Texte intégral
Q - Quel jugement portez-vous sur ce nouveau dispositif ?
Il amplifie - en moyens budgétaires et en hommes - un certain nombre de mesures préexistantes. S'il donne, de fait, un « coup d'accélérateur », il faut relativiser les 5 milliards de francs « mis au pot » pour une cinquantaine de sites - d'ailleurs plutôt bien ciblés - sur une durée de six ans.
Q - La machine demeure lourde et complexe…
Il faut encore simplifier les procédures. Je pense qu'on pourrait aller plus loin et plus vite. Le gouvernement veut consolider le rôle des sous-préfets à la ville. Personnellement, je serais plus favorable à la nomination de préfets en titre, des hommes chevronnés, habitués aux procédures, expérimentés, interlocuteurs respectés des administrations centrales…
Q - Quelles sont les autres limites des mesures proposées ?
Il reste à construire une réelle cohérence entre ministères afin que chacun soit au chevet de la ville. Sans cela, on risque des contre-performances, des contradictions. Par exemple, dans la Somme, certains cantons ont perdu le bénéfice des fonds européens, d'autres des primes d'aménagement du territoire. Nous perdons des outils et des chances de création d'emplois pendant qu'on nous gratifie d'un grand projet de ville pour soigner les quartiers sensibles. Quelle logique ?
Q - Que pensez-vous du rôle donné sur le terrain aux délégués de l'État ?
Pourquoi pas ? Mais il faudrait davantage souligner le capital confiance qui est celui des élus.
Q - Et l'extension des services publics sur le terrain ?
Pour le moment, c'est une simple affirmation. Voyons comment elle se traduira dans les faits. Localement, les élus sont souvent confrontés à des réticences et à des manques de crédits des services de l'État. Néanmoins, depuis le 1er décembre, l'État a inauguré une maison de justice dans un quartier d'Amiens, pendant que la ville installe trois antennes décentralisées de police municipale ouvertes jour et nuit. La politique de la ville est transversale entre tous les ministères et partenariale entre l'Etat et les collectivités locales.