Texte intégral
NICOLAS TEILLARD
Bienvenue à tous. Le 8h30 Politique de France Info, pendant tout l'été chaque matin jusqu'à 8 heures 50 avec Jannick ALIMI du Parisien et avec notre invitée surtout, la ministre Jacqueline GOURAULT. Bonjour.
JACQUELINE GOURAULT
Bonjour.
NICOLAS TEILLARD
Ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Ce n'est pas forcément fréquent comme appellation. Votre rôle exactement en tant que ministre auprès d'un ministre ?
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, je n'ai pas de portefeuille particulier si je puis dire. Je suis la numéro deux auprès de Gérard COLLOMB. C'est un ministère qui couvre beaucoup de champs, de la sécurité, les libertés publiques, les collectivités territoriales, la présence de l'Etat sur le territoire. Il y a du travail pour deux.
NICOLAS TEILLARD
J'imagine. Mais pas de missions particulières ? Pas de domaine, de périmètre ?
JACQUELINE GOURAULT
Non, je n'ai pas de périmètre particulier. Je peux intervenir, en accord bien sûr avec le ministre, sur tous les domaines. Prenons un exemple : je suis allée la semaine dernière à Tallinn, à la rencontre des ministres de la Justice et de l'Intérieur au niveau européen, quand il y a eu la pression de l'Italie sur l'arrivée massive de migrants pour parler d'une manière générale autour de la table avec tous les ministres de l'Intérieur européens. Voilà, c'est un domaine. Hier, j'étais à la Conférence des territoires bien évidemment. J'avoue, peut-être pour préciser, que moi personnellement j'ai une image « collectivités territoriales » puisque j'ai été une élue de terrain et sénatrice de Loir-et-Cher, et que je me suis particulièrement penchée sur le sujet des collectivités territoriales depuis très longtemps. J'ai été aussi vice-présidente de l'association des maires de France.
NICOLAS TEILLARD
Voilà pour le CV. On va en parler, Jacqueline GOURAULT. Il y a une actualité brûlante pardonnez-moi le jeu de mots involontaire mais des incendies importants en France la semaine dernière, à nouveau cette nuit autour de Nice. Votre ministère est notamment en charge des questions de sécurité.
JACQUELINE GOURAULT
Absolument.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce qu'on a assez de moyens ? Est-ce qu'on fait assez aussi de prévention ? Je pense notamment à ces mégots de cigarette par exemple qui sont à l'origine de départ de feu.
JACQUELINE GOURAULT
Je crois qu'on ne fait jamais assez de prévention, mais il est évident que des incendies comme ceux qui ont eu lieu avant-hier et hier soir dans le Midi de la France sont Je ne connais pas le résultat, s'ils sont accidentels ou pas.
JANNICK ALIMI
Vous voulez dire criminels.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
JANNICK ALIMI
La plupart d'ailleurs sont criminels. On découvre cela a posteriori. Est-ce qu'on corrige assez ? Est-ce qu'on punit assez ?
JACQUELINE GOURAULT
Il faut évidemment punir ce genre d'action puisqu'on voit derrière tout ce que ça engendre, tous les dégâts matériels, humains très importants. Et puis, je crois qu'il faut saluer aussi le rôle des pompiers, c'est très important. Vous savez, nous avons eu le jour du 14 Juillet au ministère de l'Intérieur, nous avons reçu les victimes non seulement de la gendarmerie et de la police mais aussi des pompiers en service. Quand on voit le nombre de victimes chaque année dans la sécurité civile, on mesure tous les risques qu'ils prennent pour garantir la sécurité des Français.
JANNICK ALIMI
Mais vous n'êtes pas pour renforcer tout de même l'appareil de peines pour ceux qui mettent le feu de façon criminelle ? On en parle à chaque fois puis on a l'impression que rien n'est fait là-dessus.
JACQUELINE GOURAULT
Non, je ne crois pas. D'abord, ça relève de la justice mais il y a des outils qui sont importants. Il faut effectivement que les jugements soient à la hauteur des dégâts qu'ils ont commis.
JANNICK ALIMI
Vous trouvez que la justice est en-deçà du manche dans ce domaine ?
JACQUELINE GOURAULT
Pas du tout. Je n'ai pas dit du tout cela. Je pense que la justice fait son travail.
NICOLAS TEILLARD
Dans votre périmètre également, Jacqueline GOURAULT, la gestion des demandes d'asile. Gérard COLLOMB s'est rendu à Calais à la fin du mois de juin. Il avait évoqué, lui, la crainte de créer un appel d'air si jamais on créait des conditions d'accueil favorables. Les conditions aujourd'hui sont dénoncées par les associations, par le défenseur des droits également. Le maire de Grande-Synthe, Damien CAREME, a estimé lui aussi que les conditions étaient indignes et que s'il ne se passait rien, il passerait à l'action. Ecoutez-le.
- Propos de Damien CAREME, maire de Grande-Synthe (document ARTE) :
S'il n'y a pas, comme à l'époque, je lancerai. J'ai des obligations. En tant que maire, on a le code de la famille à respecter aussi. On a le code de la santé publique à faire respecter. Et donc sur mon territoire, je dois assurer à tous les citoyens de l'accès à l'eau, de l'accès à des ramassages d'ordures, à de l'assainissement. C'est une obligation pour un maire
NICOLAS TEILLARD
« C'est une obligation pour un maire », pas pour l'Etat. Visiblement, il n'y avait pas de solution pour ces migrants qui sont dans des camps de fortune aujourd'hui dans le plan présenté la semaine dernière par Edouard PHILIPPE.
JACQUELINE GOURAULT
Tout d'abord, j'étais à Calais avec le ministre de l'Intérieur. J'ai reçu personnellement le maire de Grande-Synthe qui m'a effectivement exposé les difficultés d'environ 350 personnes qui vivent dans les bois autour de Grande-Synthe avec des enfants. Il y a eu des images qui ont été publiées dans la presse et j'ai vu un reportage sur France 2 avant-hier. Donc il y a un problème effectivement de ces migrants qui sont là, à Grande-Synthe ou à Calais. Evidemment pourquoi ils sont là ? Parce qu'en face il y a l'Angleterre. Ceci dit, la France a une politique évidemment qui vise à ne pas recréer ce qui existait sur le
JANNICK ALIMI
Elle n'y réussit pas apparemment.
JACQUELINE GOURAULT
Si.
JANNICK ALIMI
Ça se renouvelle sans cesse.
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, il y a eu une évacuation de ce qu'on appelait la jungle à Calais. Les gens ont été accueillis dans des centres sur toute la France, des centres d'accueil et d'orientation. Bien sûr, il y a des nouvelles personnes qui arrivent et le gouvernement a pour préoccupation de ne pas recréer la jungle. Je crois que sur le plan humanitaire, on peut comprendre que
NICOLAS TEILLARD
Bien sûr.
JACQUELINE GOURAULT
Et tout le monde a soutenu d'ailleurs l'évacuation y compris les associations.
JANNICK ALIMI
Bien sûr. Mais ça se renouvelle régulièrement d'une façon récurrente.
JACQUELINE GOURAULT
Ça se renouvelle. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui arrivent parce que l'espoir des gens qui sont dans la misère, c'est de toujours trouver un monde meilleur. Bien évidemment, l'Angleterre est un appel et la côte nord de la France est soumise à ces arrivées. Donc il va falloir trouver des solutions effectivement d'urgence et le gouvernement va s'y atteler pour répondre aux besoins de ces personnes qui sont en difficulté. En même temps, il faut allier à la fois je dirais l'humanité absolument nécessaire, et aussi éviter que la France ne voit arriver des migrants. Il faut préciser tout de suite : il y a les migrants qui sont les demandeurs d'asile et puis il y a les migrants économiques qui représentent à peu près 85 % des migrants qui arrivent en France. Il faut donc à la fois allier l'efficacité pour ne pas que la France soit débordée par des migrants économiques et à la fois répondre aux besoins humanitaires pour les populations. [ ]
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, Ministre auprès du ministre de l'Intérieur est l'invité politique de France Info jusqu'à 8 heures 50. Jannick ALIMI, on parlait de la situation des migrants.
JANNICK ALIMI
Oui. Une petite question enfin, une « petite » - une question très concrète en amont. Le candidat Emmanuel MACRON avait proposé et promis même de renforcer le corps de gardes-frontières européens de 5 000 personnes. Où est-ce qu'on en est de cette proposition ?
JACQUELINE GOURAULT
Oui, c'est quelque chose qui va se faire puisque ç'a été un des sujets de discussion à Tallinn en Estonie et il y aura un accord sur le plan européen en ce sens.
JANNICK ALIMI
Quand ça ? A quel horizon ?
JACQUELINE GOURAULT
Je ne peux pas vous donner de délai puisqu'à Tallinn, ça n'était pas c'était une réunion, comment dire, non institutionnelle. C'était une réunion intermédiaire devant l'urgence que posait le problème des déclarations du gouvernement italien, mais ça devrait dans les mois qui viennent.
JANNICK ALIMI
Avant la fin de l'année ?
JACQUELINE GOURAULT
Il y a une réunion qui va avoir lieu, là bientôt sur ce sujet, à laquelle assistera bien sûr le ministre de l'Intérieur Gérard COLLOMB.
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, vous l'avez dit, vous êtes une spécialiste, une élue des territoires. Il y avait une grande conférence nationale importante hier au Sénat. Voilà ce qu'a dit Emmanuel MACRON.
- Propos d'Emmanuel MACRON, président de la République, à la Conférence nationale des territoires :
« L'Etat doit faire des économies substantielles pour baisser durant ce quinquennat de 3 points de produit intérieur brut la dépense publique. Ce qui, compte tenu justement de nos parts réciproques, conduirait les collectivités territoriales à participer à la baisse du déficit des administrations publiques à hauteur de 13 milliards d'euros sur le quinquennat. »
NICOLAS TEILLARD
C'était 10 milliards d'euros pendant la campagne, c'est 13 milliards aujourd'hui.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
NICOLAS TEILLARD
On va jusqu'où ?
JACQUELINE GOURAULT
C'est 13 milliards parce qu'il ne vous a pas échappé qu'il y a eu un rapport de la Cour des comptes, que les chiffres qui ont été annoncés, exposés par le président de la Cour des comptes ont été supérieurs à ce qu'on attendait. Donc il a fallu effectivement annoncer un chiffre supérieur à celui qui avait été estimé auparavant. C'est la réalité. Le président de la République a toujours eu pendant sa campagne une expression : « Il faut se confronter au réel. » Eh bien, on se confronte au réel.
JANNICK ALIMI
Est-ce que tout de même la confrontation avec le réel n'est pas un peu brutale avec les élus locaux ? Vous rappeliez que vous l'avez été, élue locale, il n'y a pas encore si longtemps, vice-présidente du Sénat, vice-présidente de l'association des maires de France. Emmanuel MACRON met devant ces réalités enfin, ce qu'il considère comme des réalités les élus locaux. Baisse des ressources, augmentation des économies à faire, contraintes pour le faire. Est-ce que vous n'avez pas l'impression quand même que la grogne voire plus est légitime de la part des élus locaux ?
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, pour l'instant je ne sais pas. Pourquoi vous dites le mot « grogne » ?
JANNICK ALIMI
Quand même ! Il y a quand même eu des expressions de colère.
JACQUELINE GOURAULT
Chacun est dans son rôle mais il faut quand même savoir qu'hier, cette conférence des territoires a été, je dirais, une étape puisque nous avions déjà préparé depuis de longues semaines cette réunion de la conférence des territoires avec les associations d'élus.
JANNICK ALIMI
Ils étaient peut-être avertis du sort qui allait être le leur, mais ils n'ont pas pu avoir grand mot à dire.
JACQUELINE GOURAULT
Si. La concertation s'est établie hier. Il y a un relevé de décisions qui a été validé par la plupart des associations hier sur la méthode, la méthode qui est la concertation. Avec des points précis qui sont premièrement : la liberté des collectivités territoriales et pas de big-bang nouveau, institutionnel ; deuxièmement : une liberté d'organisation territoriale plus grande pour les territoires et un pacte financier.
JANNICK ALIMI
Le pacte financier est quand même assez flou Ils n'ont aucune certitude que la suppression de la taxe d'habitation soit compensée. C'est très flou. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
JACQUELINE GOURAULT
Il y a deux choses, i y a deux choses. Il y a le pacte financier de 13 milliards, comme vous venez d'en parler, et je dirais tout de suite la première chose à dire, c'est qu'il n'y aura pas de baisse des dotations. C'est très important par rapport aux mesures qui ont été prises dans le quinquennat.
JANNICK ALIMI
Oui, mais en quoi la taxe d'habitation sera compensée ?
JACQUELINE GOURAULT
Attendez. Deuxièmement, ça sera donc des demandes de faire des économies et c'est là-dessus qu'il va falloir discuter et passer un pacte précis. Deuxièmement, la taxe d'habitation, ça n'est pas une exonération, c'est un dégrèvement. Alors la différence entre l'exonération et le dégrèvement, j'espère que je vais être assez simple, c'est que le dégrèvement, les services fiscaux calculent comme si tout le monde allait payer la taxe d'habitation. Simplement, l'Etat prendra, paiera à la place de 80 % des contribuables français.
JANNICK ALIMI
Mais c'est une perte d'autonomie financière de la part des élus locaux.
JACQUELINE GOURAULT
Non. Ça veut dire que la somme qui sera perçue par les communes sera exactement la même l'année N que ce qu'ils auraient perçu si les contribuables avaient payé et mieux que cela. Comme ça reste dans les bases, ça suit l'évolution du nombre d'habitations dans la commune. C'est très important.
JANNICK ALIMI
Ce n'est pas très clair.
JACQUELINE GOURAULT
Si, c'est clair. C'est comme ça. Si c'est une exonération, madame, ça n'est plus dans les bases donc ça ne suit pas l'évolution de la construction, et c'est ça qui est très important. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est une taxe qui reste dynamique et, d'autre part, les collectivités locales gardent la fiscalité, c'est-à-dire le taux.
NICOLAS TEILLARD
On voit bien que c'est un dossier dont on n'a pas fini de parler. On suivra son évolution.
JACQUELINE GOURAULT
C'est un dossier technique et je vous prie de m'en excuser.
JANNICK ALIMI
Très politique aussi.
JACQUELINE GOURAULT
Ça veut dire donc que les communes garderont la même somme que celle qui était prévue si c'étaient les contribuables qui avaient payé.
NICOLAS TEILLARD
On suivra ça et on vérifiera évidemment tout au long des prochains mois.
JACQUELINE GOURAULT
Je m'en doute, je m'en doute.
NICOLAS TEILLARD
Vous êtes une élue du MoDem, Jacqueline GOURAULT.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
NICOLAS TEILLARD
Le MoDem dont plusieurs des membres et les principaux sont soupçonnés d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'assistants parlementaires. François BAYROU a dû quitter le gouvernement. Comment vous avez ressenti ce départ ?
JACQUELINE GOURAULT
Je l'ai ressenti comme une chose très injuste, car il est vrai qu'au MoDem il y avait des assistants parlementaires européens qui travaillaient à temps partiel pour le MoDem, ils étaient rémunérés par le MoDem et à temps partiel pour les députés européens, ce qui est parfaitement légal. Il y a deux statuts en Europe, au Parlement européen, pour les assistants parlementaires : les assistants parlementaires qui travaillent au Parlement et ceux qui sont en circonscription. Et donc, c'était ce deuxième cas qui était concerné et il n'y a aucune illégalité dans tout cela.
NICOLAS TEILLARD
Mais il a dû partir.
JANNICK ALIMI
Voilà. Quand vous dites « injuste »
JACQUELINE GOURAULT
Parce que la pression médiatique était telle que
JANNICK ALIMI
Vous trouvez que ce n'est que les médias ?
JACQUELINE GOURAULT
Non, ce n'est pas ça.
NICOLAS TEILLARD
Et donc par exemple la ministre du Travail qui reste en poste alors qu'elle fait l'objet également d'articles
JACQUELINE GOURAULT
Je dis que la pression médiatique a été telle je n'accuse personne a été telle quand même vous avez vu la page de certains journaux, des unes et cætera que François BAYROU a décidé lui-même de s'en aller pour ne pas gêner l'action du gouvernement.
NICOLAS TEILLARD
Ce que ne fait pas la ministre du Travail qui est elle aussi mise en cause dans l'affaire d'un voyage du candidat MACRON à Las Vegas.
JACQUELINE GOURAULT
Je ne connais pas du tout ce dossier.
NICOLAS TEILLARD
Vous ne trouvez pas cela injuste de voir la ministre du Travail rester en poste et pas vos collègues du MoDem ?
JACQUELINE GOURAULT
La ministre du Travail s'est expliquée. Je la crois, je n'ai pas à mettre en doute sa parole.
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, un mot encore simplement de cette réforme des territoires qui sera un dossier dont on a longuement parlé. Est-ce que vous estimez qu'elle est essentielle aussi à la tenue des promesses du candidat MACRON ? Au fait qu'il puisse aller entretenir de bonnes relations justement avec les élus ? C'est ressouder la France comme il l'avait exprimé si souvent durant sa campagne ?
JACQUELINE GOURAULT
C'est très important d'avoir de bonnes relations, des relations de confiance. C'est cela qui a été le fil rouge si je puis dire de cette conférence des territoires. C'est renouer la confiance entre les élus et l'Etat. Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans les années passées - et quand je dis les années passées, on peut remonter assez loin il y a eu des positions qui étaient extrêmement autoritaires, extrêmement jacobines. Là, il faut reconnaître que le président de la République engage un contrat au fond avec les collectivités locales, engage des discussions et c'est tout à son honneur.
JANNICK ALIMI
Avec une nationalisation de l'impôt tout de même.
JACQUELINE GOURAULT
Quelle nationalisation ?
JANNICK ALIMI
La taxe d'habitation.
JACQUELINE GOURAULT
Mais ce n'est pas une nationalisation de l'impôt. D'ailleurs madame, pour être très précis, il a été plus loin que ce que nous venons de dire et que je pourrais développer. C'est-à-dire il a dit que la taxe d'habitation, et c'est vrai la taxe d'habitation, c'est quoi à l'origine ? C'est au fond payer un impôt en fonction de la valeur cadastrale de la maison que l'on habit et aujourd'hui, on est très éloigné de ça. Et vous savez, les exonérations il y en a eu sous tous les gouvernements y compris sous ceux qui aujourd'hui président par exemple des associations des maires, et qui peuvent critiquer parfois cette mesure. Je crois qu'il faut mesurer, qu'il faut réparer toutes les politiques qui ont été faites par le passé, aussi bien sur les dépenses publiques que sur les mesures fiscales qui ont été faites.
NICOLAS TEILLARD
Merci Madame la Ministre Jacqueline GOURAULT, invitée de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 juillet 2017
Bienvenue à tous. Le 8h30 Politique de France Info, pendant tout l'été chaque matin jusqu'à 8 heures 50 avec Jannick ALIMI du Parisien et avec notre invitée surtout, la ministre Jacqueline GOURAULT. Bonjour.
JACQUELINE GOURAULT
Bonjour.
NICOLAS TEILLARD
Ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Ce n'est pas forcément fréquent comme appellation. Votre rôle exactement en tant que ministre auprès d'un ministre ?
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, je n'ai pas de portefeuille particulier si je puis dire. Je suis la numéro deux auprès de Gérard COLLOMB. C'est un ministère qui couvre beaucoup de champs, de la sécurité, les libertés publiques, les collectivités territoriales, la présence de l'Etat sur le territoire. Il y a du travail pour deux.
NICOLAS TEILLARD
J'imagine. Mais pas de missions particulières ? Pas de domaine, de périmètre ?
JACQUELINE GOURAULT
Non, je n'ai pas de périmètre particulier. Je peux intervenir, en accord bien sûr avec le ministre, sur tous les domaines. Prenons un exemple : je suis allée la semaine dernière à Tallinn, à la rencontre des ministres de la Justice et de l'Intérieur au niveau européen, quand il y a eu la pression de l'Italie sur l'arrivée massive de migrants pour parler d'une manière générale autour de la table avec tous les ministres de l'Intérieur européens. Voilà, c'est un domaine. Hier, j'étais à la Conférence des territoires bien évidemment. J'avoue, peut-être pour préciser, que moi personnellement j'ai une image « collectivités territoriales » puisque j'ai été une élue de terrain et sénatrice de Loir-et-Cher, et que je me suis particulièrement penchée sur le sujet des collectivités territoriales depuis très longtemps. J'ai été aussi vice-présidente de l'association des maires de France.
NICOLAS TEILLARD
Voilà pour le CV. On va en parler, Jacqueline GOURAULT. Il y a une actualité brûlante pardonnez-moi le jeu de mots involontaire mais des incendies importants en France la semaine dernière, à nouveau cette nuit autour de Nice. Votre ministère est notamment en charge des questions de sécurité.
JACQUELINE GOURAULT
Absolument.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce qu'on a assez de moyens ? Est-ce qu'on fait assez aussi de prévention ? Je pense notamment à ces mégots de cigarette par exemple qui sont à l'origine de départ de feu.
JACQUELINE GOURAULT
Je crois qu'on ne fait jamais assez de prévention, mais il est évident que des incendies comme ceux qui ont eu lieu avant-hier et hier soir dans le Midi de la France sont Je ne connais pas le résultat, s'ils sont accidentels ou pas.
JANNICK ALIMI
Vous voulez dire criminels.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
JANNICK ALIMI
La plupart d'ailleurs sont criminels. On découvre cela a posteriori. Est-ce qu'on corrige assez ? Est-ce qu'on punit assez ?
JACQUELINE GOURAULT
Il faut évidemment punir ce genre d'action puisqu'on voit derrière tout ce que ça engendre, tous les dégâts matériels, humains très importants. Et puis, je crois qu'il faut saluer aussi le rôle des pompiers, c'est très important. Vous savez, nous avons eu le jour du 14 Juillet au ministère de l'Intérieur, nous avons reçu les victimes non seulement de la gendarmerie et de la police mais aussi des pompiers en service. Quand on voit le nombre de victimes chaque année dans la sécurité civile, on mesure tous les risques qu'ils prennent pour garantir la sécurité des Français.
JANNICK ALIMI
Mais vous n'êtes pas pour renforcer tout de même l'appareil de peines pour ceux qui mettent le feu de façon criminelle ? On en parle à chaque fois puis on a l'impression que rien n'est fait là-dessus.
JACQUELINE GOURAULT
Non, je ne crois pas. D'abord, ça relève de la justice mais il y a des outils qui sont importants. Il faut effectivement que les jugements soient à la hauteur des dégâts qu'ils ont commis.
JANNICK ALIMI
Vous trouvez que la justice est en-deçà du manche dans ce domaine ?
JACQUELINE GOURAULT
Pas du tout. Je n'ai pas dit du tout cela. Je pense que la justice fait son travail.
NICOLAS TEILLARD
Dans votre périmètre également, Jacqueline GOURAULT, la gestion des demandes d'asile. Gérard COLLOMB s'est rendu à Calais à la fin du mois de juin. Il avait évoqué, lui, la crainte de créer un appel d'air si jamais on créait des conditions d'accueil favorables. Les conditions aujourd'hui sont dénoncées par les associations, par le défenseur des droits également. Le maire de Grande-Synthe, Damien CAREME, a estimé lui aussi que les conditions étaient indignes et que s'il ne se passait rien, il passerait à l'action. Ecoutez-le.
- Propos de Damien CAREME, maire de Grande-Synthe (document ARTE) :
S'il n'y a pas, comme à l'époque, je lancerai. J'ai des obligations. En tant que maire, on a le code de la famille à respecter aussi. On a le code de la santé publique à faire respecter. Et donc sur mon territoire, je dois assurer à tous les citoyens de l'accès à l'eau, de l'accès à des ramassages d'ordures, à de l'assainissement. C'est une obligation pour un maire
NICOLAS TEILLARD
« C'est une obligation pour un maire », pas pour l'Etat. Visiblement, il n'y avait pas de solution pour ces migrants qui sont dans des camps de fortune aujourd'hui dans le plan présenté la semaine dernière par Edouard PHILIPPE.
JACQUELINE GOURAULT
Tout d'abord, j'étais à Calais avec le ministre de l'Intérieur. J'ai reçu personnellement le maire de Grande-Synthe qui m'a effectivement exposé les difficultés d'environ 350 personnes qui vivent dans les bois autour de Grande-Synthe avec des enfants. Il y a eu des images qui ont été publiées dans la presse et j'ai vu un reportage sur France 2 avant-hier. Donc il y a un problème effectivement de ces migrants qui sont là, à Grande-Synthe ou à Calais. Evidemment pourquoi ils sont là ? Parce qu'en face il y a l'Angleterre. Ceci dit, la France a une politique évidemment qui vise à ne pas recréer ce qui existait sur le
JANNICK ALIMI
Elle n'y réussit pas apparemment.
JACQUELINE GOURAULT
Si.
JANNICK ALIMI
Ça se renouvelle sans cesse.
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, il y a eu une évacuation de ce qu'on appelait la jungle à Calais. Les gens ont été accueillis dans des centres sur toute la France, des centres d'accueil et d'orientation. Bien sûr, il y a des nouvelles personnes qui arrivent et le gouvernement a pour préoccupation de ne pas recréer la jungle. Je crois que sur le plan humanitaire, on peut comprendre que
NICOLAS TEILLARD
Bien sûr.
JACQUELINE GOURAULT
Et tout le monde a soutenu d'ailleurs l'évacuation y compris les associations.
JANNICK ALIMI
Bien sûr. Mais ça se renouvelle régulièrement d'une façon récurrente.
JACQUELINE GOURAULT
Ça se renouvelle. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui arrivent parce que l'espoir des gens qui sont dans la misère, c'est de toujours trouver un monde meilleur. Bien évidemment, l'Angleterre est un appel et la côte nord de la France est soumise à ces arrivées. Donc il va falloir trouver des solutions effectivement d'urgence et le gouvernement va s'y atteler pour répondre aux besoins de ces personnes qui sont en difficulté. En même temps, il faut allier à la fois je dirais l'humanité absolument nécessaire, et aussi éviter que la France ne voit arriver des migrants. Il faut préciser tout de suite : il y a les migrants qui sont les demandeurs d'asile et puis il y a les migrants économiques qui représentent à peu près 85 % des migrants qui arrivent en France. Il faut donc à la fois allier l'efficacité pour ne pas que la France soit débordée par des migrants économiques et à la fois répondre aux besoins humanitaires pour les populations. [ ]
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, Ministre auprès du ministre de l'Intérieur est l'invité politique de France Info jusqu'à 8 heures 50. Jannick ALIMI, on parlait de la situation des migrants.
JANNICK ALIMI
Oui. Une petite question enfin, une « petite » - une question très concrète en amont. Le candidat Emmanuel MACRON avait proposé et promis même de renforcer le corps de gardes-frontières européens de 5 000 personnes. Où est-ce qu'on en est de cette proposition ?
JACQUELINE GOURAULT
Oui, c'est quelque chose qui va se faire puisque ç'a été un des sujets de discussion à Tallinn en Estonie et il y aura un accord sur le plan européen en ce sens.
JANNICK ALIMI
Quand ça ? A quel horizon ?
JACQUELINE GOURAULT
Je ne peux pas vous donner de délai puisqu'à Tallinn, ça n'était pas c'était une réunion, comment dire, non institutionnelle. C'était une réunion intermédiaire devant l'urgence que posait le problème des déclarations du gouvernement italien, mais ça devrait dans les mois qui viennent.
JANNICK ALIMI
Avant la fin de l'année ?
JACQUELINE GOURAULT
Il y a une réunion qui va avoir lieu, là bientôt sur ce sujet, à laquelle assistera bien sûr le ministre de l'Intérieur Gérard COLLOMB.
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, vous l'avez dit, vous êtes une spécialiste, une élue des territoires. Il y avait une grande conférence nationale importante hier au Sénat. Voilà ce qu'a dit Emmanuel MACRON.
- Propos d'Emmanuel MACRON, président de la République, à la Conférence nationale des territoires :
« L'Etat doit faire des économies substantielles pour baisser durant ce quinquennat de 3 points de produit intérieur brut la dépense publique. Ce qui, compte tenu justement de nos parts réciproques, conduirait les collectivités territoriales à participer à la baisse du déficit des administrations publiques à hauteur de 13 milliards d'euros sur le quinquennat. »
NICOLAS TEILLARD
C'était 10 milliards d'euros pendant la campagne, c'est 13 milliards aujourd'hui.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
NICOLAS TEILLARD
On va jusqu'où ?
JACQUELINE GOURAULT
C'est 13 milliards parce qu'il ne vous a pas échappé qu'il y a eu un rapport de la Cour des comptes, que les chiffres qui ont été annoncés, exposés par le président de la Cour des comptes ont été supérieurs à ce qu'on attendait. Donc il a fallu effectivement annoncer un chiffre supérieur à celui qui avait été estimé auparavant. C'est la réalité. Le président de la République a toujours eu pendant sa campagne une expression : « Il faut se confronter au réel. » Eh bien, on se confronte au réel.
JANNICK ALIMI
Est-ce que tout de même la confrontation avec le réel n'est pas un peu brutale avec les élus locaux ? Vous rappeliez que vous l'avez été, élue locale, il n'y a pas encore si longtemps, vice-présidente du Sénat, vice-présidente de l'association des maires de France. Emmanuel MACRON met devant ces réalités enfin, ce qu'il considère comme des réalités les élus locaux. Baisse des ressources, augmentation des économies à faire, contraintes pour le faire. Est-ce que vous n'avez pas l'impression quand même que la grogne voire plus est légitime de la part des élus locaux ?
JACQUELINE GOURAULT
Ecoutez, pour l'instant je ne sais pas. Pourquoi vous dites le mot « grogne » ?
JANNICK ALIMI
Quand même ! Il y a quand même eu des expressions de colère.
JACQUELINE GOURAULT
Chacun est dans son rôle mais il faut quand même savoir qu'hier, cette conférence des territoires a été, je dirais, une étape puisque nous avions déjà préparé depuis de longues semaines cette réunion de la conférence des territoires avec les associations d'élus.
JANNICK ALIMI
Ils étaient peut-être avertis du sort qui allait être le leur, mais ils n'ont pas pu avoir grand mot à dire.
JACQUELINE GOURAULT
Si. La concertation s'est établie hier. Il y a un relevé de décisions qui a été validé par la plupart des associations hier sur la méthode, la méthode qui est la concertation. Avec des points précis qui sont premièrement : la liberté des collectivités territoriales et pas de big-bang nouveau, institutionnel ; deuxièmement : une liberté d'organisation territoriale plus grande pour les territoires et un pacte financier.
JANNICK ALIMI
Le pacte financier est quand même assez flou Ils n'ont aucune certitude que la suppression de la taxe d'habitation soit compensée. C'est très flou. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
JACQUELINE GOURAULT
Il y a deux choses, i y a deux choses. Il y a le pacte financier de 13 milliards, comme vous venez d'en parler, et je dirais tout de suite la première chose à dire, c'est qu'il n'y aura pas de baisse des dotations. C'est très important par rapport aux mesures qui ont été prises dans le quinquennat.
JANNICK ALIMI
Oui, mais en quoi la taxe d'habitation sera compensée ?
JACQUELINE GOURAULT
Attendez. Deuxièmement, ça sera donc des demandes de faire des économies et c'est là-dessus qu'il va falloir discuter et passer un pacte précis. Deuxièmement, la taxe d'habitation, ça n'est pas une exonération, c'est un dégrèvement. Alors la différence entre l'exonération et le dégrèvement, j'espère que je vais être assez simple, c'est que le dégrèvement, les services fiscaux calculent comme si tout le monde allait payer la taxe d'habitation. Simplement, l'Etat prendra, paiera à la place de 80 % des contribuables français.
JANNICK ALIMI
Mais c'est une perte d'autonomie financière de la part des élus locaux.
JACQUELINE GOURAULT
Non. Ça veut dire que la somme qui sera perçue par les communes sera exactement la même l'année N que ce qu'ils auraient perçu si les contribuables avaient payé et mieux que cela. Comme ça reste dans les bases, ça suit l'évolution du nombre d'habitations dans la commune. C'est très important.
JANNICK ALIMI
Ce n'est pas très clair.
JACQUELINE GOURAULT
Si, c'est clair. C'est comme ça. Si c'est une exonération, madame, ça n'est plus dans les bases donc ça ne suit pas l'évolution de la construction, et c'est ça qui est très important. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est une taxe qui reste dynamique et, d'autre part, les collectivités locales gardent la fiscalité, c'est-à-dire le taux.
NICOLAS TEILLARD
On voit bien que c'est un dossier dont on n'a pas fini de parler. On suivra son évolution.
JACQUELINE GOURAULT
C'est un dossier technique et je vous prie de m'en excuser.
JANNICK ALIMI
Très politique aussi.
JACQUELINE GOURAULT
Ça veut dire donc que les communes garderont la même somme que celle qui était prévue si c'étaient les contribuables qui avaient payé.
NICOLAS TEILLARD
On suivra ça et on vérifiera évidemment tout au long des prochains mois.
JACQUELINE GOURAULT
Je m'en doute, je m'en doute.
NICOLAS TEILLARD
Vous êtes une élue du MoDem, Jacqueline GOURAULT.
JACQUELINE GOURAULT
Oui.
NICOLAS TEILLARD
Le MoDem dont plusieurs des membres et les principaux sont soupçonnés d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'assistants parlementaires. François BAYROU a dû quitter le gouvernement. Comment vous avez ressenti ce départ ?
JACQUELINE GOURAULT
Je l'ai ressenti comme une chose très injuste, car il est vrai qu'au MoDem il y avait des assistants parlementaires européens qui travaillaient à temps partiel pour le MoDem, ils étaient rémunérés par le MoDem et à temps partiel pour les députés européens, ce qui est parfaitement légal. Il y a deux statuts en Europe, au Parlement européen, pour les assistants parlementaires : les assistants parlementaires qui travaillent au Parlement et ceux qui sont en circonscription. Et donc, c'était ce deuxième cas qui était concerné et il n'y a aucune illégalité dans tout cela.
NICOLAS TEILLARD
Mais il a dû partir.
JANNICK ALIMI
Voilà. Quand vous dites « injuste »
JACQUELINE GOURAULT
Parce que la pression médiatique était telle que
JANNICK ALIMI
Vous trouvez que ce n'est que les médias ?
JACQUELINE GOURAULT
Non, ce n'est pas ça.
NICOLAS TEILLARD
Et donc par exemple la ministre du Travail qui reste en poste alors qu'elle fait l'objet également d'articles
JACQUELINE GOURAULT
Je dis que la pression médiatique a été telle je n'accuse personne a été telle quand même vous avez vu la page de certains journaux, des unes et cætera que François BAYROU a décidé lui-même de s'en aller pour ne pas gêner l'action du gouvernement.
NICOLAS TEILLARD
Ce que ne fait pas la ministre du Travail qui est elle aussi mise en cause dans l'affaire d'un voyage du candidat MACRON à Las Vegas.
JACQUELINE GOURAULT
Je ne connais pas du tout ce dossier.
NICOLAS TEILLARD
Vous ne trouvez pas cela injuste de voir la ministre du Travail rester en poste et pas vos collègues du MoDem ?
JACQUELINE GOURAULT
La ministre du Travail s'est expliquée. Je la crois, je n'ai pas à mettre en doute sa parole.
NICOLAS TEILLARD
Jacqueline GOURAULT, un mot encore simplement de cette réforme des territoires qui sera un dossier dont on a longuement parlé. Est-ce que vous estimez qu'elle est essentielle aussi à la tenue des promesses du candidat MACRON ? Au fait qu'il puisse aller entretenir de bonnes relations justement avec les élus ? C'est ressouder la France comme il l'avait exprimé si souvent durant sa campagne ?
JACQUELINE GOURAULT
C'est très important d'avoir de bonnes relations, des relations de confiance. C'est cela qui a été le fil rouge si je puis dire de cette conférence des territoires. C'est renouer la confiance entre les élus et l'Etat. Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans les années passées - et quand je dis les années passées, on peut remonter assez loin il y a eu des positions qui étaient extrêmement autoritaires, extrêmement jacobines. Là, il faut reconnaître que le président de la République engage un contrat au fond avec les collectivités locales, engage des discussions et c'est tout à son honneur.
JANNICK ALIMI
Avec une nationalisation de l'impôt tout de même.
JACQUELINE GOURAULT
Quelle nationalisation ?
JANNICK ALIMI
La taxe d'habitation.
JACQUELINE GOURAULT
Mais ce n'est pas une nationalisation de l'impôt. D'ailleurs madame, pour être très précis, il a été plus loin que ce que nous venons de dire et que je pourrais développer. C'est-à-dire il a dit que la taxe d'habitation, et c'est vrai la taxe d'habitation, c'est quoi à l'origine ? C'est au fond payer un impôt en fonction de la valeur cadastrale de la maison que l'on habit et aujourd'hui, on est très éloigné de ça. Et vous savez, les exonérations il y en a eu sous tous les gouvernements y compris sous ceux qui aujourd'hui président par exemple des associations des maires, et qui peuvent critiquer parfois cette mesure. Je crois qu'il faut mesurer, qu'il faut réparer toutes les politiques qui ont été faites par le passé, aussi bien sur les dépenses publiques que sur les mesures fiscales qui ont été faites.
NICOLAS TEILLARD
Merci Madame la Ministre Jacqueline GOURAULT, invitée de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 juillet 2017