Texte intégral
— Nous avons franchi, en 1998, plusieurs seuils symboliques : pour la première fois, il s'est vendu plus d'un million d'ordinateurs en France : le cap des dix millions d'abonnés à la téléphonie mobile a été franchi, et plus d'un million de Français supplémentaires se sont connectés à Internet, portant le nombre des internautes à près de quatre millions de personnes. Près d'un quart des ménages de France sont désormais équipés d'un micro-ordinateur. Mon ambition est de permettre l'accès au plus grand nombre aux nouvelles technologies : c'est aussi un moyen de lutter contre les inégalités.
Q — Comment cela se traduit-t-il en point de croissance ?
— En 1998, la moitié de la croissance de la consommation des biens d'équipement du foyer a été lié à l'achat de nouveaux équipements informatiques et de communication. Au total, les nouvelles technologies ont ajouté 0,5 % à la croissance de la consommation en 1998. Ce mouvement ne touche pas que les particuliers. Les entreprises y ont aussi fortement contribué. Ainsi aujourd'hui, près de la moitié des PME sont connectées à Internet : elles n'étaient que 24 % en 1997.
Q — Vous dites qu'on ne peut se désintéresser d'un secteur dont les marchés progressent en moyenne de 8 % par an. Comment Bercy participe-t-il au développement de ce secteur ?
— Par des mesures fiscales amplifiées dans la loi de finances pour 1999. Elles concernent trois directions. D'abord les nouveaux capitaux. Je rappelle le succès du Fonds public pour le capital-risque, qui mobilise 900 millions de francs pour développer l'offre de fonds propres pour les jeunes entreprises innovantes. Les contrats d'assurance vie, nouvellement créés, investis principalement en action et dans les activités d'avenir, ont permis de collecter 30 milliards de francs l'an passé. Au total, 100 sociétés seront bientôt cotées au Nouveau Marché, contre 38 au début de 1998.
Q — Vous allez aussi modifier le dispositif des bons de souscription pour les créateurs d'entreprise.
— Ces bons permettent à des jeunes entreprises d'offrir à leurs collaborateurs des options de souscription soumises à un traitement fiscal et social très favorable. Réservé à l'origine aux entreprises de moins de sept ans, ce dispositif s'applique désormais à celle de moins de quinze ans. Et dans la loi sur l'innovation de Claude Allègre, nous allons encore améliorer les conditions d'utilisation de cet instrument pour que les jeunes entreprises innovantes puissent partager avec leurs salariés les fruits du succès.
Enfin, dans quelques jours, nous lancerons, avec Claude Allègre, un appel à projets doté de 200 millions de francs pour soutenir le développement « d'incubateurs » et de fonds d'amorçage auprès des établissements de recherche et des universités, permettant aux chercheurs de transformer leurs découvertes en projet industriel, et pour mettre mieux encore la science et la technologie au service de la croissance et de l'emploi.