Interview de Mme Elisabeth Borne, ministre des transports, à LCI le 23 mars 2018, sur la priorité donnée par le gouvernement à la concertation et à la négociation avec les syndicats dans la réforme de la SNCF.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral

AUDREY CRESPO-MARA
Bonjour à tous, bonjour Elisabeth BORNE.
ELISABETH BORNE
Bonjour.
AUDREY CRESPO-MARA
Ministre chargée des transports. Hier, de 320 000 à 400 000 cheminots et fonctionnaires ont manifesté contre les réformes du gouvernement pour le faire fléchir. Est-ce que vous avez été impressionnée ou est-ce qu'il vous en faudra plus ?
ELISABETH BORNE
Vous l'avez dit, c'était une journée qui concernait tout le secteur public avec des préoccupations différentes, certains sur les salaires, sur les effectifs, sur les conditions de travail. Donc on voit qu'il y a une volonté de certains syndicats ou mouvements politiques de faire un amalgame entre tous ces sujets qui ont la même vue. Il y a vraiment une volonté de récupération politique avec l'idée de rejouer un troisième tour de l'élection présidentielle, donc ça c'est pour le mouvement général. Puis d'un autre côté, il y a effectivement un mouvement qui concerne la SNCF.
AUDREY CRESPO-MARA
Et sur le chiffre de 320 à 400 000 personnes dans la rue, ça vous a impressionnée où il vous en faudra plus ?
ELISABETH BORNE
C'est à peu près ce qui était attendu. C'est à peu près ce qui était attendu donc voilà.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous trouvez que c'est beaucoup, pas beaucoup ?
ELISABETH BORNE
Enfin, moi, je n'ai pas à commenter. J'entends les gens qui expriment des préoccupations, des revendications. C'est à peu près conforme à ce qui était attendu et, en tout cas, dans le domaine de la SNCF, on a été conforme, le trafic a été conforme à ce qui avait été prévu.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous redoutiez que ce soit plus ?
ELISABETH BORNE
On est conforme aux prévisions.
AUDREY CRESPO-MARA
Sur votre sentiment ? Sur votre inquiétude ou pas ?
ELISABETH BORNE
On est en train de lancer une réforme globale, essentielle pour l'avenir de la SNCF. On met sur la table et moi je mets sur la table des sujets qui sont sous le tapis depuis des années. Donc que ça suscite des questions, qu'il faille répondre à ces questions, moi j'en suis convaincu. Mais je voudrais vraiment rassurer les cheminots : cette réforme, elle est faite pour améliorer le service public et il n'y aura pas un service public ferroviaire fort sans une SNCF forte.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc ce que vous me dites, c'est qu'il n'y a pas vraiment de sentiment, que vous maintenez le cap. Le service minimum, un train sur trois, est-ce qu'il a été garanti hier ? Est-ce qu'il a vraiment été respecté ?
ELISABETH BORNE
Il a été respecté en Ile-de-France. On a eu en moyenne un train sur deux en région et un train sur trois en Ile-de-France, 40 % des TGV. Donc on était bien effectivement à un train sur trois en Ile-de-France.
AUDREY CRESPO-MARA
Avant de nous dire sur quels points le gouvernement pourrait éventuellement lâcher du lest, je voudrais vous montrer deux images de la gauche mobilisée hier. D'abord Olivier FAURE, le nouveau patron du Parti socialiste, hué hier. Vu le bilan de François HOLLANDE, vous vous dites que c'est bien mérité ?
ELISABETH BORNE
Alors, vous savez, monsieur Olivier FAURE a voulu aller à la rencontre des cheminots. Maintenant, je comprends qu'il pourrait être contre l'ouverture à la concurrence. Je rappelle que c'est une décision prise dans le précédent quinquennat. Donc effectivement, je comprends que les cheminots puissent être surpris de sa présence dans la manifestation.
AUDREY CRESPO-MARA
C'est incohérent.
ELISABETH BORNE
Voilà. Ce n'est pas très cohérent en effet.
AUDREY CRESPO-MARA
Autre image, Jean-Luc MELENCHON faisant exploser une bombe de chantier, symbole de l'explosion sociale. On va le voir, Jean-Luc MELENCHON a le sourire aux lèvres, ça l'amuse. J'imagine que ça vous amuse un peu moins.
ELISABETH BORNE
Enfin, je pense qu'on voit bien la posture de Jean-Luc MELENCHON. On n'est pas en train de s'occuper de savoir si on fait une bonne réforme, on n'est pas en train de préparer l'avenir de la SNCF, on est en train de faire la revanche de l'élection présidentielle. Je ne suis pas sûre que prendre la lumière comme ça, c'est rendre service à ceux qu'on prétend défendre.
AUDREY CRESPO-MARA
Les Français ont donc connu leur première journée difficile hier dans les transports. Vous leur conseillez de s'habituer ou le gouvernement est décidé à tenir ?
ELISABETH BORNE
Le gouvernement est décidé, et moi en particulier, à avancer dans la concertation. On a une réforme, je le disais, importante. Je comprends que les cheminots se posent des questions. Moi, je m'adresse vraiment aux organisations syndicales pour leur dire que notre responsabilité commune, c'est dans la concertation, dans la négociation, d'apporter des réponses aux questions que se posent les cheminots.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous avez annoncé deux mois de négociation jusqu'à fin avril. Elles reprennent quand ? Quand devez-vous voir à nouveau les syndicats ?
ELISABETH BORNE
On les voit aujourd'hui, on les voit lundi. Je leur ai dit que je souhaite vraiment… Vous savez, la discussion sur le projet de loi va démarrer début avril et je souhaite vraiment que cette négociation, cette concertation permette d'aboutir à des résultats concrets.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc vous les voyez tous les jours pour essayer d'avancer. Les discussions ne sont pas interrompues pour autant.
ELISABETH BORNE
On a tout un programme de discussions, de négociations que je leur ai adressé il y a quelques jours. J'ai reprécisé les thèmes et mon objectif, je le dis, c'est vraiment clairement qu'on puisse avancer sur ce sujet qu'est l'ouverture à la concurrence décidée dans le précédent quinquennat, attendue par les régions, et qu'on puisse du coup avoir avancé sur le texte de la loi qui sera discuté au Parlement début avril.
AUDREY CRESPO-MARA
On va venir sur le texte. Les syndicats étaient assez radicaux hier. On les écoute, vous réagissez.
ERIC MEYER, SECRETAIRE FEDERAL ET PORTE-PAROLE DE SUD-RAIL
Le gouvernement doit considérer ça comme un vrai avertissement aujourd'hui, comme une vraie alerte.
LAURENT BRUN, SECRETAIRE NATIONAL DE LA CGT CHEMINOTS
Le gouvernement doit prendre la mesure de la colère dans l'entreprise. Il doit prendre la mesure qu'il ne pourra pas passer en force, donc il doit retirer son projet de casse du service public.
AUDREY CRESPO-MARA
Que leur répondez-vous ?
ELISABETH BORNE
Je leur redis, mais ils savent bien, que le gouvernement ne veut pas passer en force, que ma méthode c'est la concertation, la négociation. Et quand on nous dit « retirer le projet », qu'est-ce que ça veut dire ? L'ouverture à la concurrence, je le disais, elle a été décidée dans le précédent quinquennat.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc vous ne reviendrez pas dessus ?
ELISABETH BORNE
Elle a été décidée dans le précédent quinquennat, elle est attendue par les régions qui sont responsables des trains régionaux. C'est des nouveaux services, des nouvelles idées, des nouveaux acteurs pour les voyageurs et je pense que vraiment, c'est dangereux, c'est dangereux pour la SNCF ces propos. C'est dangereux pour la SNCF de laisser croire qu'on pourrait ne pas avoir l'ouverture à la concurrence. Il faut ouvrir les yeux : l'ouverture à la concurrence, elle va venir et il faut que la SNCF s'y prépare.
AUDREY CRESPO-MARA
Vous êtes radicale là-dessus, vous ne reviendrez pas sur l'ouverture à la concurrence.
ELISABETH BORNE
Elle a été décidée, elle a été décidée. Le sujet, c'est comment on s'y prépare ; comment on répond aux questions des cheminots qui se demandent comment ça va se passer pour eux ; comment ça va se passer les appels d'offres ; comment on va désigner les salariés qui vont être éventuellement repris par d'autres entreprises ; quelle est la part du volontariat ; quelles garanties ils emmènent ? C'est des sujets très concrets.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc là, ce sont en fait les points sur lesquels vous pourriez un peu lâcher du lest. C'est les points de négociation.
ELISABETH BORNE
C'est des points sur lesquels je souhaite pouvoir travailler avec les représentants des salariés pour répondre aux questions que se posent les salariés.
AUDREY CRESPO-MARA
Autre point sur lequel j'imagine le gouvernement n'entend pas lâcher, c'est le statut du cheminot, la fin du statut du cheminot. Vous ne lâcherez pas là-dessus ?
ELISABETH BORNE
Alors je voudrais expliquer pourquoi. On est donc dans un secteur qui va s'ouvrir à la concurrence. Il ne faut pas mettre la tête dans le sable, le secteur va s'ouvrir à la concurrence, ç'a été décidé. Donc on va passer d'un secteur dans lequel la SNCF était en monopole, avait mis en place des protections pour ses salariés, les cheminots, dans le cadre du statut, à un secteur dans lequel il va y avoir d'autres entreprises qui vont employer des salariés faisant le même métier. Il faut préparer un cadre protecteur et équitable pour toutes les entreprises et pour tous les salariés de ce secteur.
AUDREY CRESPO-MARA
En tout cas, vous ne reviendrez pas sur la suppression du statut du cheminot.
ELISABETH BORNE
Il faut adapter le cadre social à ce nouveau contexte d'ouverture à la concurrence. Il faut s'occuper de l'ensemble des salariés du secteur. Les cheminots - je le redis, qu'il n'y ait pas d'ambiguïté - les cheminots qui sont aujourd'hui au statut gardent leur statut. On est en train de parler des futurs embauchés soit à la SNCF, soit dans des entreprises qui vont venir dans le secteur.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais la SNCF reste un service public, vous n'entendez pas la privatiser. Est-ce qu'elle peut être dirigée comme une entreprise concurrentielle ?
ELISABETH BORNE
Attendez. Tous ceux qui viennent brandir des épouvantails de privatisation, là encore c'est pour faire peur. Faire peur, empêcher de mener les réformes qui sont nécessaires, donc ne brandissons pas des épouvantails. La SNCF est un grand service public, est une entreprise publique. Ça restera un grand service public avec effectivement une entreprise qui restera publique. Personne, personne n'a remis en cause ce caractère public de l'entreprise SNCF, donc arrêtons d'agiter des peurs.
AUDREY CRESPO-MARA
La dette de la SNCF, c'est 54,5 milliards d'euros. Le statut de 150 000 cheminots, est-ce que c'est vraiment le coeur du problème ?
ELISABETH BORNE
C'est une réforme globale et on doit s'occuper d'investir dans le réseau qui souffre de décennies de sous-investissement. On va avoir un programme d'investissement sans précédent dans le réseau, et ça c'est des choses très concrètes. Quand vous investissez dans le réseau, vous réduisez les problèmes de retard, les rails cassés, tout ce que les Français qui prennent le train peuvent vivre tous les jours. C'est ensuite préparer une ouverture progressive à la concurrence. C'est effectivement avoir un cadre social pour tous les salariés du secteur, et puis c'est aussi accompagner la SNCF pour qu'elle ait tous les atouts dans la concurrence et s'occuper y compris de ce sujet de dette que vous mentionnez.
ELISABETH BORNE
Les ordonnances. Vous dites qu'il y a urgence à réformer la SNCF. Vous avez été vous-même directrice de la stratégie de la SNCF de 2002 à 2007. Pourquoi n'avez-vous pas fait cette réforme si elle était si urgente à cette époque-là ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, je pense que je le fais en tant que ministre. C'est une réforme qui relève du gouvernement et c'est bien pour ça que le gouvernement prend ses responsabilités et conduit cette réforme.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais cette stratégie à l'époque, elle était mauvaise ?
ELISABETH BORNE
La stratégie à l'époque, vous savez, il s'agissait déjà de préparer l'ouverture à la concurrence, mais je vous dis : la réforme qu'on conduit, c'est une réforme qui relève du gouvernement et donc on prend nos responsabilités et on mène cette réforme.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais est-ce que vous aviez envisagé une telle réforme à l'époque, quand vous étiez aux manettes de la stratégie de la SNCF ?
ELISABETH BORNE
A l'époque, la dette n'était pas la même.
AUDREY CRESPO-MARA
Elle était de… ?
ELISABETH BORNE
Elle était de vingt milliards d'euros.
AUDREY CRESPO-MARA
Et elle est de cinquante-quatre milliards aujourd'hui.
ELISABETH BORNE
Elle est de cinquante-quatre milliards aujourd'hui. L'ouverture à la concurrence, on savait qu'elle viendrait, elle n'était pas décidée. Et donc moi je vous dis, c'est une réforme dans lequel le gouvernement prend ses responsabilités, arrête de laisser les sujets sous le tapis comme ils l'étaient, met les sujets sur la table dans l'intérêt du service public ferroviaire, de la SNCF et des cheminots.
AUDREY CRESPO-MARA
La crainte des Français, c'est la disparition des petites lignes ferroviaires qui sont déficitaires. Vous vous dites qu'elles ne disparaîtront pas mais si elles ne sont pas rentables, est-ce qu'elles ne finiront pas par disparaître pour permettre de réduire la dette de la SNCF ?
ELISABETH BORNE
Moi, je voudrais dire déjà que sous ce terme de petites lignes, d'abord je pense qu'on ne peut pas parler de petites lignes, c'est des lignes qui peuvent être vraiment essentielles pour beaucoup de Français. Ces petites lignes, elles sont dans des contrats de service public ; ça n'a aucun sens de se demander si c'est rentable ou pas rentable. Est-ce que c'est utile pour les Français ? Est-ce qu'il y a des…
AUDREY CRESPO-MARA
Donc elles ne disparaîtront pas, vous vous y engagez.
ELISABETH BORNE
On a très clairement dit qu'il n'y avait aucun projet de fermer des petites lignes, de décider à Paris de ce qui allait se passer dans les régions.
AUDREY CRESPO-MARA
Dans les régions justement, si c'est les régions qui viennent à gérer ces lignes-là et qu'elles disent : « On n'a pas les moyens de les faire survivre », elles disparaîtront.
ELISABETH BORNE
Je dis clairement que l'Etat est engagé avec les régions dans des contrats de plan Etat-Région à investir 1,5 milliard d'euros dans ces lignes et que l'Etat va tenir ses engagements. Ensuite les régions, elles sont responsables de l'aménagement de leur territoire, elles sont responsables de trouver les bonnes réponses, donc l'Etat les accompagnera en fonction des solutions qu'elles peuvent trouver dans les territoires. Est-ce qu'on a une desserte ferroviaire ? Est-ce qu'il y a des meilleures solutions ? Mais l'Etat accompagne les régions dans ces décisions.
AUDREY CRESPO-MARA
La prochaine journée de grève aura lieu dans onze jours, le 3 avril. Compte tenu de tout ce qui vous sépare, il est impossible que vous vous entendiez avec les syndicats d'ici là.
ELISABETH BORNE
Moi, je dis clairement aux syndicats : « Utilisons à plein ces dix jours pour avancer dans la négociation, pour rassurer les cheminots, pour trouver des réponses et pour préparer la loi qui sera discutée prochainement au Parlement. »
AUDREY CRESPO-MARA
Le 3 avril commencera un mouvement d'usure : deux jours de grève sur cinq pendant trois mois. Qui sera le plus vite usé ? Les cheminots, le gouvernement ou les usagers ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, moi mon objectif, c'est qu'on avance dans la concertation, dans la négociation, qu'on trouve ensemble les réponses pour un meilleur service public ferroviaire. Et évidemment, au coeur de mes préoccupations il y a les voyageurs, les plus de quatre millions de voyageurs qui prennent le train tous les jours.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais Emmanuel MACRON est condamné à dire non aux cheminots s'il veut maintenir cette image de grand réformateur qui lui tient tant à coeur.
ELISABETH BORNE
On est déterminé à mener une réforme qui est essentielle pour l'avenir de la SNCF. Il y a des réalités qu'on ne peut pas mettre sous le tapis comme on l'a fait pendant de trop nombreuses années. On est prêt à mettre, à investir beaucoup dans le ferroviaire. Il faut accompagner la SNCF dans l'ouverture à la concurrence. Cette réforme, elle est indispensable pour les Français qui prennent le train, pour la SNCF et pour les cheminots.
AUDREY CRESPO-MARA
Est-ce que vous redoutez un enlisement du conflit ?
ELISABETH BORNE
Moi mon objectif, c'est d'avancer dans la négociation, c'est de trouver des solutions.
AUDREY CRESPO-MARA
J'entends, mais est-ce que vous redoutez un enlisement ?
ELISABETH BORNE
Moi, je ne me plais pas cette logique-là. Je veux qu'on trouve des solutions ensemble pour les cheminots et pour la SNCF.
AUDREY CRESPO-MARA
Un enlisement du conflit, ça pourrait amener à un retournement de l'opinion publique qui aujourd'hui soutient votre réforme.
ELISABETH BORNE
Enfin moi, je vous le dis très clairement : cette réforme, elle est bonne pour le service public ferroviaire, bonne pour la SNCF.
AUDREY CRESPO-MARA
J'entends mais s'il y a enlisement et donc retournement de l'opinion publique ?
ELISABETH BORNE
Je ne peux pas me placer dans cette perspective.
AUDREY CRESPO-MARA
Ça changera forcément votre état d'esprit.
ELISABETH BORNE
Mon état d'esprit est de préparer l'avenir du transport ferroviaire et de la SNCF.
AUDREY CRESPO-MARA
Quoi qu'il en coûte aux Français et à l'usure éventuellement de ces semaines de grève.
ELISABETH BORNE
C'est dans l'intérêt de la SNCF, des cheminots et du transport ferroviaire.
AUDREY CRESPO-MARA
Un mot de la grève chez AIR FRANCE. Aujourd'hui, dix syndicats de la compagnie aérienne, tous métiers confondus, réclament une augmentation de salaire autour de 6 %. Une autre grève est prévue le 30 mars, à la veille du week-end de Pâques, et la rencontre avec la direction d'AIR FRANCE, entre syndicats et direction, n'est prévue que le 27 mars. Quelle est votre position dans ce dossier-là ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, AIR FRANCE a eu des meilleurs résultats en 2017 que par le passé. En même temps, on est dans un marché du transport aérien qui est mondial. AIR FRANCE a une rentabilité qui est moins bonne que ses concurrents, AIR FRANCE a besoin d'avoir de l'argent pour renouveler sa flotte d'avions. Donc moi vraiment ma position, elle est très claire, j'en appelle vraiment à la responsabilité des syndicats. Ne cassons pas la dynamique de développement d'AIR FRANCE, permettons à AIR FRANCE de se positionner parmi les meilleures compagnies mondiales.
AUDREY CRESPO-MARA
Mais que comptez-vous faire en tant que ministre des Transports dans ce dossier-là ? Quel investissement ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, je laisse l'entreprise mener ces négociations avec ses salariés et j'en appelle à la responsabilité des organisations syndicales.
AUDREY CRESPO-MARA
Donc vous n'irez pas plus en avant.
ELISABETH BORNE
Non.
AUDREY CRESPO-MARA
Merci beaucoup Elisabeth BORNE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mars 2018