Texte intégral
Les privatisations ne sont pas réservées aux riches, à une élite, mais sont ouvertes au plus grand nombre de nos compatriotes. C'est ce que ne cesse de répéter Edmond Alphandéry, qui entend donner ainsi un sens concret à la notion de capitalisme populaire si chère au cœur du Premier ministre. Un sondage réalisé pour la première fois par la Sofres a permis d'établir le portrait-robot des souscripteurs. Cette enquête a été réalisée du 21 au 23 mars 1994 auprès d'un échantillon de 500 actionnaires ayant acheté des actions d'au moins une des trois premières sociétés privatisées en 1993/1994 (le BNP, Rhône-Poulenc ou Elf).
Il ressort de ce sondage qu'effectivement 45 % de ces nouveaux actionnaires affichent un revenu mensuel de moins de 15 000 francs pour leur foyer, et seulement 17 % gagnent plus de 25 000, francs. En grande majorité (53 %), ce sont des personnes âgées de plus de cinquante ans. Seul 22 % ont moins de trente ans. Un chiffre que corrobore le statut professionnel des souscripteurs puisque 43 % des personnes interrogées sont retraitées ou inactives, et 19 % sont des cadres, tandis que 16 % sont des employés ou bien ouvriers.
S'agissant plus directement des opérations de privatisations, 56 % déclarent avoir souscrit à une seule opération. Et 32 % affirment souhaiter réaliser une plus-value à court terme alors que 60 % des souscripteurs entendent garder leurs actions en portefeuille pour faire un placement sûr.
Concernant les motivations d'achats, la principale semble être la rentabilité de cette forme de placement (c'est ce qu'affirment 28 % des acheteurs interrogés). 15 % estiment que c'est là un bon moyen pour se constituer un patrimoine. Et 14 % jugent que c'est une bonne façon de participer à la vie des entreprises.
En conclusion, la majorité (53 %) de ces nouveau actionnaires pensent que de plus en plus de français posséderont des actions et que le mouvement actuel devrait se poursuivre. À l'inverse, qu'il ne s'agit là que d'un engouement passager et que l'enthousiasme risque de retomber.
Notons par ailleurs que l'observatoire des privatisations. Comme il y a un an ce chiffre n'était que 4,5 millions, cela signifierait que 2,5 millions de français aient découvert ou redécouvert le marché boursier à l'occasion des privatisations.