Texte intégral
La Tribune : Que va-t-on faire des énarques avec Internet ?
Alain Madelin : On va essayer de les brancher ! Aujourd'hui il y a une formidable reconfiguration de l'État à entreprendre. On a fait la reconfiguration des entreprises, le « reenginering » depuis ces dernières années. L'État est resté un peu à l'écart. On pense toujours grande pyramide, et le mal français, c'est la centralisation. Il y a quelque chose entre les deux, entre la totale décentralisation et la centralisation, c'est le fait de travailler en réseau, et je crois que de ce point de vue, les nouvelles peuvent être un atout pour la modernisation de l'État.
Je vais prendre un exemple : On parle en ce moment de créer des « maisons des services publics mais on pense à ça à la française », c'est-à-dire que l'on va regrouper dans les villes l'ensemble des services publics à l'intérieur d'un même bâtiment, avec une même porte. Ça fait un peu soviétique, tout ça. Si je devais penser « maison des services publics » aujourd'hui, je penserais maison des services publics sur le Web. C'est-à-dire la possibilité pour un particulier, de chez lui ou à partir d'une borne, dans une mairie, voire dans un multi-services rural, de pouvoir accéder, directement sur l'écran, à une hôtesse qui ensuite l'aiguillerait vers le conseil de tel ou tel service public. On lui parlerait de sa facture EDF, on lui donnerait un conseil juridique sur tel ou tel point ; donc je crois qu'il y a un besoin aujourd'hui d'acclimater ces nouvelles technologies mais il faut être franc quand même : ces nouvelles technologies vont vraiment se développer lorsque l'on va avoir la vidéo et le son en même temps que les images et le texte. On y arrive, et c'est là où ça va exploser.