Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
J'aurais aimé être parmi vous aujourd'hui à votre Assemblée Générale pour vous témoigner la reconnaissance que je porte à l'action de l'Union Nationale des Associations de Familles de Traumatisés Crâniens et de ses membres, et tout particulièrement à votre engagement personnel et résolu Monsieur le Président.
Sous l'apparente banalité des causes, le traumatisme crânien constitue un fléau véritable dont on a perçu l'ampleur que très récemment. Jusqu'à une époque récente, l'accident passé, la victime transportée en urgence à l'hôpital le plus proche devenait un blessé comme d'autres. Plus tard, après la sortie de l'hôpital, elle devenait une personne plus ou moins handicapée.
La collectivité nationale a récemment pris conscience de l'importance de cette forme de handicap qui peut toucher chacun d'entre nous à n'importe quel stade de sa vie.
Soucieux de mieux appréhender la situation des personnes victimes d'un traumatisme crânien, Madame Simone VEIL avait demandé à l'Inspection Générale des Affaires Sociales de rassembler les éléments qui pourraient permettre de mieux les connaître et d'évaluer leurs besoins.
Ce rapport paru en mai 1995 a révélé une situation préoccupante, notamment sous deux aspects :
- une situation épidémiologique permettant d'estimer entre 3 000 et 5 000 le nombre annuel de personnes qui ne pourront retrouver une vie normale, du fait d'un handicap cérébral résiduel important ;
- une insuffisance de structures adaptées aux traumatisés crâniens, notamment dans le champ médico-social, pour favoriser leur intégration sociale et professionnelle.
C'est la raison pour laquelle, afin d'améliorer cette situation, Jacques BARROT et moi-même avens décidé de mettre en œuvre un plan d'action décrit dans une importante circulaire du 4 juillet 1996 sur le traumatisme crânien.
Ce plan a amené les préfets à élaborer des dispositifs régionaux coordonnés, programmant sur les cinq prochaines années des réseaux de prise en charge adaptés aux besoins des personnes atteintes de traumatisme crânien.
L'accent est mis dans cette circulaire sur la nécessité de privilégier l'insertion sociale et professionnelle de ces personnes tant il est vrai qu'il n'est plus admissible aujourd'hui que des adolescents et jeunes adultes cérébraux lésés restent à la charge de leurs familles sans aucune solution institutionnelle ou sans aides adaptées.
C'est pourquoi le Gouvernement a décidé d'accompagner ces instructions de mesures financières nouvelles en 1996 pour amorcer concrètement la constitution des réseaux régionaux : ainsi une cinquantaine de places nouvelles en centres d'aide par le travail ont été attribuées à cette catégorie de handicap, et un crédit de 50 MF en provenance de l'assurance maladie a été affecté à la création de structures médico-sociales dédiées à ces personnes.
Au total, sur l'exercice budgétaire de 1996, c'est 473 places nouvelles qui auront été financées au bénéfice des traumatisés crâniens, sous forme d'unités expérimentales régionales d'évaluation de réentraînement et d'orientation sociale et professionnelle, de CAT, de foyers à double tarification, de maison d'accueil spécialisées et d'unités mobiles favorisant le maintien à domicile.
Lors de l'installation de Patrick SEGAL, avec qui je travaille en étroite liaison, comme délégué interministériel aux handicapés, le Premier Ministre a clairement affirmé que l'amélioration de la situation des traumatisés crâniens constituait l'une des priorités du Gouvernement.
A ce titre vous pouvez compter sur ma vigilance pour poursuivre la mise en œuvre des réseaux régionaux définis pour améliorer, dans le secteur hospitalier, la réadaptation fonctionnelle des traumatisés crâniens et aménager des prises en charge pertinentes pour les personnes en état végétatif chronique ou persistant.
Le Gouvernement auquel j'appartiens se donne actuellement les moyens de conduire une politique adaptée dans ce secteur. L'effort sera soutenu pour permettre à la personne dont la vie a été soudainement bouleversée de pouvoir reconstruire un projet de vie et un avenir. C'est grâce à cette mobilisation de tous que nous ferons renaître l'espoir.