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Le Parisien : Vieux débat que l'influence de la télé, pourquoi le relancer ?
Ségolène Royal : J'ai déjà souligné une certaine hypocrisie de la télévision française, l'une des plus violentes et des plus laxistes en Europe à l'égard de ces spectacles dégradants. Dès lors que ces images peuvent toucher des enfants, y compris lorsqu'elles sont diffusées le samedi à minuit, les programmes doivent être très contrôlés. J'observe que, dans les procédures judiciaires ouvertes sur les affaires graves, plusieurs adolescents ont été amenés à regarder des films ou des cassettes vidéo pornographiques. Il s'agit maintenant de faire bouger les choses. Il n'est pas normal que Canal+ et d'autres chaînes continuent de diffuser des images déstructurantes pour les jeunes.
Le Parisien : Comment comptez-vous agir ?
Ségolène Royal : La loi européenne interdit aux chaînes de télévision de diffuser des films très violents et sexuellement dégradants. Cette loi n'est pas respectée. Je vais donc à nouveau interpeller les présidents de chaîne, leur communiquer le rapport pour qu'ils me fassent connaître leurs intentions, de même que le CSA qui doit jouer son rôle dans ce domaine.
Le Parisien : Et pour les cassettes vidéo porno ?
Ségolène Royal : Personne n'est dupe. La liberté d'expression a toujours été le cache-misère de la liberté d'un commerce très lucratif. Je ne veux pas censurer, mais protéger. En informant les parents : il faut rendre obligatoire un message sur toutes les cassettes rappelant l'interdiction légale de diffuser des images excessivement violentes ou pornographiques pouvant être perçues par un mineur. C'est un délit, trois ans de prison et 300 000 francs d'amende dit la loi. Il est également anormal que les loueurs disposent ces cassettes de façon trop visible, à portée de main des enfants.