où on a renforcé d'ailleurs des propositions qui avaient été mises sur la table par François FILLON. 2014, deuxième loi sur l'antiterrorisme, 2015, suite à Charlie Hebdo, loi sur le renseignement, pour aller plus loin dans la fermeture de ces sites qui font l'apologie du terrorisme, avec d'autres mesures, et le renforcement des moyens, c'est plus de 2 600 personnels supplémentaires dans le renseignement, qui ont été, à ce moment-là, engagés, plus les décisions qui ont été prises sur l'armée et le renforcement des moyens militaires avec plus de 2 000 créations de postes, tout ça, ça a été fait, mais
ROLAND SICARD
Ce qui s'est passé le 13 novembre, montre que c'était insuffisant.
STÉPHANE LE FOLL
Oui, mais je pense que malheureusement on doit encore monter cette capacité à lutter contre le terrorisme. On n'en a pas fini et il faut continuer à être en dynamique, pour faire en sorte que tous les moyens, tout ce que l'on peut et doit faire, soit fait pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
ROLAND SICARD
Manuel VALLS parle d'armes chimiques et biologiques, est-ce que le danger est réel ? Est-ce que l'Etat islamique est capable, est en mesure d'utiliser ces armes-là ?
STÉPHANE LE FOLL
Il est en mesure. Il y a des témoignages qui laissent penser qu'il a utilisé ces armes.
ROLAND SICARD
Mais en Europe, est-ce que c'est possible ?
STÉPHANE LE FOLL
Pour l'instant, il n'y en a pas, mais le Premier ministre a été très clair, dans ce débat à l'Assemblée nationale, à la fois en évaluant tous les risques, et en les indiquant, en même temps pour dire qu'il fallait qu'on se prépare, à chaque fois, et qu'on ait des réponses. Aujourd'hui, il n'y a pas plus à dire, que l'idée tout simple, quand, la vérité aux Français c'est de dire : voilà quels sont les risques, et comment on lutte contre tous ces risques. C'est tout, mais il n'y a pas plus, je le dis, à dire ni à inquiéter, c'est simplement une réalité, il se pourrait, il se pourrait, que les terroristes utilisent des gaz, ça pourrait arriver, rien ne l'indique aujourd'hui. A partir de là, on prend des décisions, mais on lutte, de manière globale, contre le terrorisme.
ROLAND SICARD
Merci Stéphane LE FOLL. William, c'est à vous.
WILLIAM LEYMERGIE
Oui, merci messieurs.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 novembre 2015