Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
J'ai souhaité aujourd'hui vous entretenir une nouvelle fois de sécurité routière.
Ce sujet qui, vous le savez, me tient tout particulièrement à coeur, est tout à fait d'actualité en ces jours de premiers grands départs, synonymes de vacances et de joie pour la plupart d'entre nous, synonymes de souffrance voire de deuil pour d'autres hélas trop nombreux.
Je vous rappellerai simplement deux chiffres.
En juillet et août 1998, il y a eu plus de 1600 tués sur les routes de France, soit 25 tués par jour.
Face à ces chiffres, face aux accidents qui jour après jour s'additionnent, je tiens à vous redire ici ce dont je suis convaincu : il nous faut refuser toute idée de fatalité et chacun de nous doit se mobiliser de façon résolue et permanente pour faire reculer ce fléau. Aussi avec à mes cotés Isabelle MASSIN, déléguée interministérielle à la sécurité routière, attendez vous à me rencontrer souvent sur ce sujet.
Mais au delà de nous deux, c'est l'ensemble du Gouvernement qui est mobilisé sur ce dossier et le Premier ministre, Lionel JOSPIN, m'a informé qu'il comptait s'exprimer prochainement sur ce sujet.
Venons en maintenant à la présentation de la campagne nationale de communication que nous lançons à l'occasion des grandes migrations estivales, campagne qui constitue l'un des éléments de la politique globale de sécurité routière que mène le gouvernement et qui a été définie lors des comités interministériels des 26 novembre 1997 et 2 avril 1999.
Politique qui, comme vous le savez, vise à agir de façon équilibrée sur l'ensemble des composantes : contrôle et répression bien sûr, mais aussi prévention par la formation et l'éducation, mobilisation des acteurs, amélioration des infrastructures et de la sécurité des véhicules.
Permettez-moi à cette occasion de faire un point sur la loi sur la sécurité routière qui a été promulguée le 19 juin dernier, et qui est un autre élément de ce dispositif.
Cette loi du 19 juin met l'accent sur la prévention, puisqu'elle comporte plusieurs dispositions visant à améliorer la formation du conducteur notamment par un meilleur encadrement des auto écoles; elle met aussi l'accent sur le meilleur respect de la réglementation par un renforcement de la répression des infractions les plus graves du point de vue de la sécurité.
C'est ce volet de la loi qui a été le plus médiatisé et que certains ont vivement critiqué.
En déclarant la loi conforme à la constitution, le Conseil Constitutionnel a fait justice de ces critiques et a validé le travail du gouvernement et de la représentation nationale.
Les deux mesures essentielles de la loi sont entrées en vigueur dès le lendemain du 19 juin. J'en rappelle brièvement la teneur :
- l'instauration de la responsabilité pécuniaire du propriétaire du véhicule pour toutes les infractions relatives au dépassement des limitations de vitesse et au non respect des feux tricolores ou des stops.
Cette mesure a deux vertus importantes : elle assure l'égalité devant la loi des auteurs d'infraction; elle offre la possibilité d'effectuer des contrôles par des appareils automatiques aux endroits les plus dangereux.
- la création d'un délit de récidive de grand excès de vitesse, qui s'applique aux conducteurs qui auront dépassé de plus de 50 km/h les vitesses autorisés dans la même année.
C'est un symbole fort que nous avons voulu donner à tous les usagers de la route pour mettre fin à une dérive régulière mais constante des vitesses moyennes pratiquées sur l'ensemble de nos réseaux, dont la conséquence est l'accroissement important de la gravité des accidents et du nombre de tués.
Ces deux mesures permettent donc de sanctionner plus efficacement les comportements inacceptables mais leur contenu est tout autant pédagogique que répressif.
C'est dans le même esprit que le CISR du 2 avril a pris un ensemble de mesures que je vous ai alors présentées et qui sont destinées à renforcer et améliorer les contrôles. Ainsi, cet été, ce sont 13 000 policiers et gendarmes qui seront affectés aux missions de contrôle et de surveillance du réseau.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur les 59 points d'accueil Bison Futé mis à la disposition des automobilistes sur les principaux axes routiers et itinéraires Bis, ainsi que sur les opérations de prévention et de sécurité mises en oeuvre par les sociétés concessionnaires d'autoroute, qui sont maintenant bien connues des usagers : contrôle des pneumatiques, de l'éclairage, test de la vue pour ne citer qu'elles.
C'est un dispositif cohérent et crédible qui est donc en place en ce début d'été. Il doit conforter l'appel à la prudence et à la responsabilité que, par votre intermédiaire, je renouvelle auprès de tous ceux qui, très nombreux, circuleront sur les routes cet été.
Pour réussir dans la lutte contre l'insécurité routière, la volonté et l'action de l'État sont certes des conditions nécessaires mais elles ne sont en aucun cas suffisantes. Je ne cesserai jamais de le dire, ce qui est essentiel c'est la mobilisation de l'ensemble des partenaires publics ou privés, institutionnels ou associatifs.
Plus que jamais, il faut en toute priorité agir sur le comportement de chacune et chacun, à la fois en tant qu'usager et en tant que membre du corps social.
La campagne nationale de communication que nous lançons à partir du 2 juillet s'inscrit dans cet objectif.
Dans le passé, les campagnes sécurité routière sur les grands médias ont été ponctuées par des slogans qui restent dans les mémoires et qui gardent toute leur actualité :
" Boire ou conduire, il faut choisir ",
" un petit clic vaut mieux qu'un grand choc",
" Savoir conduire, c'est savoir vivre ",
et j'en passe.
Ces dernières années, la sécurité routière a été moins présente sur le petit écran.
La campagne nationale que je vous présente aujourd'hui avec Isabelle MASSIN traduit la volonté de redonner toute son importance à la communication sur la sécurité routière. De nombreux parlementaires, responsables d'associations d'usagers et de victimes ou d'experts de la sécurité routière, ont à juste titre plaidé en ce sens.
Ce retour de la communication sur la sécurité routière s'accompagne d'une inflexion dans la tonalité des messages.
A la lumière de nos propres expériences et d'un examen attentif des pratiques des pays européens qui enregistrent de meilleurs résultats que la France, nous considérons en effet qu'il est nécessaire d'opter pour un style plus direct et plus fort, plus proche de la réalité de l'accident et de ses conséquences.
Il semble aujourd'hui, et il sera nécessaire d'étayer cette conviction par une évaluation sérieuse, que ce changement de ton doit permettre de mieux atteindre l'objectif d'agir efficacement sur les comportements.
La campagne comprend trois parties complémentaires :
· un spot réalisé par monsieur Raymond DEPARDON pour la télévision. Il sera diffusé à partir du 2 juillet sur les 6 chaînes de télévision. Ce film met explicitement l'accent sur la violence de l'accident, la douleur et le choc émotionnel qu'il provoque.
·
· une campagne d'affichage mettant l'accent sur les dangers de l'alcool au volant et la nécessité pour la personne qui conduit en groupe de s'abstenir de consommer de l'alcool. Ce sont notamment les jeunes qui sont plus directement interpellés. Vous voyez des exemples de ces affiches autour de moi.
·
· Des actions locales organisées à l'initiative de chaque Préfet en y associant les collectivités locales et les différents partenaires de la Sécurité Routière.
·
· Cette volonté de développer la communication grand public sur la sécurité routière sera poursuivie et renforcée dans le futur. Vous savez en effet que la décision a été prise de faire de la sécurité routière la "grande cause nationale" de l'an 2000.
·
Je laisse maintenant la parole à Isabelle MASSIN pour vous présenter plus en détail le contenu de la campagne.
(source http://www.equipement.gouv.fr, le 12 juillet 1999)
J'ai souhaité aujourd'hui vous entretenir une nouvelle fois de sécurité routière.
Ce sujet qui, vous le savez, me tient tout particulièrement à coeur, est tout à fait d'actualité en ces jours de premiers grands départs, synonymes de vacances et de joie pour la plupart d'entre nous, synonymes de souffrance voire de deuil pour d'autres hélas trop nombreux.
Je vous rappellerai simplement deux chiffres.
En juillet et août 1998, il y a eu plus de 1600 tués sur les routes de France, soit 25 tués par jour.
Face à ces chiffres, face aux accidents qui jour après jour s'additionnent, je tiens à vous redire ici ce dont je suis convaincu : il nous faut refuser toute idée de fatalité et chacun de nous doit se mobiliser de façon résolue et permanente pour faire reculer ce fléau. Aussi avec à mes cotés Isabelle MASSIN, déléguée interministérielle à la sécurité routière, attendez vous à me rencontrer souvent sur ce sujet.
Mais au delà de nous deux, c'est l'ensemble du Gouvernement qui est mobilisé sur ce dossier et le Premier ministre, Lionel JOSPIN, m'a informé qu'il comptait s'exprimer prochainement sur ce sujet.
Venons en maintenant à la présentation de la campagne nationale de communication que nous lançons à l'occasion des grandes migrations estivales, campagne qui constitue l'un des éléments de la politique globale de sécurité routière que mène le gouvernement et qui a été définie lors des comités interministériels des 26 novembre 1997 et 2 avril 1999.
Politique qui, comme vous le savez, vise à agir de façon équilibrée sur l'ensemble des composantes : contrôle et répression bien sûr, mais aussi prévention par la formation et l'éducation, mobilisation des acteurs, amélioration des infrastructures et de la sécurité des véhicules.
Permettez-moi à cette occasion de faire un point sur la loi sur la sécurité routière qui a été promulguée le 19 juin dernier, et qui est un autre élément de ce dispositif.
Cette loi du 19 juin met l'accent sur la prévention, puisqu'elle comporte plusieurs dispositions visant à améliorer la formation du conducteur notamment par un meilleur encadrement des auto écoles; elle met aussi l'accent sur le meilleur respect de la réglementation par un renforcement de la répression des infractions les plus graves du point de vue de la sécurité.
C'est ce volet de la loi qui a été le plus médiatisé et que certains ont vivement critiqué.
En déclarant la loi conforme à la constitution, le Conseil Constitutionnel a fait justice de ces critiques et a validé le travail du gouvernement et de la représentation nationale.
Les deux mesures essentielles de la loi sont entrées en vigueur dès le lendemain du 19 juin. J'en rappelle brièvement la teneur :
- l'instauration de la responsabilité pécuniaire du propriétaire du véhicule pour toutes les infractions relatives au dépassement des limitations de vitesse et au non respect des feux tricolores ou des stops.
Cette mesure a deux vertus importantes : elle assure l'égalité devant la loi des auteurs d'infraction; elle offre la possibilité d'effectuer des contrôles par des appareils automatiques aux endroits les plus dangereux.
- la création d'un délit de récidive de grand excès de vitesse, qui s'applique aux conducteurs qui auront dépassé de plus de 50 km/h les vitesses autorisés dans la même année.
C'est un symbole fort que nous avons voulu donner à tous les usagers de la route pour mettre fin à une dérive régulière mais constante des vitesses moyennes pratiquées sur l'ensemble de nos réseaux, dont la conséquence est l'accroissement important de la gravité des accidents et du nombre de tués.
Ces deux mesures permettent donc de sanctionner plus efficacement les comportements inacceptables mais leur contenu est tout autant pédagogique que répressif.
C'est dans le même esprit que le CISR du 2 avril a pris un ensemble de mesures que je vous ai alors présentées et qui sont destinées à renforcer et améliorer les contrôles. Ainsi, cet été, ce sont 13 000 policiers et gendarmes qui seront affectés aux missions de contrôle et de surveillance du réseau.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur les 59 points d'accueil Bison Futé mis à la disposition des automobilistes sur les principaux axes routiers et itinéraires Bis, ainsi que sur les opérations de prévention et de sécurité mises en oeuvre par les sociétés concessionnaires d'autoroute, qui sont maintenant bien connues des usagers : contrôle des pneumatiques, de l'éclairage, test de la vue pour ne citer qu'elles.
C'est un dispositif cohérent et crédible qui est donc en place en ce début d'été. Il doit conforter l'appel à la prudence et à la responsabilité que, par votre intermédiaire, je renouvelle auprès de tous ceux qui, très nombreux, circuleront sur les routes cet été.
Pour réussir dans la lutte contre l'insécurité routière, la volonté et l'action de l'État sont certes des conditions nécessaires mais elles ne sont en aucun cas suffisantes. Je ne cesserai jamais de le dire, ce qui est essentiel c'est la mobilisation de l'ensemble des partenaires publics ou privés, institutionnels ou associatifs.
Plus que jamais, il faut en toute priorité agir sur le comportement de chacune et chacun, à la fois en tant qu'usager et en tant que membre du corps social.
La campagne nationale de communication que nous lançons à partir du 2 juillet s'inscrit dans cet objectif.
Dans le passé, les campagnes sécurité routière sur les grands médias ont été ponctuées par des slogans qui restent dans les mémoires et qui gardent toute leur actualité :
" Boire ou conduire, il faut choisir ",
" un petit clic vaut mieux qu'un grand choc",
" Savoir conduire, c'est savoir vivre ",
et j'en passe.
Ces dernières années, la sécurité routière a été moins présente sur le petit écran.
La campagne nationale que je vous présente aujourd'hui avec Isabelle MASSIN traduit la volonté de redonner toute son importance à la communication sur la sécurité routière. De nombreux parlementaires, responsables d'associations d'usagers et de victimes ou d'experts de la sécurité routière, ont à juste titre plaidé en ce sens.
Ce retour de la communication sur la sécurité routière s'accompagne d'une inflexion dans la tonalité des messages.
A la lumière de nos propres expériences et d'un examen attentif des pratiques des pays européens qui enregistrent de meilleurs résultats que la France, nous considérons en effet qu'il est nécessaire d'opter pour un style plus direct et plus fort, plus proche de la réalité de l'accident et de ses conséquences.
Il semble aujourd'hui, et il sera nécessaire d'étayer cette conviction par une évaluation sérieuse, que ce changement de ton doit permettre de mieux atteindre l'objectif d'agir efficacement sur les comportements.
La campagne comprend trois parties complémentaires :
· un spot réalisé par monsieur Raymond DEPARDON pour la télévision. Il sera diffusé à partir du 2 juillet sur les 6 chaînes de télévision. Ce film met explicitement l'accent sur la violence de l'accident, la douleur et le choc émotionnel qu'il provoque.
·
· une campagne d'affichage mettant l'accent sur les dangers de l'alcool au volant et la nécessité pour la personne qui conduit en groupe de s'abstenir de consommer de l'alcool. Ce sont notamment les jeunes qui sont plus directement interpellés. Vous voyez des exemples de ces affiches autour de moi.
·
· Des actions locales organisées à l'initiative de chaque Préfet en y associant les collectivités locales et les différents partenaires de la Sécurité Routière.
·
· Cette volonté de développer la communication grand public sur la sécurité routière sera poursuivie et renforcée dans le futur. Vous savez en effet que la décision a été prise de faire de la sécurité routière la "grande cause nationale" de l'an 2000.
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Je laisse maintenant la parole à Isabelle MASSIN pour vous présenter plus en détail le contenu de la campagne.
(source http://www.equipement.gouv.fr, le 12 juillet 1999)