Texte intégral
Monsieur le Député-maire,
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
La présence du ministre l'Équipement et des transports à l'inauguration de cette station service pour véhicules propres n'est pas fortuite : elle marque clairement la volonté au Gouvernement d'encourager le recours de plus en plus large à ce type de véhicules, et plus généralement, sa volonté d'oeuvrer pour une nouvelle qualité de la vie dans les zones urbaines.
Je l'ai indique de manière très officielle voici quelques jours, à l'occasion de la semaine des transports publics : je souhaite organiser dans les mois qui viennent un grand débat national sur cette question essentielle pour notre société qu'est la recherche d'un équilibre harmonieux entre la vie urbaine et les transports.
Il serait vain de vouloir limiter la mobilité. On peut certes, et il faut, mieux l'organiser, éviter les déplacements contraints et les fatigues inutiles. Mais il est clair que la mobilité continuera à progresser, elle est inséparable de la vie urbaine, facteur de progrès et d'insertion sociale.
Il est tout aussi clair que la mobilité des personnes et le transport des marchandises ne peuvent continuer à se développer par un recours trop souvent majoritaire sinon exclusif aux moyens de transport les plus polluants et les plus consommateurs d'espace.
D'autres solutions doivent s'imposer. Cela suppose des évolutions dans l'utilisation des crédits publics, et sans doute aussi, des financements nouveaux pour les transports urbains. Cela suppose aussi que l'on réfléchisse ensemble - État et collectivités territoriales - aux moyens de mieux maîtriser le développement urbain.
Ce sont là des questions auxquelles il est urgent d'apporter des réponses concrètes.
Mais réfléchir et débattre ne veut pas dire attendre sans rien faire. C'est pourquoi, après le budget 97, le budget 98 de mon département ministériel est marqué par une augmentation de l'effort en faveur des transports publics.
C'est pourquoi aussi le recours aux technologies alternatives doit être encouragé. C'est en toute hypothèse une bonne façon de préparer l'avenir, tant sur le plan industriel que pour apporter des réponses adaptées à la pollution urbaine.
Les qualités du GNV sont, cela vient d'être rappelé, remarquables aussi bien pour ce qui est de l'émission de polluants, qui est extrêmement faible, que du confort. Ce constat nous a amenés, Christian PIERRET, Secrétaire d'État à l'Industrie, et moi-même, à souhaiter que soit accéléré le développement de cette technologie notamment pour les flottes de bus urbains. Naturellement, d'autres véhicules de services urbains et véhicules utilitaires sont également concernés.
Je veux remercier ici l'ensemble des partenaires qui ont contribué à faire avancer cette idée : Gaz de France, bien sûr, mais aussi l'ADEME, le GART, et de nombreuses collectivités.
Il ne m'étonne guerre que Grenoble qui a déjà innové en redécouvrant le tramway soit avec son distributeur d'énergie locale, Gaz Électricité de Grenoble, parmi les tout premiers de ce peloton de tête.
L'État a pris des dispositions sur le plan fiscal et pour le renouvellement des flottes de véhicules utilisés par ses propres services pour encourager ce mouvement.
J'ai en outre demandé aux responsables du programme de recherche sur les transports terrestres, le PREDIT, de faire une évaluation à la fois technique et socio-économique des expérimentations en vraie grandeur qui vont être ainsi développées.
Les résultats en seront bien entendu rendus publics en toute transparence. Je ne doute pas qu'à partir de là d'autres collectivités locales et autorités organisatrices de transport s'engageront dans le développement du GNV pour leurs flottes de véhicules.
Parallèlement, d'autres expérimentations sont conduites, car il n'y a pas de solution ni de situation uniques. Ces expérimentations visent en particulier diminuer les émissions polluantes des parcs de véhicules existant en utilisant des filtres de particules ou de nouveaux carburants.
J'ajoute que ces mesures nationales s'inscrivent naturellement dans une politique européenne de réduction des nuisances des véhicules routiers et je peux vous assurer que la France joue un rôle actif pour faire progresser dans le bon sens la politique communautaire.
Permettez-moi de retenir encore deux autres préoccupations, présentes dans l'initiative prise aujourd'hui par la ville de Grenoble :
- la première, c'est d'avoir une démarche d'information, une démarche pédagogique qui permette progressivement de faire évoluer les comportements ;
- la deuxième préoccupation que partage le Gouvernement, c'est de ne pas s'en tenir en matière de véhicules propres à quelques conseils, mais de contribuer à mettre en place des services adaptés au ravitaillement et à l'entretien de ces véhicules.
Pour être véritablement efficaces, et répondre aux besoins de différents types de flotte de véhicules, ces services doivent eux-mêmes constituer des réseaux, tout comme il existe des réseaux de services pour les véhicules traditionnels.
Je remercie la encore les partenaires réunis aujourd'hui autour de cette initiative d'avoir saisi cet enjeu, les partenaires locaux bien sûr, mais aussi les entreprises publiques, GDF et EDF, dont l'engagement est naturellement décisif pour constituer de tels réseaux de services.
C'est un fait que dans le domaine des transports, une innovation réussie est forcement le résultat d'actions coordonnées de toute une chaîne d'acteurs, allant des ingénieurs de conception et des industriels jusqu'aux professionnels et utilisateurs de véhicules, avec entre ces deux pôles, un rôle de plus en plus important des collectivités locales.
Merci et félicitations à tous de l'avoir si bien compris, et vive donc les véhicules propres !