Texte intégral
JÉRÔME FLORIN
Bonjour Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
JEROME FLORIN
Emmanuel MACRON annule 300 millions d'euros de dotations pour les collectivités locales, il avait pourtant promis de ne pas y toucher, c'est une trahison ?
STEPHANE TRAVERT
Non pas de trahison, mais juste une réflexion sur ce que nous devons faire pour tenir nos engagements auprès de la Commission européenne, sur notre déficit public. La France s'est engagée à respecter les 3 % de déficits, et il nous faut faire des choix.
JEROME FLORIN
Mais ce sont des crédits en moins pour les collectivités déjà asphyxiées ?
STEPHANE TRAVERT
Ce sont des crédits en moins pour les collectivités, mais c'est une invitation pour, et cela vaut pour les membres du gouvernement, pour les ministères, pour les collectivités, chacun doit participer à l'effort de redressement national et chacun ici doit pouvoir faire en sorte de dépenser mieux et respecter les 3 % du déficit, c'est aussi retrouver de la crédibilité européenne pour mieux défendre d'autres budgets.
JEROME FLORIN
Mais sur la méthode Stéphane TRAVERT, Emmanuel MACRON promet blanc tout haut, et on apprend par décret que c'est noir.
STEPHANE TRAVERT
Ce n'est pas tout à fait comme ça que les choses doivent se passer. Il y a eu une conférence des territoires, il y a eu une réflexion qui a été menée, c'est comment demain nous préparons nos collectivités à entrer pleinement dans le 21ème siècle et comment nous devons organiser nos finances publiques. Et c'est autour de cette réflexion et de la nécessité pour tenir notre objectif des 3 % que cette décision a été prise.
JEROME FLORIN
Oui mais d'accord, mais les élus disent aujourd'hui « On est trahi ».
STEPHANE TRAVERT
Moi, je n'y vois pas de trahison particulière, nous faisons face
JEROME FLORIN
Parce que vous êtes ministre au gouvernement, c'est normal.
STEPHANE TRAVERT
Mais vous savez la solidarité gouvernementale, elle est importante, je suis là aussi pour accompagner les décisions du président de la République et du Premier ministre, c'est notre travail et aujourd'hui nous sommes tous mus par un seul et même objectif, c'est de faire en sorte que la France se redresse, que notre économie soit plus compétitive et qu'enfin nous puissions enrayer cette spirale du chômage.
JEROME FLORIN
Alors cet écart entre les promesses et les actes, c'est aussi ce qu'on vous reproche à vous directement, ministre de l'Agriculture, concernant la filière bio. C'était un engagement de campagne d'Emmanuel MACRON, mettre le paquet sur l'agriculture verte et aujourd'hui une trentaine d'ONG dénoncent l'arrêt ou le quasi arrêt des aides versées à l'agriculture biologique. J'ai relevé ce titre ce matin dans la presse à la Une du quotidien L'Echos en Haute Vienne « Le bio flingué », est-ce que vous êtes en train de flinguer le bio, Monsieur le Ministre ?
STEPHANE TRAVERT
Pas du tout, moi, je m'inscris en faux sur des déclarations comme celle-là. Nous avons des objectifs pour le bio, des objectifs vertueux et ambitieux. Les engagements du président de la République, ils étaient simples, 50 % de bio et de produits d'appellation d'origine dans la restauration collective. Passer de 6 à 8 % les terres cultivables en bio et puis faire en sorte que ce transfert des aides que nous avons dû faire en passant du pilier 1 vers le pilier 2.
JEROME FLORIN
Alors le pilier 1, c'est pour les céréaliers.
STEPHANE TRAVERT
C'est les grandes cultures et le pilier 2, c'est les indemnités compensatoires des handicaps naturels, c'est les territoires d'élevage de montagne, de moyenne montagne et c'est aussi le bio. Et en faisant ce transfert, monsieur, nous avons agi sur trois niveaux et nous agissons pour relancer et conforter ces politiques et ces engagements du président de la République en faveur du bio. D'abord un engagement européen, c'est-à-dire le transfert que nous avons choisi de faire, un engagement national avec l'accompagnement d'un certain nombre de mesures. Je suis en train de regarder pour obtenir le rallongement de prêt pour pouvoir financer le bio.
JEROME FLORIN
Mais alors pourquoi les producteurs de bio disent cela, ils vous ont mal compris ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, je crois qu'il y a eu dès le départ une incompréhension sur cette affaire. Certains auraient estimé que nous aurions dû aller plus loin sur le transfert. Mais moi, je n'oppose pas les modèles les uns aux autres, ce n'est pas d'un côté tout pour le bio et rien pour les autres, moi j'ai choisi d'écouter le terrain ; les agricultrices et les agriculteurs.
JEROME FLORIN
Ce n'est pas ce qu'ils disent.
STEPHANE TRAVERT
Mais moi c'est ce que je vous dis monsieur, moi ce que je dis, c'est qu'à l'écoute du terrain, il a fallu faire des choix et ces choix, ils étaient de faire en sorte que nous puissions financer jusqu'en 2021 nos engagements. Faire en sorte que nous puissions tenir les objectifs qui avaient été fixés précédemment dans le dernier quinquennat et de faire en sorte que nous puissions financer le bio et c'est le cas avec le transfert que nous avons effectué au 1er août.
JEROME FLORIN
Nicolas HULOT, votre collègue, ministre de la Transition écologique réclame un rééquilibrage des aides en faveur de l'agriculture bio, vous n'allez donc pas lui donner satisfaction ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, nous discutons, il y a les états généraux, chacun sera là pour donner sa volonté
JEROME FLORIN
Ça, ça veut dire non.
STEPHANE TRAVERT
Chacun sera là pour construire aussi les décisions que nous aurons à prendre et aujourd'hui
JEROME FLORIN
Excusez-moi, ça veut dire non.
STEPHANE TRAVERT
il y a la solidarité gouvernementale sur les décisions que nous avons prises et elles s'imposent à tous.
JEROME FLORIN
Vous n'allez pas donner plus de moyens au bio comme vous le demande Nicolas HULOT ?
STEPHANE TRAVERT
Aujourd'hui nous avons donné au bio les moyens dont il devait disposer pour pouvoir mener ses politiques et pouvoir porter les objectifs que je vous ai donné au début de notre entretien.
JEROME FLORIN
Parmi ces ONG qui vous interpellent, il y a l'ancienne Fondation Hulot, vous croyez que le ministre de la Transition écologique est derrière tout ça ?
STEPHANE TRAVERT
Non, je ne pense pas, mais vous savez, les ONG, elles ont leur existence, leur autonomie et c'est bien normal. Et nous avons démarré un dialogue avec elles, je me souviens lors de la première réunion des états généraux, nous avons eu l'occasion d'échanger avec les représentants de cette ONG. Et aujourd'hui moi je les invite à venir participer aux ateliers et d'ailleurs je pense qu'ils seront présents, ils seront les bienvenus, et à co-construire les politiques que nous devons menées. Mais je veux le rappeler encore une fois et de manière très ferme, les engagements que nous avons pris pour le bio, ce sont des engagements qui se tiennent jusqu'à la définition de la prochaine PAC et ces engagements seront tenus.
JEROME FLORIN
Politique Agricole Commune, l'argent qui vient de Bruxelles et vous avez fait vos choix et vous dites pour l'instant on ne changera pas.
STEPHANE TRAVERT
J'ai fait mes choix, il fallait que je fasse un transfert, c'est l'objet d'un arbitrage gouvernemental. Ces choix ont été faits en totale connaissance de cause et en totale connaissance des besoins que nous avons. Et puis l'Etat n'est pas le seul, l'Etat est là pour conforter, aider ces politiques bio à se développer, mais il y a aussi les territoires, les régions qui sont les premiers acteurs aussi à porter ces politiques sur le bio.
JEROME FLORIN
Et donc ?
STEPHANE TRAVERT
Et puis nous pouvons aussi trouver des financements extérieurs.
JEROME FLORIN
C'est-à-dire que vous allez demander aux régions de financer plus le bio ?
STEPHANE TRAVERT
C'est ce qu'elles font déjà, les régions financent le bio.
JEROME FLORIN
Elles peuvent faire plus ?
STEPHANE TRAVERT
Moi, je suis élu régional, aujourd'hui je suis membre de la commission agricole de ma région en Normandie.
JEROME FLORIN
Mais ces régions disent, on est déjà asphyxiée financièrement, comment on va faire ?
STEPHANE TRAVERT
Nous venons justement de leur redonner des moyens. Aujourd'hui nous avions à faire face à une impasse financière de 853 millions d'euros et en opérant ce transfert nous redonnons des moyens au bio, nous redonnons des moyens pour l'assurance récolte et nous finançons, eh bien cette impasse. J'aurais pu choisir d'aller chercher ces financements sur le budget de l'Etat, mais comme je vous l'ai dit au tout début, nous avons les 3 % de déficit budgétaire à respecter et ces 3 %, ils nous permettent d'être crédibles au niveau européen pour négocier une PAC plus forte et une PAC plus ambitieuse.
JEROME FLORIN
Stéphane TRAVERT, vous étiez l'un des premiers députés socialistes à rallier Emmanuel MACRON, le voilà pleinement confronté à l'exercice du pouvoir, il traverse depuis quelques temps une période difficile, sa popularité est en baisse, il a décidé de recadrer sa communication, qu'est-ce qu'il doit changer ?
STEPHANE TRAVERT
Emmanuel MACRON a réussi ses premiers pas de président sur la scène internationale, sur la scène européenne. Aujourd'hui
JEROME FLORIN
Et sur l'intérieur il y a encore du travail, c'est ça ?
STEPHANE TRAVERT
le président de la République porte avec nous les difficultés des Français et le quotidien des Français et il s'investit pleinement dans leur quotidien.
JEROME FLORIN
Sur les APL, les Aides au logement, le gouvernement a annoncé une baisse en expliquant d'ailleurs qu'elle avait été décidée par l'équipe précédente, et on apprend cette semaine en lisant le Canard Enchané qu'Emmanuel MACRON a qualifié cette décision prise par son propre gouvernement de, je cite « connerie sans nom », ça veut dire qu'il n'était pas au courant ?
STEPHANE TRAVERT
Chacun est au courant de ce qui se passe et vous savez les décisions, elles se prennent de façon collective et collégiale.
JEROME FLORIN
Pourquoi il a dit ça alors ?
STEPHANE TRAVERT
Nous avions à faire face je ne sais pas s'il l'a dit, moi je ne l'ai pas entendu, si ça a été repris par le Canard Enchaîné, c'est certainement vrai, mais en tout cas moi, je ne l'ai pas entendu. Et moi, je ne suis pas là, à ma place comme ministre de l'Agriculture pour commenter le commentaire.
JEROME FLORIN
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 août 2017
Bonjour Stéphane TRAVERT.
STEPHANE TRAVERT
Bonjour.
JEROME FLORIN
Emmanuel MACRON annule 300 millions d'euros de dotations pour les collectivités locales, il avait pourtant promis de ne pas y toucher, c'est une trahison ?
STEPHANE TRAVERT
Non pas de trahison, mais juste une réflexion sur ce que nous devons faire pour tenir nos engagements auprès de la Commission européenne, sur notre déficit public. La France s'est engagée à respecter les 3 % de déficits, et il nous faut faire des choix.
JEROME FLORIN
Mais ce sont des crédits en moins pour les collectivités déjà asphyxiées ?
STEPHANE TRAVERT
Ce sont des crédits en moins pour les collectivités, mais c'est une invitation pour, et cela vaut pour les membres du gouvernement, pour les ministères, pour les collectivités, chacun doit participer à l'effort de redressement national et chacun ici doit pouvoir faire en sorte de dépenser mieux et respecter les 3 % du déficit, c'est aussi retrouver de la crédibilité européenne pour mieux défendre d'autres budgets.
JEROME FLORIN
Mais sur la méthode Stéphane TRAVERT, Emmanuel MACRON promet blanc tout haut, et on apprend par décret que c'est noir.
STEPHANE TRAVERT
Ce n'est pas tout à fait comme ça que les choses doivent se passer. Il y a eu une conférence des territoires, il y a eu une réflexion qui a été menée, c'est comment demain nous préparons nos collectivités à entrer pleinement dans le 21ème siècle et comment nous devons organiser nos finances publiques. Et c'est autour de cette réflexion et de la nécessité pour tenir notre objectif des 3 % que cette décision a été prise.
JEROME FLORIN
Oui mais d'accord, mais les élus disent aujourd'hui « On est trahi ».
STEPHANE TRAVERT
Moi, je n'y vois pas de trahison particulière, nous faisons face
JEROME FLORIN
Parce que vous êtes ministre au gouvernement, c'est normal.
STEPHANE TRAVERT
Mais vous savez la solidarité gouvernementale, elle est importante, je suis là aussi pour accompagner les décisions du président de la République et du Premier ministre, c'est notre travail et aujourd'hui nous sommes tous mus par un seul et même objectif, c'est de faire en sorte que la France se redresse, que notre économie soit plus compétitive et qu'enfin nous puissions enrayer cette spirale du chômage.
JEROME FLORIN
Alors cet écart entre les promesses et les actes, c'est aussi ce qu'on vous reproche à vous directement, ministre de l'Agriculture, concernant la filière bio. C'était un engagement de campagne d'Emmanuel MACRON, mettre le paquet sur l'agriculture verte et aujourd'hui une trentaine d'ONG dénoncent l'arrêt ou le quasi arrêt des aides versées à l'agriculture biologique. J'ai relevé ce titre ce matin dans la presse à la Une du quotidien L'Echos en Haute Vienne « Le bio flingué », est-ce que vous êtes en train de flinguer le bio, Monsieur le Ministre ?
STEPHANE TRAVERT
Pas du tout, moi, je m'inscris en faux sur des déclarations comme celle-là. Nous avons des objectifs pour le bio, des objectifs vertueux et ambitieux. Les engagements du président de la République, ils étaient simples, 50 % de bio et de produits d'appellation d'origine dans la restauration collective. Passer de 6 à 8 % les terres cultivables en bio et puis faire en sorte que ce transfert des aides que nous avons dû faire en passant du pilier 1 vers le pilier 2.
JEROME FLORIN
Alors le pilier 1, c'est pour les céréaliers.
STEPHANE TRAVERT
C'est les grandes cultures et le pilier 2, c'est les indemnités compensatoires des handicaps naturels, c'est les territoires d'élevage de montagne, de moyenne montagne et c'est aussi le bio. Et en faisant ce transfert, monsieur, nous avons agi sur trois niveaux et nous agissons pour relancer et conforter ces politiques et ces engagements du président de la République en faveur du bio. D'abord un engagement européen, c'est-à-dire le transfert que nous avons choisi de faire, un engagement national avec l'accompagnement d'un certain nombre de mesures. Je suis en train de regarder pour obtenir le rallongement de prêt pour pouvoir financer le bio.
JEROME FLORIN
Mais alors pourquoi les producteurs de bio disent cela, ils vous ont mal compris ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, je crois qu'il y a eu dès le départ une incompréhension sur cette affaire. Certains auraient estimé que nous aurions dû aller plus loin sur le transfert. Mais moi, je n'oppose pas les modèles les uns aux autres, ce n'est pas d'un côté tout pour le bio et rien pour les autres, moi j'ai choisi d'écouter le terrain ; les agricultrices et les agriculteurs.
JEROME FLORIN
Ce n'est pas ce qu'ils disent.
STEPHANE TRAVERT
Mais moi c'est ce que je vous dis monsieur, moi ce que je dis, c'est qu'à l'écoute du terrain, il a fallu faire des choix et ces choix, ils étaient de faire en sorte que nous puissions financer jusqu'en 2021 nos engagements. Faire en sorte que nous puissions tenir les objectifs qui avaient été fixés précédemment dans le dernier quinquennat et de faire en sorte que nous puissions financer le bio et c'est le cas avec le transfert que nous avons effectué au 1er août.
JEROME FLORIN
Nicolas HULOT, votre collègue, ministre de la Transition écologique réclame un rééquilibrage des aides en faveur de l'agriculture bio, vous n'allez donc pas lui donner satisfaction ?
STEPHANE TRAVERT
Ecoutez, nous discutons, il y a les états généraux, chacun sera là pour donner sa volonté
JEROME FLORIN
Ça, ça veut dire non.
STEPHANE TRAVERT
Chacun sera là pour construire aussi les décisions que nous aurons à prendre et aujourd'hui
JEROME FLORIN
Excusez-moi, ça veut dire non.
STEPHANE TRAVERT
il y a la solidarité gouvernementale sur les décisions que nous avons prises et elles s'imposent à tous.
JEROME FLORIN
Vous n'allez pas donner plus de moyens au bio comme vous le demande Nicolas HULOT ?
STEPHANE TRAVERT
Aujourd'hui nous avons donné au bio les moyens dont il devait disposer pour pouvoir mener ses politiques et pouvoir porter les objectifs que je vous ai donné au début de notre entretien.
JEROME FLORIN
Parmi ces ONG qui vous interpellent, il y a l'ancienne Fondation Hulot, vous croyez que le ministre de la Transition écologique est derrière tout ça ?
STEPHANE TRAVERT
Non, je ne pense pas, mais vous savez, les ONG, elles ont leur existence, leur autonomie et c'est bien normal. Et nous avons démarré un dialogue avec elles, je me souviens lors de la première réunion des états généraux, nous avons eu l'occasion d'échanger avec les représentants de cette ONG. Et aujourd'hui moi je les invite à venir participer aux ateliers et d'ailleurs je pense qu'ils seront présents, ils seront les bienvenus, et à co-construire les politiques que nous devons menées. Mais je veux le rappeler encore une fois et de manière très ferme, les engagements que nous avons pris pour le bio, ce sont des engagements qui se tiennent jusqu'à la définition de la prochaine PAC et ces engagements seront tenus.
JEROME FLORIN
Politique Agricole Commune, l'argent qui vient de Bruxelles et vous avez fait vos choix et vous dites pour l'instant on ne changera pas.
STEPHANE TRAVERT
J'ai fait mes choix, il fallait que je fasse un transfert, c'est l'objet d'un arbitrage gouvernemental. Ces choix ont été faits en totale connaissance de cause et en totale connaissance des besoins que nous avons. Et puis l'Etat n'est pas le seul, l'Etat est là pour conforter, aider ces politiques bio à se développer, mais il y a aussi les territoires, les régions qui sont les premiers acteurs aussi à porter ces politiques sur le bio.
JEROME FLORIN
Et donc ?
STEPHANE TRAVERT
Et puis nous pouvons aussi trouver des financements extérieurs.
JEROME FLORIN
C'est-à-dire que vous allez demander aux régions de financer plus le bio ?
STEPHANE TRAVERT
C'est ce qu'elles font déjà, les régions financent le bio.
JEROME FLORIN
Elles peuvent faire plus ?
STEPHANE TRAVERT
Moi, je suis élu régional, aujourd'hui je suis membre de la commission agricole de ma région en Normandie.
JEROME FLORIN
Mais ces régions disent, on est déjà asphyxiée financièrement, comment on va faire ?
STEPHANE TRAVERT
Nous venons justement de leur redonner des moyens. Aujourd'hui nous avions à faire face à une impasse financière de 853 millions d'euros et en opérant ce transfert nous redonnons des moyens au bio, nous redonnons des moyens pour l'assurance récolte et nous finançons, eh bien cette impasse. J'aurais pu choisir d'aller chercher ces financements sur le budget de l'Etat, mais comme je vous l'ai dit au tout début, nous avons les 3 % de déficit budgétaire à respecter et ces 3 %, ils nous permettent d'être crédibles au niveau européen pour négocier une PAC plus forte et une PAC plus ambitieuse.
JEROME FLORIN
Stéphane TRAVERT, vous étiez l'un des premiers députés socialistes à rallier Emmanuel MACRON, le voilà pleinement confronté à l'exercice du pouvoir, il traverse depuis quelques temps une période difficile, sa popularité est en baisse, il a décidé de recadrer sa communication, qu'est-ce qu'il doit changer ?
STEPHANE TRAVERT
Emmanuel MACRON a réussi ses premiers pas de président sur la scène internationale, sur la scène européenne. Aujourd'hui
JEROME FLORIN
Et sur l'intérieur il y a encore du travail, c'est ça ?
STEPHANE TRAVERT
le président de la République porte avec nous les difficultés des Français et le quotidien des Français et il s'investit pleinement dans leur quotidien.
JEROME FLORIN
Sur les APL, les Aides au logement, le gouvernement a annoncé une baisse en expliquant d'ailleurs qu'elle avait été décidée par l'équipe précédente, et on apprend cette semaine en lisant le Canard Enchané qu'Emmanuel MACRON a qualifié cette décision prise par son propre gouvernement de, je cite « connerie sans nom », ça veut dire qu'il n'était pas au courant ?
STEPHANE TRAVERT
Chacun est au courant de ce qui se passe et vous savez les décisions, elles se prennent de façon collective et collégiale.
JEROME FLORIN
Pourquoi il a dit ça alors ?
STEPHANE TRAVERT
Nous avions à faire face je ne sais pas s'il l'a dit, moi je ne l'ai pas entendu, si ça a été repris par le Canard Enchaîné, c'est certainement vrai, mais en tout cas moi, je ne l'ai pas entendu. Et moi, je ne suis pas là, à ma place comme ministre de l'Agriculture pour commenter le commentaire.
JEROME FLORIN
Merci Stéphane TRAVERT, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
STEPHANE TRAVERT
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 août 2017