Texte intégral
Karl Zéro. - Bon jeudi ! Bon appétit ! Europe Zéro en direct avec Jack Lang. Alors, je ne céderai pas à la facilité de dire que nous éviterons la « langue » de bois. C'est parti ! Bonjour, Jack !
Jack Lang. - Bonjour, Karl !
Karl Zéro. - On se tutoie toujours, Jack ?
Jack Lang. - Eh bien oui, et tu ne m'as pas encore trop agressé donc je conserve le tutoiement, signe d'une petite complicité…
Karl Zéro. - Alors, nous verrons à la fin si je t'ai trop agressé. Tu me le diras.
Jack Lang. - Mais je te tutoierai quand même !
Karl Zéro. - Bon, d'accord. Jack, à gauche, vous reprochez à la droite de faire de l'obstruction systématique à propos du PACS ?
Jack Lang. - Oui, enfin bon moi, je ne le reproche pas spécialement parce que je crois qu'il faut être, si j'ose dire, beau joueur, même avec les mauvais joueurs.
Karl Zéro. - Non parce qu'on parle de « filibustering », tu sais ce que c'est le « filibustering » ?
Jack Lang. - Oui, oui, une vieille méthode anglo-saxonne pour bloquer le fonctionnement d'un Parlement lorsqu'on veut retarder le vote d'une loi.
Karl Zéro. - Mais est-ce que c'est bon pour l'image de l'Assemblée et bon pour la démocratie, ça ?
Jack Lang. - Quand il y a une question de société à laquelle on est confronté, c'est normal qu'il y ait polémique, controverse. Je ne m'attendais pas du tout à ce que le PACS passe comme une lettre à la poste. Bon, c'est normal, chaque fois qu'il y a eu des débats : sur la peine de mort, sur l'IVG, bon, il y a des bagarres… Ça renvoie à disons, à de grandes différences d'appréciation et à des divergences de sensibilité, voilà.
Karl Zéro. - Ouais mais…
Jack Lang. - Parce que Madame Boutin, bon, j'ai envie de défendre les gens hors d'attaque. Aujourd'hui, Madame Boutin, on lui « rentre dans le chou ». Après tout, pendant six heures, tenir le crachoir, ce n'est quand même pas si mal.
Karl Zéro. - Elle dit que c'est une grave injure totalement injustifiée d'avoir été traitée d'homophobe. Tu penses qu'elle est homophobe ?
Jack Lang. - Elle est un peu homophobe sur les bords, quand même, à plusieurs reprises, elle a franchi la ligne jaune.
Karl Zéro. - Il y a une jaune, c'est quoi la ligne jaune ?
Jack Lang. - Eh bien précisément, c'est la ligne qui sépare la tolérance du racisme.
Karl Zéro. - Le meilleur moyen de combattre l'homophobie, ce n'était pas d'affirmer haut et fort : « la gauche va donner aux couples homos les mêmes droits que les autres », plutôt que de noyer le poisson en ouvrant le PACS aux concubins hétéros, aux fratries, que sais-je encore ?
Jack Lang. - Non. Mais à l'origine, le projet était celui que nous discutons aujourd'hui. J'avais été chargé à l'époque par Jospin, il y a trois ans, d'élaborer un texte sur la démocratie. Parmi les nouveaux droits que nous voulions reconnaître, il y avait la parité homme-femme et ce nouveau type de contrat. Et à l'époque, on avait imaginé un contrat assez large. Mais en même temps, c'est clair que ce contrat permet à des couples homosexuels de vivre ensemble, sous le même toi, partageant les mêmes droits et les mêmes devoirs, de même qu'à des couples hétérosexuels qui seront très nombreux à souscrire à ce type de contrat.
Karl Zéro. - Tu ne penses pas que si tous les députés gays et lesbiens faisaient comme André Labarrère, qui a eu le courage d'affirmer son homosexualité, on clarifierait le débat et on briserait le tabou surtout ?
Jack Lang. - Ça ne changerait pas grand-chose. Labarrère, bravo, chapeau ! Mais ce n'est pas parce qu'il y a en aurait 10 de plus que ça changerait grand-chose. Le problème est beaucoup plus profond. Ce qui est profond, c'est que chaque fois qu'il y a une liberté nouvelle à conquérir, il y a une résistance. Il ne faut pas s'en étonner. Dans un pays, c'est normal, ça fait partie de l'équilibre même d'une société ; il y a des ultras conservateurs et puis il y a ceux qu'ils veulent faire bouger les choses.
Karl Zéro. - Oui mais tu parlais tout à l'heure de l'avortement ou de la peine de mort. Là, on avait dépassé quand même les clivages gauche-droite…
Jack Lang. - C'est vrai et c'est vrai que pour la peine de mort, il y a eu les députés de droite qui ont voté la suppression de la peine de mort et la loi de Simone Veil sur l'IVG n'aurait jamais été votée s'il n'y avait pas eu des députés de gauche pour la soutenir. Mais ici, effectivement, à l'exception de Roselyne Bachelot - que je salue au passage - bon courage de la classe, l'ensemble de la droite est contre le PACS.
Karl Zéro. - Roselyne c'est devenue un peu votre vedette au PS ?
Jack Lang. - Ah ! Une héroïne !
Karl Zéro. - Vous pourriez la prendre chez vous, non ?
Jack Lang. - Mais je crois qu'elle ne voudrait pas venir chez nous !
Karl Zéro. - La droite - enfin la partie de la droite qui refuse d'être « ringardisée » - explique qu'elle ne mène pas le combat sur le terrain l'ordre moral mais sur celui de la constitutionnalité du texte. Alors, le professeur de droit que tu es, est-il insensible à cet argument ?
Jack Lang. - Je suis, je ne reste pas insensible aux arguments juridiques mais les arguments juridiques soulevés ne me paraissent pas fondés.
Karl Zéro. - Tu penses que c'est de l'hypocrisie puisque tu disais que Boutin était un peu homophobe…
Jack Lang. - C'est un habillage, c'est une manière de chercher à retarder le vote de la loi et éventuellement à la faire examiner par le Conseil Constitutionnel.
Karl Zéro. - Remarque, ça, faire ce genre de chose, vous le faisiez aussi beaucoup quand vous étiez dans l'opposition ?
Jack Lang. - Oui, c'est pourquoi moi je ne prends pas de grands airs comme certains ; je trouve ça tout à fait normal qu'il y ait des bagarres, des discussions, des controverses. Il ne faut quand même pas prendre de grands airs, j'allais dire de Vierges éplorées !
Karl Zéro. - On t'a beaucoup reproché ton retard lors de la bérézina du 9 octobre, à l'Assemblée. Tu étais dans ton bureau à attendre…
Jack Lang. - Je n'étais pas en retard du tout, j'étais présent dès le matin, dès 9 heures du matin alors que je n'étais pas de permanence. On ne m'avait pas compté parmi les députés qui devaient rester. Et j'étais donc présent de 9 heures du matin à 5 heures du soir. Simplement, j'attendais un coup de téléphone à propos d'une question relative au Kosovo. Bon, je suis sorti un instant et paf ! C'est au moment où on a voté. J'ai donc été absent trois minutes. Il est vrai, au moment décisif.
Karl Zéro. - Tu plaides coupable là ou quoi ?
Jack Lang. - Je ne plaide rien du tout, je dis la vérité. Je ne me sens pas du tout coupable.
Karl Zéro. - Cet absentéisme record chez les députés PS, ce n'était pas uniquement pour des raisons techniques, il n'avait pas tous un coup de fil au Kosovo quand même ?
Jack Lang. - Oui. Non, dans l'ensemble, je crois que c'est là mauvais procès qu'on a fait aux députés socialistes. Au départ effectivement, voici deux ans, quand on en a discuté, il y avait certaines réticences et petit à petit la conviction s'est faite et je crois qu'à l'exception de quelques-uns, le projet aujourd'hui est soutenu par la quasi-unanimité.
Karl Zéro. - Donc, quand il va être voté, ils seront tous là, là c'est sûr ?
Jack Lang. - Ah, tous là ! Je n'en sais rien ! Parce qu'en même temps, samedi, dimanche, mardi, il y a des députés qui ne pourront pas être là parce que nous leur avons confié d'autres missions. On ne va quand même pas bloquer le Parlement uniquement pour le PACS ! Il y a d'autres missions à accomplir, la loi de finances à discuter, d'autres textes en préparation. On ne peut pas demander à tous les députés d'être là au même moment, pendant quatre au cinq jours. Il faut qu'on se répartissent la tâche. Moi, je serai là samedi et dimanche parce que c'est un combat pour lequel je me suis engagé depuis des années mais d'autres seront ailleurs et mèneront d'autres combats utiles.
Karl Zéro. - Mais tu vois, par exemple mardi, il y a un truc moi qui m'a choqué, c'est que le budget de la ville - on voit les problèmes de violence en banlieue - il a été voté en un quart d'heure, tu vois ? Alors qu'il y avait le PACS après, qui a mobilisé tout le monde dans l'hémicycle, ils étaient 22, est-ce que c'est normal ?
Jack Lang. - Mais ça c'est… c'est une… moi, je suis contre la démagogie. Un Parlement, c'est 5 ou 600 personnes et une bonne organisation du travail, c'est celle qui fait que chacun est spécialisé dans une commission, accomplit un travail en profondeur, sur un texte de loi. Donc, on ne peut pas demander à tous les députés d'être présents par exemple sur le budget de la ville, alors qu'ils doivent travailler, les uns sur le budget de la défense, les autres sur le budget de la culture, les troisièmes sur le budget de l'éducation nationale. Il faut se répartir la tâche.
Karl Zéro. - Mais bien sûr, mais il y a des priorités quand même ! Il y a des urgences, on le sent bien et l'urgence aujourd'hui, c'est pas plus les banlieues que le PACS quand même ?
Jack Lang. - Tout est urgent, tout est important et il faut faire les choses sérieusement. Et je dirais la plus grande des urgences, c'est que les députés fassent leur boulot sérieusement.
Karl Zéro. - Mais tu es hyper convaincant ! Bon, allez, les mauvaises langues disent que la techno parade que t'as organisé, c'était plus un coup de pub qu'un coup de coeur…
Jack Lang. - C'est d'abord un coup de coeur. Si finalement, ça a été un coup de pub, je ne m'en plaindrai pas.
Karl Zéro. - Je vais te donner l'occasion de prouver aux masses que tu es vraiment branché techno avec un petit quizz. Tu es d'accord ?
Jack Lang. - Non !
Karl Zéro. - Mais si, tu vas quand même essayer ! Qu'est-ce que c'est que le BPM ?
Jack Lang. - Le BPM, bon, BPM, c'est quand ça t'en fout trop dans la tête quoi, ça veut dire que c'est quand le rythme lui-même est accéléré très fort. Mais finalement, moi je suis pour le BPM fort, au moins que la vraie techno… et puis alors là, je ne suis pas au concours de Radio Luxembourg, c'est une autre station.
Karl Zéro. - Si, si, c'est le « Jeu des 1 000 francs », c'est la même heure et je vous fais gagner là… La différence entre House et Jungle ?
Jack Lang. - House, Jungle, House, c'est-à-dire House c'est à la fois l'origine même de la techno, la musique qu'on fabriquait soi-même dans une house, dans un garage. Mais en même temps, c'est devenu un genre, un genre plus doux, un genre plus soft, un genre plus « caressant ».
Karl Zéro. - Bon, est-ce que tu peux me chanter…
Jack Lang. - Non, je ne chanterai rien du tout ! J'arrête ! J'ai quand même été sympa, ça fait deux questions - le radio crochet - auxquelles je réponds, je ne suis pas très à l'aise !
Karl Zéro. - Je voudrais que tu me chantes « Around the world » de Daft Punk…
Jack Lang. - Je ne chanterai rien du tout parce que d'abord je voudrais épargner tes pauvres oreilles et celles, surtout de ceux qui nous écoutent, s'ils nous écoutent encore…
Karl Zéro. - Il paraît que tu le chantes vachement bien !
Jack Lang. - Vachement bien mais tout seul !
Karl Zéro. - Bon, dommage ! Alors, sans transition : démocratie. Est-ce que tu crois que l'Espagne est vraiment bien placée pour juger Pinochet alors qu'ils n'ont jamais jugé les crimes du franquisme ?
Jack Lang. - Oui, enfin c'est pas l'Espagne qui n'a pas jugé le franquisme qui aujourd'hui veut juger Pinochet. C'est une Espagne nouvelle, plus démocratique.
Karl Zéro. - Et pourquoi on ne juge pas Kissinger ? Parce que Kissinger, il a quand même trempé dans cette histoire-là et maintenant il fait le beau, il va faire des conférences dans le monde entier, il prend des millions de dollars… Est-ce que c'est normal ?
Jack Lang. - c'est vrai que les Américains n'ont pas été étrangers, Kissinger et quelques autres, au coup d'État chilien et à l'abominable répression qui s'est abattue sur le Chili à ce moment-là, ça c'est vrai.
Karl Zéro. - Eh bien oui, justement !
Jack Lang. - Jugement, je crois qu'il ne faut pas non plus tout transformer en jugement judiciaire, si j'ose dire. Ce qui est important aussi, c'est le jugement de l'Histoire ; c'est qui a fait quoi au moment précis pour, je dirai, non seulement compter les points mais en tirer les enseignements pour le futur.
Karl Zéro. - Non mais c'est sûr mais Pinochet, tout le monde sait ce qu'il a fait et Kissinger aussi, donc, je ne vois pas le problème…
Jack Lang. - Oui mais Kissinger n'a pas été l'auteur direct de répressions, de tortures. Il a simplement financièrement, politiquement aidé, c'est vrai, la mise en place d'une dictature. Mettre si on devait juger l'ensemble de ceux qui, en Amérique, en Europe, ont été complices des Chiliens, des dictateurs chiliens, ça en fait !! Y compris en France.
Karl Zéro. - On parle de toi, là, pour deux têtes de liste socialiste aux européennes, en juin prochain et aussi aux municipales de Paris en 2001…
Jack Lang. - Il n'y en a pas une troisième ?
Karl Zéro. - Non. Tu dis que tu n'es pas candidat, que tu n'es candidat à rien mais si les camarades te supplient à genoux, tu iras ?
Jack Lang. - Ce qui me fait rire, c'est d'imaginer les camarades à genoux, suppliants… C'est une scène drôle, pitoyable !
Karl Zéro. - Non mais attends, ce serait un juste retour des choses puisque tu as quand même été écarté du gouvernement Jospin lors de sa constitution…
Jack Lang. - Je ne sais pas si c'est un juste retour des choses, je sais que c'est une information qui circule ici ou là mais je garde ma liberté entière.
Karl Zéro. - C'est pas une réponse !
Jack Lang. - Je n'ai pas de réponse à donner parce que ce sont deux questions que je ne me suis pas posées…
Karl Zéro. - Attends ! À qui tu vas faire croire ça ?
Jack Lang. - Eh bien déjà à moi…
Karl Zéro. - Ça fait au moins une personne ! Bon, si tu revenais au gouvernement, quel poste t'exciterait le plus ? Ne réponds pas : Premier ministre, tu vas te faire un et ennemi !
Jack Lang. - Oui, pour dire la vérité, je ne sais pas très bien, précisément…
Karl Zéro. - Quoi que tu pourrais être, par exemple, je te vois, là, tu pourrais être ministre de la culture, non ? Franchement ?
Jack Lang. - Ah ! Mais je ne vais pas être ministre de la culture à vie quand même ! Déjà que je le suis un peu !
Karl Zéro. - Mais tu l'es toujours, c'est ça qui est bizarre !
Jack Lang. - C'est ce que je lis dans les gazettes, c'est ce que je lis sous ta plume est dans ta bouche…
Karl Zéro. - Et alors ?
Jack Lang. - Et alors quoi ? Et bien mieux vaut la fiction à la réalité parfois.
Karl Zéro. - Oui mais enfin il n'y a pas de raison que ce ne soit pas toi franchement ! Jack ! Défends-toi un peu, tu ne te défends pas ! Tu ne veux pas chanter Daft Punk, tu ne veux pas juger Kissinger et tu ne te défends pas ! Je ne comprends pas moi !
Jack Lang. - Mais non, je veux être ministre de la culture du monde et non pas seulement de la France, tu sais que je suis mégalo !
Karl Zéro. - Tu es mégalo mais tu aimes beaucoup cette parole de Montesquieu : « Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser »…
Jack Lang. - Ça, c'est bien vrai ! Ça se vérifie tous les jours.
Karl Zéro. - Tu n'as pas peur si on te remet ministre de la culture…
Jack Lang. - Mais précisément, là, je peux être dangereux. Donc vaut mieux épargner la culture et le pays.
Karl Zéro. - Tu restes un des tout derniers « Mitterrandistes » pur sucre. Est-ce que c'est par conviction, par obstination ou par reconnaissance ?
Jack Lang. - Par affection et par amitié, je dirais, par affection…
Karl Zéro. - Là, il y a un mouvement de chômeurs qui démarre et Danielle Mitterrand est à leurs côtés. Et de sans-papiers également. Est-ce que toi tu penses que Danielle est dans la ligne de François quand elle fait ça ?
Jack Lang. - Je crois qu'elle l'est sur le plan du coeur, justement, sur le plan des sentiments profonds. Bon, sur le plan des lois, je ne sais pas, je ne vais pas faire parler François Mitterrand qui n'est plus là aujourd'hui. Est-ce qu'il aurait accepté de telles lois ou aurait demandé qu'elles soient modifiées ? Je n'en sais rien. Mais disons que je pense que, d'une certaine manière, elle est une héritière spirituelle de François Mitterrand… Ce sujet a toujours été clair et net pour faciliter la présence en France, des étrangers et de permettre surtout leur réinsertion.
Karl Zéro. - Aujourd'hui, c'est la mode de dénigrer Mitterrand, les amis de Mitterrand. Tu en penses quoi de ça ?
Jack Lang. - C'est une mode précisément, ça va, ça vient… Les mêmes qui l'avaient porté au pinacle au moment de sa mort - il avait été héroïsé, porté au Panthéon au-delà de la gloire - s'acharnent contre lui. Les mêmes dans deux ans, trois ans, le redécouvriront et s'apercevront que l'oeuvre de Mitterrand a été importante pour la démocratie, pour toute une série de choses.
Karl Zéro. - Est-ce que c'est vrai ce que raconte le Canard Enchaîné, que tu es intervenu auprès de Marie-George Buffet pour qu'elle décore les 2 BE 3 au titre de service rendu à la jeunesse ?
Jack Lang. - Ce n'est pas impossible…
Karl Zéro. - Et pourquoi alors - la question qui taraude tous les jeunes - pourquoi les 2 BE 3 plutôt que les Alliage ?
Jack Lang. - Non mais c'est simplement qu'un monsieur très bien, un avocat ami des 2 BE 3 m'avait téléphoné ou envoyé un petit mot pour me demander si je pouvais être un peu son ambassadeur auprès de Madame Buffet et je l'ai fait.
Karl Zéro. - Tu es le parrain des 2 BE 3. Bon, pour terminer, une dernière question. Tu nous avais promis une initiative spectaculaire pour soutenir Clinton dans l'affaire Lewinsky et on n'a toujours rien vu…
Jack Lang. - Tu vois, mon action a été utile puisque grâce à tous les intellectuels que nous avons mobilisés, Clinton a réussi aux élections législatives en Amérique, donc tu imagines la puissance qu'est la nôtre !
Karl Zéro. - Tu as vaincu l'ordre moral !
Jack Lang. - On a vaincu Starr, j'allais dire on a vaincu Boutin-Starr ou Starr-Boutin, avec beaucoup de respect pour Madame Boutin et son courage d'avoir tenu bon face aux socialistes qui étaient, on le sait, assez en colère.
Karl Zéro. - Merci, Jack.