Texte intégral
En présentant ses voeux, hier, à la presse régionale, François Fillon, président des Pays de la Loire, abordé quelques-uns de ses thèmes favoris et quelques questions d'actualité : nouvelles technologies de l'information, aménagement du territoire, relations entre groupes politiques de droite… Un petit tour d'horizon en ce début d'une année 1999 qui s'annonce riche en bouleversements.
Cela a été dit et répété : 1999 est une année charnière pour les régions avec les négociations sur le nouveau contrat de plan, la réforme des fonds européens sur fond d'élections, les lois Voynet et Chevènement sur l'aménagement du territoire et le rôle des collectivités locales. Dans les Pays de la Loire, il faut y ajouter le démarrage du plan stratégique régional. Pour sa deuxième année de mandat, François Fillon a du pain sur la planche. Mais il aborde tout ça avec sérénité.
Politique : « le modèle Pays de la Loire »
François Fillon doit une grande partie de sa sérénité à l'accord des groupes de droite au sein de sa majorité régionale. RPR, UDF et MPF jouent, ici, à fond l'union. Interrogé sur la nouvelle UDF Grand Ouest de Pierre Méhaignerie, il a proposé deux lectures de cet événement du week-end : « Soit Pierre Méhaignerie entend appliquer ses théories sur le plan régional, soit l'UDF veut rassembler ses effectifs. Autant je suis pour un rapprochement avec la Bretagne autant je ne vois pas l'intérêt d'un Grand Ouest avec la Basse Normandie. » Sur le plan purement politique, le porte-parole du RPR ne comprend pas très bien l'intérêt de prolonger ce qui s'est passé à droite dans la région Rhône-Alpes en partant divisés aux élections européennes. Ajoutant : « L'organisation territoriale de l'UDF ne nous regarde pas. Ce qui compte c'est de créer une majorité d'alternance. L'union que nous avons su créer dans les Pays de la Loire peut très bien être réalisée au plan national. » Et il ne voit pas pourquoi elle ne se ferait pas derrière Philippe Seguin.
Nouvelles technologies de l'information : « Accélération »
C'est l'un des dadas du président de la région. Un réseau à hauts débits est en voie de constitution, en collaboration avec la Bretagne, et l'équipement des lycées va être accéléré. François Fillon compte aller plus loin encore en créant une « université du virtuel » qui pourrait donner sur le net des cours de professeurs des trois universités des Pays de la Loire (Nantes, Angers et Le Mans). Il y aura également la mise en réseau des pôles de santé et la création d'un intranet régional, pour les élus notamment. Pour mettre tout ça au point, la région va engager un ingénieur des télécommunications.
Egalité des chances
Aménagement du territoire : « Egalité des chances »
En mettant en place un plan stratégique pour dix ans, François Fillon a l'intention de mobiliser tous les acteurs régionaux. Les groupes de travail ont remis leur copie. Reste à prendre des décisions. « J'ai une obsession : c'est l'égalité des chances entre les habitants et entre les territoires de la région. C'est le fondement du pacte républicain. C'est pourquoi je m'inquiète du récent comité interministériel d'aménagement du territoire qui a totalement ignoré l'Ouest. Quant à la loi de Mme Voynet, elle fait la part belle aux villes et elle contient un objectif non annoncé de faire disparaître les départements avec la création de grands pays. » Le président voit dans cette loi « une volonté de recentralisation de l'Etat et un quasi abandon des solidarités entre villes et entre villes et campagne ». Il poursuit ses contacts avec les grandes villes et a réuni, le 11 janvier dernier, les présidents des cinq conseils généraux pour discuter du futur contrat de plan.
Le pendulaire : « Une technique d'avenir »
François Fillon croit dur comme fer à l'avenir du train pendulaire. Beaucoup plus qu'à celui du TGV. Il maintient sa position contre le contournement du Mans par une nouvelle ligne et estime qu'on gagnerait du temps et de l'argent en étudiant rapidement l'option pendulaire sur les voies existantes. « Le TGV ne réussit pas à l'exportation dans les pays développés parce que ceux-ci ne veulent pas créer de nouvelles lignes. » Chez eux comme chez nous se pose la question « de convaincre les populations concernées par leur passage ». L'ancien ministre rappelle qu'il avait financé des études sur le pendulaire, « Sur la ligne Nantes-Bordeaux, on estimait à l'époque des gains de temps de 50 % sans électrification. »
Le président des Pays de la Loire a conclu sur l'Hydrobière d'Alain Thébault, espérant bientôt réunir tous les financiers.