Texte intégral
Date : octobre 1997
Source : La Vie à défendre
Le 10 décembre prochain, 13 millions de salariés sont appelés à élire leurs conseillers prud’hommes. Faut-il redire l’importance de ces élections pour la CFTC et chacune des organisations syndicales ? Faut-il aussi préciser qu’au sein même de la CFTC, chacune de nos propres organisations tirera les fruits du travail réalisé pour gagner cette élection ?
Une élection qui nous offre plusieurs occasions à saisir.
D’abord l’occasion de nous retrouver ici après la trêve estivale, afin de :
– mesurer les enjeux de ces élections pour la prud’homie et pour la CFTC,
– préparer notre campagne,
– échanger sur notre projet,
– affûter nos arguments, nos mots pour l’action,
– engager les actions sur le terrain.
Cette élection nous offre ensuite l’occasion de nous retrouver ensemble, dès demain, au coude à coude sur le terrain, avec toutes les équipes, les militants, pour faire connaître la CFTC, son originalité, ses différences, et proposer au monde du travail un syndicalisme responsable, fondé sur la négociation, et sur des valeurs essentielles qui placent toujours l’homme au centre des choix.
C’est l’occasion, enfin, de nous mobiliser :
– pour valoriser une certaine idée de la justice sociale qui repose sur l’équité, l’impartialité et la dignité,
– pour crédibiliser l’action conduite en matière prud’homale depuis de nombreuses années,
– pour montrer l’intérêt d’une justice fondée sur la reconnaissance de l’autre et rendue par des représentants du monde du travail, élus par leurs pairs.
Plus que tout autre, nous sommes attachés à la conciliation qui est au cœur de la démarche prud’homale ; plus que tout autre, nous mesurons l’importance d’une justice sociale bien rendue, et nous percevons son retentissement sur les relations sociales et donc sur notre conception du syndicalisme. Ces relations sociales qui trouvent leur source dans le dialogue, la concertation, bref, l’écoute, la reconnaissance et le respect de l’autre.
Nous sommes donc les mieux placés pour défendre l’institution prud’homale. Voilà le premier enjeu de cette élection, l’enjeu essentiel. C’est, bien sûr, directement aux salariés que nous l’adressons.
Les prud’hommes doivent devenir le vrai rempart contre les licenciements abusifs et faciles, contre l’arbitraire, trop souvent de mise dans les entreprises où la spéculation remplace le travail.
Dans ce contexte de guerre ouverte les conseils de prud’hommes ont de redoutables responsabilités. Nous devons être les garants de l’institution, qu’elle soit respectée et renforcée.
Mais ces élections présentent aussi l’intérêt de mesurer l’audience des organisations syndicales et professionnelles qui sert, ensuite, de référence pour l’octroi de sièges dans un certain nombre d’organismes ou de subventions proportionnellement aux résultats. Voilà le deuxième enjeu. C’est, cette fois, la CFTC et chacune de ses organisations qu’il concerne.
On confond volontairement audience et représentativité. Cet amalgame subtil interdit de mettre toutes les organisations syndicales sur le même pied d’égalité et privilégie certaines d’entre elles. Il suffit de se rappeler les oppositions aux élections de la Sécurité sociale.
Ce même amalgame en fait aujourd’hui un test de représentativité. C’est aussi un moyen de contester la place d’une organisation syndicale.
Enfin, il y aura du monde sur le terrain puisque ces élections sont ouvertes à tous. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Soyons sur le terrain et luttons de pied ferme. Des efforts considérables restent à faire tant sur l’image que nous voulons donner de nous-mêmes que dans notre capacité à être présents, pour montrer les vrais enjeux et là où l’événement se crée, où l’action se forme.
Nous devons surtout, dans notre action, aller à l’essentiel.
L’essentiel, c’est être proche des gens, de leurs besoins. C’est de mettre en œuvre les moyens efficaces pour répondre aux attentes, expliquer, parler, écouter, apporter des solutions. Ne nous perdons pas dans le paraître, dans l’urgence ou le discours qui se nourrit de lui-même. Ces élections sont l’occasion privilégiée de notre développement dans les entreprises.
Les salariés sont dans les entreprises. C’est donc dans les entreprises que notre développement doit être assuré.
C’est l’occasion, la meilleure raison de nous mobiliser, de resserrer nos structures géographiques et professionnelles, de parler d’une même voix, celle de la CFTC, riche de sa diversité, de son projet.
Il nous faut être tous sur le terrain, sans exception, sans autre priorité que celle de conduire notre campagne, partout et ensemble.
Progresser d’au moins 2% : voilà notre ambition. Elle est à notre portée. Désormais nous n’avons qu’un seul objectif : faire gagner la CFTC partout.
Gagner, c’est défendre les valeurs CFTC dans le paysage social. Nous avons donc du pain sur la planche. Alors retroussons nos manches, déployons deux fois plus d’efforts que les autres.
Une dernière chose, entre nous, balayons devant notre porte ! Il est tout simplement inadmissible de devoir constater que nous nous perdons encore dans des rivalités, des conflits de personnes, de structures, de titres et j’en passe et des meilleures…
Alors, dès aujourd’hui, lançons sur le terrain notre campagne en nous donnant les outils nécessaires. Regardons nos difficultés, apportons nos propres réponses. Expliquons notre projet, parlons-en, provoquons toutes les occasions pour le faire connaître et nous faire connaître.
Nous avons à peine deux mois devant nous. Alors fonçons !
Date : 13 octobre 1997
Source : La Lettre confédérale CFTC
Pour apporter sa contribution au rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) consacré en 1997 à la lutte contre le racisme et la xénophobie, la CFTC est à la recherche de témoignages portant sur la réalité du phénomène et retraçant les actions concrètes mises en œuvre par les acteurs sociaux pour y faire face.
C’est pourquoi nous sollicitons les responsables des fédérations, des UD, nos représentants dans les CRIPI, les délégués CFTC ou les élus au CE pour qu’ils nous signalent les difficultés rencontrées par les salariés d’origine étrangère au moment de l’embauche, dans le déroulement de leur carrière ou dans l’accès à la formation professionnelle continue… Nous aimerions aussi connaître les actions et les propositions de nos militants pour lutter contre le racisme et la xénophobie dans le monde du travail.
Merci de contacter le secrétariat du service international à la Confédération au plus tard le 20 octobre au 01 44 52 49 51.
Communiqué
Au lendemain de la signature à Amsterdam des modifications apportées au traité de l’Union européenne, la CFTC rappelle qu’elle a toujours souhaité l’introduction du protocole social dans le corps du traité, et donc son application à tous les États membres. C’est chose faite et il faut s’en féliciter.
Mais le traité n’améliore pas la maîtrise des instruments européens en faveur de l’emploi (monnaie, coordination des économies nationales…) sans laquelle seul le marché édictera ses règles, souvent au détriment des hommes.
Pour autant, ce nouveau texte fait l’impasse sur la réforme des institutions de l’Union actuelle, qui conditionne son élargissement.
Paris, le 3 octobre 1997
Date : 20 octobre 1997
Source : La Lettre confédérale CFTC
Un sondage commandité par un syndicat à CSA, et dont les résultats sont publiés ce jour dans un grand quotidien, fait état d’un fort taux d’abstention aux prochaines élections prud’homales (63%). Dans ce contexte, il crédite la CFTC de 6% des voix (contre 8,6% en 1992).
Les sondages pré-prud’homaux ont toujours minoré de plusieurs points l’audience de la CFTC par rapport aux résultats réels. En comparaison, celui-ci annonce plutôt un bon résultat.
Encore faut-il que l’égalité d’accès aux grands médias soit assurée à toutes les confédérations représentatives. La CFTC vient d’ailleurs une nouvelle fois d’alerter le président du CSA sur ce sujet.
Il importe également d’informer au plus tôt les électeurs qui disent ne pas avoir entendu parler du scrutin dans leur entreprise.
Paris, le 14 octobre 1997
Date : 24 octobre 1997
Source : La Lettre confédérale CFTC
À l’approche des élections prud’homales, des concurrents voudraient nous coller une étiquette politique. Soyons clair : la CFTC est absolument indépendante de toute influence de parti, de quelque couleur qu’il soit.
Cette indépendance lui a permis, tout au long du siècle, d’être le syndicat de l’innovation sociale, du SMIG aux retraites en passant par les conventions collectives ou les institutions représentatives du personnel. Elle fut aussi à la source de la plupart des grandes lois sociales qui façonnent notre modernité.
L’indépendance syndicale est pour nous l’un des fondements de la démocratie. Cette conviction nous a fait rentrer en résistance en 1940, dès la suppression des libertés syndicales. De même, cette conviction nous fait choisir constamment la négociation là où les autres cèdent aux affrontements idéologiques.
Comme le soulignait Alain la semaine dernière à cette même tribune, les relations sociales d’aujourd’hui risquent de ressembler au retour de Jurassic Park. Il ne faudra pas compter sur la CFTC pour rejoindre le camp des dinosaures. Mais il faudra compter avec elle, quels que soient les partenaires en place, au CNPF comme au gouvernement, la CFTC ne cédera pas sur la prise en compte des besoins des salariés dans l’organisation du travail, sur la nécessité de relancer les négociations dans les entreprises et dans les branches, comme sur l’urgence de fonder le développement économique sur les besoins réels des personnes.
Du reste, pour le CNPF, refuser de négocier avec les salariés n’aurait pas plus de sens que de décréter que dorénavant les chefs d’entreprises n’écouteraient plus les avis de leurs actionnaires. Au bout du compte, la réalité reprend toujours ses droits. Au niveau des entreprises, c’est aux syndicats et non aux partis politiques de faire entendre leur voix. Du syndicalisme, pas de la politique, telle est la pratique que la CFTC a apporté au syndicalisme français. Elle continuera de façon sourcilleuse à maintenir le cap.