Texte intégral
Depuis quelques mois, Charles Pasqua et le gouvernement effectuent un tour de France des collectivités locales afin d'expliquer le « grand projet » de la nouvelle majorité. Il ne s'agit ni de la lutte contre la misère, ni du règlement de la question de l'immigration, ni d'une mobilisation totale contre le chômage.
MM. Balladur et Pasqua sont plus modestes, leur grande préoccupation, c'est l'aménagement du territoire.
Certes cette question est importante et aurait mérité que l'on s'y attelle, il y a dix ou vingt ans ; certes le Front National a des choses à dire sur tous les points techniques du projet présenté par le ministère de l'Intérieur et il n'a d'ailleurs pas hésité, lors de chaque discussion organisée dans les régions. Sur ce sujet, à défendre son point de vue et à critiquer l'enchevêtrement des compétences dévolues aux collectivités territoriales par le pouvoir central.
Le problème à l'envers
Pour autant, il nous apparaît que le gouvernement pose le problème à l'envers. On ne pourra résoudre les grandes disparités, les grandes aberrations de l'aménagement du territoire français que dans la mesure où auront été, au préalable, abordés frontalement les grandes menaces qui pèsent sur la société, la nation et le peuple français.
Car l'aménagement du territoire ne peut être dissocié des problèmes connus précisément par le territoire que l'on veut aménager. Question de logique.
Ainsi, aménager le territoire c'est parier de la répartition des activités. Mais, je pose la question : à quoi sert-il de s'interroger sur la répartition des activités sur le territoire si ces activités quittent en masse le territoire pour se délocaliser dans le tiers-monde où s'arrêtent définitivement du fait de la concurrence étrangère sauvage.
Or, c'est bien ce qui se passe aujourd'hui sous la pression du libre échangisme mondial, et le même gouvernement qui prétend aménager aujourd'hui, a engagé en 1986 (MM. Balladur et Pasqua étant alors ministres d'État) la France dans l'Uruguay round et va signer demain les accords du GATT, réduisant encore un peu plus les barrières douanières.
Ce qu'il faut faire c'est rétablir nos frontières et instaurer un nouveau protectionnisme susceptible de sauver les activités nationales.
Dans ce contexte, l'une des questions posées par l'aménagement du territoire se résume à la volonté de rééquilibrer l'arrière-pays et les littoraux, les zones urbaines et les zones rurales.
Questions non réglées
Or, là encore, ce déséquilibre ne saurait être abordé sorti de son contexte, les difficultés de l'agriculture française. Si, du fait du GATT et de la PAC, l'agriculture française disparaît progressivement, les campagnes mourront aussi, malgré toutes les bonnes volontés d'aménagement…
L'aménagement du territoire réfléchit aussi aux zones urbaines, aux problèmes de l'extension tentaculaire des banlieues de métropoles.
Mais comment penser à l'avenir de nos villes sans entreprendre de régler le problème des enclaves étrangères qui apparaissent, au fur et à mesure que s’accroît en France la population immigrée ?
La politique actuelle du gouvernement est dans la droite ligne de celle ces socialistes : on vise au sommet de l'État a intégré les immigrés et non à organiser leur retour, comment prétendre dès lors améliorer la vie quotidienne dans des zones urbaines prolétarisées, en proie à l'insécurité, à la violence, au déracinement et au chômage ?
Aménager quel territoire ?
Pour pouvoir aménager le territoire national, encore-faut-il que ce territoire subsiste, avec son espace géographique intact, délimité par des frontières sûres, garanties et protectrices, conçues comme des filtres destinés à laisser passer ce qui est bénéfique et à bloquer ce qui est néfaste.
Encore faut-il aussi que notre peuple puisse continuer à être maître chez lui, et cela sur la totalité de son territoire.
Emportés par leur élan constructiviste, les technocrates du ministère ont dû l'oublier… Le Front National est là pour le leur rappeler.