Texte intégral
Déclaration de Mme Buffet – octobre 1998
L'opération est née d'une volonté, qui s'est exprimée dès la fin de la Coupe du monde.
Des clubs sportifs, des associations de jeunes, des collectivités, ont fait savoir au ministère de la jeunesse et des sports qu'ils étaient partants, pour donner un prolongement aux multiples animations, nationales et locales, qui avaient accompagné la grande fête du football.
Dans les centaines de lettres et de témoignages que nous avons reçu au ministère, revenait sans cesse l'idée qu'il ne fallait pas laisser retomber la dynamique qui s'était créée.
« 1, 2, 3, », comme un clin d'oeil à la finale de la Coupe du monde.
« À vous de jouer », comme un appel à prolonger l'esprit Coupe du monde, à le faire rebondir sur le terrain de la citoyenneté, de la lutte contre les exclusions, de la pratique du sport par le plus grand nombre.
Très concrètement, l'opération consiste à soutenir, au plan national et local, des actions et animations qui auront plusieurs caractéristiques :
- elles associeront étroitement le sport à la solidarité sociale, à la culture, à la citoyenneté, à l'ouverture au monde ;
- elles impliqueront fortement la jeunesse, au travers des associations, des groupes de quartiers, des clubs sportifs, des mouvements d'éducation populaire, des fédérations, en étroite collaboration avec les comités olympiques, ainsi que les services de l'État.
L'opération se déroule en trois temps :
Nous lançons un appel aux projets. Cet appel s'adresse bien sûr, en premier lieu, aux partenaires du ministère qui se sont mobilisés avec beaucoup de réussite autour de la Coupe du monde.
La deuxième phase de l'opération se déroulera jusqu'en février 1999, et consistera à faire remonter les projets, à les étudier, et à retenir ceux qui auront répondu à la démarche souhaitée.
Ces choix seront placés sous la responsabilité du comité national de parrainage.
Ce comité de parrainage composé de personnalités du monde du sport et de la culture aura un rôle de pilote tout au long de l'opération, dont la troisième phase se déroulera de février à septembre 1999, pour converger vers une fête du sport et de la jeunesse, dans toute la France.
Naturellement, une telle opération a besoin de moyens. Pour sa part, le ministère de la jeunesse et sports lui consacrera un crédit de 15 millions de francs, au plan national.
À cela s'ajouteront les moyens dégagés par le ministère de la ville, par les collectivités, et les entreprises qui s'associeront à l'opération.
signature de la charte de Bercy - le 4 novembre 1998
À l'occasion de la Coupe du monde de football et de la victoire de la France, des millions de personnes ont partagé ensemble de grands moments de bonheur, de fête et de convivialité. Parmi eux, les jeunes ont été les premiers à s'impliquer.
L'ampleur de ce mouvement a témoigné du rôle que peut jouer le sport dans la construction d'une citoyenneté, d'une ouverture aux autres.
Concevoir un sport pour tous et toutes, c'est l'esprit dans lequel nous préparons la loi sur le sport.
Cela demande que nous travaillions à la fois sur l'accessibilité aux pratiques sportives, mais aussi à l'accès aux manifestations sportives.
Jusqu'à présent, le ministère de la jeunesse et des sports s'est principalement penché sur la première question : l'accessibilité tout particulièrement des jeunes à la pratique sportive.
Dans le budget 1999, 10 millions de francs de mesures nouvelles seront attribués à « ticket sport » permettant, dans le cadre de la politique de la ville, d'ouvrir gratuitement les équipements sportifs aux jeunes qui ne partent pas en vacances, pour des initiations multisports.
Suite aux demandes exprimées lors des rencontres locales de la jeunesse, dont certains jeunes qui sont aujourd'hui présents sont issus, j'ai mis en place le coupon sport. C'est un dispositif d'aide à l'acquisition des licences sportives pour les 14-18 ans, dont les familles disposent de revenus modestes. Cette mesure sera pérennisée en 1999.
C'est la même démarche de plus grande accessibilité au sport qui m'anime à travers les chantiers « femmes et sports » ou « sport dans l'entreprise » ; mais aussi dans la signature récente avec Madame Trautmann, Madame Royal et Monsieur Bartolone de l'instruction sur les contrats éducatifs locaux, des contrats entre l'État et les collectivités locales, où l'offre de sport pour les enfants figure en bonne place.
Je voudrais vous dire un mot également de l'opération « 1, 2, 3, à vous de jouer » qui a pour but de faire émerger des projets locaux et nationaux à caractère sportif et culturel avec le soutien de jeunesse et sport et du ministère de la ville.
Cela nous amène au second volet.
Comment permettre en effet aux jeunes d'accéder aux stades, aux courts, aux gymnases sans toutefois les déresponsabiliser et leur ôter cette capacité d'initiative qui est la leur ?
Les jeunes du conseil permanent de la jeunesse m'avaient interpellé sur ce point.
Et c'est Monsieur Pierre Barthes qui est venu me proposer une réponse, en coopération avec la carte jeunes.
L'idée était simple. Il suffisait que les porteurs de cartes jeunes, dont le nombre ne cesse de croître depuis l'accord carte imagine'R sur les transports en Île-de-France, disposent d'un quota de places réservées lors des manifestations sportives. Il fallait également que ces jeunes bénéficient d'un coup de pouce au regard de leur faible pouvoir d'achat : une place gratuite pour une place achetée, ainsi que Carte jeunes l'a déjà négocié en 1998 avec les musées nationaux ou les cinémas.
Rien de tout cela n'aurait été possible si les fédérations sportives qui sont ici présentes ne s'étaient pas totalement impliquées dans cette opération baptisée « invitons-nous au stade ». C'est également vrai pour l'ensemble des dispositifs que j'ai rappelé.
Je remercie tout d'abord Monsieur Christian Bimes, président de la Fédération française de tennis, un des premiers à avoir répondu favorablement à cette initiative et qui a bien voulu nous accueillir dans le Palais omnisports de Bercy à l'occasion de l'Open de Paris.
Je remercie également Monsieur Philippe Lamblin, président de la Fédération française d'athlétisme, Monsieur Michel Leglise, vice-président de la Fédération française de gymnastique, Monsieur André Amiel, président de la Fédération française de handball, Monsieur Michel Vial, président de la Fédération de judo et Monsieur Maurice Boisseau, président de la Fédération française de volley-ball.
Dans quelques instants, nous signerons ensemble la charte de Bercy, qui formalisera noir sur blanc notre engagement auprès des jeunes.
Toutefois, je tiens à préciser que cette charte n'est pas close. Elle reste ouverte à d'autres fédérations, et je sais que Carte jeunes est en discussion pour faire aboutir d'autres accords.
Je salue à cette occasion les représentants de la Fédération française de basket-ball, de la Fédération française de football et de la Fédération française de rugby, dont la présence ici est le gage d'une coopération à venir.
Cette charte n'est pas seulement l'aboutissement d'un long travail. Elle est, je l'espère, le début d'un beau chantier dans l'esprit du sport et à destination de la jeunesse.