Texte intégral
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Présidents de Région,
Mesdames et Messieurs les Maires ou leurs représentants,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de procéder avec vous, au nom du gouvernement français, à l'ouverture de ces premiers ateliers intitulés "La France et sa coopération décentralisée avec le Québec".
Laissez-moi tout d'abord vous transmettre le salut de Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie qui regrette vivement de ne pas pouvoir être des nôtres aujourd'hui.
I - Pays réputé centralisateur, la France n'en démontre pas moins depuis deux décennies qu'elle attache la plus grande valeur aux initiatives menées par ses collectivités territoriales en coopération avec leurs homologues des autres pays. Dès lors que ces actions s'inscrivent dans le cadre plus large de relations définies par les pays concernés - dans le cas présent, il s'agit de deux vieilles nations unies par les liens de l'histoire, de la langue et de la culture -, nos régions et nos villes disposent de l'entière liberté pour définir elles-mêmes les objectifs et le contenu des actions qu'elles souhaitent développer en partenariat.
Vous le savez, le principe de subsidiarité, en même temps qu'il permettait de mieux spécifier les compétences propres de l'Union européenne, a conduit à une valorisation forte et irréversible de l'échelon local, qu'il soit régional ou municipal. Transparaît ici l'aspiration profonde et universelle des citoyens et des peuples à inscrire leur vie et leurs engagements dans un territoire. Ce retour du local et du service de proximité, visible au Québec comme en France, au Nord comme au Sud, traduit non seulement le souci de renouer avec les liens d'une histoire et d'une culture propres mais encore l'exigence fondamentale d'une démocratie participative, seule en mesure de répondre de façon optimale aux besoins et aux aspirations des femmes et des hommes.
Depuis qu'une loi de 1992 leur en a expressément reconnu la liberté, les régions et les villes françaises ont développé des partenariats avec leurs homologues dans plus de 120 pays dans le monde. Les champs couverts touchent tous les domaines de l'action locale, que ce soit en matière d'agriculture, de services publics urbains et ruraux, de santé ou de culture. De nouveaux partenariats sont explorés ou s'affinent en relation avec l'ensemble des représentants du monde économique, associatif ou culturel. C'est ainsi que les universités et les centres de recherche font, ces dernières années, une entrée remarquée.
Entre la France et le Québec, les premiers jumelages de villes remontent aux années 60 comme le révèle l'exemple des villes de Bordeaux et de Québec qui fêteront l'an prochain les 40 ans de leur coopération. Créés il y a une trentaine d'années, les Associations France-Québec, Québec-France et l'Office franco-québécois pour la Jeunesse ont stimulé les échanges entre les pays, tout spécialement les échanges de jeunes, Ces dernières années, c'est plus spécialement au niveau des régions et grâce à l'impulsion donnée par l'Association des régions de France, sous la houlette du président Raffarin, que la coopération décentralisée s'est activement développée.
La visite en France en juin 2000 du Premier ministre québécois, M. Lucien Bouchard, a joué dans le même sens. C'est ainsi que vos Ateliers s'inscrivent dans le cadre du "partenariat stratégique" initié par les autorités des deux pays. Le but en est clair : sans renier en rien la liberté de quiconque ce partenariat vise à favoriser les échanges d'expériences en vue de l'émergence de projets communs et complémentaires aux coopérations existantes Vos trois thèmes d'atelier correspondent pleinement aux priorités ainsi définies :
- la coopération culturelle
- le développement des échanges entre jeunes professionnels, étudiants et chercheurs
- la coopération économique vue notamment à travers les enjeux de l'inter-régionalité
Entre-temps le rôle des nouvelles techniques d'information et de communication aura été abordé dans le cadre du Marché international du Multimédia qui s'est tenu à Montréal la semaine dernière.
Pour 2000 et 2001 deux autres thèmes ont été retenus pour la coopération franco-québécoise :
- tout d'abord la valorisation de l'identité commune dans le cadre de la Francophonie qu'illustre superbement la "Saison de la France au Québec" organisée cet automne ;
- le développement durable et l'économie sociale et solidaire dont vous comprendrez que je veuille brièvement vous entretenir avant de conclure.
Il - C'est lors de leur rencontre en décembre 1998 que MM. Lionel Jospin et Lucien Bouchard ont décidé "d'impliquer dans la coopération institutionnelle les opérateurs du développement local de la formation et de l'économie sociale et solidaire" :
Un comité directeur franco-québécois composé d'acteurs de terrain, de syndicalistes, de chercheurs et de représentants des pouvoirs publics s'est aussitôt mis au travail. Il vient de remettre son rapport qui souligne l'importance de l'économie sociale et solidaire dans l'économie des deux pays et son rô1e incontournable dans la réponse à de nouveaux besoins de la population, à la création d'emplois et à la cohésion sociale. C'est en parfaite identité de vues avec les vux exprimés par ce comité que pour ce qui concerne la France, je mets la dernière main à un projet de loi-cadre ayant pour but de donner une meilleure assise institutionnelle (au plan territorial, fiscal, financier, éducatif...) à l'économie sociale et solidaire dans le cadre plus vaste d'une économie plurielle.
Je suis heureux de pouvoir m'exprimer ainsi devant les représentants des pouvoirs publics décentralisés français et québécois. Il a été trop souvent dit ces dernières années que les affaires du monde iraient beaucoup mieux si le secteur privé à but lucratif pouvait en accaparer le plus grand nombre. Les conséquences, tout le monde le voit bien aujourd'hui, n'en sont pas très heureuses.
C'est pourquoi je saisis cette occasion pour vous encourager à engager davantage vos collectivités au dialogue et au partenariat avec les entreprises et groupements de l'économie sociale et solidaire. Ces derniers le souhaitent afin de conforter leurs actions conçues au plus près des besoins des populations. Je les y ai moi-même incités, par la voie d'une circulaire récente cosignée avec ma collègue Dominique Voynet, à inscrire leurs initiatives dans une démarche contractuelle avec les collectivités que vous dirigez. En même temps, cette politique contractuelle donne un contenu supplémentaire à la démocratie participative que certains se plaisent à dénigrer en jetant le doute sur la légitimité des ONG. Il y va aussi de l'efficacité et de la durabilité des actions entreprises.
Je présiderai dans moins d'une heure, ce qui m'obligera à m'abstraire temporairement de vos travaux (et je vous prie de m'en excuser) à l'ouverture des 2èmes Rencontres internationales sur 1a Globalisation de la Solidarité qui regroupent à Québec plusieurs centaines d'intervenants de l'économie sociale et solidaire en provenance des cinq continents. Le choix de Québec pour la tenue de ces rencontres est en lui-même un hommage rendu à l'inventivité et au dynamisme de ce secteur dans notre pays hôte. C'est aussi une invitation forte à resserrer davantage nos coopérations Nord/Sud auxquelles je sais que beaucoup d'entre vous restent très attachés. C'est par cette voie que le local se relie à l'universel et que les peuples tentent de parfaire leur compréhension mutuelle en donnant sa pleine valeur au concept de solidarité. La tâche reste immense, les événements de ces dernières 24 heures ne font hélas que le confirmer. Elle est indispensable. C'est tout l'honneur de la coopération décentralisée que d'y contribuer activement..
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 octobre 2001)
Mesdames et Messieurs les Présidents de Région,
Mesdames et Messieurs les Maires ou leurs représentants,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de procéder avec vous, au nom du gouvernement français, à l'ouverture de ces premiers ateliers intitulés "La France et sa coopération décentralisée avec le Québec".
Laissez-moi tout d'abord vous transmettre le salut de Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie qui regrette vivement de ne pas pouvoir être des nôtres aujourd'hui.
I - Pays réputé centralisateur, la France n'en démontre pas moins depuis deux décennies qu'elle attache la plus grande valeur aux initiatives menées par ses collectivités territoriales en coopération avec leurs homologues des autres pays. Dès lors que ces actions s'inscrivent dans le cadre plus large de relations définies par les pays concernés - dans le cas présent, il s'agit de deux vieilles nations unies par les liens de l'histoire, de la langue et de la culture -, nos régions et nos villes disposent de l'entière liberté pour définir elles-mêmes les objectifs et le contenu des actions qu'elles souhaitent développer en partenariat.
Vous le savez, le principe de subsidiarité, en même temps qu'il permettait de mieux spécifier les compétences propres de l'Union européenne, a conduit à une valorisation forte et irréversible de l'échelon local, qu'il soit régional ou municipal. Transparaît ici l'aspiration profonde et universelle des citoyens et des peuples à inscrire leur vie et leurs engagements dans un territoire. Ce retour du local et du service de proximité, visible au Québec comme en France, au Nord comme au Sud, traduit non seulement le souci de renouer avec les liens d'une histoire et d'une culture propres mais encore l'exigence fondamentale d'une démocratie participative, seule en mesure de répondre de façon optimale aux besoins et aux aspirations des femmes et des hommes.
Depuis qu'une loi de 1992 leur en a expressément reconnu la liberté, les régions et les villes françaises ont développé des partenariats avec leurs homologues dans plus de 120 pays dans le monde. Les champs couverts touchent tous les domaines de l'action locale, que ce soit en matière d'agriculture, de services publics urbains et ruraux, de santé ou de culture. De nouveaux partenariats sont explorés ou s'affinent en relation avec l'ensemble des représentants du monde économique, associatif ou culturel. C'est ainsi que les universités et les centres de recherche font, ces dernières années, une entrée remarquée.
Entre la France et le Québec, les premiers jumelages de villes remontent aux années 60 comme le révèle l'exemple des villes de Bordeaux et de Québec qui fêteront l'an prochain les 40 ans de leur coopération. Créés il y a une trentaine d'années, les Associations France-Québec, Québec-France et l'Office franco-québécois pour la Jeunesse ont stimulé les échanges entre les pays, tout spécialement les échanges de jeunes, Ces dernières années, c'est plus spécialement au niveau des régions et grâce à l'impulsion donnée par l'Association des régions de France, sous la houlette du président Raffarin, que la coopération décentralisée s'est activement développée.
La visite en France en juin 2000 du Premier ministre québécois, M. Lucien Bouchard, a joué dans le même sens. C'est ainsi que vos Ateliers s'inscrivent dans le cadre du "partenariat stratégique" initié par les autorités des deux pays. Le but en est clair : sans renier en rien la liberté de quiconque ce partenariat vise à favoriser les échanges d'expériences en vue de l'émergence de projets communs et complémentaires aux coopérations existantes Vos trois thèmes d'atelier correspondent pleinement aux priorités ainsi définies :
- la coopération culturelle
- le développement des échanges entre jeunes professionnels, étudiants et chercheurs
- la coopération économique vue notamment à travers les enjeux de l'inter-régionalité
Entre-temps le rôle des nouvelles techniques d'information et de communication aura été abordé dans le cadre du Marché international du Multimédia qui s'est tenu à Montréal la semaine dernière.
Pour 2000 et 2001 deux autres thèmes ont été retenus pour la coopération franco-québécoise :
- tout d'abord la valorisation de l'identité commune dans le cadre de la Francophonie qu'illustre superbement la "Saison de la France au Québec" organisée cet automne ;
- le développement durable et l'économie sociale et solidaire dont vous comprendrez que je veuille brièvement vous entretenir avant de conclure.
Il - C'est lors de leur rencontre en décembre 1998 que MM. Lionel Jospin et Lucien Bouchard ont décidé "d'impliquer dans la coopération institutionnelle les opérateurs du développement local de la formation et de l'économie sociale et solidaire" :
Un comité directeur franco-québécois composé d'acteurs de terrain, de syndicalistes, de chercheurs et de représentants des pouvoirs publics s'est aussitôt mis au travail. Il vient de remettre son rapport qui souligne l'importance de l'économie sociale et solidaire dans l'économie des deux pays et son rô1e incontournable dans la réponse à de nouveaux besoins de la population, à la création d'emplois et à la cohésion sociale. C'est en parfaite identité de vues avec les vux exprimés par ce comité que pour ce qui concerne la France, je mets la dernière main à un projet de loi-cadre ayant pour but de donner une meilleure assise institutionnelle (au plan territorial, fiscal, financier, éducatif...) à l'économie sociale et solidaire dans le cadre plus vaste d'une économie plurielle.
Je suis heureux de pouvoir m'exprimer ainsi devant les représentants des pouvoirs publics décentralisés français et québécois. Il a été trop souvent dit ces dernières années que les affaires du monde iraient beaucoup mieux si le secteur privé à but lucratif pouvait en accaparer le plus grand nombre. Les conséquences, tout le monde le voit bien aujourd'hui, n'en sont pas très heureuses.
C'est pourquoi je saisis cette occasion pour vous encourager à engager davantage vos collectivités au dialogue et au partenariat avec les entreprises et groupements de l'économie sociale et solidaire. Ces derniers le souhaitent afin de conforter leurs actions conçues au plus près des besoins des populations. Je les y ai moi-même incités, par la voie d'une circulaire récente cosignée avec ma collègue Dominique Voynet, à inscrire leurs initiatives dans une démarche contractuelle avec les collectivités que vous dirigez. En même temps, cette politique contractuelle donne un contenu supplémentaire à la démocratie participative que certains se plaisent à dénigrer en jetant le doute sur la légitimité des ONG. Il y va aussi de l'efficacité et de la durabilité des actions entreprises.
Je présiderai dans moins d'une heure, ce qui m'obligera à m'abstraire temporairement de vos travaux (et je vous prie de m'en excuser) à l'ouverture des 2èmes Rencontres internationales sur 1a Globalisation de la Solidarité qui regroupent à Québec plusieurs centaines d'intervenants de l'économie sociale et solidaire en provenance des cinq continents. Le choix de Québec pour la tenue de ces rencontres est en lui-même un hommage rendu à l'inventivité et au dynamisme de ce secteur dans notre pays hôte. C'est aussi une invitation forte à resserrer davantage nos coopérations Nord/Sud auxquelles je sais que beaucoup d'entre vous restent très attachés. C'est par cette voie que le local se relie à l'universel et que les peuples tentent de parfaire leur compréhension mutuelle en donnant sa pleine valeur au concept de solidarité. La tâche reste immense, les événements de ces dernières 24 heures ne font hélas que le confirmer. Elle est indispensable. C'est tout l'honneur de la coopération décentralisée que d'y contribuer activement..
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 octobre 2001)