Texte intégral
Q. : Les conventions de Lomé qui lient aujourd'hui soixante-dix pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique aux pays européens est le plus vaste accord existant entre ceux-ci et les pays en voie de développement. C'est un modèle de coopération, permettant un libre accès au marché européen, sans réciprocité.
Les aides allouées avoisinent 20 milliards de francs chaque année. Mais il pèse sur ces accords qui vont être révisés des menaces liées aux nouvelles règles du commerce international. Dans quelles mesures ces conventions seront-elles acceptées comme dérogatoires aux règles du commerce international ?
Quelles sont les intentions du gouvernement à propos de la révision à mi-parcours des conventions de Lomé ?
R. : Le régime commercial préférentiel découlant de la convention de Lomé est contesté par certains de nos grands partenaires, à commencer par les États-Unis. C'est pourquoi, à l'initiative de la France, l'Union européenne a saisi le GATT le 11 novembre afin de faire reconnaître la légitimité du régime dérogatoire. La décision sera rendue le 8 décembre. Nos efforts diplomatiques ont permis de recevoir le soutien, parmi les membres du GATT, des pays africains et de la plupart des pays d'Asie et d'Amérique latine. Seuls les États-Unis et le Japon sont encore réservés.
C'est pendant la présidence française, au début de l'an prochain, que nous aurons à mettre à jour la convention de Lomé. Ce sera l'une de nos grandes priorités. Nous souhaitons accroître les avantages commerciaux et les aides financières accordés aux bénéficiaires de la convention, l'entrée de l'Autriche et des pays scandinaves dans la Communauté augmentant le nombre des contributeurs.
Ces concours financiers devront profiter non seulement au développement économique de l'Afrique mais aussi au progrès de la démocratie, les deux choses étant indissolublement liées.