Texte intégral
TF1 : lundi 25 mars 1996
J.-C. Narcy : Blocus immédiat décidé par la commission de Bruxelles. L'Europe a suivi les idées françaises.
P. Vasseur : La France a pris la bonne décision, avec beaucoup de rapidité, dès qu'il y a eu un doute. Dès que ce doute a été connu nous avons décidé d'établir un véritable cordon sanitaire. Au début, l'Europe s'est un peu interrogée. J'ai même entendu parler d'illégalité. Aujourd'hui tout le monde reconnaît que la France était sur le bon chemin, mais qu'en plus elle était le bon précurseur. C'est une mesure conservatoire, on verra quelle sera l'attitude des Anglais, mais tant que les doutes ne seront pas levés, il est clair que le consommateur français n'aura de viande contaminée sur les étals.
C. Narcy : Pour ce faire, vous avez décidé cet après-midi d'un label ?
P. Vasseur : Oui, c'est une carte d'identité qui se traduit par une signature. Elle garantit la sortie d'origine de l'animal, de la bête, il faut que nous ayons la possibilité d'en informer le consommateur. L'interprofession, c'est elle qui a pris l'initiative – on a une gestion de crise depuis mercredi avec le président de la FIVAL et le président de la Fédération bovine – l'interprofession a décidé cette mesure. Nous l'accompagnons, nous l'aidons à la mettre en place. Nous procéderons nous-mêmes à des contrôles renforcés, de manière à ce que le consommateur sache bien que lorsqu'il aura ce logo, cette signature, il aura la certitude chez son boucher, dans sa grande surface, qu'il aura une viande bovine d'origine française.
J.-C. Narcy : Quels sont les risques réels pour le cheptel français ? On découvre chaque jour de nouvelles vaches contaminées ?
P. Vasseur : Non, on ne découvre pas chaque jour de nouvelles vaches contaminées. En Bretagne, c'est un abattage sur une contamination que nous connaissions. Nous avons en tout et pour tout, 16 cas recensés, à comparer aux 150 000 cas en Grande-Bretagne. C'est vraiment une aiguille dans une botte de foin. Nous procéderons à des contrôles rigoureux. Une fois que le contrôle nous donne un doute, nous faisons une contre-expertise. Et lorsque la contre-expertise confirme le doute que nous avons, nous abattons le cheptel. Au total, il y a 16 opérations qui sont conduites. Nous en avons une quinzaine pour le moment, la seizième doit être conduite avant la fin de la semaine.
J.-C. Narcy : Est-ce que cet arrêt des importations est une bonne affaire pour nos éleveurs ou est-ce qu'en faisant peur aux consommateurs vous ne risquez pas de voir baisser la consommation ?
P. Vasseur : Je ne pense pas faire peur au consommateur, au contraire, je le rassure. Je lui donne la certitude qu'il va avoir un produit qui sera d'une sécurité totale. Mais je ne peux pas répondre à la place du consommateur. Ce que je peux vous dire c'est que j'ai mangé de l'entrecôte ce midi, et du rumsteack avant-hier et que, pour le moment, je me sens toujours en bonne santé. Sans plaisanter, je crois que le consommateur a la certitude d'avoir une viande saine. Je ne crois pas tout de même que ce soit une bonne affaire sur le plan économique. Ça n'est pas la question. La question qui se pose, c'est vraiment la sécurité de la population.
Europe 1 : mardi 26 mars 1996
O. de Rincquesen : La marque tricolore VF sur la viande de boeuf sera-t-elle obligatoire ?
P. Vasseur : Non, elle ne sera pas obligatoire. Nous ne souhaitons obliger personne. Ce que nous voulons, c'est que le consommateur puisse très clairement savoir quel type de viande il mange et d'où vient cette viande. Donc, c'est l'interprofession qui a pris l'initiative de ce VF. Vous verrez, c'est un très très beau logo et il est bleu-blanc-rouge – ça n'est pas un hasard – et nous allons apporter tout notre appui à la mise en place de cette identification de la viande, y compris notre appui technique avec des contrôles qui seront de plus en plus rigoureux. Ils sont déjà rigoureux, ils le seront de plus en plus. Donc, à la fin de la semaine, dans les boucheries traditionnelles, aussi bien que dans les rayons boucherie des supermarchés, le consommateur français aura la certitude de pouvoir acheter une viande française, garantie française, contrôlée et absolument sans aucun danger. De toute façon, la viande française, actuellement, ne présente aucun danger. La viande, en France, ne présente aucun danger, mais là, en plus, on saura d'où elle vient.
O. de Rincquesen : Ça veut bien dire viande française ? France-Soir fait remarquer en souriant que ça peut être aussi l'initiale de « vache folle ».
P. Vasseur : Je trouve simplement que je m'abstiendrai de pratiquer ce genre d'humour. C'est vraiment une façon de faire de l'humour qui est un peu douteuse, mais enfin je laisse chacun la responsabilité de ce qui le fait rire.
O. de Rincquesen : L'abattage de 151 bêtes de bétail en Bretagne ne risque-t-il pas d'affoler les consommateurs ?
P. Vasseur : Si on informe mal le consommateur, peut-être. Mais si jamais le consommateur prend cinq secondes pour s'informer, certainement pas. Pourquoi ? Nous avons, sur des dizaines de têtes de bétail, depuis cinq ou six ans, décelé seize cas qui pouvaient présenter la maladie de la « vache folle ». Je dis bien, qui pouvaient présenter, parce qu'on avait quelques doutes sur certaines d'entre elles. À chaque fois que nous avons eu un doute, nous avons abattu la totalité du troupeau. C'est ce qui s'est passé cette semaine et je vous annonce que sur les seize cas en question, il nous reste un cas à régler et que nous allons procéder à l'abattage avant la fin de la semaine. Mais seize cas, à comparer aux 150 000 cas en Grande-Bretagne, on ne peut pas comparer les deux choses. Simplement, nous avons eu depuis longtemps une attitude de vérification, de contrôle, de rigueur extrême en la matière. Donc c'est pourquoi on abat un troupeau de 150 bêtes sans hésiter quand il le faut.
O. de Rincquesen : Si l'origine de la maladie ce sont les farines, est-ce qu'il n'y a pas des stocks de farine destines à l'alimentation du bétail qui risque de sortir dans les mois, les années qui viennent ?
P. Vasseur : Non, parce qu'il y a sept ans que l'on n'importe plus, que l'on n'utilise plus ce genre de farine. Donc il n'y a aucun stock depuis des années et des années. De ce point de vue-là, tout produit qui est fabriqué à partir de viande bovine est interdit. À plus forte raison ces farines qui étaient faites avec des résidus de viande bovine.
O. de Rincquesen : Est-ce qu'il y a des risques pour les produits à base de viande de boeuf ?
P. Vasseur : Tout ce qui vient aujourd'hui de Grande-Bretagne fait l'objet d'une suspension. Il n'y a plus aucun produit, que ce soit des produits bruts, des produits vivants, des produits abattus, des carcasses ou des plats cuisinés, des plats transformés. À partir du moment où ils sont à base de viande bovine, ils ne rentrent plus sur le territoire français.
O. de Rincquesen : Et pour les produits laitiers ?
P. Vasseur : Le problème ne se pose pas puisque la maladie ne concerne pas le lait. C'est une maladie qui concerne certaines parties de la viande. Elle ne concerne pas le muscle. C'est une maladie que l'on retrouve dans l'os.
O. de Rincquesen : Les Anglais poussent les hauts cris après l'interdiction de leurs exportations par Bruxelles. Ça vous semble justifie ? Est-ce qu'on a pas été trop sévère avec eux ?
P. Vasseur : Il faut replacer les protestations des Anglais dans le contexte général que nous connaissons aujourd'hui en Grande-Bretagne, Il y a, en Grande-Bretagne, un toilé de la part des consommateurs. Le problème a pris d'ailleurs une dimension presque politique. Et à partir du moment où il y a ce toilé, je pense que les Anglais peuvent comprendre que nous ayons la volonté de ne pas transposer les problèmes qu'ils connaissent en France. J'admets que cela peut leur poser des problèmes mais il faut qu'ils comprennent notre attitude. Ça n'est pas une attitude d'hostilité, c'est une attitude de garantie pour le consommateur et pour la population.
O. de Rincquesen : La Commission de Bruxelles a-t-elle été complaisante ou lente à se mettre en route ou a-t-elle bien fonctionné ?
P. Vasseur : Je sais qu'on m'a reproché d'avoir été celui qui a tiré le plus vite puisque c'est la France qui a décidé d'interdire le plus tôt et à ce moment-là, la commission avait dit que nous étions dans l'illégalité. Elle a reconnu après qu'elle s'était trompée. Je pense qu'elle a agi relativement vite et qu'elle agit au mieux des intérêts des Européens. En l'occurrence, elle a bien fonctionné.
O. de Rincquesen : Que pensez-vous de la plainte que veut déposer P. DE VILLIERS selon qui la commission savait depuis très longtemps qu'il y avait des risques ?
P. Vasseur : Chacun est libre de faire ce qu'il veut.
O. de Rincquesen : Pour vous, c'est de la gesticulation anti-Maastricht ?
P. Vasseur : Je m'occupe de problème sérieux, de la santé des consommateurs, je n'ai pas envie de faire des petites phrases.
O. de Rincquesen : Un mot des problèmes sérieux de l'UDF. V. GISCARD d'ESTAING, hier soir, ne s'est pas déclaré. Vous attendiez qu'il le fasse ?
P. Vasseur : Je souhaite qu'il le fasse, qu'il indique clairement quel est son choix.
O. de Rincquesen : Devant les responsables de l'UDF uniquement ?
P. Vasseur : S'il a choisi de le faire devant les responsables de l'UDF, très bien. De toute façon, ce sont les responsables de l'UDF qui votent. Si jamais on faisait voter les sympathisants de l'UDF, il n'y aurait pas photo, on sait très bien qui gagnerait. Là, il s'agit simplement d'une élection un peu compliquée avec des délégués qui ont été nommés pour certains d'entre eux de façon très démocratique, pour d'autres, de façon très autocratique.
O. de Rincquesen : Vous y faites allusion comme V. GISCARD d'ESTAING hier soir. Qu'est-ce que c'est cette absence de démocratie dans certaines structures à l'UDF ?
P. Vasseur : Je ne sais pas. Je n'emploierais peut-être pas le terme d'absence de démocratie, mais la désignation de certains des délégués s'est faite de façon très claire. C'est-à-dire qu'un parti a choisi très nettement de désigner de façon monolithique les délégués qui allaient voter pour un candidat, sans se préoccuper du pluralisme qui pouvait régner dans ses rangs. C'est des choses que l'on voit. Moi, j'ai un regard un peu triste sur ce qu'est en train de devenir le parti auquel j'appartiens parce que je ne l'ai pas connu comme ça, mais c'est la vie.
O. de Rincquesen : Vous annoncez l'éclatement si Madelin est battu par Léotard ?
P. Vasseur : Non, je ne le crois pas. Je pense qu'une élection, c'est une élection, même si elle se déroule de cette façon-là. Il faut admettre la règle du jeu. Je n'annonce pas l'éclatement. Je crois qu'il faut respecter le choix des délégués.
La Tribune desfossés : 26 mars 1996
La Tribune : Quelle est votre réaction à la politique de statu quo du gouvernement britannique ?
Philippe Vasseur : Le gouvernement britannique doit se poser beaucoup de questions. Il lui appartient de prendre les décisions qu'il croit appropriées. La France a mis en place une forme d'embargo sanitaire de manière à ce qu'il n'y ait plus de viande bovine en provenance de Grande-Bretagne qui rentre sur le territoire. Cette décision est aujourd'hui avalisée au niveau de l'Union européenne. C'est maintenant aux Britanniques de prendre leurs responsabilités. Nous nous sommes prêts à les aider. Nous leur tendrons la main pour essayer de trouver une solution avec eux. Mais il est clair que l'on ne peut pas, dans le doute qui existe actuellement, avoir de la viande bovine britannique en France.
La Tribune : Le blocus recommandé par Bruxelles vous satisfait-il ?
Philippe Vasseur : Le comité vétérinaire ne fait que donner finalement raison à la France. Il s'agit d'une mesure conservatoire dans l'attente d'une décision plus radicale concernant le problème sur le territoire britannique.
La Tribune : Votre homologue britannique, Douglas Hogg, estime que l'Union européenne devra indemniser les éleveurs de son pays…
Philippe Vasseur : J'attends de voir quelles sont leurs demandes exactes pour que l'on puisse en parler. Ce que je peux dire, c'est que j'aurai à l'égard des Britanniques une attitude certainement plus ouverte que celles que j'ai rencontrées quelquefois en face de moi lorsqu'il a fallu que je fasse front aux difficultés de nos éleveurs. La solidarité européenne doit jouer dans tous les sens. Je comprendrai parfaitement que l'Europe apporte son appui dans cette affaire.
La Tribune : Existe-t-il en France des stocks de viande bovine britannique importée avant cette crise ?
Philippe Vasseur : Oui, il y en avait. Mais très peu. Nous faisons en sorte qu'il n'y ait pas de risque concernant cette viande-là.
La Tribune : Qu'est-elle devenue ?
Philippe Vasseur : Cette viande ne pourra pas de toute façon être commercialisée sans avoir été complètement désossée puisque l'on sait que le danger existe sur les os et les abats. Nous allons procéder à des contrôles de cette viande. Le gouvernement souhaite qu'elle ne soit pas commercialisée. Le système d'identification que nous mettons en place permettra au consommateur de connaître la provenance des viandes.
La Tribune : Quand votre système d'identification sera-t-il efficace ?
Philippe Vasseur : Il s'agit bien d'un système d'identification de provenance et non plus d'une question de label. Il y aura des signes distinctifs, dans le courant de la semaine, indiquant au consommateur la provenance de la viande, notamment de la viande française.
La Tribune : Si un doute persistait, vous prononcerez-vous, quitte à ce que cela coûte très cher, pour l'abattage de tout le cheptel britannique ?
Philippe Vasseur : Si c'est une question de santé publique, pourquoi pas. La santé publique, pourquoi pas. La santé de nos concitoyens n'a pas de prix. Mais il faut vraiment voir si c'est la bonne solution car il ne faut pas non plus céder à la panique.
La Nouvelle République du Centre-Ouest : 26 mars 1996
La Nouvelle République : On s'achemine vers l'abattage partiel du cheptel bovin britannique. Jugez-vous cette mesure indispensable ?
Philippe Vasseur : Il ne faut pas brûler les étapes. Les experts sont là pour donner un éclairage pas pour prendre la décision. Celle-ci est éminemment politique et relève au moins du conseil des ministres européens de l'agriculture. On verra quelle suite donner à l'avis rendu, mais on ne tardera pas, et c'est dans les heures qui viennent qu'une réponse devra être apportée.
Pour l'instant, dans cette affaire, je relève des flottements, des incertitudes et des doutes. Ceux qui ont reproché à la France d'aller vite, en décidant dès jeudi l'arrêt des importations en provenance de Grande-Bretagne, sont ceux qui paniquent le plus. Tout en ayant conscience de la gravité de la situation, il ne faut pas en rajouter. Méfions-nous donc des courses à l'annonce qui perturbent tout le monde et gardons-nous de parler trop rapidement. Pour ce qui nous concerne, le cordon sanitaire que nous avons appliqué à nos frontières apporte toutes garanties au consommateur français.
La Nouvelle République : Êtes-vous prêts néanmoins à rendre obligatoire l'identification d'origine des viandes sur les lieux de vente ?
Philippe Vasseur : J'ai décidé de proposer la mise en place d'un dispositif qui aille dans ce sens. Avec l'arrêt des importations de Grande-Bretagne, l'autre mesure à prendre c'est la transparence et l'information du consommateur. L'interprofession bovine y est prête, le tout est maintenant de savoir si on prend cette mesure au plan national ou européen. Mais on ira vite, aucun problème technique n'interdisant une mise en place rapide.
La Nouvelle République : 151 bovins ont été abattus lundi en Côtes-d'Armor, et prochainement un autre troupeau doit subir le même sort. Êtes-vous sûr qu'il n'y a pas d'autres cas en réserve en France ?
Philippe Vasseur : C'est la chasse à la psychose. Cela va servir à affoler le consommateur ; on passe tout au peigne fin pour arriver à un cas. C'est donc hyper rarissime. Dans un autre contexte, cette décision serait passée inaperçue. Mais, s'il y a le moindre doute, on abat. Car, seul n'importe la sécurité du consommateur, n'ayant aucune préoccupation mercantile sans cette affaire de la « vache folle ».
Je n'écarte donc aucune solution, y compris l'abattage en Grande-Bretagne. Mais c'est à l'Europe d'en décider, après avoir bien réfléchi. Il faut savoir sur quels critères sélectionner le cheptel concerné, dire ce que l'on fera des carcasses abattues et qui en supportera la charge financière. Je ne suis pas prêt de m'engager flamberge au vent. Aussi, je souhaite que l'Europe fasse preuve de sang-froid.
France 2 : 26 mars 1996
P. Chêne : Dès la fin de cette semaine, sera en place le label VF ?
P. Vasseur : Oui, « Viande française ». Ce n'est pas un label car il en existe déjà, comme label rouge pour la viande limousine, charolaise, entre autres, qui sont des labels concernant les races. Ici, nous donnons une signature, celle de la France, pour garantir que cette viande est française. Vous avez un logo, facile à lire, facile à identifier. Ce logo a été mis en place par l'interprofession bovine, avec le soutien total et la garantie du gouvernement. Nous allons accentuer notre processus de contrôle.
P. Chêne : Vous accentuez le contrôle et vous agissez de manière spectaculaire, on a vu l'abattage de 151 têtes hier. Était-ce un processus, était-ce prévu, ou réagissez-vous à cause de cette histoire anglaise ?
P. Vasseur : Ma réaction de fermeté, ça a été jeudi dernier quand j'ai décidé le premier, et on était un peu seuls à ce moment-là, de ne plus importer de viande anglaise. Pour le reste, depuis 1990 ; nous avons des contrôles très rigoureux. Nous avons détecté depuis cette date, en six ans, seize cas à rapporter aux 150 000 cas anglais, seize cas seulement pour lesquels nous avions des doutes, et parfois un peu plus que des doutes. À chaque fois, nous procédons à l'abattage du troupeau.
P. Chêne : Vous saisissez, sans être cynique, l'occasion de valoriser ainsi la production française et le sérieux de ses contrôles ?
P. Vasseur : Je montre que nous prenons toutes les dispositions nécessaires et je souhaite que non pas faire une opération économique, mais simplement montrer aux consommateurs que toutes les précautions, toutes les dispositions sont prises pour une viande de qualité et une viande présentant des garanties à 100 % de sécurité.
P. Chêne : Êtes-vous en contact avec votre homologue anglais ?
P. Vasseur : J'ai l'ambassadeur britannique qui a demandé à me voir cet après-midi et je le verrai donc. Je n'ai aucune hostilité à l'égard de l'Angleterre. Je souhaite expliquer ma position. Je suis tout à fait prêt, dans le cadre européen, à aider les Anglais à trouver une solution.