Articles de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, publiés dans "Ouest-France" du 10 mai 1997, "L'Humanité" des 12, 26 et 31 mai, sur l'enjeu des élections législatives, l'utilité du vote communiste et sur les propositions du PCF.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Elections législatives des 25 mai 1997 et 1er juin 1997

Média : L'Humanité - Ouest France

Texte intégral

10 mai 1997
Source : Ouest-France

À seize jours des élections, la droite n’a visiblement pas le moral. Elle a voulu précipiter les élections par crainte de les perdre dans un an. Et voilà que le rejet de sa politique est si profond et l’aspiration à du neuf si vive qu’elle prend peur devant une possible défaite le 25 mai et le 1er juin.

Je ne suis pas sûr que « l’appel » de Jacques Chirac aura l’effet qu’il en escomptait ! Il ne faut pas « tricher avec la vérité », dit-il, et il s’empresse de le faire, en affirmant que grâce à son gouvernement, « l’ardoise du passé » est soldée et que désormais, tout va bien. Il demande la « confiance » pour continuer la même politique... On comprend que cela ne suscite guère l’enthousiasme. Les Français sont bien loin de considérer que tout va mieux. Et ce à quoi ils aspirent, ce n’est pas à la poursuite de la politique actuelle mais à un changement.

Le Président de la République parle d’un « nouvel élan ». Ce serait en fait un « nouvel enfoncement » de la France dans l’austérité, le chômage, la crise dans tous les domaines. Eh bien, les Français doivent, selon moi, lui refuser la confiance qu’il demande. À n’en pas douter, le vote communiste sera un bon moyen pour exprimer clairement ce refus du nouveau « tour de vis » de l’austérité et du chômage que la droite veut imposer. Ce sera, dans le même mouvement, le bon moyen de s’opposer à l’extrême droite, au discours de division, de haine et de mépris du Front national.

Mais, si la droite peut être battue, une majorité de gauche peut-elle se réaliser pour faire vraiment une autre politique conforme aux aspirations de notre peuple ?

Tout faire pour y contribuer, telle est la détermination du Parti communiste. La gauche est pluraliste. Chaque formation a son identité, ses propositions. C’est normal et c’est bien. Le Parti socialiste et le Parti communiste ont publié récemment une déclaration commune, définissant de grandes orientations pour une politique nouvelle. Il ne s’agit pas d’un programme de gouvernement mais de bases sur lesquelles on peut travailler ensemble, avec les autres forces de gauche, pour élaborer la politique d’une nouvelle majorité, d’un gouvernement avec toutes les composantes de la gauche.

Là encore, le vote communiste est à la disposition de toutes celles et tous ceux qui veulent que cette politique corresponde bien à leurs attentes, aux exigences sociales et citoyennes qu’ils ont exprimées ces derniers temps dans une multitude de mouvements aux formes diverses.

Ce sera  j’en suis convaincu  un vote utile pour les Françaises et les Français qui veulent que cette fois, la gauche réussisse, qu’elle ne les déçoive pas. Ce sera un vote utile pour dire qu’ils attendent d’elle, non pas des déclarations d’intention, si généreuses soient-elles, mais des mesures concrètes pour changer vraiment. Dans cet esprit, le vote communiste dira l’attente d’une augmentation sensible et immédiate des salaires, pensions, retraites et minima sociaux. Et nous proposerons dès juillet, 1 000 francs de plus pour le Smic. Il dira l’attente sans délai d’une réduction du temps de travail à 35 heures, sans diminution de salaire. Il dira la volonté d’une réforme de la fiscalité abaissant réellement les impôts des Français et modulant les charges des entreprises, en favorisant celles qui créent des emplois et en taxant les affaires financières et les spéculations. Il dira le refus de nouveaux sacrifices pour satisfaire aux critères de la monnaie unique et la volonté d’une initiative de la France pour réorienter la construction européenne vers une Europe sociale et de progrès.

Oui, ce sera un vote utile. Utile pour défendre les intérêts des salariés, des citoyens, et ceux de la France. Utile pour réussir le changement à gauche.

 

Date : 12 mai 1997
Source : L’Humanité

Robert Hue : le vote communiste, le vote utile et constructif

À quatorze jours du scrutin, la droite n’est pas tranquille. Elle a voulu précipiter les élections par crainte de les perdre dans un an. Et voilà que le rejet de sa politique est si fort et l’aspiration à du neuf si vive qu’elle peut les perdre maintenant.

Jacques Chirac s’est engagé dans la campagne. Il ne faut pas « tricher avec la vérité », dit-il... Et il s’empresse de le faire en affirmant que, grâce à son gouvernement, « l’ardoise du passé » est soldée et que désormais tout va bien. Il demande la confiance pour continuer la même politique. Les Français n’ont vraiment aucune raison de la lui accorder. Ils savent, eux, que tout ne va pas mieux et s’indignent de la « tricherie » présidentielle. Ce à quoi ils aspirent, ce n’est pas à la poursuite de la politique actuelle, mais à un changement.

À n’en pas douter, le vote communiste sera le 25 mai le bon moyen d’exprimer cette indignation et de faire valoir cette aspiration. Ce vote-là dira comme nul autre la colère, la révolte devant l’austérité, le chômage et la précarité que la droite veut encore aggraver.

Il sera  c’est toute son originalité  un vote constructif, alliant le rejet de la droite, de ses choix, de sa manière de gouverner, et la volonté que l’on prenne en compte les exigences, les idées novatrices qui viennent du mouvement social, de la société elle-même, pour construire une autre politique. Une politique radicalement nouvelle, à l’opposé de celle qui, depuis des années, enfonce le pays dans la difficulté et le désarroi, en imposant des sacrifices au nom d’un avenir meilleur, sans cesse reporté à une date ultérieure.

Il sera un vote positif pour une citoyenneté renouvelée. Un vote exprimant une ferme volonté que la France soit enfin gouvernée autrement : avec un Parlement, un gouvernement à l’écoute des citoyens et mettant en œuvre avec eux une politique respectant les engagements pris, dans la transparence et l’honnêteté. Ce sera du même mouvement le vote pour s’opposer résolument à l’extrême droite et, comme à Gardanne, la faite reculer.

Tout faire pour contribuer, avec le vote communiste, à battre la droite et tout faire pour que de ces élections puisse sortir une majorité nouvelle pour une politique de changement profond, répondant aux attentes de notre peuple, tel est l’objectif, telle est la volonté déterminée des communistes, à deux semaines du scrutin.

Le 1er juin au soir, il est possible qu’une majorité des députés élus soit issue des formations de gauche, de progrès, écologistes. La question à laquelle il faut répondre dès aujourd’hui, pour éclairer les choix des électrices et des électeurs, est donc la suivante : pourra-t-on transformer cette majorité « arithmétique » en majorité politique rassemblée pour mettre en œuvre les changements espérés par celles et ceux qui l’auront élue ? Et pourra-t-on composer un gouvernement à son image, c’est-à-dire pluraliste, pour faire cette politique ?

Le pluralisme est une richesse

Et, d’abord, le veut-on ? Pour nous, communistes, la réponse est oui. Oui, nous voulons contribuer à constituer avec les autres forces de gauche, de progrès et écologistes, si les votes des Français rendent cela possible, une majorité nouvelle, avec le Gouvernement lui correspondant.

Le pluralisme de cette majorité, impliquant des positions différentes sur certaines questions, peut-il être un obstacle à sa cohérence et à sa solidité dans la durée ? Nous affirmons que, au contraire, ce pluralisme est une richesse et peut être source de dynamisme. Pour peu que l’on détermine l’action de la majorité et du gouvernement qui en serait issu avec la volonté de se mettre à l’unisson des aspirations sociales et citoyennes qui s’expriment dans le pays  notamment dans les mouvements sociaux. Pas pour en saluer la validité dans les mots, mais pour les traduire en actes législatifs, en décisions de gouvernement, et ainsi faire vivre, au rythme impulsé par les citoyens eux-mêmes, une politique radicalement nouvelle.

Comment constituer cette majorité ? Parlons clair. Personne ne sera sa position, le 1er juin au soir, d’affirmer : « J’ai à moi seul la majorité. Voilà le programme de mon gouvernement, que chacun s’y rallie... » Il y aura une majorité de députés socialistes dans la majorité de gauche ? Certes, et il faudra en tenir compte. Mais comment ne pas tenir compte aussi du fait que, le mode de scrutin étant ce qu’il est, ces députés auront été élus avec les voix d’électeurs dont beaucoup, au premier tour, se seront prononcés pour le programme d’autres candidats, d’autres formations ?

Il n’y aura pas de majorité de gauche sans toutes les composantes de la gauche  dont le Parti communiste. Et, pour que cette majorité nouvelle se constitue, il faudra que toutes ses composantes décident ensemble du contenu de la politique nouvelle qu’elle se donnera pour objectif de mettre en œuvre. C’est, me semble-t-il, le bon moyen, le moyen le plus sûr, de rassembler une majorité solide, durable, dont les composantes travaillent loyalement ensemble jusqu’au gouvernement.

L’apport original du PCF

Est-il possible d’y parvenir compte tenu des différences entre les positions des uns et des autres ? On le sait, le Parti communiste a pour sa part fait beaucoup d’efforts pour avancer dans ce sens avec la démarche du pacte unitaire pour le progrès et ses initiatives d’actions, de forums, de rencontres, de débats entre les formations de gauche et avec les citoyens. C’est de ce travail de confrontation des idées et propositions des uns et des autres pour répondre aux exigences et aux aspirations du pays qu’est sortie la déclaration commune PS-PCF. Les lecteurs de « L’Humanité » en connaissent le contenu. Ils savent que nos deux partis y affirment ensemble et solennellement : « Nous voulons dire à celles et à ceux qui tournent leurs regards et leurs espoirs vers la gauche notre conviction que, avec les grandes orientations que nous venons de définir, nous pouvons ouvrir la perspective du changement auquel ils aspirent. » Et chacun prenant connaissance des « points forts » de cette déclaration a pu noter les efforts communs des deux partis, leurs évolutions, mais aussi  personne ne s’y est trompé  l’apport original, constructif du Parti communiste. Un apport correspondant à ce que nous avons affirmé avec force, notamment lors de notre dernier congrès : notre volonté de contribuer à faire « bouger la gauche » dans le sens d’une perspective de changement réel et durable.

C’est cette volonté que la gauche réussisse, qu’elle ne déçoive pas et que, pour cela, elle avance dans l’élaboration d’une politique nouvelle qu’exprimera avec force le vote communiste. Notamment parce qu’il appuiera des propositions permettant de donner à cette politique nouvelle, un contenu qui corresponde aux attentes des citoyens.

Car, j’y insiste, la gauche doit réussir le changement. Le Parti communiste veut qu’elle réussisse. Intervenir pour contribuer à ce qu’elle s’en donne les moyens : c’est tout le sens du vote communiste.

Réussir le changement, cela implique pour la gauche qu’elle puisse vaincre les résistances au changement – et, on sait qu’elles ne manqueront pas ! Quel meilleur moyen pourrait-elle avoir pour cela que l’appui sur les citoyens, sur leur volonté déterminée de voir leurs aspirations prises en compte, sur leurs mouvements. Ces mouvements, on le sent bien, ne s’arrêteront pas au lendemain des élections, quel qu’en soit le résultat. Et loin d’être un handicap, c’est au contraire un atout pour une majorité, un gouvernement, décidés à mettre en œuvre une politique radicalement nouvelle correspondant à ce que demandent ces mouvements.

Mesures concrètes pour changer

Et quel atout ce serait pour réussir le changement à gauche qu’il y ait davantage de députés communistes à l’Assemblée nationale et des ministres communistes au gouvernement, comme autant de « relais citoyens », porteurs en permanence et en tous lieux des exigences de notre peuple et de sa volonté de voir respectés les engagements pris !

On le voit, ce qu’exprimera le vote communiste, c’est tout autre chose qu’un « chèque en blanc » donné à une future majorité. Nous ne partageons pas la conception consistant à dire aux Français : « Votez, nous ferons le reste », comme si le vote était une sorte de « contrat à durée déterminée » passé entre des électeurs censés attendre la prochaine consultation, dans cinq ans, pour intervenir et des élus agissant pendant ces cinq ans comme bon leur semble.

Dans cet esprit, le vote communiste sera bien le vote utile pour toutes celles et tous ceux qui veulent intervenir dans l’élaboration de la politique nouvelle à mettre en œuvre. Intervenir pour dire ce qu’ils veulent, ce qu’ils attendent de cette politique. Intervenir ainsi pour dire comment ils veulent qu’elle soit conduite : avec eux, dans la transparence, dans le développement d’une démocratie citoyenne nouvelle.

Et le vote communiste sera plus aussi  et cela m’apparaît de la plus haute importance – le vote utile pour affirmer l’exigence de voir la gauche prendre tout de suite des décisions rendant tangibles, palpables, vérifiables, cette ambition et cette détermination. La gauche ne l’emportera pas dans le flou. On attend d’elle, non pas des déclarations d’intention, même généreuses, mais des mesures concrètes pour changer vraiment. Elle doit dire ce qu’elle fera et comment elle le fera. Sinon, le souvenir des années quatre-vingt aidant, c’est sa crédibilité qui serait en cause. Et, avec elle, la possibilité d’une victoire qui ne peut se dessiner simplement « par défaut ».

Pour ce qui le concerne, le Parti communiste s’efforce de préciser les mesures qui doivent, à ses yeux, être prises pour incarner le changement. Et le vote communiste exprimera avec toute la clarté nécessaire, la volonté que, dès le lendemain d’un scrutin favorable, des actes significatifs donnent corps aux engagements pris.

Ainsi nous disons tous, à gauche : il faut le progrès social, la relance du pouvoir d’achat de la consommation, de l’emploi. C’est juste et nécessaire. Mais comment ? Selon nous, en engageant les choses tout de suite et au bon niveau. Car il faut tirer les leçons de l’expérience passée. Une hausse trop faible du pouvoir d’achat ne stimule pas la consommation. Une diminution trop faible du temps de travail n’aboutit pas à des créations d’emplois. C’est pourquoi les candidates et candidats communistes proposent une augmentation des salaires, des retraites et pensions, dont 1 000 francs de plus pour le Smic dès le 1er juillet avec effet pour les salaires inférieurs à 15 000 francs. Ils proposent une loi-cadre réduisant immédiatement le temps de travail à 35 heures, sans diminution de salaire. Ils proposent des mesures pour engager sans délai une dynamique de développement dans l’industrie, la recherche, les services. Et, bien entendu, nous disons par quels moyens une telle politique est possible. Par des mesures de justice, notamment fiscales. Par une mobilisation en ce sens des moyens financiers et du crédit. Et aussi par l’effet d’entraînement de ces mesures elles-mêmes. Car plus de pouvoir d’achat, plus de consommation, plus d’emplois, c’est des ressources nouvelles, des moyens nouveaux, non seulement pour vivre mieux, mais pour changer la société, dans un nouveau type de développement moderne et humain.

De même, nous disons tous, à gauche : il faut faire franchir une nouvelle étape à la démocratie française. C’est juste et nécessaire Mais comment ? Cela implique d’abord, selon nous, le respect des engagements pris  ce qui suppose qu’ils soient clairement exprimés aujourd’hui. Cela implique ensuite des mesures pour réellement « gouverner autrement ». En ce sens, nous pensons qu’un gouvernement de gauche devrait favoriser la conquête et l’exercice de droits nouveaux. Pour que les citoyens, les salariés dans l’entreprise disposent de réels pouvoirs d’intervention. Ce qui constitue un choix et un levier majeurs pour une politique de gauche.

Et l’Europe ? Nos différences sont bien connues. Mais, pour notre part, nous attachons une grande importance au fait d’avoir dit ensemble, dans la déclaration commune PS-PCF « Non à l’Europe libérale, à l’Europe de l’argent-roi et de la soumission aux marchés financiers... Il faut redonner du sens à l’Europe en dépassant le traité de Maastricht... Nous estimons que la France doit proposer aux partenaires européens d’engager des discussions, avec la volonté de faire l’Europe et de réorienter la construction européenne vers une Europe sociale, de progrès, de paix et de sécurité. »

Sur l’Europe, avancer à gauche

Sur ce plan, voyons bien la réalité de la situation dans laquelle se trouverait un gouvernement de gauche en juin. Conformément à ce que nous avons décidé ensemble, il dirait non à un nouveau « tour de vis » pour « passer » dans les critères de Maastricht et il engagerait une politique de progrès social.

À cet égard, j’entends bien ce qu’affirme Lionel Jospin à propos des conditions avancées par le Parti socialiste pour l’euro. J’entends aussi ce qu’il dit lorsqu’il déclare  et cela m’apparaît être une condition majeure : « Si, pour respecter les critères de Maastricht, il faut imposer une nouvelle cure d’austérité, alors je dis : non au respect absolu du 3 % de déficit public. » Et on le voit bien, si cette condition : « pas d’austérité » était remplie, alors, quels que soient les mots, ce qui se ferait serait autre chose que le processus actuel de passage à la monnaie unique.

De même, engager dès maintenant des discussions avec nos partenaires européens pour les objectifs affirmés dans notre déclaration commune, ce serait là encore, quels que soient les mots, suspendre en fait le processus en cours vers l’Europe de l’argent-roi et des marchés financiers, pour réorienter la construction européenne. Le Gouvernement aurait devant lui un an qui pourrait être mis à profit utilement. Avec l’appui de notre peuple qui ne veut pas de l’austérité. Et aussi des appuis en Europe, notamment des mouvements sociaux et de l’opinion publique, par exemple, dans les pays du sud du continent et, qui sait ? dans la Grande-Bretagne de Tony Blair elle-même.

Sur une telle évolution, on pourrait sans doute avancer à gauche, sans que personne ne doive pour cela renier ses convictions. Ce serait un atout pour construire une majorité durable.

On le voit, le vote pour les candidates et candidats communistes est un moyen solide à la disposition des Françaises et des Français pour qu’ils interviennent dans l’élaboration d’une politique nouvelle, qu’ils contribuent efficacement à la victoire d’une majorité nouvelle, forte de son pluralisme, s’employant à faire vivre cette politique en réponse à leurs besoins et à leurs aspirations et en s’appuyant sur leur mouvement.

Refusons la perspective d’une droite disposant pour cinq ans de tous les pouvoirs pour poursuivre et aggraver sa politique. Refusons aussi celle d’une gauche élue « du bout des lèvres » surtout grâce à un vote contre la droite et qui ne se donnerait pas les moyens de réaliser les changements qu’attendent les Français. Avec le vote communiste, avec un score plus élevé du Parti communiste, avec des députés communistes élus plus nombreux, on peut donner à la gauche une chance nouvelle pour réussir le changement. Faisons tout dans les quatorze jours qui restent pour gagner à ce vote utile et constructif.

 

Date : 12 mai 1997
Source : L’Humanité

Propositions. Robert Hue a rappelé les propositions communistes dans « le Journal du dimanche » de « créer eu deux ans au moins 1,5 million d’emplois stables, dont 700 000 pour les jeunes ». « Réduire le temps de travail à 35 heures, sans diminution de salaire, permettrait de créer 500 000 emplois ». Il préconise « d’augmenter le pouvoir d’achat », grâce à, « dès juillet, une augmentation de 1 000 francs du Smic avec des conséquences sur la grille des salaires inférieurs à 15 000 francs ». Cet apport « relancera la consommation de biens et de services » et il faudra « embaucher pour répondre à cette nouvelle demande ». Ces embauches donneront du « pouvoir d’achat à des chômeurs qui en étaient privés ».


Date : 26 mai 1997
Source : L’Humanité

La réponse des Français au Président de la République qui avait demandé pour sa majorité de droite leur confiance et un blanc-seing pour les cinq années à venir est claire : c’est non.

La tricherie de la droite est patente : élections précipitées dans l’espoir d’éviter une défaite probable en 1998 ; campagne électorale réduite afin d’empêcher le débat nécessaire sur des choix à effectuer pour la politique de la France ; interventions répétées du Président de la République pour faire pression sur les électeurs.

Le fait que, au soir de ce premier tour de scrutin, les forces de gauche devancent nettement la droite RPR-UDF n’en est que plus significatif. Dès ce soir, une dynamique de rassemblement peut s’affirmer et permettre l’élection dimanche prochain d’une majorité de gauche. Le Parti communiste ne ménagera pas ses efforts pour y parvenir.

On le sait, notre parti avait engagé, au début de l’année 1997 pour le poursuivre jusqu’en 1998, un large dialogue avec les Françaises et les Français sur le contenu et la possibilité de mettre en œuvre une autre politique et pour que les forces de gauche présentent aux Français une perspective alternative crédible et mobilisatrice. Ces efforts n’ont pu être poursuivis du fait de l’anticipation des élections. Dans ces conditions le résultat du Parti communiste pour ce premier tour, légèrement supérieur à celui de 1993, apparaît comme une consolidation de ses positions qui se traduira sans doute par une augmentation du nombre de députés communistes.

Les candidates et candidats présentés par le Parti communiste recueillent environ deux millions et demi de voix et de 9,5 % à 10 % des suffrages exprimés.

C’est sur la base d’une campagne dynamique, faisant du vote communiste un vote efficace et utile pour s’opposer résolument à la droite et à l’extrême droite, réussir le changement à gauche, affirmer la nécessité que les engagements soient tenus et que soient prises en compte les exigences du mouvement social et citoyen, que ce résultat a été obtenu.

Pour le second tour, le Parti communiste appelle au rassemblement partout autour des candidates et candidats des forces de gauche, de progrès, écologistes, afin de confirmer la sanction des Français contre la droite et sa politique en faisant échec à ses candidats et à ceux du Front national, et pour une dynamique permettant d’élire une majorité de députés de gauche. Dans plusieurs dizaines de circonscriptions, ce sont des candidates et candidats communistes qui deviennent dès ce soir candidats du rassemblement pour réussir le changement à gauche. À l’issue de ce scrutin, les députés communistes peuvent être sensiblement plus nombreux à l’Assemblée nationale. Pour les défendre comme pour contribuer à poursuivre une politique nouvelle, ce sera une bonne chose pour les Français, pour la France.

Partout, jusqu’à dimanche prochain, les communistes vont mener une campagne offensive, conquérante, unitaire et rassembleuse pour que s’exprime et gagne la volonté de changement de millions de Françaises et de Français.


Date : 31 mai 1997
Source : L’Humanité

Dimanche dernier, la droite au pouvoir a été sévèrement sanctionnée. Elle refuse d’en tenir compte. Elle veut bien changer de Premier ministre, mais pour continuer comme aujourd’hui et appliquer ainsi ses projets d’austérité renforcée. Dimanche, ensemble, tous ensemble, nous pouvons l’empêcher. La battre. Et faire barrage au Front national. Nous pouvons rendre possible un changement de politique : des mesures concrètes, urgentes, pour l’emploi, le relèvement du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail des droits nouveaux favorisant, l’intervention citoyenne. Dimanche, en nous rassemblant dans le vote pour les candidats de gauche et écologistes, nous allons choisir – comme le Parti socialiste et le Parti communiste s’y sont engagés – de construire une France non plus précaire, mais solidaire, agissant pour réorienter la construction européenne vers une Europe sociale et de progrès. Nous allons voter pour que le changement l’emporte et réussisse. »