Communiqué de la CFTC du 12 janvier et article de M. Jacques Voisin, secrétaire général de la CFTC, sur l'aménagement du temps de travail et le report par le CNPF de la rencontre avec les syndicats sur la protection sociale, parus dans "La Lettre confédérale CFTC" du 22 janvier 1996.

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Média : La Lettre confédérale CFTC

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La lettre confédérale CFTC : 22 janvier 1996

Report de la réunion du 19 janvier au CNPF : améliorer les chances d'une nouvelle consultation

Venant de se voir confirmé le report de la rencontre proposée aux partenaires sociaux par le CNPF sur la protection sociale, la CFTC regrette l'ajournement d'une réunion qui lui paraissait particulièrement opportune, compte tenu des enjeux qui devaient y être débattus. La CFTC souhaite que le report de la rencontre, prévue le 19 janvier prochain, reste de courte durée, le temps d'améliorer les chances de réussite d'une nouvelle consultation.

Fin décembre, Alain Deleu avait adressé une réponse positive à l'invitation de Jean Gondais. « Nous croyons en effet que la démarche engagée depuis un an est la bonne et qu'elle doit être poursuivie », précisait-il. Les questions relatives à la gestion des caisses de sécurité sociale méritent en particulier d'être débattues, et ce ne sont pas les seules, car chacun des volets de la réforme nous concerne ».

La CFTC insistait notamment sur la nécessité de clarifier les rôles entre l'État et les partenaires sociaux. « Bien entendu, l'urgence sociale est telle qu'en revendiquant notre pleine compétence sociale, nous nous mettons en demeure de relever les défis actuels », concluait Alain Deleu.

C'est dans cette perspective que la CFTC souhaite pouvoir travailler le plus rapidement possible sur l'ordre du jour d'une nouvelle consultation.

Paris, le 12 janvier 1996.


La lettre confédérale CFTC : 22 janvier 1996

Pas de relance de l'emploi sans un aménagement du temps de travail négocié

Des premiers gestes d'apaisement ont été posés en faveur du dialogue social. Il y a d'abord eu le sommet du 21 décembre qui a réuni autour d'une même table des membres du gouvernement, du patronat et des organisations syndicales, après trois semaines de conflit dur. Ce furent ensuite les voeux du Président de la République appelant au dialogue. Ce sont, enfin, les négociations qui s'ouvrent ici ou là sur l'aménagement du temps de travail avec pour objectif de favoriser l'emploi.

Les élus de la région Rhône-Alpes, sur proposition de leur président, Charles Millon, viennent de voter une enveloppe de 110 millions de francs sur le budget 1996. Ces fonds sont destinés à financer le passage de 39 heures à 32 heures, payées 35 pour les salariés qui le souhaitent. Il ne s'agit pas là d'une solution miracle applicable partout immédiatement, mais d'un geste montrant que le politique est partie prenante.

Toujours à propos du temps de travail, dix-sept branches professionnelles ont, depuis deux mois, engagé des négociations. La voie est ouverte à la centaine d'autres qui n'a pas encore bougé.

Le dernier Conseil confédéral a réaffirmé la priorité à l'emploi. L'aménagement du temps de travail et sa réduction dans le cadre de la concertation en sont des moyens. Nous devons prendre l'initiative dans ce domaine et inciter nos interlocuteurs à dépasser les hésitations et les blocages susceptibles d'être avancés. L'aménagement du temps de travail n'est pas sans risque ; s'il est imposé sans concertation, il peut être source de précarité de l'emploi. En conciliant vie professionnelle et familiale, en favorisant la formation professionnelle continue, en créant le pacte social qui organise les relations et la participation effective des salariés, l'aménagement du temps de travail et sa réduction concourent bien au nécessaire développement de l'emploi. Ils contribuent également à donner un tout autre sens au travail, lui confèrent une dimension plus humaine en plaçant l'homme au centre de la décision économique.

Sur le terrain, la prise de conscience est toujours plus grande que rien ne se fera sans négociation. Sans attendre plus longtemps la solution miracle, recherchons par la négociation des perspectives où chacun, à sa place, participe à une démarche d'aménagement du temps de travail.

Jacques Voisin, secrétaire général, le 17 janvier 1996