Texte intégral
I.- Conférence sur le dialogue politique et la coopération économique entre les pays de la Communauté européenne, l'Espagne et le Portugal et les pays d'Amérique centrale et du groupe de Contadora :
- A) Communiqué politique conjoint.
- 1.- Les 11 et 12 novembre 1985 s'est réunie à Luxembourg la seconde conférence entre la Communauté européénne et ses Etats membres, l'Espagne et le Portugal, les Etats d'Amérique Centrale et du Groupe de Contadora sur le dialogue politique tel qu'inauguré à San José de Costa Rica les 28 et 29 septembre 1984 et sur la coopération économique entre la Communauté européenne, l'Espagne et le Portugal et les Etats de l'Isthme Centraméricain.
- 2.- Ont pris part à la conférence pour la Communauté européenne :
- S.E.M. Jacques F. Poos, ministre des affaires étrangères de Luxembourg, Président du Conseil,
- S.E.M. Hans Van Den Broek, ministre des affaires étrangères des Pays-Bas,
- S.E. Sir Geoffrey Howe, secrétaire d'Etat du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord pour les affaires étrangères et le Commonwealth,
- S.E.M. Léo Tindemans, ministre des relations extérieures de Belgique,
- S.E.M. Uffe Ellemann-Jensen, ministre des relations extérieures du Danemark,
- S.E.M Hans-Dietrich Genscher, ministre des affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne,
-S.E.M. M.C Papoulias, ministre des affaires étrangères de la Grèce,
- S.E.M. Roland Dumas, ministre des relations extérieures de France,
- S.E.M. Jim O'Keefe, ministre d'Etat pour les affaires étrangères d'Irlande,
- S.E.M. M. Giulio Andreotti, ministre des affaires étrangères d'Italie,
- M. Claude Cheysson, membre de la Commission des Communautés européennes.
- Pour l'Espagne :
- S.E.M. Francisco Fernandez Ordonez, ministre des affaires étrangères d'Espagne,
- Pour le Portugal :
- S.E.M. Luis Figueira, chef de la mission portugaise auprès des Communautés européennes.
(suite) Pour l'Amérique centrale :
- S.E. Dr Carlos José Gutierrez, ministre des relations extérieures et du culte de Costa Rica,
- S.E.M. Rodolfo Castillo Claramount, Vice-Président de la République et ministre des relations extérieures de El Salvador,
- S.E.M. Fernando Andrade Diaz-Duran, ministre des relations extérieures du Guatemala,
- S.E. Dr Edgardo Paz Barnica, ministre des relations extérieures du Honduras,
- S.E.M. Miguel d'Escoto Brockman, ministre de l'extérieur du Nicaragua.
- Pour les pays du groupe de Contadora :
- S.E.M. Augusto Ramirez Ocampo, ministre des relations extérieures de Colombie,
- S.E.M. Bernardo Sepulveda Amor, ministre des relations extérieures du Mexique,
- S.E.M. Jorge Abadia Arias, ministre des relations extérieures de Panama,
- S.E.M. German Nava Carillo, Ambassadeur, Vice-Ministre des relations extérieures du Vénézuéla.
- Observateur pour le secrétariat permanent du traité général pour l'intégration économique de l'Amérique centrale
- M. Raul Sierra Franco, secrétaire général.
(suite) 3.- Les participants à la Conférence de Luxembourg, ont inscrit leur réunion dans le sillage de la rencontre historique des 28 et 29 septembre 1984 à San José de Costa Rica, qui a permis de créer une nouvelle structure des relations entre la CEE et l'Amérique centrale.
- Les ministres ont exprimé l'attente que le dialogue contribue à promouvoir un climat de confiance en Amérique Centrale ainsi qu'entre l'Europe des douze et l'Amérique centrale, facilitant ainsi l'élargissement et l'approfondissement progressifs de la coopération. Les ministres se sont félicités de la signature de l'accord-cadre de coopération inter-régionale entre d'un côté, le Costa-Rica, El Salvador, le Guatemala, le Honduras, et le Nicaragua et le Salvador parties au traité général de l'intégration économique centre-américaine et le Panama, et, de l'autre côté, la Communauté économique européenne qui souligne la volonté politique des deux régions de jeter les bases d'une coopération plus étroite et de réaliser des finalités communes. Ils ont exprimé leur conviction que cet accord place la coopération économique et commerciale ainsi que la nouvelle structure des relations entre les pays de la Communauté européenne et ceux de l'Amérique centrale dans le contexte de l'égalité souveraine des Etats et du respect mutuel.
- 4.- Les ministres des affaires étrangères ont reconnu que l'adhésion de l'Espagne et du Portugal aux Communautés européennes, compte tenu du patrimoine culturel et historique qui existe entre ces pays et l'Amérique latine, pourra représenter un facteur de la plus haute importance pour permettre une meilleure compréhension et coopération entre l'Europe et l'Amérique latine.
- 5.- Les ministres des affaires étrangères ont réaffirmé leur conviction commune que le dialogue politique et la coopération économique entrepris devront contribuer :
- à appuyer les efforts visant à mettre fin à la violence et à l'instabilité dans la région, et notamment les efforts fournis par les Etats centre-américains dans le cadre de la gestion diplomatique du groupe de Contadora qui a été soutenue dès le début par les pays de la Communauté européenne,
- à trouver sur la base des propositions du processus de Contadora, une solution politique, régionale, globale et négociée ayant son origine dans la région elle-même et reposant sur les principes de l'indépendance, de la non-intervention, de l'autodétermination et de l'inviolabilité des frontières.
(suite)
- à aboutir rapidement à l'adoption de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, permettant une solution régionale, globale et durable, objectif vers lequel des progrès ont été réalisés avec les accords et les engagements repris dans le communiqué final de la réunion conjointe des ministres des affaires étrangères des pays d'Amérique centrale et du groupe de Contadora les 12 et 13 septembre 1985 à Panama,
- à créer un climat de confiance permettant aux Etats d'Amérique centrale de vivre en paix et d'encourager leur coopération mutuelle afin de renforcer leur intégration et de soutenir ainsi leur développement économique et social,
- à compléter les efforts déployés par les pays d'Amérique centrale par une coopération inter-régionale pour concourir au dépassement des déséquilibres économiques, et de l'injustice sociale qui sont largement à l'origine de l'instabilité politique,
- à renforcer dans le cadre d'un ordre juridique national, les principes et les institutions démocratiques, et à promouvoir la réconciliation nationale dans tous les pays de la région, dans le cadre de systèmes politiques et sociaux pluralistes et participatifs, comme un moyen de mettre fin aux conflits et aux tensions que connaît la région centre-américaine,
- à développer et à garantir dans tous les pays l'ensemble des droits de l'homme et les libertés fondamentales, tels que le respect de l'intégrité de la personne, la liberté de la presse, la liberté syndicale et la liberté religieuse, tels qu'ils ont été définis dans les pactes internationaux et dans la déclaration universelle des droits de l'homme,
- à établir dans le cadre du processus de Contadora, et conformément au droit international, un système de sécurité régionale fiable, qui envisage des conditions et des politiques efficaces destinées à freiner la course aux armements sous toutes ses formes, à établir un système de contrôle et de réduction des armements et des effectifs militaires, à éliminer la présence de troupes étrangères, et à empêcher les actes d'intimidation et de destabilisation, ainsi que le terrorisme, la subversion et le sabotage,
- à mettre en pratique, dans le cadre de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, tous les objectifs politiques, économiques, sociaux ainsi que les objectifs relatifs à la sécurité, auxquels ont souscrit tous les gouvernements des pays centre-américains en adoptant le "document des objectifs de Contadora" le 9 septembre 1983.
(suite) 6.- Les ministres ont poursuivi le dialogue engagé à San José sur l'évolution de la situation en Amérique centrale. Ils ont examiné les progrès obtenus dans le processus de paix de Contadora et ont pris note de la ferme volonté des pays du groupe de Contadora de poursuivre leurs efforts en vue d'aboutir à l'accord pour la paix et la coopération en Amérique centrale.
- Les ministres se sont félicités, dans ce contexte, de la décision des gouvernements démocratiques de l'Argentine, du Brésil, du Pérou et de l'Uruguay lors de la conférence de Cartagena des 22 et 23 août 1985 de constituer un mécanisme d'appui aux efforts de paix et de coopération du groupe de Contadora.
- Les ministres des affaires étrangères réitèrent leur conviction que les conflits en Amérique centrale ne peuvent être résolus par la force. Ils ont été d'accord pour estimer qu'un règlement pacifique des conflits en Amérique centrale devra reposer conformément aux principes consignés dans la Charte des Nations unies et dans la charte de l'OLEA, sur la base, notamment, du respect de la souveraineté et de l'indépendance nationale, de l'intégrité territoriale de la non-intervention dans les affaires intérieures des autres Etats et du non-recours à la menace ou à l'utilisation de la force.
- Les ministres des affaires étrangères de la Communauté européenne, de l'Espagne et du Portugal ont réaffirmé leur soutien au groupe de Contadora et se sont félicités des progrès réalisés par le processus de Contadora. Ils ont apprécié que tous les intéressés se soient mis d'accord pour poursuivre les négociations sur la base du projet d'acte de Contadora du 12 septembre 1985.
- Les ministres des affaires étrangères des Etats centre-américains et ceux du groupe de Contadora ont exprimé leur satisfaction pour le soutien accordé par les gouvernements des Etats membres de la Communauté pour ces négociations.
(suite) Les ministres de la Communauté européenne, de l'Espagne et Portugal ainsi que ceux du groupe de Contadora ont souligné l'importance d'un déroulement des négociations actuelles dans un esprit constructif, dans le but de mener ces négociations à bonne fin et de mener à bien les procédures constitutionnelles nécessaires pour que l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale puisse entrer en vigueur sans délai, cet acte devant être assorti de mécanismes d'exécution et de suivi aussi efficaces qu'adéquats.
- Les ministres des affaires étrangères se sont déclarés convaincus qu'il est nécessaire que tous les pays ayant des intérêts dans la région et des liens avec elle contribuent efficacement à créer des conditions propices pour conclure les négociations afin que puisse être signé l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, et que, par la suite, ils coopèrent à la réalisation de l'objectif dudit acte.
- Les pays de la Communauté européenne, l'Espagne et le Portugal réitèrent leur volonté d'offrir leur appui, dans la mesure de leurs possibilités et si on leur en fait la demande, à l'action des Etats auxquels incombe l'application des termes de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération, ils pourraient notamment contribuer aux mécanismes d'exécution et de suivi.
- Les ministres des affaires étrangères des pays participants ont également convenu qu'il est utile que les termes inclus dans les résolutions recoommandant une solution pacifique en Amérique centrale, adoptés par les organismes internationaux dont sont membres leurs pays respectifs, recoivent un suivi.
- 7.- Les ministres des affaires étrangères se félicitent de la tenue des élections générales au Guatemala, le 3 novembre 1985, qui se sont déroulées de manière ordonnée, libre et pacifique. Ils souhaitent que celles-ci constituent un pas important vers l'institutionnalisation du régime démocratique dans ce pays.
(Suite) 8. Les ministres, ayant appris le grave acte terroriste qui a eu lieu en Colombie contre la cour suprême de justice et dans lequel de nombreux magistrats et citoyens ont perdu la vie, regrettent cet attentat dirigé contre un des pouvoirs publics. Ils condamnent les actions terroristes qui mettent en péril des vies innocentes et présentent leurs condoléances au peuple de Colombie ainsi qu'au président Belisario Betancur qui a initié un courageux processus de paix en vue de renforcer le dialogue politique et l'activité démocratique dans ce pays.
- 9. Les ministres des affaires étrangères ont reconnu l'importance de la dimension sociale et culturelle de la coopération entre les pays membres de la Communauté européenne et les pays d'Amérique centrale, ils ont été unanimes à constater que ce secteur de la coopération devrait, à l'avenir, être élargi et encouragé davantage. Ils ont élevé l'intérêt de programmes tels que les échanges de parlementaires et de journalistes.
- 10. Les ministres des affaires étrangères des Etats de la Communauté européenne et ceux de l'Espagne et du Portugal ont évoqué la possibilité pour leurs gouvernements de soutenir de manière appropriée les efforts entrepris pour développer et moderniser l'administration de la justice et l'administration publique en Amérique centrale afin de fournir de la sorte une contribution supplémentaire à la stabilité politique et à la démocratie dans cette région.
- 11. Enfin, les ministres des affaires étrangères des pays de la Communauté européenne, de l'Espagne et du Portugal, d'Amérique centrale ensemble avec ceux des pays de Contadora ont retenu dans le cadre de l'acte final de la conférence de Luxembourg l'institutionnalisation du dialogue politique entrepris.
- A) Communiqué politique conjoint.
- 1.- Les 11 et 12 novembre 1985 s'est réunie à Luxembourg la seconde conférence entre la Communauté européénne et ses Etats membres, l'Espagne et le Portugal, les Etats d'Amérique Centrale et du Groupe de Contadora sur le dialogue politique tel qu'inauguré à San José de Costa Rica les 28 et 29 septembre 1984 et sur la coopération économique entre la Communauté européenne, l'Espagne et le Portugal et les Etats de l'Isthme Centraméricain.
- 2.- Ont pris part à la conférence pour la Communauté européenne :
- S.E.M. Jacques F. Poos, ministre des affaires étrangères de Luxembourg, Président du Conseil,
- S.E.M. Hans Van Den Broek, ministre des affaires étrangères des Pays-Bas,
- S.E. Sir Geoffrey Howe, secrétaire d'Etat du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord pour les affaires étrangères et le Commonwealth,
- S.E.M. Léo Tindemans, ministre des relations extérieures de Belgique,
- S.E.M. Uffe Ellemann-Jensen, ministre des relations extérieures du Danemark,
- S.E.M Hans-Dietrich Genscher, ministre des affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne,
-S.E.M. M.C Papoulias, ministre des affaires étrangères de la Grèce,
- S.E.M. Roland Dumas, ministre des relations extérieures de France,
- S.E.M. Jim O'Keefe, ministre d'Etat pour les affaires étrangères d'Irlande,
- S.E.M. M. Giulio Andreotti, ministre des affaires étrangères d'Italie,
- M. Claude Cheysson, membre de la Commission des Communautés européennes.
- Pour l'Espagne :
- S.E.M. Francisco Fernandez Ordonez, ministre des affaires étrangères d'Espagne,
- Pour le Portugal :
- S.E.M. Luis Figueira, chef de la mission portugaise auprès des Communautés européennes.
(suite) Pour l'Amérique centrale :
- S.E. Dr Carlos José Gutierrez, ministre des relations extérieures et du culte de Costa Rica,
- S.E.M. Rodolfo Castillo Claramount, Vice-Président de la République et ministre des relations extérieures de El Salvador,
- S.E.M. Fernando Andrade Diaz-Duran, ministre des relations extérieures du Guatemala,
- S.E. Dr Edgardo Paz Barnica, ministre des relations extérieures du Honduras,
- S.E.M. Miguel d'Escoto Brockman, ministre de l'extérieur du Nicaragua.
- Pour les pays du groupe de Contadora :
- S.E.M. Augusto Ramirez Ocampo, ministre des relations extérieures de Colombie,
- S.E.M. Bernardo Sepulveda Amor, ministre des relations extérieures du Mexique,
- S.E.M. Jorge Abadia Arias, ministre des relations extérieures de Panama,
- S.E.M. German Nava Carillo, Ambassadeur, Vice-Ministre des relations extérieures du Vénézuéla.
- Observateur pour le secrétariat permanent du traité général pour l'intégration économique de l'Amérique centrale
- M. Raul Sierra Franco, secrétaire général.
(suite) 3.- Les participants à la Conférence de Luxembourg, ont inscrit leur réunion dans le sillage de la rencontre historique des 28 et 29 septembre 1984 à San José de Costa Rica, qui a permis de créer une nouvelle structure des relations entre la CEE et l'Amérique centrale.
- Les ministres ont exprimé l'attente que le dialogue contribue à promouvoir un climat de confiance en Amérique Centrale ainsi qu'entre l'Europe des douze et l'Amérique centrale, facilitant ainsi l'élargissement et l'approfondissement progressifs de la coopération. Les ministres se sont félicités de la signature de l'accord-cadre de coopération inter-régionale entre d'un côté, le Costa-Rica, El Salvador, le Guatemala, le Honduras, et le Nicaragua et le Salvador parties au traité général de l'intégration économique centre-américaine et le Panama, et, de l'autre côté, la Communauté économique européenne qui souligne la volonté politique des deux régions de jeter les bases d'une coopération plus étroite et de réaliser des finalités communes. Ils ont exprimé leur conviction que cet accord place la coopération économique et commerciale ainsi que la nouvelle structure des relations entre les pays de la Communauté européenne et ceux de l'Amérique centrale dans le contexte de l'égalité souveraine des Etats et du respect mutuel.
- 4.- Les ministres des affaires étrangères ont reconnu que l'adhésion de l'Espagne et du Portugal aux Communautés européennes, compte tenu du patrimoine culturel et historique qui existe entre ces pays et l'Amérique latine, pourra représenter un facteur de la plus haute importance pour permettre une meilleure compréhension et coopération entre l'Europe et l'Amérique latine.
- 5.- Les ministres des affaires étrangères ont réaffirmé leur conviction commune que le dialogue politique et la coopération économique entrepris devront contribuer :
- à appuyer les efforts visant à mettre fin à la violence et à l'instabilité dans la région, et notamment les efforts fournis par les Etats centre-américains dans le cadre de la gestion diplomatique du groupe de Contadora qui a été soutenue dès le début par les pays de la Communauté européenne,
- à trouver sur la base des propositions du processus de Contadora, une solution politique, régionale, globale et négociée ayant son origine dans la région elle-même et reposant sur les principes de l'indépendance, de la non-intervention, de l'autodétermination et de l'inviolabilité des frontières.
(suite)
- à aboutir rapidement à l'adoption de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, permettant une solution régionale, globale et durable, objectif vers lequel des progrès ont été réalisés avec les accords et les engagements repris dans le communiqué final de la réunion conjointe des ministres des affaires étrangères des pays d'Amérique centrale et du groupe de Contadora les 12 et 13 septembre 1985 à Panama,
- à créer un climat de confiance permettant aux Etats d'Amérique centrale de vivre en paix et d'encourager leur coopération mutuelle afin de renforcer leur intégration et de soutenir ainsi leur développement économique et social,
- à compléter les efforts déployés par les pays d'Amérique centrale par une coopération inter-régionale pour concourir au dépassement des déséquilibres économiques, et de l'injustice sociale qui sont largement à l'origine de l'instabilité politique,
- à renforcer dans le cadre d'un ordre juridique national, les principes et les institutions démocratiques, et à promouvoir la réconciliation nationale dans tous les pays de la région, dans le cadre de systèmes politiques et sociaux pluralistes et participatifs, comme un moyen de mettre fin aux conflits et aux tensions que connaît la région centre-américaine,
- à développer et à garantir dans tous les pays l'ensemble des droits de l'homme et les libertés fondamentales, tels que le respect de l'intégrité de la personne, la liberté de la presse, la liberté syndicale et la liberté religieuse, tels qu'ils ont été définis dans les pactes internationaux et dans la déclaration universelle des droits de l'homme,
- à établir dans le cadre du processus de Contadora, et conformément au droit international, un système de sécurité régionale fiable, qui envisage des conditions et des politiques efficaces destinées à freiner la course aux armements sous toutes ses formes, à établir un système de contrôle et de réduction des armements et des effectifs militaires, à éliminer la présence de troupes étrangères, et à empêcher les actes d'intimidation et de destabilisation, ainsi que le terrorisme, la subversion et le sabotage,
- à mettre en pratique, dans le cadre de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, tous les objectifs politiques, économiques, sociaux ainsi que les objectifs relatifs à la sécurité, auxquels ont souscrit tous les gouvernements des pays centre-américains en adoptant le "document des objectifs de Contadora" le 9 septembre 1983.
(suite) 6.- Les ministres ont poursuivi le dialogue engagé à San José sur l'évolution de la situation en Amérique centrale. Ils ont examiné les progrès obtenus dans le processus de paix de Contadora et ont pris note de la ferme volonté des pays du groupe de Contadora de poursuivre leurs efforts en vue d'aboutir à l'accord pour la paix et la coopération en Amérique centrale.
- Les ministres se sont félicités, dans ce contexte, de la décision des gouvernements démocratiques de l'Argentine, du Brésil, du Pérou et de l'Uruguay lors de la conférence de Cartagena des 22 et 23 août 1985 de constituer un mécanisme d'appui aux efforts de paix et de coopération du groupe de Contadora.
- Les ministres des affaires étrangères réitèrent leur conviction que les conflits en Amérique centrale ne peuvent être résolus par la force. Ils ont été d'accord pour estimer qu'un règlement pacifique des conflits en Amérique centrale devra reposer conformément aux principes consignés dans la Charte des Nations unies et dans la charte de l'OLEA, sur la base, notamment, du respect de la souveraineté et de l'indépendance nationale, de l'intégrité territoriale de la non-intervention dans les affaires intérieures des autres Etats et du non-recours à la menace ou à l'utilisation de la force.
- Les ministres des affaires étrangères de la Communauté européenne, de l'Espagne et du Portugal ont réaffirmé leur soutien au groupe de Contadora et se sont félicités des progrès réalisés par le processus de Contadora. Ils ont apprécié que tous les intéressés se soient mis d'accord pour poursuivre les négociations sur la base du projet d'acte de Contadora du 12 septembre 1985.
- Les ministres des affaires étrangères des Etats centre-américains et ceux du groupe de Contadora ont exprimé leur satisfaction pour le soutien accordé par les gouvernements des Etats membres de la Communauté pour ces négociations.
(suite) Les ministres de la Communauté européenne, de l'Espagne et Portugal ainsi que ceux du groupe de Contadora ont souligné l'importance d'un déroulement des négociations actuelles dans un esprit constructif, dans le but de mener ces négociations à bonne fin et de mener à bien les procédures constitutionnelles nécessaires pour que l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale puisse entrer en vigueur sans délai, cet acte devant être assorti de mécanismes d'exécution et de suivi aussi efficaces qu'adéquats.
- Les ministres des affaires étrangères se sont déclarés convaincus qu'il est nécessaire que tous les pays ayant des intérêts dans la région et des liens avec elle contribuent efficacement à créer des conditions propices pour conclure les négociations afin que puisse être signé l'acte de Contadora pour la paix et la coopération en Amérique centrale, et que, par la suite, ils coopèrent à la réalisation de l'objectif dudit acte.
- Les pays de la Communauté européenne, l'Espagne et le Portugal réitèrent leur volonté d'offrir leur appui, dans la mesure de leurs possibilités et si on leur en fait la demande, à l'action des Etats auxquels incombe l'application des termes de l'acte de Contadora pour la paix et la coopération, ils pourraient notamment contribuer aux mécanismes d'exécution et de suivi.
- Les ministres des affaires étrangères des pays participants ont également convenu qu'il est utile que les termes inclus dans les résolutions recoommandant une solution pacifique en Amérique centrale, adoptés par les organismes internationaux dont sont membres leurs pays respectifs, recoivent un suivi.
- 7.- Les ministres des affaires étrangères se félicitent de la tenue des élections générales au Guatemala, le 3 novembre 1985, qui se sont déroulées de manière ordonnée, libre et pacifique. Ils souhaitent que celles-ci constituent un pas important vers l'institutionnalisation du régime démocratique dans ce pays.
(Suite) 8. Les ministres, ayant appris le grave acte terroriste qui a eu lieu en Colombie contre la cour suprême de justice et dans lequel de nombreux magistrats et citoyens ont perdu la vie, regrettent cet attentat dirigé contre un des pouvoirs publics. Ils condamnent les actions terroristes qui mettent en péril des vies innocentes et présentent leurs condoléances au peuple de Colombie ainsi qu'au président Belisario Betancur qui a initié un courageux processus de paix en vue de renforcer le dialogue politique et l'activité démocratique dans ce pays.
- 9. Les ministres des affaires étrangères ont reconnu l'importance de la dimension sociale et culturelle de la coopération entre les pays membres de la Communauté européenne et les pays d'Amérique centrale, ils ont été unanimes à constater que ce secteur de la coopération devrait, à l'avenir, être élargi et encouragé davantage. Ils ont élevé l'intérêt de programmes tels que les échanges de parlementaires et de journalistes.
- 10. Les ministres des affaires étrangères des Etats de la Communauté européenne et ceux de l'Espagne et du Portugal ont évoqué la possibilité pour leurs gouvernements de soutenir de manière appropriée les efforts entrepris pour développer et moderniser l'administration de la justice et l'administration publique en Amérique centrale afin de fournir de la sorte une contribution supplémentaire à la stabilité politique et à la démocratie dans cette région.
- 11. Enfin, les ministres des affaires étrangères des pays de la Communauté européenne, de l'Espagne et du Portugal, d'Amérique centrale ensemble avec ceux des pays de Contadora ont retenu dans le cadre de l'acte final de la conférence de Luxembourg l'institutionnalisation du dialogue politique entrepris.