Discours de M. Michel Rocard, ministre du plan et de l'aménagement du territoire, devant la commission nationale de planification, sur la crise économique et les objectifs du 9ème plan, Paris le 8 septembre 1982.

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Circonstance : Installation de la commission nationale de planification le 8 septembre 1982

Résumé

1) Le contexte<br>- La crise mondiale, qui reflète une "gigantesque mutation" et va en s'aggravant : croissance faible, protection sociale stagnante, compétition internationale accrue, insécurité-caractère improbable d'une reprise durable en 1983-crise à la fois économique, financière (augmentation des faillites et de l'endettement des Etats ) sociale et culturelle. <br> 2) La France devant la crise<br>- Ses handicaps : commerce extérieur, situation financière des entreprises, inflation, insuffisance du dialogue social, longue habitude de protectionnisme. Nécessité de remédier au déficit du commerce extérieur et au mauvais état de l'appareil industriel. Evocation des dérapages du plan intérimaire en termes de prestations sociales, charges des entreprises... Mise en garde contre la crispation du débat politique.<br>- 3) Quelques éléments de stratégie<br>- Eviter le protectionnisme et la fuite en avant dans l'inflation. Priorité industrielle au renforcement de l'appareil de production et nécessité d'une plus grande cohésion sociale. Evocation des problèmes qui seront examinés par la commission notamment la distribution des revenus, l'ajustement de la protection sociale, le financement des entreprises et le crédit, l'école, le rôle de la France dans le monde. Les orientations de la politique industrielle : création d'emploi par l'industrie, en-particulier les PME qui doivent accéder à l'exportation-analyse de l'évolution des marchés mondiaux.<br>- 4) Le changement social<br>- Réduction du temps de travail favorable à l'emploi grâce à l'augmentation de la durée d'utilisation des équipements et à l'absence de compensation salariale pour ceux qui souhaitent plus de temps libre.- M. Rocard déclare que la situation économique et sociale de la France appelle un rejet du volontarisme qui "est parfois le pire ennemi de la volonté".