Texte intégral
1. En tant que secrétaire d’Etat à la santé et à l’action sociale, quelle sont les raisons qui ont fait refuser la levée de l’embargo sur la viande de bœuf britannique ?
Nous l’avons refusé en raison de l’existence des incertitudes dans l’avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Les mesures proposées dans le protocole franco-britannique du 23 novembre n’apportent pas des garanties supplémentaires dans la maîtrise du risque et n’auront pas d’effet immédiat.
Les Britanniques ont fait beaucoup d’effort, les mesures concernant les cohortes contemporaines des animaux malades fourniront des éléments utiles, mais les résultats ne seront disponibles qu’après août 2000.
2. L’une des incertitudes porte sur l’absence de mise en œuvre des tests post mortem sur les animaux.
Pourquoi la France n’a-t-elle pas encore débuté des études, comme l’a déjà fait la Suisse ?
Nous avons saisi l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur deux points : les protocoles de tests mis en œuvre et la vérification des mesures appliquées en France.
Les questions que nous nous posons pour la Grande-Bretagne existent aussi pour la France. Des études au moyen de ces tests sont donc envisagées. L’évolution des connaissances scientifiques doit se faire dans la transparence.
3. Avez-vous le sentiment que dans la gestion de cette affaire, la santé publique a pris toute la part souhaitable ?
Dans cette affaire, ce sont bien les préoccupations de santé publique qui ont pris le pas sur toute autre considération et à tout moment, la santé publique et mon ministère ont été associés. C’est une innovation au niveau européen.
La première fois que j’ai accompagné le ministre de l’agriculture à la Commission européenne, on m’a pris pour sa collaboratrice. Depuis, les choses ont progressé et nous souhaitons voir se constituer un dispositif sanitaire européen analogue à celui que nous avons mis en place.