Interview de M. Claude Goasguen, vice-président de Démocratie libérale, dans "Libération" du 1er septembre 1999, sur l'attitude de l'opposition concernant les problèmes de société notamment sur la question du PACS.

Prononcé le 1er septembre 1999

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Média : Emission Forum RMC Libération - Libération

Texte intégral

Q - La droite semble vouloir donner une image plus moderne à son traitement des questions de société, notamment sur le Pacs. Craint-elle d'avoir été trop ringarde ?

Il ne faut pas donner l'impression qu'après la défaite des élections européennes on court derrière l'opinion. Même dominante, l'opinion a quelques fois tort. Ceci dit, on voit bien qu'à partir du moment où tout le monde est à peu près d'accord sur le libéralisme économique, les problèmes de société sont amenés à devenir centraux. Cette année, je souhaite que l'opposition s'intéresse davantage aux phénomènes de société. Notre discours est encore trop exclusivement économique. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il y a un consensus sur les problèmes de société entre la gauche et nous. Nous ne sommes pas tous d'accord. Sur les questions d'éducation, de police, de justice, les clivages restent forts et les plus conservateurs ne sont pas ceux qu'on croit. En ce qui concerne DL, nous avons une approche libérale à défendre. Nous devons faire comprendre que le libéralisme n'est pas l'oppression mais l'épanouissement individuel.

Q - Vous avez été un des plus farouches opposants au Pacs. Ne pensez-vous pas avoir été trop loin ?

Etre contre le Pacs n'est pas ringard. Certains, à droite, pensent que Christine Boutin a eu une attitude extrême, caricaturale. Elle a défendu une position qui est la sienne. On a tort d'en faire un bouc émissaire, elle représente un courant de l'opposition et qui est respectable au même titre que les autres. L'homosexualité est une question de vie privée, une manière de vivre, avec des conséquences matérielles que nous étions, d'ailleurs, prêts à résoudre. Les jeunes générations doivent comprendre que la liberté individuelle ne doit pas se transformer en articles de loi. Il y a des droits qui ne sont pas nécessaires. La droite doit avoir le courage de dire que la liberté ne consiste pas à enrégimenter des attitudes privées. Pour moi, c'est clair: le Pacs reste inutile et dangereux.