Texte intégral
Date : 15 avril 1996
Source : La Lettre Confédérale CFTC
La médecine libérale : la maîtrise médicalisée doit être conventionnelle
La CFTC retrouve dans le texte d'ordonnance que le gouvernement lui a fait parvenir hier soir une conception d'ensemble qui correspond à ses propositions. Une maîtrise médicalisée des dépenses est absolument indispensable pour l'équilibre et la réussite de la réforme. Il reste cependant d'importantes zones d'ombres qu'il faut préciser d'urgence.
La CFTC regrette que les principes de libre choix du patient à aller trouver le médecin qui lui convient, ainsi que celui de la liberté de prescription du médecin ne soient pas réaffirmés. C’est pourtant ce qui distingue la « médecine à la française ».
Elle regrette également que la démarche retenue soit plus réglementaire que conventionnelle. C'est sans doute le résultat des pourparlers entre le gouvernement et les syndicats de médecins. Mais la CFTC reste attachée à une procédure conventionnelle encadrée a posteriori par la réglementation.
Pour le reste, beaucoup de points sont encore à préciser : En ce qui concerne l'offre de soin, la CFTC déplore que rien ne figure, dans les mesures de réorientation des médecins, en direction de la médecine scolaire et de la médecine du travail qui ont de vrais besoins. En ce qui concerne la mise en place des filières et des réseaux de santé, n'y a-t-il pas une contradiction entre l'incitation financière donnée ou patient pour choisir son médecin, et la mise en place d'un choix fondé sur la qualité de l'offre médicale ? D'autre part l'ordonnance ne précise pas qui paiera cette incitation.
Enfin, il faut absolument inclure l'évolution des prix des médicaments dans l'objectif annuel d'évolution des dépenses.
Paris, le 5 avril 1996.
Date : 29 avril 1996
Source : La Lettre Confédérale CFTC
Sécurité sociale : un nouveau régime (Alain Deleu)
Une nouvelle assurance-maladie vient de naître sur ordonnance. Des décisions ambitieuses sont prises pour arrêter la dérive budgétaire, ce qui pose bien des questions, sur l'emploi dons les hôpitaux ou sur l'avenir de la médecine libérale.
La CFTC s'est engagée en faveur de celle réforme, non pas de manière inconditionnelle, mois en mettant en valeur ses propositions. Elle a été largement entendue sur les moyens de la maitrise des dépenses. L'essentiel est maintenant dans la manière dont les nouvelles règles administratives vont être humainement mises en œuvre.
Nous entendons participer pleinement à la gestion de la sécurité sociale. Mais serons-nous en position de le faire ? Au niveau national, sans doute puisque notre place a finalement été respectée. Toutefois l'influence globale des confédérations sera plus limitée au profit du patronat et de personnes qualifiées. Les incertitudes sur l'évolution de l'assurance maladie ne manquent donc pas, aussi bien à court qu'à long terme.
Cette diminution importante de la place de toutes les confédérations dons la gestion se mesure encore plus ou niveau local (on passe de 15 à 8 sièges). Dans les caisses primaires et les CAF, la CFTC par exemple n'aura qu'un seul représentant. Cela correspond certes à notre poids électoral moyen (1 siège sur 8, soit 12,5 %), mais comment jouer un rôle efficace quand on est seul de son organisation, pour des problèmes aussi nombreux et complexes, là où on était jusqu'ici 2, 3 ou 4 administrateurs ? Le gouvernement a commis une erreur grave, notamment à l'égard de la CFTC, qui était décidée à prendre ses responsabilités. Souhaite-t-il des partenaires responsables ou de simples appuis pour sa politique ?