Texte intégral
Discours de monsieur Jean-Jack Queyranne, secrétaire d’État à l’outre-mer au colloque « les associations d’outre-mer, acteurs de la solidarité »
Monsieur le Président,
Madame le Directeur général,
Mesdames, Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs les Directeurs, Chefs de service, Représentants des administrations,
Mesdames, Messieurs,
Le thème que vous avez choisi pour votre colloque « les associations d’originaires d’outre-mer, acteurs de la solidarité » me paraît pertinent, dans le contexte actuel, à plusieurs titres.
En premier lieu, en cette année de célébration du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, il est bon de rappeler que l’égalité en droit ne signifie pas pour autant que l’égalité est réalisée dans les faits.
Le gouvernement a souhaité donner à cette manifestation un éclat particulier. A cette occasion, nous avons soutenu nombre de manifestations émanant de collectivités locales ou des associations. Ainsi a pu se manifester pleinement la vitalité foisonnante du mouvement associatif des originaires d’Outre-mer.
Un siècle et demi après l’abolition, force est de reconnaître que se sont perpétuées des formes anciennes de domination.
Aujourd’hui encore, la couleur de la peau reste trop souvent un indice voire un facteur de la position de l’individu dans l’échelle sociale.
Commémorer l’abolition de l’esclavage, c’est donc marquer la nécessité de continuer à transformer la société vers plus d’égalité, de justice sociale et de solidarité. C’est aussi, pour nos compatriotes d’outre-mer, vérifier que les plus pauvres d’entre eux, ceux qui subissent les accidents de la vie, bénéficient de la solidarité de la nation.
La seconde raison pour laquelle le thème de votre colloque ma paraît tout à fait opportun tient à la discussion au Parlement du projet de loi d’orientation relatif contre les exclusions.
Je n’entrerai pas dans le détail du texte puisque je sais que cet après-midi vous y consacrez une partie de vos travaux.
Ce texte sera dans sa totalité applicable dans les départements d’outre-mer avec, en plus, quelques mesures d’adaptation spécifiques à ces régions.
Ce texte a été préparé en concertation avec les associations.
Je sais en effet que certains d’entre vous ont été consultés par mon Cabinet. Malheureusement, il n’a pas été possible d’effectuer une consultation exhaustive mais cette consultation, même limitée, a permis de faire émerger certaines idées ou apparaître certaines insuffisances.
Je pense par exemple à la possibilité de créer outre-mer des centres d’hébergements et de réadaptation sociale (C.H.R.S.), qui sont des centres d’accueil pour les plus démunis.
Le projet de loi vous concerne tous puisque l’insertion, le logement et le surendettement qui constituent les trois chapitres du texte sont généralement vos axes quotidiens d’action.
Le projet sera complété par un texte sur l’accès aux droits et un texte sur la couverture médicale universelle qui sont deux autres aspects importants de votre action.
Enfin, votre colloque s’inscrit dans le contexte de la loi relative au développement d’activité pour l’emploi des jeunes, de la mise en place des emplois-jeunes.
La création de ces emplois repose en partie sur les associations. Je sais vos difficultés financières et la charge que représente, pour certains d’entre vous, le ticket modérateur de 23 000 francs que vous devez porter pendant cinq ans. Mais comme vous le savez, vous pouvez solliciter des cofinancements des collectivités locales, vous mettre à plusieurs pour porter ce financement.
Dans les quartiers, dans les immeubles, c’est l’occasion de retisser des liens sociaux en mettant en place, des agents de médiation, des emplois d’accompagnement de personnes âgées, par exemple.
C’est un moyen de renforcer votre action, de créer des emplois mais aussi d’être « acteurs de la solidarité ».
Ce n’est pas facile, il faut faire preuve d’imagination, monter des dossiers, partager avec d’autres partenaires ; mais l’État en apportant 92 000 francs par an, par emploi créé, fait un effort important et il serait dommage que les associations d’outre-mer n’apportent pas leur expérience et leur imagination dans la mise en place de ces emplois-jeunes.
La place occupée aujourd’hui par les associations dans notre société n’a jamais été aussi importante.
Elles assurent aujourd’hui une fonction de restructuration et de représentation de la société civile d’autant plus importante qu’elles sont quotidiennement sur le terrain.
Bien sûr, vous êtes, comme toutes les associations confrontées aux difficultés de la professionnalisation, mais vous participez à la naissance du tiers secteur, de l’économie solidaire, facteur de la transformation sociale.
Les associations sont aussi un lieu de socialisation, de transmission d’un patrimoine, un bon exercice de la démocratie, un apprentissage de la responsabilité.
Celles d’originaires d’outre-mer sont d’une grande vitalité. Elles veillent à préserver un tissu social fragile.
Les situations d’exclusion sont plus aiguës chez nos compatriotes d’outre-mer en métropole. Elles sont en tout cas plus vivement ressenties, car ceux-ci sont éloignés de leurs racines et souvent de leur famille.
Discours de monsieur Jean-Jack Queyranne, secrétaire d’État à l’outre-mer, inauguration de la délégation de l’A.N.T. de l’Ile-de-France
Monsieur le Président,
Madame le Directeur général,
Mesdames, Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs les Directeurs,
Chefs de service, Représentants des administrations,
Mesdames, Messieurs,
C’est la première fois, depuis que j’ai pris en charge le Ministère de l’Outre-Mer, que j’ai le plaisir de me rendre à l’A.N.T., en l’occurrence dans la Délégation de l’Ile-de-France. Depuis la décentralisation de l’Agence en Seine-Saint-Denis décidée en 1992 et réalisée en 1994, la Délégation de l’Ile-de France décidée en 1992 et réalisée en 1994, la Délégation de l’Ile-de-France était installée dans un petit local, rue Crillon, jouxtant l’ancien siège social, aujourd’hui loué à AIRPARIF.
Sa réinstallation dans de nouveaux locaux mieux agencés et plus spacieux lui permettra d’accueillir le public et les stagiaires dans des conditions plus confortables.
Je sais que Madame BENYAHYA anime une des délégations les plus importantes de l’A.N.T. en nombre de stagiaires accueillis, 800 en 1997 sur les 3147 reçus par l’Agence.
Ce qui se conçoit d’ailleurs parfaitement compte tenu des possibilités nombreuses ouvertes dans la région par les organismes de formation.
Le gouvernement auquel j’appartiens a fait de la lutte pour l’emploi et contre l’exclusion une de ses priorités, tant il est vrai que l’accès à une activité professionnelle est essentielle pour la dignité de chacun.
Des mesures telles que les emplois-jeunes, telles que la réduction de la durée du travail et les actions menées pour relancer la consommation en sont les meilleures illustrations.
Outre-Mer, la question de l’emploi est encore plus préoccupante en raison de causes structurelles expliquant la persistance d’un taux fort élevé de chômage.
Dans la période récente, les taux d’activité ont baissé notamment ceux des hommes âgés de plus de 38 ans.
Se trouvent défavorisés pour l’accès aux emplois créés localement ceux qui ne peuvent justifier d’une formation suffisante.
Depuis mon arrivée au Ministère de l’Outre-Mer, j’ai renforcé les actions menées pour soutenir la création d’emplois et notamment les moyens de Fonds pour l’emploi dans les départements d’outre-mer (F.E.D.O.M.).
La contribution de la mobilité et donc de l’A.N.T. à l’amélioration de l’emploi outre-mer est importante.
L’État a doté l’Agence de moyens et de crédits permettant de mettre en œuvre un certain nombre d’actions sur les crédits de la Formation individualisée en mobilité (F.I.M.) dans l’intérêt des jeunes originaires d’outre-mer.
Des conventions de collaboration entre l’A.N.P.E. et l’A.F.P.A. permettent à l’Agence d’optimiser son action.
En effet, même si l’appareil de formation dans les DOM s’est considérablement développé grâce aux efforts de l’État et des collectivités territoriales et aux concours des fonds européens, il n’en reste pas moins qu’on ne peut raisonnablement mettre en place dans chaque DOM l’intégralité des formations existantes.
Il est plus expédient de se former à certains métiers dans des régions où ils sont plus particulièrement exercés.
L’Agence permet de démultiplier les financements que lui confient les collectivités locales d’Outre-Mer pour payer les formations utiles à leurs ressortissants.
Grâce à son action, les jeunes d’Outre-Mer sont en mesure de se former et de se qualifier non seulement en métropole, mais aussi dans d’autres pays d’Europe, voire aux États-Unis.
L’A.N.T. collabore également aujourd’hui avec les régions d’outre-mer sur des programmes de coopération dans leur bassin géographique.
Elle s’efforce de permettre aux ressortissants d’Outre-Mer d’acquérir en métropole l’expérience professionnelle dont ils ont besoin pour être « employables » sur le marché de l’emploi national ou local.
Des filières d’insertion professionnelle des jeunes sont mises en œuvre notamment les contrats en alternance.
Pour améliorer le partenariat entre l’A.N.T. et les régions outre-mer, je me propose d’entamer une réflexion sur la réforme des statuts de l’Agence afin que les collectivités locales d’Outre-Mer et notamment les régions soient mieux associées à son Conseil d’administration et à l’orientation de son action.
Cette priorité donnée à l’insertion professionnelle ne se fait pas au détriment de l’insertion sociale des originaires des DOM établis dans nos cités en métropole.
Si un certain nombre d’entre eux ont pu, au fil des années, améliorer sensiblement leur situation et si la communauté des originaires d’outre-mer compte aujourd’hui dans ses rangs des personnalités connues, elle compte aussi dans ses rangs des familles frappées par la précarité ou en voie d’exclusion.
Des contraintes budgétaires ont conduit à supprimer la prise en charge directe de l’aide sociale aux originaires par l’A.N.T. Les associations se sont alors substituées pour cette tâche à l’A.N.T.
Dans le cadre de son budget, je souhaite que l’A.N.T. sur des projets précis puisse intervenir dans ce domaine.
Au fil des ans, l’A.N.T. a su malgré les difficultés se spécialiser dans la formation par la mobilité et rendre indispensable son action.
Je tiens à féliciter l’équipe de l’A.N.T. pour les efforts déjà déployés et je lui souhaite de continuer dans l’avenir à améliorer le professionnalisme de ses agents.