Article de M. Yves Cochet, porte-parole des Verts, paru dans "Vert contact" du 13 avril 1996, sur la place des entreprises publiques dans les services publics européens et sur la définition du service public européen, intitulé "Le choix de la qualité pour tous".

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Le choix de la qualité pour tous

Verbalement, tout le monde semble d’accord : accessibilité, universalité, égalité, continuité, qualité, transparence et participation, sont les principes de tout service public, français ou européen. Pourtant, deux divergences s’imposent :

Quelle est la place des entreprises publiques dans les services publics ?

Ces services doivent-ils être minimaux ou maximaux ?

La place des entreprises publiques dans les services publics européens renvoie au débat, fort actuel, sur l’ouverture à la concurrence européenne dès le 1er janvier 1998. Ce débat met en concurrence deux visions de l’Europe : la première, largement dominante, s’inscrit dans la logique libérale et veut faire de l’Europe, un vaste supermarché. La seconde est favorable à une régulation collective, moteur d’une Europe politique. Ce dernier point de vue est le nôtre, parce qu’il prend simultanément en compte les dimensions économiques, sociales et environnementales.

Tous les exemples historiques de privatisation (USA, Grande-Bretagne) montrent que les services publics entièrement privatisés ne sont plus au service de tous, notamment des plus défavorisés –socialement ou géographiquement – mais se développent au seul profit des entreprises et des privilégiés. Bref, la privatisation accentue la « fracture sociale ». Discours vert et non social-démocrate-conservateur, car tous les écologistes savent que les entreprises publiques « à la française » doivent profondément changer leurs méthodes, leurs structures et leur fonctionnement (songeons à EDF), tout en restant dans le secteur public.

À la seconde question, nous répondons oui, bien sûr, les services publics doivent être maximaux ! Cela signifie l’alignement d’une éventuelle définition d’un service public européen sur ce qui se fait de mieux au regard des principes énoncés plus haut. Ainsi, les « télécom » sont meilleures en France qu’en Grande-Bretagne, tandis que le service de l’eau est meilleur en Allemagne qu’en France, et la santé mieux organisée au Danemark qu’ailleurs.