Texte intégral
Le Monde : 15 avril 1997
Depuis toujours, la lutte contre la pauvreté se situe au cœur même du débat politique : soit que les détenteurs du pouvoir cherchent à contrôler, à domestiquer, à réduire le « peuple menaçant » des pauvres ; soit qu’une vision religieuse du monde ou leur philosophie personnelle leur rendent inacceptable la vision de la misère.
L’histoire de l’Europe est une succession alternée de ces deux conceptions, l’une méfiante et coercitive et la seconde humaniste et ouverte. Cette histoire, cette alternance d’attitudes, se poursuit sous nos yeux, qu‘il s’agisse de lutter contre la pauvreté au cœur même de nos sociétés ou de réduire les inégalités entre le Nord et le Sud de notre planète. Aussi ancien que nos sociétés, ce débat n’est pas tranché, cette réflexion n’est pas achevée, et ne le sera peut-être jamais.
Et pourtant…. Malgré le long cheminement dont témoigne l’histoire des idées politiques, les sociétés industrialisées de cette fin du XXème siècle semblent impuissantes à enrayer la progression de la pauvreté.
La révoltes des gouvernants contre cette pauvreté inacceptable au sein de sociétés d’abondance n’a pas toujours été la règle, loin s’en faut. Dans l’Angleterre victorienne, les gouvernements n’hésitèrent pas à soutenir à maintes reprises que l’augmentation des salaires des ouvriers et l’amélioration de leurs conditions d’existence leur donneraient des goûts de luxe. En France, au même moment, François Guizot, chef du gouvernement, estimait « les pauvres nécessaires à l’équilibre social ». Même chez Karl Marx, certaines expressions paraissent aujourd’hui stupéfiantes, telle cette formule : « les basses couches de l’ancienne société se putréfient parce qu’elles n’ont pas de place dans la nouvelle ».
Le monde d’aujourd’hui impose à l’évidence une rupture avec de telles conceptions. La pauvreté, la précarité, des conditions de logements abjectes contraignent les responsables politiques comme les travailleurs du champ social à un examen lucide de ce qui conduit les sociétés post-industrielles à de telles aberrations. Elles nous contraignent aussi à tenter de formuler – une fois le diagnostic posé – des politiques adaptées à ce défi.
Ce diagnostic, quel est-il ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’Union européenne compte près de 60 millions de pauvres, soit l’équivalent presque de la population de la France. En tout, 15% de la population du Vieux Continent vit dans la pauvreté alors que cette partie du monde dispose à elle seule de 20% du revenu mondial.
Cette population de « pauvres » a considérablement évolué depuis une trentaine d’années. Certes, la pauvreté « classique », hérité du passé, transmise d’une génération à l’autre, a persisté malgré la très forte croissance économique des pays industrialisés après la seconde guerre mondiale. Mais il s’y ajoute un nouveau phénomène, propre à notre époque de mutations rapides et inédit par son ampleur.
Ce phénomène, c’est l’accumulation, l’enchaînement des revers qui précipitent un individu ou une famille entière dans le dénuement et parfois dans la rue : perte de l’emploi, perte des revenus, deuil, divorce, séparation, perte de logement… De cet enchaînement résultent l’exclusion, la mise à l’écart de tout un réseau d’échanges sociaux et affectifs, une perte des repères, une incapacité à se projeter dans l’avenir. C’est ainsi que ceux que l’on appelle aujourd’hui « les exclus » n’expriment plus ni demandes ni projets. Ils ne parviennent plus à faire valoir leurs droits, à exercer leurs responsabilités d’hommes et de citoyens. N’existant plus dans le regard des autres, ils finissent par ne plus exister dans leur propre regard.
C’est pourquoi l’un des éléments dont ils souffrent le plus, à mon sens, est cette « maladie du lien » qui les mure dans le silence et qu’il est si difficile de soigner. Car nous entrons là dans un véritable engrenage. Plus les liens sont brisés, plus les gens sont désocialisés, moins ils manifestent le désir de se soigner et plus nos institutions sont, par un curieux paradoxe lié à leurs performances très « techniques », sourdes et aveugles à ce symptôme.
Une partie de ces exclus n’a pas vingt ans, pas même dix-huit. Ces jeunes en errance sont évidemment en errance sont évidemment au cœur de nos préoccupations et leur approche est d’autant plus difficile qu’ils constituent un groupe extrêmement hétérogène. Une partie d’entre eux sont jeunes très mobiles dont l’errance est souvent saisonnière, dont transitoire.
En revanche, d’autres sont plus sédentaires. Ce sont des jeunes qui échouent dans les grandes villes comme Paris ou Marseille, parfois au terme d’un périple épuisant, au cours duquel ils ont subi toutes sortes de violences.
Beaucoup d’entre eux sont des victimes de l’éclatement familial, de séparations. Parfois leur enfance a été émaillée de placements successifs formule dont on connaît l’impact désastreux. Beaucoup ont intériorisé une image conflictuelle du couple parental où le rôle de « celui qui ne comprend rien » est systématiquement dévolu au père. Bon nombre aussi proviennent de familles monoparentales où la mère n’a pu faire face aux modes de fonctionnement sociaux impitoyables aux plus faibles qui caractérisent nos sociétés.
Beaucoup enfin, intoxiqués par l’alcool ou les drogues, sont totalement rejetés par leur famille et ne trouvent plus que dans la violence le mode d’expression dont ils ont besoin. Il faut évidemment rompre avec le cliché commode selon lequel ces « voyages » sont des errances initiatiques grâce auxquelles le jeune va « se trouver ». Rien n’est plus faux. Rien n’est moins initiatique que l’errance. Rien n’est plus destructeur.
Ces groupes d’exclus comptent aussi davantage de femmes, et bien souvent des femmes avec de jeunes enfants. Ceci résulte aussi d’une évolution récente : de plus en plus de femmes rejettent les situations intolérables ; quand elles sont brutalisées, battues, elles ne se sentent plus obligées de subir indéfiniment la violence et partent avec leurs enfants, même si c’est pour échouer dans la rue.
Toutes ces évolutions accroissent bien entendu l’effectif de la population très mal logées ou sans-abri. En France par exemple, l’on estime que plus de deux millions de personnes sont mal logées, dont 500 000 environ vivent dans des meublés ou des hôtels parfois sordides et 1,5 million dans des « logements hors normes ». Que désigne cette pudique expression ? Des habitations mobiles, des caravanes, des colonies de squatters, des centres d’urgence temporaire et, pour 100 000 à 200 000 d’entre eux, la rue.
Nous avons cherché d’abord des solutions empiriques et tentons aujourd’hui de traduire le fruit de nos recherches non seulement dans davantage d’applications concrètes, mais aussi dans la loi. Depuis des années, on a pu constater que l’action sociale en France, pourtant très développée, souffrait d’un éparpillement, d’une dispersion entre des « acteurs » très variés où se mêlaient services publics et associations privées et où les plus pauvres, bien souvent, se « perdaient ». L’objectif est aujourd’hui de définir une approche globale de la personne menacée d’exclusion, et de ne pas traiter séparément de sa santé, de son logement, de sa recherche d’emploi, de l’éducation de ses enfants, etc.
L’État providence, en France comme ailleurs, témoigne bien trop souvent d’une « solidarité froide », impersonnelle, lointaine alors que chez ces personnes le manque d’attention, de considération, de chaleur pèse aussi lourd, parfois, que l’insuffisance de leurs ressources.
Autre constat : ces personnes en grande difficulté, bien souvent, ne vont plus au-devant des services sociaux qui pourraient les aider. Il faut donc aller à leur rencontre, physiquement. C’est dans cet esprit que j’ai créé en 1993, avec l’appui de Jacques Chirac, alors maire de Paris, le « Samu » social de la capitale. Cette structure dispose d’un réseau de lits « médicalisés » et de places d’hébergement, mais surtout d’un central téléphonique relié à des camionnettes qui sillonnent les rues de Paris et qui, grâce à des personnels spécialisés, permettant de recueillir ceux qui vivent dans la rue et de les accompagner vers des centres d’accueil. Les sans-abri disposent dans ces centres d’un hébergement temporaire, de soins, d’orientation, d’un soutien social. Il y a aujourd’hui en France une quarantaine de « Samu sociaux », 70 000 places d’hébergement d’urgence et 210 centres d’accueil de jour.
Mais il fallait aller plus loin et nous avons élaboré un projet de loi de « renforcement de la cohésion sociale » qui tente d’aborder le problème de l’exclusion dans sa globalité : rendre aux exclus l’usage de leurs droits, en particulier les droits politiques, tel que le droit de vote, que certains ne peuvent exercer, faute de domicile fixe ; multiplier les actions de prévention de l’exclusion, notamment grâce aux structures qui prennent en charge les jeunes enfants et leurs mères ; fournir aux jeunes des emplois sociaux soutenus financièrement par la collectivité ; enfin, augmenter les moyens des structures d’accueil des sans-abri. Partout en France un service d’orientation sera mis en place pour aider et informer ceux que menace le processus d’exclusion.
Mais en aucun cas l’État ne peux et ne doit tout faire. Ce sont les acteurs de la vie sociale tous ensemble qui peuvent travailler à rendre à notre société le sens de l’humain qu’elle a si souvent perdu. Est-il compréhensible, est-il acceptable que des individus, parfois des familles entières passent la nuit dans la rue sans éveiller la compassion de quiconque ? L’élaboration d’une loi nous a paru indispensable pour porter remède aux lacunes les plus flagrantes de notre système social vis-à-vis des plus pauvres. Mais la loi n’y suffira pas… il faut aussi un autre regard.
Europe 1 : Jeudi 17 avril 1997
J.-P. Elkabbach : Et si on parlait du débat en cours sur les pauvres, les exclus, les citoyens en situation de précarité et d’angoisse. La loi pour remédier aux déchirures sociales concerne combien de Français ?
Xavier Emmanuelli : En réalité, la loi de cohésion sociale concerne tous les citoyens Français. Mais c’est vrai que cela donne des moyens pour lutter contre l’exclusion ou les situations de précarité. Donc, c’est une loi de cohésion pour tous les citoyens et pour environ cinq millions de personnes qui sont en difficulté et entre 500 000 et un million de gens qui sont carrément dans l’exclusion.
J.-P. Elkabbach : Si je vous demande combien de personnes seront concernés dans cinq ans ?
Xavier Emmanuelli : Impossible à dire. J’espère qu’il y en aura de moins en moins parce que plus vous ferez de dispositifs qui vont renforcer la cohésion et moins vous aurez de gens en difficulté. Donc, c’est impossible que je vous réponde.
J.-P. Elkabbach : Vous êtres en train de courir pour soigner les blessures sociales, pour récolter des fonds, et le système économique fabrique régulièrement des exclus et des chômeurs. Est-ce que ce n’est pas une tâche sans fond et sans fin ?
Xavier Emmanuelli : Non. Chaque époque a eu un certain pourcentage de gens qui n’avaient pas toutes leurs chances quel que soit le système. Je pense que ce n’est pas seulement une question de conjoncture. Pour les gens les plus fragiles, pour ceux qui n’ont pas toutes leurs chances, il faut avoir des systèmes de protection. Tout le temps.
J.-P. Elkabbach : Est-ce que la loi que vous êtes en train de mettre en place et dont vous débattez à l’Assemblée nationale avec passion, puisqu’il y a 52 articles, 600 amendements, suffit ?
Xavier Emmanuelli : Je ne dis pas que c’est la loi qui va régler tous les problèmes. Il y a eu des lois avant, il y en aura après. Mais c’est une loi importante parce qu’elle marque une rupture dans la mesure où elle est plus catégorielle. Elle est en transversal. Elle concerne tous les domaines qui peuvent peser sur les gens : l’accès aux droits, l’accès aux soins, l’accès au logement, l’accès au travail. C’est nouveau de voir tout le champ du social.
J.-P. Elkabbach : Le droit à la santé pour les exclus, cela veut dire quoi ?
Xavier Emmanuelli : Cela veut dire très précisément quelque chose. C’est que plus les gens sont dans la galère, plus les gens sont en difficulté, moins ils se préoccupent de leur santé. Et ils attendent toujours trop tard, quand les lésions sont déjà apparues, et vont à l’hôpital à ce moment et en particulier aux urgences. Et les urgences ne voient que le problème sanitaire. Elles ne voient pas les problèmes sociaux, le problème psychologique, les problèmes d’environnement, la souffrance psychique, et donc renvoient vers d’autres structures. Et d’autres structures, s’il y a une composante sanitaire, les renvoient à nouveau. Donc, vous voyez, ce qui arrive aux gens lorsqu’ils sont en grande difficulté, c’est cette espèce de ping-pong et ils ont toujours un peu de côté par rapport à la structure où on les attend.
J.-P. Elkabbach : Plus on parle de droit au logement, plus on entend parler de manifestation de SDF et de la difficulté des SDF.
Xavier Emmanuelli : Cette loi est une avancée sur le logement, parce que c’est là où l’on voit une sorte de véritable service public qui se met en place concernant l’accueil et logement. Cela va de l’hébergement de nuit, de l’hébergement d’urgence, aux logements de transition. C’est-à-dire avec urgence et accompagnement social : le CHRS, centre d’hébergement et de réinsertion sociale. Et pus l’accès aux HLM, l’accès au logement social. On a eu une longue et difficile négociation, mais très loyale, avec le mouvement HLM. Et au plan départemental, il y aura beaucoup de facilitations – éventuellement avec l’intervention du préfet – pour que les gens les plus défavorisés puissent avoir accès au logement. Donc, on voit toute une lignée entre l’hébergement d’urgence et l’accès au logement social. Cela la loi l’apporte et le dit clairement.
J.-P. Elkabbach : Vous êtes d’une certaine façon, la bonne conscience de l’État, vous, à droite comme à gauche, qui avez des responsabilités comme les vôtres. Vous êtes généreux et sincère. Au passage, vous êtes peut-être en train de tenir la promesse de J. Chirac en faveur de la cohésion sociale. Mais et la droite et la gauche estiment que l’on n’en fait pas assez.
Xavier Emmanuelli : Mais toujours. C’est toujours comme ça. De transformer en action des résolutions ou des idées, c’est pénible, c’est difficile, ce n’est pas spectaculaire, c’est jour après jour. Par exemple, si j’ose dire, le temps médiatique n’est pas tout à fait le temps social ou le temps de la construction politique. Et donc, c’est dur, c’est pénible, les efforts sont quotidiens. Il faut changer les administrations, il faut que les gens s’approprient les idées nouvelles, tout ça c’est très long.
J.-P. Elkabbach : Vous vous battez avec Bercy vous aussi ?
Xavier Emmanuelli : Je me bats avec tout le monde, avec toutes les administrations.
J.-P. Elkabbach : Mais est-ce que vous ne rêveriez pas d’avoir plus de moyens ?
Xavier Emmanuelli : Si, si mais comment donc. Bien sûr qu’à chaque fois, on rêverait d’avoir tous les moyens pour aller plus vite. Mais j’ai appris que d’abord rien n’est donné, tout se conquiert. Deuxièmement, il faut que vos partenaires s’approprient ces idées, c’est-à-dire que ça demande de la pédagogie, ça demande de prendre son bâton de pèlerin, d’aller sur le terrain, de faire des rencontres, d’écouter, d’expliquer.
J.-P. Elkabbach : Mais pour qui vous parlez, un peu de noms ?
Xavier Emmanuelli : Pour qui je parle ? Simplement pour les professionnels qui sont en train de changer aussi leurs points de vue. Je pense aux médecins, aux travailleurs sociaux. Et je pense à tout le monde que j’aimerais bien voir se mobiliser.
J.-P. Elkabbach : La gauche vous propose de doubler la barème de l’impôt de solidarité sur la fortune, de faire payer les entreprises dont le volume d’activité est supérieur à 100 milliards de francs. Ce n’est pas une idée ça ?
Xavier Emmanuelli : Très bonne idée, pourquoi ils ne l’ont pas fait ?
J.-P. Elkabbach : Et bien si c’est une très bonne idée, faites-le.
Xavier Emmanuelli : Si vous voulez, les « y a qu’à, y a qu’à », ce n’est pas comme ça. C’est péniblement, c’est millimètre par millimètre qu’on gagne du terrain.
J.-P. Elkabbach : J. Barrot dit : si la démarche est efficace, on trouvera du pognon.
Xavier Emmanuelli : Oui et je vais vous donner un exemple. Lorsque j’ai créé le Samu social à Paris, évidemment, il n’y avait pas un rond puisque ça n’existait pas. Et on a fait comme on a pu avec les services existants et de la bonne volonté, de la mobilisation. Et maintenant, je peux vous dire qu’il y a un budget, un beau budget et la directrice du Samu social se bat pour qu’il soit renouvelé et augmenté. Mais il existe maintenant.
J.-P. Elkabbach : Est-ce qu’il faut s’habituer à la gestion de la pauvreté ou s’attaquer à la racine de la pauvreté ?
Xavier Emmanuelli : Il faut s’attaquer à la racine de la pauvreté mais en attendant, il faut faire quelque chose. Quand on me dit : vous faites des choses d’exception pour les pauvres, pour les gens qui sont dans la galère, il faut le droit commun, oui il faut les deux. Il faut d’abord mettre les gens à l’abri et puis ensuite évidemment leur donner toutes leurs chances de citoyenneté.
J.-P. Elkabbach : Vous vous sentez mieux dans l’hémicycle ou dans les hôpitaux où vous travailliez autrefois ?
Xavier Emmanuelli : Ce n’est pas le même travail. Une fois que j’ai compris les codes et comment ça fonctionnait, c’est la même chose un homme d’action s’y retrouve toujours.
J.-P. Elkabbach : Est-ce que vous êtes concerné par le débat sur la dissolution ?
Xavier Emmanuelli : D’abord, ce sont des rumeurs. Et puis deuxièmement, qu’est-ce que ça change sur le travail quotidien ? Rien du tout.
J.-P. Elkabbach : Et, à votre poste, vous resteriez de toute façon. Votre action est une action de long terme.
Xavier Emmanuelli : Une action comme celle-ci, que ce soit moi ou un autre, elle peut et doit être poursuivie.
J.-P. Elkabbach : Il est question d’annuler l’arrêté anti-mendicité pris par le maire de Nice, vous y êtes favorable ?
Xavier Emmanuelli : Je suis très content, c’est une grande victoire. Bien entendu, vous savez combien je me suis battu contre les arrêtés de mendicité. Je suis très content qu’on reconnaisse justement qu’il était illégal.
J.-P. Elkabbach : Dans tous les cas ?
Xavier Emmanuelli : Dans tous les cas, ce n’est pas en rejetant mais c’est en accueillant.
J.-P. Elkabbach : Dépêchez-vous de faire adopter la loi sur la cohésion sociale.
Xavier Emmanuelli : Lundi.
J.-P. Elkabbach : Oui, mais il paraît que le Président de la République attend qu’elle soit votée pour décider de dissoudre ou remanier.