Texte intégral
Monsieur le Premier ministre, vous avez souhaité m'écrire à propos « des blocages, des archaïsmes ou des contraintes que la vie politique de notre pays connaît par comparaison avec d'autres démocraties occidentales.
C'est bien parce que j'étais convaincu de cette réalité que j'ai fait de la réforme de notre vie politique un des grands axes de ma campagne de l'élection présidentielle, il y a maintenant 18 mois, et soumis à cette occasion aux Français des propositions fortes et qui restent actuelles.
Au printemps de cette année, la formation politique que j'anime, le Parti socialiste, a consacré un débat approfondi et public à la rénovation de notre démocratie. Nos conclusions, dont je vous adresse ci-joint copie, sont connues en particulier celles qui concernent la limitation du cumul des mandats et l'accroissement de la participation des femmes à la vie politique.
Sur ce dernier point, nous sommes passés des déclarations aux actes puisque nous arrêtons des décisions concrètes en vue d'augmenter fortement le nombre de nos élues.
Sur la modification des modes de scrutin – si telle était votre intention – je ne crois pas que cette question soit aujourd'hui au coeur des attentes des Français, préoccupés qu'ils sont bien davantage par les difficultés économiques et la montée du chômage.
Pour autant, sur l'ensemble des questions que vous évoquez, je puis vous assurer que, si le gouvernement et sa majorité sont en mesure de présenter un projet, nous ne manquerons pas de l'examiner sans a priori mais à la lumière de la réflexion que nous avons-nous-mêmes engagée.
Puis-je enfin espérer vous faire partager l'idée qu'un questionnaire, auquel il nous est demandé de répondre, n'est sans doute pas, du point de vue des relations entre le Premier ministre et d'autres responsables politiques notamment de l'opposition, la formule la plus habituelle ni la plus heureuse ?
Veuillez croire, monsieur le Premier ministre, à l'expression de mes sentiments les meilleurs et cordiaux.