Texte intégral
La réforme de la justice est une priorité nationale. Le président de la République en a tracé les grandes lignes. Une commission de personnalités compétentes et indépendantes a été installée. Nous ne pouvons que nous réjouir pleinement de cette perspective. A l’UDF, nous avons une forte conviction : il n’est pas de société équilibrée sans État de droit, pas plus qu’il n’est d’État de droit sans une institution judiciaire forte et, selon l’expression de Jacques Chirac « incontestée, sereine, respectée ».
Les évolutions de la société moderne, la médiatisation effrénée de toute chose, y compris du soupçon, nous invitent à veiller à la protection de deux principes essentiels : l’indépendance des magistrats et la présomption d’innocence. L’indépendance des magistrats garantit l’égalité de tous devant la justice. Mais attention : indépendance des juges, tant vis-à-vis du pouvoir politique que des intérêts particuliers, ne veut pas dire toute-puissance d’un pouvoir judiciaire de droit divin ! C’est pourquoi, s’il faut mettre la carrière des magistrats du Parquet à l’abri des pressions, il ne faut pas couper tout lien entre eux et le ministre de la Justice, qui est garant de l’application cohérente des lois par l’ensemble des juridictions. Quant à la présomption d’innocence, elle vise à protéger la liberté et la réputation du citoyen. Les dérives de la société médiatique moderne obligent à en revoir les modalités.
Replacer la justice au cœur de la République, c’est aussi, concrètement, la faire vivre « au quotidien » dans de meilleures conditions. Le budget de la Justice, depuis de nombreuses années, a besoin d’être rehaussé. Simplification, rapidité, proximité : là encore, la demande de l’UDF est aussi celle des citoyens.