Texte intégral
Monsieur le ministre, cher Bernard,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Présidents du conseil régional, du comité économique et social, du conseil général,
Mesdames et messieurs les élus,
Chers amis,
Les organisateurs des assises régionales du tourisme de Midi-Pyrénées ont bien voulu choisir Lourdes pour vous accueillir.
Je les en remercie bien vivement tous, à travers plus particulièrement leurs chevilles ouvrières, les présidents Michel Valdiguié et André Trigano.
Je voudrais saluer également la volonté toujours affirmée du président du conseil régional, Marc Censi, de placer le tourisme au cœur des politiques régionales dont il a la charge.
Je tiens, enfin, à remercier tout particulièrement Bernard Bosson, ministre de l'Équipement, des Transports et du Tourisme, d'avoir bien voulu accepter de conclure nos travaux.
Les assises régionales du tourisme ont en effet pour but de débattre des orientations à donner au schéma régional de développement du tourisme et des loisirs, schéma que le conseil régional adoptera prochainement après consultation des instances territoriales et professionnelles concernées.
Je tiens à féliciter très chaleureusement les auteurs de cette initiative et à remercier très vivement les élus et professionnels pour leur participation et leur contribution aux débats.
Les assises ont été placées sous un thème qui m'est particulièrement cher : « construisons ensemble l'avenir du tourisme de Midi-Pyrénées ».
Ce thème me tient à cœur parce que je n'ai jamais cru, je ne crois pas, et je ne croirai jamais, qu'il soit possible de travailler pour notre pays et nos enfants sans rassembler.
Les temps sont bien trop incertains, les moyens financiers rares et les énergies trop difficiles à réunir pour ne pas faire l'effort de surmonter la pente des égoïsmes, pour ne pas vouloir regarder au-delà des horizons limités, et pour ne pas chercher à s'élever au-dessus des passions de l'instant.
Il aurait été vain, par exemple, d'opposer dans notre région Massif Central et Pyrénées, la vallée du Lot à la vallée des Gaves.
Midi-Pyrénées sera globalement, ou ne sera pas, une grande destination touristique.
Il aurait été vain également de chercher à opposer, dans la vallée des Gaves, Lourdes à Cauterets, Luz-à-Barèges.
L'évolution du tourisme montre que l'attractivité d'un territoire est un tout, et que l'économie touristique ne saurait être constituée de « poches de développement » sans lien entre elles.
Enfin, il aurait été vain de chercher à opposer telle forme de tourisme à telle autre, telle activité a telle autre.
Pour illustrer ce propos, permettez-moi encore de parler de ce que je connais le mieux, c'est-à-dire la vallée des Gaves.
Qui pourrait soutenir, ici, que Lourdes n'est pas complémentaire de Gavarnie, du pont d'Espagne, des thermes de Barèges ou de la station de ski de Luz-Ardiden ? C'est bien la renommée de ces sites, leurs qualités sans cesse à maintenir au plus haut niveau, qui feront l'attractivité de cette vallée.
C'est bien la plurisaisonalité, la diversité des activités, qui permettront à tout le spectre de la clientèle de trouver ici la satisfaction d'une destination choisie et déjà le désir d'un nouveau séjour.
Comme le thermalisme qui, au fil des siècles, a su forger une identité spécifiquement pyrénéenne, bâtir des ensembles urbains adaptes et aménager des paysages reconnus et enviés, le tourisme du prochain millénaire devra être le garant du patrimoine local, naturel et culturel, et devra inventer de nouvelles formes d'accueil, de nouvelles activités, de nouvelles architectures intégrées et respectueuses des sites.
Cela nécessite des actions publiques et privées ciblées, mais cela suppose, avant tout, des terroirs vivants car l'appauvrissement est facteur de destruction et de désertification.
Le tourisme est donc une chance de développement, mais il ne doit pas être la seule.
Saluons comme il convient les décisions importantes prises par les services de l'État, par les élus de la région et des départements de Midi-Pyrénées dans le cadre de la programmation des fonds européens.
En effet, pour la première fois, le tourisme est clairement abordé en tant qu'activité économique à part entière.
Les fonds européens, complétés par des fonds nationaux et locaux, permettront, conjointement, le développement de grands sites d'appels et le renforcement des actions touristiques comme composante à part entière du développement local.
À nous, donc, de savoir faire fructifier les moyens qui nous sont ainsi offerts.
Voilà pour l'action des pouvoirs publics.
Je ne saurais parler de tourisme et omettre d'évoquer ses acteurs principaux, c'est-à-dire les professionnels.
Le développement de l'économie du tourisme est tributaire de l'amélioration de la qualité de l'accueil, de l'adaptation des services rendus à la clientèle et de la diversification des produits proposés.
L'exigence des consommateurs et de leurs demandes toujours plus segmentées, il faudra répondre par une autre exigence : l'excellence.
Dans les Pyrénées en particulier, il faut une excellence de l'accueil et des services en rapport avec la majesté des sites.
Je sais que l'on pourra compter sur les professionnels pour accompagner les politiques publiques de développement local et sur les élus pour répondre aux attentes des acteurs économiques.
Le développement économique, comme le développement social ou le développement culturel, ont besoin d'idées, de moyens et de synergies.
Je veux donc croire définitivement tournées les pages d'un passé récent, plus marqué par l'attentisme et l'inertie que par la volonté et l'action.
À travers le contrat État-région, le gouvernement et le conseil régional ont marqué leur volonté de renforcer l'attractivité de Midi-Pyrénées, notamment par l'amélioration des moyens d'accès, comme ici l'axe Tarbes-Argelès ou l'aéroport de Lourdes.
Il nous appartient désormais de saisir la chance ainsi offerte de maîtriser notre développement.
De 1830 à 1870, les Pyrénées ont été les montagnes phares de l'Europe de la culture, un voyage initiatique, un rêve romantique…
Peu à peu, à l'exception notable du thermalisme, cet engouement s'est estompe.
Au moment où des mutations sociales lourdes affectent nos sociétés, je suis persuadé que l'authenticité de notre région est un atout majeur pour recréer de nouvelles formes d'engouement.
Un territoire partage, une histoire commune et un même attachement à nos racines contribueront donc à renforcer nos liens et à rechercher un développement équilibré et harmonieux de l'ensemble du territoire régional.
Au XVIIIe et XIXe siècles, le développement des Pyrénées centrales a été décidé et conduit par les autorités nationales sans les populations locales et parfois contre leurs intérêts immédiats.
La chance de notre République, c'est de pouvoir aujourd'hui conjuguer nos efforts en tant que midi-Pyrénéens et européens, bigourdans et français, pour faire de nos terroirs, préservés et valorisés, une communauté de destin.
Je vous remercie de votre attention.