Texte intégral
Je vous souhaite la bienvenue dans ce Centre de conférences internationales qui est partie intégrante du quai d’Orsay. La dernière fois que je m’y trouvais, il y a quelques jours, avec le ministre des affaires étrangères, c’était pour y accueillir tous les ambassadeurs de France dans le monde qui sont, une fois par an, réunis à Paris pendant trois jours, reçus par le chef de l’État, le Premier ministre, ici même, en réunion de travail. Une sorte de symbole d’ailleurs que d’autres ambassadeurs que vous êtes, sur le terrain, se trouvent ici pour cette première réunion de toutes les associations qui ont une vocation européenne, qui croient en l’Europe, quelle que soit leur sensibilité ou l’objet de leur activité. J’ai pensé qu’il était difficile pour le ministre des affaires européennes de travailler, de convaincre, d’agir, dans le cadre de sa mission gouvernementale, mais plus généralement sur les questions européennes, sans avoir enfin un contact avec ceux qui croient en la même cause, encore une fois et dans le pluralisme qui est normal dans une démocratie comme la nôtre.
Je suis donc très heureux que vous avez répondu à cette première invitation. Mon intention est que, peut-être une fois par an, nous ayons une telle occasion.
Tout à l’heure, vous pourrez poursuivre vos échanges entre vous, apprendre à mieux vous connaître au-delà des réseaux ou des associations qui vous réunissent.
L’objet de cette rencontre, vous l’avez bien compris, est de vous présenter en quelques mots, au-delà des documents qui vous ont été remis, cette idée du dialogue national sur l’Europe et pour l’Europe. Mais aussi, au-delà du propos introductif dans l’heure qui nous réunira, que je puisse moi-même vous écouter. Et donc, je vais essayer d’être bref pour laisser du temps aux questions sur le dialogue national pour l’Europe, mais plus généralement, puisque nous en avons l’occasion, que vous exprimiez les difficultés que vous rencontrez dans l’activité qui est la vôtre, généralement associative et bénévole, les problèmes que vous avez à surmonter, les souhaits, les demandes que vous voulez adresser aux pouvoirs publics et au gouvernement.
Voilà maintenant à peu près 15 mois que j’ai l’honneur d’être à ce poste. Je m’y suis engagé avec de l’enthousiasme, de l’énergie, l’énergie des montagnards, avec aussi un peu d’utopie. Je crois qu’on ne peut pas être ministre des affaires européennes si on ne garde pas quelque part une part de rêve ou d’utopie. Je me suis efforcé de labourer le terrain dont j’ai la charge, au côté du ministre des affaires étrangères : l’Europe au sens naturel, large du terme, normal du terme, la grande Europe qui va bientôt se réunir politiquement et économiquement. J’ai donc visité ainsi les 14 pays de l’Union européenne, en dehors de la France, pour m’apercevoir d’ailleurs, et je n’en tire aucun mérite, que dans ces pays, la visite de ministres français, pour certains d’entre eux, était très rare et que la France était attendue avec impatience et même quelquefois avec ressentiment, sentiment né d’un éloignement de notre pays. J’ai également visité tous les pays associés et notamment les 12 pays qui ont vocation à entrer dans l’Union européenne. Cette exercice de labourage et d’explication des positions françaises, de renforcement de la confiance ou de la convivialité entre les dirigeants de ces pays et les nôtres, était d’autant plus indispensable à ce moment-là que je suis parallèlement engagé avec M. de Charette dans la négociation de la Conférence intergouvernementale. Ce n’est pas un petit rendez-vous, c’est même le premier rendez-vous, je crois même assez grave et important à un moment comme il ne s’en produira pas beaucoup dans l’avenir, me semble-t-il, à un moment double. Je vous dis les choses telles que je les ressens, 45 ans après le début de la construction européenne, 45 ans après la création de la CECA. Je pourrais dire que je m’en souviens bien parce que c’est en 1951 que la CECA a été créée et que je suis né la même année. Cela donne l’idée du temps qui passe : 2 générations. Nous avons presque achevé le marché commun économique, bientôt finalisé – nous faisons tout pour cela – par la monnaie unique. Cette Europe est construite, elle a des défauts – peut être trop de bureaucratie – en cherchant bien d’ailleurs, on trouverait de la bureaucratie ailleurs qu’à Bruxelles – mais elle existe dans sa dimension économique, technique, et bientôt financière et monétaire. En revanche, l’Europe politique, telle que l’avaient imaginée les pères fondateurs durant la IVe République, puis le général de Gaulle, cette Europe politique elle-même est loin d’être construite. Et il me semble, imperceptiblement, profondément, et c’est une demande de nos compatriotes, que cette Europe politique, cette Europe sociale, cette Europe humaniste se construise maintenant, venant équilibrer la seule dimension technique, financière ou économique.
Le président de la République est très conscient de cet enjeu, de cette exigence. C’est lui qui a dit devant ses collègues, chefs d’État ou de gouvernement, à Madrid, « il faut remettre l’homme au cœur du projet européen » et probablement donner cette perspective politique à la construction européenne.
C’est le premier enjeu de cette Conférence intergouvernementale. Le second enjeu est de réussir, pour l’Union européenne, l’élargissement, le grand élargissement, la réunion, enfin possible depuis la chute du mur de Berlin et du rideau de fer, de l’Europe qui se ressemble par ses fondations, parfois religieuses, sa civilisation, sa culture, son histoire, son économie. Au-delà, et après une parenthèse d’une cinquantaine d’années pour certains pays sous l’emprise soviétique, cette réunion est aujourd’hui possible. Elle est politiquement et moralement nécessaire. Elle n’est pas possible dans n’importe quelles conditions et sûrement pas avec les institutions actuelles, qui ont été faites pour six, qui ont fonctionné tant bien que mal, à neuf ou douze, et qui fonctionnent aujourd’hui très difficilement à quinze. Nous devons donc saisir cette opportunité, ce levier de l’élargissement pour changer en profondeur les méthodes de travail des institutions, le traité qui s’y attache. Vous le voyez, nous abordons cette Conférence intergouvernementale, nous Français, avec un haut degré d’ambition.
Tout ne se résume pas à cette conférence, dans le calendrier européen des cinq ou six ans qui viennent. Dans le dossier qui vous est remis, qui est un peu fait de papier, de discours, mais, je crois que tous ces discours méritent d’être lus avec attention, et je sais que vous le ferez. J’ai indiqué quelles étapes se trouvaient sur le calendrier européen des six ans qui viennent. La première, c’est cette conférence dont la réussite, et je ne dis pas la fin, je dis la réussite, sur autre chose qu’un filet d’eau tiède, ou sur autre chose que le plus petit dénominateur commun, la réussite de cette conférence ouvrira le deuxième rendez-vous, celui de l’élargissement, nous l’espérons à partir de 1998, qui s’étalera, suivant la préparation de chacun de ces douze pays, sur de nombreuses années.
Le troisième rendez-vous, en 1998, c’est la renégociation du traité de l’UEO, et donc une opportunité pour l’Europe occidentale d’approfondir et, sans doute, de donner un tour décisif au grand débat ouvert par la France, il y a quelques mois, sur une nouvelle organisation de la défense en Europe, en accord avec nos alliés.
Le quatrième rendez-vous, au même moment, mais qui imprègne déjà beaucoup de décisions publiques et de débats, c’est celui de la monnaie unique, en 1998 et en 1999.
Et enfin, un dernier rendez-vous, sur ce calendrier de cinq ans, vous le voyez en très peu de temps, en 1999, la renégociation des perspectives budgétaires et financières de l’Union européenne, et la remise à plat de certaines politiques, auxquelles nous tenons. Naturellement, les soucis qu’ont certains de nos partenaires de remettre en cause la politique agricole commune, le souci contradictoire que nous avons de préserver les fondations de la PAC, mais, par ailleurs, forcément, avec la perspective de l’élargissement, un redéploiement des fonds structurels dont la priorité devra être mieux affirmée pour l’emploi et pour les régions, et pour les pays, en France et ailleurs, qui auront le plus besoin de ces fonds structurels.
Voilà cinq rendez-vous que nous devons préparer sérieusement, en travaillant, et qu’il faut, parce que le risque de télescopage de ces rendez-vous existe, que nos compatriotes, et vous le savez aussi bien que moi, se posent des questions. Pendant les quinze mois passés, j’ai effectué neuf déplacements où j’ai rencontré certains d’entre vous dans neuf régions de France, pour voir comment on gérait sur le terrain les fonds structurels, comment on pourrait mieux les gérer, comment l’argent européen peut avoir la meilleure efficacité. Puisque probablement, il y aura moins d’argent européen dans les quinze ans qui viennent, pour la France, notre souci est de bien utiliser, de mieux utiliser cet argent, de lui donner une plus grande efficacité pour le développement et l’emploi. Mais, j’ai également, dans ces visites, eu le souci de rencontrer des étudiants, des lycéens, des collégiens, de donner un coup de projecteur également sur les réalisations payées grâce aux fonds européens, sans que personne ne le sache, et sans qu’on le dise vraiment, sur les panneaux ou dans les journaux. Nous recevons quand même des milliards chaque année, au titre de ces fonds structurels. Dans toute cette période, j’ai essayé de rencontrer des jeunes citoyens, des futurs citoyens. Est-ce qu’il faut avoir dix-huit ans pour être citoyen ? Moi, je ne le crois pas et j’ai essayé de dialoguer avec les jeunes. Je me suis aperçu d’une idée forte et fondamentale, ancrée dans la plupart des cœurs et des esprits, selon laquelle l’Europe est nécessaire pour la paix, pour la protection de ce que nous sommes sur ce continent, par rapport à tout ce qui se passe dans le monde. Cette mondialisation, dont on parle beaucoup, fait que les portes et les fenêtres de nos pays sont ouvertes à la communication, à l’information, l’argent circule, Internet, et tout cela inquiète beaucoup les gens en période de crise. L’Europe est une réponse qui est de nature à rassurer mais, dans le même temps, l’Europe paraît lointaine, bureaucratique, compliquée. Est-ce que c’est étonnant qu’il y ait ce sentiment ? J’ai observé que dans ces 45 ans qui viennent de s’écouler, les occasions de débattre avec le peuple, avec les citoyens ont été extrêmement rares, probablement, d’ailleurs, on ne trouverait, en cherchant bien, qu’une seule vraie occasion, celle de Maastricht où il y a eu un vrai débat populaire et qui n’a pas été médiocre, que ce soit pour ceux qui votaient « oui » ou pour ceux qui votaient « non ». Ce fut un vrai débat. Je crois donc que sans attendre un éventuel autre référendum, peut-être il y en aura-t-il dans les années qui viennent, je n’en sais rien, c’est un choix qui appartient au seul président de la République, je crois et c’est ce que je voulais vous dire aujourd’hui, le fond de mon message : pour l’Europe, pour la construction européenne, quelles que soient nos sensibilités et ce qui nous rassemble, en tout cas, ici, dans la diversité de nos opinions, que nous croyons dans la nécessité de la construction européenne. Il faut que le débat soit quotidien, il faut que le débat soit permanent. On ne doit pas résumer ce débat européen aux seuls moments de crise, je pense à la « vache folle », aux seuls moments d’impuissance européenne, je pense à la Bosnie ; il ne faut pas attendre une nouvelle consultation populaire. Je crois que si cette attente se produisait, si ce silence continuait, alors, c’est l’idée même de l’Europe qui pourrait être mise en cause à travers le langage de facilité ou de démagogie que l’on entend ici ou là, consistant à rendre Bruxelles, Maastricht et les autres ailleurs, responsables de tout ce qui va mal chez nous, et de toutes nos difficultés. Le pire, me semble-t-il, pour l’idée européenne, c’est le silence ou l’indifférence. Et je pense donc qu’il faut rompre ce silence et c’est aussi, en quelque sorte, le rôle du gouvernement de conduire ce débat, de l’ouvrir en tout cas, de manière pluraliste. C’est ce à quoi je me permets de vous inviter à travers ce dialogue national pour l’Europe que le Premier ministre m’a demandé d’engager.
Encore une fois, l’idée n’est pas parfaite. Sa mise au point sera continue. Nous adapterons cette idée en fonction de ce qui se passera sur le terrain. Mais nous avons décidé de consacrer du temps, des moyens, des initiatives, à ce débat le plus décentralisé possible, pour que les gens nous disent ce qu’ils pensent, ce qu’ils espèrent, ce qu’ils souhaitent à propos de la construction européenne.
Nous allons donc engager ce débat à la mi-octobre, à Strasbourg, et le conduire pendant 7 ou 8 mois, jusqu’au 9 mai 1997, Journée de l’Europe.
Pourquoi pendant cette période ? Parce qu’en raison du budget, de la monnaie unique, de ce silence qui a régné, je crois que c’est maintenant qu’il faut l’ouvrir. Et pourquoi le conclure en mai 1997, parce que je pense qu’après mai 1997, s’ouvrira en France, une autre période, celle des élections législatives. Je dis les choses telles que je les crois : peut-être l’explication, le débat seront moins sereins, comme c’est toujours le cas pendant une campagne législative. Et je pense que si nous voulons mener ce dialogue pour l’Europe et cette explication de manière sereine, objective, pluraliste, il vaut mieux le faire en dehors d’une campagne électorale.
Et puis, il y aura la création de l’euro et d’autres besoins d’explication.
J’ai donc cette charge d’engager ce débat. Nous avons imaginé de nous appuyer, parce que c’est normal pour l’État, sur les préfectures de région, leurs moyens logistiques. Les préfets ont donc été mobilisés sur cette organisation du dialogue pour l’Europe. Mais leur rôle n’est pas de prendre la parole, ni de mener les réunions.
C’est à la vie associative, aux élus parlementaires, aux élus locaux, régionaux, départementaux, que nous avons informés et associés à cette idée, de conduire ce dialogue et de l’ouvrir.
Ce dialogue sera ce que nous en ferons. Je ne vais pas le construire, l’imposer d’en haut. Il y aura probablement des régions ou des départements où rien ne se produira. Et d’autres, je l’observe déjà, où saisissant cette occasion ou cet encouragement, on va ouvrir le débat. J’étais l’autre jour dans la région Midi-Pyrénées où j’ai vu qu’entre la région, la préfecture, les départements, dans chaque département, plusieurs forums avaient été mis au point, un thème par forum, en s’appuyant sur la télévision régionale, sur la presse quotidienne, pour ouvrir cette occasion de dialoguer. Et je souhaite, au fond, que les associations, les chambres consulaires, la Banque de France, les conseils régionaux, les conseils généraux, se disent que, pendant cette période, encouragés par l’État, bénéficiant de ce label du dialogue national pour l’Europe, puissent créer des lieux de débat, de dialogue, de discussion.
Expliquer ce qu’est l’Europe aujourd’hui. Non seulement les grands problèmes de société qui sont traités au niveau européen, la paix, plus ou moins bien, la stabilité de notre continent, les questions culturelles, mais aussi les problèmes de la vie quotidienne, l’emploi, l’environnement, la drogue, la sécurité. Voilà des sujets qui intéressent d’abord nos compatriotes et qui méritent d’être mis en rapport avec certaines réponses actuelles, l’insuffisance de certaines réponses actuelles, ou de futures réponses qu’il faudrait trouver au plan européen.
Hier, dans la négociation de la Conférence intergouvernementale, qui se déroule une journée par semaine depuis six mois et pour neuf mois encore, jusqu’au Conseil européen d’Amsterdam, nous discutions du fameux « Troisième pilier », des affaires de justice et affaires intérieures. J’ai fait un certain nombre de propositions pour plus d’efficacité sur ce pilier, qui n’existe pas vraiment, s’agissant de la sécurité des citoyens, d’actions plus communes, voire plus communautaires, sur l’asile, l’immigration et les visas, mais aussi du besoin qu’une plus grande liberté soit accompagnée de plus de sécurité réelle. C’est la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre le banditisme organisé.
Il y a des réponses nouvelles que l’on peut trouver grâce et dans l’Union européenne. Je pense que tout cela mérité d’être débattu. Nous intensifierons donc dans les mois qui viennent notre effort d’information et d’explications.
J’avais déjà fait quelques tentatives qui ont été plutôt bien reçues. Par exemple, nous avons diffusé un journal à tous les élèves de 4e de la France, il y a quelques mois, et j’ai eu de bons retours de cette initiative.
J’ai rencontré tous les responsables des médias, chaînes de télévision, radios, journaux. Je continue, jour après jour, à voir tous les gens qui ont entre leurs mains la capacité de parler ou d’informer les citoyens pour leur demander d’accroître la place qu’ils consacrent dans leurs colonnes ou sur leurs antennes à la question européenne, encore une fois de manière pluraliste : peu importe les opinions qui s’expriment, à condition que toutes s’expriment, et peu importe ce qui se dit, à condition qu’il y ait une plus grande place pour ces questions européennes. Au bout du compte, je crois que c’est l’idée européenne qui gagnera à davantage d’explications et d’informations.
Nous avons ouvert un « 36-15 Europe », qui est à votre disposition. Et nous mettons au point actuellement, un document d’explications. Alain Lamassoure avait déjà fait cela sous une autre forme. Je vais le faire d’une manière plus populaire et plus largement diffusée. Ce sera un document d’explications sur le bilan de la construction européenne pour la France, pour les Français dans leur vie quotidienne. Ce document sera également à votre disposition, comme est à votre disposition le centre « Sources d’Europe », dont la directrice est ici, et qui vous accueillera cet après-midi. C’est un outil important, auquel nous consacrons, avec la commission, beaucoup d’argent. Il fonctionne à l’Arche de La Défense. Je suis sûr que vous le connaissez tous, mais peut-être pas dans le détail. Je pense que c’est une bonne opportunité que vous voyez ce qui existe là comme outils d’information, et que vous disiez à l’équipe qui l’anime ce que vous en attendez.
Je serai aussi attentif, tout au long de ce dialogue, aux demandes qui seront faites pour vous aider dans votre action sur le terrain et peut-être faudra-t-il adapter les outils dont nous disposons à vos demandes.
Peut-être ai-je le défaut, sur ce sujet comme sur d’autres, de voir trop grand, mais je crois que c’est le moment d’ouvrir le débat sur l’Europe. Je n’invite pas à un débat politique ou partisan. Ce débat doit être pluraliste, je le dis une troisième fois. Il doit consister d’abord dans l’explication, toujours renouvelée toujours recommencée, parce que les citoyens arrivent à l’âge de voter sans avoir entendu ce qui a été dit à leur grand frère, à leur grande sœur ou à leurs parents. Ne nous lassons jamais d’expliquer ce qui a été fait avant nous, ce qui se fait aujourd’hui, ce qu’est devenue la construction européenne, à quoi sert l’argent public européen. Ne nous lassons jamais et ouvrons ce débat tous ensemble, c’est peut-être ça l’originalité du dialogue que je vous propose en ajoutant nos initiatives pour leur donner plus de forces, plus d’échos dans l’opinion publique.
Voilà ce que je voulais vous dire le plus sommairement possible, au-delà des documents qui vous ont été remis. Une partie de ces documents concerne la position du gouvernement et les idées que nous défendons dans cette négociation internationale, la vision que nous avons aujourd’hui dans le prolongement de ce qui a été fait depuis 1957. D’ailleurs, je crois que c’est le président de la République qui disait, il y a quelques mois, « "il faut que l’Europe progresse sans cesse », et c’est exactement dans cette exigence-là que nous nous inscrivons. L’Europe a toujours progressé, parfois moins vite que certains des dirigeants de la France ou d’autres pays ne le souhaitaient, elle a parfois marqué le pas : parfois des idées n’ont pas été mises en œuvre, qui ont été reprises ou qui seront reprises plus tard. Mais c’est toujours un progrès petit ou grand qui a marqué chacune des étapes de cette construction depuis 45 ans. Nous sommes devant un grand nombre de rendez-vous importants et graves. Le premier est la réussite de cette Conférence intergouvernementale.