Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames,
Messieurs,
Je vous remercie particulièrement d'avoir répondu aujourd'hui à notre invitation en ce week-end qui est à la fois un week-end de printemps, de compétition et de fête des mères.
Pour ces premières Assises nationales " Femmes et Sport ", la présence dans cette assemblée de femmes et d'hommes montre bien que l'amélioration de la place des femmes dans le monde du sport, est une cause commune, à laquelle nous oeuvrons ensemble dans l'intérêt du sport tout entier.
Nous avons entrepris, au printemps 1998, un travail de longue haleine. Cette action est motivée par le constat du grand décalage entre, d'un côté, le nombre de pratiquantes, leurs performances des femmes, leur désir de faire du sport et, la persistance de discriminations.
Dès que nous avons ouvert publiquement ce dossier, des courriers sont arrivés pour témoigner.
Il faut maintenir cette porte ouverte, et intégrer, comme nous l'avons fait jusqu'ici, ces témoignages à nos réflexions, à vos propositions.
Depuis notre première rencontre, le 6 mars 1998, vous avez été très nombreuses à vous inscrire dans cette démarche.
Vous l'avez fait le plus souvent au titre du bénévolat, ou dans le cadre de votre travail certes, mais au prix d'un investissement personnel particulier.
Je tiens à vous en remercier.
Je crois que nous avons employé la bonne méthode : celle de donner la parole aux femmes et en premier lieu aux sportives pour réfléchir autour de thèmes qui correspondent véritablement à leurs préoccupations, aux besoins du monde sportif.
Quand je regarde le chemin parcouru ces derniers mois, je me dis que les défis que nous lançons valent la peine d'être relevés à peine
Nous avons en ces quelques mois beaucoup progressé en termes de moyens d'action d'abord.
Il y a désormais une structure visible " Femmes et Sport " dans l'administration centrale et dans les services déconcentrés du Ministère.
Nous disposerons désormais de moyens budgétaires spécifiques et nous avons ouvert le chantier de la féminisation des titres et des fonctions.
Nous avons mis en place un réseau de correspondants régionaux. Je souhaite les saluer particulièrement, leur travail est parfois difficile.
C'est en partie grâce à ce réseau, que notre action rencontre un écho grandissant auprès des associations sportives et des collectivités.
Des initiatives de qualité se développent autour des pratiques sportives féminines : c'est, par exemple, la tenue d'assises départementales en Aveyron, la signature d'une charte dans l'Allier, des tournois de football, des colloques, des débats. Dès qu'une porte s'est ouverte, mille volontés d'expression s'y sont engouffrées.
Les mesures, les axes d'action issus de vos travaux seront le signal fort d'une nouvelle politique.
La concertation est, et restera, la règle car je pense qu'aucune construction nouvelle n'a de chance de réussir durablement, si celles et ceux qui sont concernés n'y sont pas directement associés.
Les diverses initiatives que nous avons engagées depuis près de deux ans, ont permis de dialoguer avec des centaines de femmes qui nous ont fait part de leurs difficultés, de leurs attentes, de leurs espérances.
Dans notre pays, comme dans de nombreuses régions du monde, la tache est encore lourde pour que soit reconnue la place des femmes.
Dans le sport, cela ne se fera pas sans le mouvement sportif, pour mettre en valeur ce que représente de positif pour le sport, l'accès des femmes et des jeunes filles à l'ensemble des pratiques, à l'ensemble des secteurs d'activités, à l'ensemble des responsabilités.
Avec le débat sur la parité, les femmes dans notre pays ont franchi une nouvelle étape. Je ne dissocie pas notre action dans le sport de ce mouvement général.
Assurer la progression des femmes dans le sport, c'est non seulement favoriser l'accroissement souhaitable du nombre de femmes sportives, dans tous les domaines et à tous les niveaux, mais c'est aussi établir un point d'appui pour leur participation à la vie sociale et citoyenne.
C'est vrai qu'il n'y a qu'une seule femme présidente d'une fédération sportive mais c'est vrai qu'il n'y a pas une seule femme à la tête des 200 plus grandes entreprises des pays européens !
Pour prendre une autre comparaison, la proportion de femmes directrices techniques nationales (3 sur 60) est exactement la même que celle des professeurs femmes à Polytechnique !
Le sport n'est pas en dehors de la société. Il est à son image. Et, comme de nombreux domaines de la vie, il a été organisé et géré jusque là essentiellement par des hommes.
La féminisation de l'encadrement sportif constitue un objectif important dans une société respectueuse de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Les femmes ne peuvent-elles être admises qu'à condition de s'adapter aux méthodes, aux habitudes, aux mentalités dominantes ?
Les premiers résultats de nos réflexions montrent qu'il existe d'autres réponses dans le respect des différences.
Les femmes peuvent faire prendre en compte ces différences qui sont autant d'apports neufs pour tous et toutes.
La situation appelle des mutations. L'équilibre nécessaire entre la sphère familiale, la sphère professionnelle et celle des loisirs, la légitime liaison entre plusieurs vies sont encore à conquérir.
Pour de nombreuses femmes, les mentalités, le regard de la société sur le rôle des femmes, sur ce que doit être une femme, pèsent lourd.
Les freins qui s'opposent à la pratique et à l'accès aux responsabilités sont multiples, barrages d'ordre structurel mais aussi hésitations et choix contraints des femmes elles-mêmes.
De nombreuses femmes n'envisagent pas participer à une compétition le dimanche car elles pensent devoir être " en famille ", comme on dit.
L'absence d'installations de proximité, l'absence de garde d'enfants sur les lieux de pratique sont des obstacles à leur investissement, à celui des mères de famille en particulier.
J'en veux pour preuve le succès remporté par l'Amiénoise en ce début mai, course féminine qui a vu l'inscription pour sa première édition de 200 participantes qui pouvaient bénéficier sur place d'une structure de prise en charge pour leurs enfants.
Je me félicite de la même façon que le grand complexe sportif qui sera prochainement inauguré à Calais comporte dans ses équipements une nurserie. Cela mérite d'être souligné et valorisé.
Notre responsabilité est double.
il faut veiller à ce que soit traité ce qui fait matériellement obstacle à la pratique et à la prise de responsabilité des femmes, en particulier les femmes des milieux modestes qui ne s'autorisent que rarement à prendre du temps pour elles et qui n'ont pas les moyens de se faire aider,
mais il est aussi aider à faire progresser les mentalités, car les normes sociales qui se transmettent dès l'enfance sont profondément ancrées et cela dans toutes les couches de la société.
A cet égard, la place particulière du sport scolaire mérite d'être soulignée comme moyen et lieu privilégiés de mixité des pratiques.
Bien que les femmes luttent pour leurs droits depuis des décennies, leurs acquis sont souvent remis en cause. Il faut donc que la loi leur donne acte et assure leurs avancées.
La future loi d'orientation sur le sport devrait donc comporter un certain nombre de dispositions favorables aux femmes.
La mise en oeuvre de démarches de type volontariste que l'on appelle " actions positives " sont nécessaires.
Je veux rappeler enfin notre détermination à tenir toute notre place au plan international pour nous opposer aux discriminations dont sont victimes les femmes dans les compétitions en violation de la charte olympique. Je pense également nécessaire d'engager une action coordonnée au plan européen.
Cette démarche entreprise, avec mouvement sportif, se situe en parfaite cohérence avec notre volonté commune de préserver les valeurs du sport.
J'ai en effet la conviction que l'arrivée d'un grand nombre de femmes dans le monde du sport, peut consituer un atout irremplaçable pour le développement d'un sport source d'épanouissement, de plaisir, de solidarité.
Les documents préparatoires dont j'ai pu avoir connaissance témoignent de l'importance et de la qualité des travaux engagés.
Ces propositions contribueront, j'en suis certaine, à faire de ces premières Assises
" Femmes et Sport " l'un des évènements marquants de cette année sportive.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 04 juin 1999)
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames,
Messieurs,
Je vous remercie particulièrement d'avoir répondu aujourd'hui à notre invitation en ce week-end qui est à la fois un week-end de printemps, de compétition et de fête des mères.
Pour ces premières Assises nationales " Femmes et Sport ", la présence dans cette assemblée de femmes et d'hommes montre bien que l'amélioration de la place des femmes dans le monde du sport, est une cause commune, à laquelle nous oeuvrons ensemble dans l'intérêt du sport tout entier.
Nous avons entrepris, au printemps 1998, un travail de longue haleine. Cette action est motivée par le constat du grand décalage entre, d'un côté, le nombre de pratiquantes, leurs performances des femmes, leur désir de faire du sport et, la persistance de discriminations.
Dès que nous avons ouvert publiquement ce dossier, des courriers sont arrivés pour témoigner.
Il faut maintenir cette porte ouverte, et intégrer, comme nous l'avons fait jusqu'ici, ces témoignages à nos réflexions, à vos propositions.
Depuis notre première rencontre, le 6 mars 1998, vous avez été très nombreuses à vous inscrire dans cette démarche.
Vous l'avez fait le plus souvent au titre du bénévolat, ou dans le cadre de votre travail certes, mais au prix d'un investissement personnel particulier.
Je tiens à vous en remercier.
Je crois que nous avons employé la bonne méthode : celle de donner la parole aux femmes et en premier lieu aux sportives pour réfléchir autour de thèmes qui correspondent véritablement à leurs préoccupations, aux besoins du monde sportif.
Quand je regarde le chemin parcouru ces derniers mois, je me dis que les défis que nous lançons valent la peine d'être relevés à peine
Nous avons en ces quelques mois beaucoup progressé en termes de moyens d'action d'abord.
Il y a désormais une structure visible " Femmes et Sport " dans l'administration centrale et dans les services déconcentrés du Ministère.
Nous disposerons désormais de moyens budgétaires spécifiques et nous avons ouvert le chantier de la féminisation des titres et des fonctions.
Nous avons mis en place un réseau de correspondants régionaux. Je souhaite les saluer particulièrement, leur travail est parfois difficile.
C'est en partie grâce à ce réseau, que notre action rencontre un écho grandissant auprès des associations sportives et des collectivités.
Des initiatives de qualité se développent autour des pratiques sportives féminines : c'est, par exemple, la tenue d'assises départementales en Aveyron, la signature d'une charte dans l'Allier, des tournois de football, des colloques, des débats. Dès qu'une porte s'est ouverte, mille volontés d'expression s'y sont engouffrées.
Les mesures, les axes d'action issus de vos travaux seront le signal fort d'une nouvelle politique.
La concertation est, et restera, la règle car je pense qu'aucune construction nouvelle n'a de chance de réussir durablement, si celles et ceux qui sont concernés n'y sont pas directement associés.
Les diverses initiatives que nous avons engagées depuis près de deux ans, ont permis de dialoguer avec des centaines de femmes qui nous ont fait part de leurs difficultés, de leurs attentes, de leurs espérances.
Dans notre pays, comme dans de nombreuses régions du monde, la tache est encore lourde pour que soit reconnue la place des femmes.
Dans le sport, cela ne se fera pas sans le mouvement sportif, pour mettre en valeur ce que représente de positif pour le sport, l'accès des femmes et des jeunes filles à l'ensemble des pratiques, à l'ensemble des secteurs d'activités, à l'ensemble des responsabilités.
Avec le débat sur la parité, les femmes dans notre pays ont franchi une nouvelle étape. Je ne dissocie pas notre action dans le sport de ce mouvement général.
Assurer la progression des femmes dans le sport, c'est non seulement favoriser l'accroissement souhaitable du nombre de femmes sportives, dans tous les domaines et à tous les niveaux, mais c'est aussi établir un point d'appui pour leur participation à la vie sociale et citoyenne.
C'est vrai qu'il n'y a qu'une seule femme présidente d'une fédération sportive mais c'est vrai qu'il n'y a pas une seule femme à la tête des 200 plus grandes entreprises des pays européens !
Pour prendre une autre comparaison, la proportion de femmes directrices techniques nationales (3 sur 60) est exactement la même que celle des professeurs femmes à Polytechnique !
Le sport n'est pas en dehors de la société. Il est à son image. Et, comme de nombreux domaines de la vie, il a été organisé et géré jusque là essentiellement par des hommes.
La féminisation de l'encadrement sportif constitue un objectif important dans une société respectueuse de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Les femmes ne peuvent-elles être admises qu'à condition de s'adapter aux méthodes, aux habitudes, aux mentalités dominantes ?
Les premiers résultats de nos réflexions montrent qu'il existe d'autres réponses dans le respect des différences.
Les femmes peuvent faire prendre en compte ces différences qui sont autant d'apports neufs pour tous et toutes.
La situation appelle des mutations. L'équilibre nécessaire entre la sphère familiale, la sphère professionnelle et celle des loisirs, la légitime liaison entre plusieurs vies sont encore à conquérir.
Pour de nombreuses femmes, les mentalités, le regard de la société sur le rôle des femmes, sur ce que doit être une femme, pèsent lourd.
Les freins qui s'opposent à la pratique et à l'accès aux responsabilités sont multiples, barrages d'ordre structurel mais aussi hésitations et choix contraints des femmes elles-mêmes.
De nombreuses femmes n'envisagent pas participer à une compétition le dimanche car elles pensent devoir être " en famille ", comme on dit.
L'absence d'installations de proximité, l'absence de garde d'enfants sur les lieux de pratique sont des obstacles à leur investissement, à celui des mères de famille en particulier.
J'en veux pour preuve le succès remporté par l'Amiénoise en ce début mai, course féminine qui a vu l'inscription pour sa première édition de 200 participantes qui pouvaient bénéficier sur place d'une structure de prise en charge pour leurs enfants.
Je me félicite de la même façon que le grand complexe sportif qui sera prochainement inauguré à Calais comporte dans ses équipements une nurserie. Cela mérite d'être souligné et valorisé.
Notre responsabilité est double.
il faut veiller à ce que soit traité ce qui fait matériellement obstacle à la pratique et à la prise de responsabilité des femmes, en particulier les femmes des milieux modestes qui ne s'autorisent que rarement à prendre du temps pour elles et qui n'ont pas les moyens de se faire aider,
mais il est aussi aider à faire progresser les mentalités, car les normes sociales qui se transmettent dès l'enfance sont profondément ancrées et cela dans toutes les couches de la société.
A cet égard, la place particulière du sport scolaire mérite d'être soulignée comme moyen et lieu privilégiés de mixité des pratiques.
Bien que les femmes luttent pour leurs droits depuis des décennies, leurs acquis sont souvent remis en cause. Il faut donc que la loi leur donne acte et assure leurs avancées.
La future loi d'orientation sur le sport devrait donc comporter un certain nombre de dispositions favorables aux femmes.
La mise en oeuvre de démarches de type volontariste que l'on appelle " actions positives " sont nécessaires.
Je veux rappeler enfin notre détermination à tenir toute notre place au plan international pour nous opposer aux discriminations dont sont victimes les femmes dans les compétitions en violation de la charte olympique. Je pense également nécessaire d'engager une action coordonnée au plan européen.
Cette démarche entreprise, avec mouvement sportif, se situe en parfaite cohérence avec notre volonté commune de préserver les valeurs du sport.
J'ai en effet la conviction que l'arrivée d'un grand nombre de femmes dans le monde du sport, peut consituer un atout irremplaçable pour le développement d'un sport source d'épanouissement, de plaisir, de solidarité.
Les documents préparatoires dont j'ai pu avoir connaissance témoignent de l'importance et de la qualité des travaux engagés.
Ces propositions contribueront, j'en suis certaine, à faire de ces premières Assises
" Femmes et Sport " l'un des évènements marquants de cette année sportive.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 04 juin 1999)