Déclaration de M. Alain Lamassoure, ministre délégué au budget et porte-parole du gouvernement, sur la coopération entre le Fonds mondial pour la nature (WWF) et la direction des douanes pour la répression du trafic des espèces animales et végétales menacées de disparition, Paris le 16 décembre 1996.

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Intervenant(s) : 
  • Alain Lamassoure - ministre délégué au budget et porte-parole du gouvernement

Circonstance : Signature de la convention "CITES" sur la protection des espèces entre le WWF et la Douane dans la grande galerie du Muséum d'histoire naturelle à Paris le 16 décembre 1996

Texte intégral

Monsieur le président, Messieurs les directeurs, Mesdames, Messieurs,

Monsieur le président Hoffmann vient de rappeler les missions du WWF et le contexte dans lequel la communauté internationale a pris conscience, il y a maintenant plus de 20 ans, de l’urgence de protéger des centaines d’espèces de la faune et de la flore sauvages, menacées de disparition.

La convention CITES trace le cadre général de cette protection. Elle classe les espèces selon le degré de vigilance nécessaire pour leur protection. Elle fixe également les grands principes des règles sur le commerce des espèces, règles que l’administration des douanes doit faire respecter.

Comme vous venez de le mentionner, le commerce illégal des espèces menacées est la deuxième cause de leur disparition à l’échelle mondiale, après la destruction des milieux naturels. Il est donc bon que, grâce à la convention CITES, la circulation des espèces les plus sensibles soit soumise à autorisation et que leur importation irrégulière ou en contrebande soit réprimée.

Les résultats enregistrés par les services douaniers au cours de ces dernières années sont significatifs. En 1995, 505 infractions ont été relevées, 1 459 animaux vivants sauvés du trafic. Au cours des premiers mois de 1996, les saisies sont restées importantes : 386 animaux vivants, 114 animaux naturalisés, 150 pièces d’ivoire brut, près d’un millier d’objets d’ivoire travaillé, 10 000 articles et produits issus d’espèces protégées.

Ces bons résultats doivent beaucoup à la coopération entre la douane et la direction de la nature et des paysages du ministère de l’environnement, ainsi qu’au concours technique des savants du Muséum d’histoire naturelle.

Ces résultats, cependant, ne suffisent pas. Il s’agit maintenant de gagner le combat contre les trafiquants. C’est dans ce but que la douane s’engage aujourd’hui aux côtés du Fonds mondial pour la nature, le WWF, dans une collaboration plus étroite.

La convention que nous venons signer aujourd’hui, et qui liera le WWF et la direction des douanes, est la première convention de ce type dans l’Union européenne. Je souhaite qu’elle puisse servir d’exemple à nos partenaires.

Les deux signataires ont décidé de conjuguer leurs efforts en vue d’approfondir des actions qu’ils conduisent souvent déjà, de manière informelle, depuis de nombreuses années. Cette collaboration porte plus particulièrement sur des actions d’information, de formation et de communication.

Information tout d’abord. Les deux partenaires s’engagent à échanger des informations sur les courants de fraude et sur leurs évolutions. Le WWF, spécialisé dans le suivi du commerce des animaux et des plantes, va pouvoir enrichir, grâce à sa bonne connaissance des processus écologiques, les renseignements déjà détenus par la douane.

Formation ensuite. Afin d’améliorer la connaissance et la reconnaissance des espèces animales et végétales concernées, les agents des douanes pourront participer à des stages dispensés par les experts du WWF.

Communication enfin. Il est prévu d’organiser des opérations médiatiques communes à l’occasion de certaines saisies. Il est également prévu de diffuser des documents d’information pour sensibiliser le grand public aux conséquences dramatiques qu’il peut y avoir, pour l’environnement, à ramener de voyage des spécimens de la faune et de la flore sauvages.

Avant de vous quitter, je tiens à remercier Monsieur le directeur du Muséum d’histoire naturelle de nous avoir accueilli dans cette galerie remise à neuf. Le muséum, en effet, résume et incarne la diversité du monde vivant – ce monde que nous devons tous ensemble préserver, pour que nos enfants ne nous reprochent pas de l’avoir laissé s’éteindre.

Je vous remercie de votre attention