Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Nous avons le plaisir de vous accueillir, Madame Corinne LEPAGE, ministre de l'Environnement, et moi-même pour faire le point avec vous, comme chaque année, sur la qualité des eaux de baignade.
Je vais vous présenter pour ma part la situation relevée au cours de la saison balnéaire 1995. Je vous indiquerai, par ailleurs, les principes retenus pour le suivi de la qualité des eaux de baignade dans les semaines à venir. Madame le ministre de l'Environnement vous apportera plus particulièrement des précisions sur les causes de pollution, ainsi que sur les actions engagées pour y remédier.
I. - Contenu du dossier remis
Ces présentations s'appuieront sur les documents qui vous ont été remis.
1. Votre dossier comprend d'abord un rapport sur la qualité des eaux de baignade en 1995. Dans ce document, figure la liste des 3 500 baignades françaises avec, pour chacune d'elle, l'indication de sa qualité au moyen d'un code de couleur qui facilite la lecture :
- bleu : qualité A
- vert : qualité B
- jaune : qualité C
- rouge : qualité D
2. Vous disposez également d'une carte qui présente cette même information sur le plan géographique, les points de baignade étant repérés par le même code de couleur.
3. Le dossier comprend aussi un rapport sur les causes de pollution des plages classées en C et D, et sur les actions engagées en 1995.
4. Une plaquette de quatre pages cartonnée synthétise par ailleurs l'ensemble des informations.
5. Enfin, un dossier de presse insiste sur les principales informations.
A côté de ce dossier, nous tenons à votre disposition une diapositive de la carte.
II. - Organisation du contrôle sanitaire
1. Comme vous le savez, l'ensemble des informations sur la qualité des eaux de baignade résulte du contrôle sanitaire effectué pendant la saison balnéaire. Je vous rappelle que ce contrôle est organisé selon les dispositions de la directive européenne du 8 décembre 1975. Il est mis en œuvre par les directions départementales des Affaires Sanitaires et Sociales. Il est effectué sur tous les lieux de baignade habituellement fréquentés, même quand cette fréquentation est peu importante.
2. En pratique, sur chaque zone de baignade, sont déterminés un ou plusieurs points de prélèvement d'eau. Avant la saison, les DDASS établissent le programme de contrôle. Pendant la saison, les DDASS inspectent régulièrement les plages et prélèvent des échantillons d'eau qui sont rapidement analysés par une centaine de laboratoires agréés par le ministère chargé de la Santé.
La fréquence de prélèvement est en principe d'une fois tous les 15 jours. Elle peut être renforcée dans des cas particuliers, ou au contraire allégée pour des plages de très bonne qualité peu exposées aux risques de pollution.
Les résultats des analyses, commentés par les DDASS, sont transmis au maire de la commune qui doit en faire un affichage public.
Si les résultats dépassent les normes fixées, il est procédé à une enquête.
En fonction de la situation, les mesures qui s'imposent sont prises, pouvant aller jusqu'à l'interdiction momentanée ou permanente de la baignade.
3. Les paramètres pris en compte dans le contrôle sont principalement les germes bactériens qui témoignent de la contamination des eaux de baignade par des rejets d'eaux usées urbaines.
En fin de saison, l'étude statistique des résultats d'analyse permet de porter un jugement global sur la qualité de l'eau, qui est ainsi dite :
- de catégorie A, lorsqu'elle est de bonne qualité,
- B, lorsqu'elle est de qualité moyenne,
- C, lorsque les eaux sont momentanément polluées,
- et enfin D, lorsque l'eau est de mauvaise qualité.
4. Au cours de la saison balnéaire 1995, un effort important a été fait avec les responsables des laboratoires agréés pour mettre en œuvre une seule méthode d'analyse par paramètre sur l'ensemble du territoire.
Dans ce but, une démarche de qualité a été spécialement organisée. En particulier, une formation obligatoire des personnels a été faite et deux campagnes d'intra-calibration des laboratoires ont été réalisées.
Elles ont permis de constater que les méthodes d’analyse étaient appliquées sans difficulté par la quasi-totalité des laboratoires.
Les méthodes d'analyse retenues sont celles considérées comme les plus performantes à la suite d'une étude communautaire. Elles permettent d'identifier les bactéries indicatrices d'une réelle contamination fécale que sont les coliformes fécaux (Escherichia Coli ou E. Coli) et les Streptocoques fécaux. En conséquence, la recherche systématique des coliformes totaux qui sont moins spécifiques a été abandonnée.
III. - État de la situation en 1995
1. Quelques chiffres résument la situation.
Plus de 3 500 points ont été surveillés en 1995 dont :
- 1874 en mer,
- et 1640 en eau douce.
Ces points concernaient près de 2 000 communes.
Plus de 30 000 prélèvements ont été réalisés, ce qui correspond à plus de 70 000 analyses.
Au total, il s'agit d'un programme de contrôle de grande ampleur dont le coût peut être estimé pour 1995 à plus de 30 millions de francs.
2. Pour les eaux de mer, 93,7 % des points sont conformes. Près de 60 % des points sont de bonne qualité (A).
Pour les eaux douces, le taux de conformité est de 91,1 %, mais il est variable selon la nature de la baignade. Ainsi 96 % des baignades situées en milieux fermés, tels les lacs, les barrages, ou les étangs, sont conformes, alors que, pour les baignades en rivière, le taux n'est que de 80 %.
Concernant les eaux de mauvaise qualité classées en catégorie D, une seule baignade est décomptée en eau de mer, elle est située sur l'étang de Berre, dans la commune de Saint-Chamas, et 29 baignades ont été répertoriées en eau douce.
3. En regardant la carte, vous constaterez la grande proportion de points de bonne et moyenne qualité, c'est-à-dire de points de couleur bleu ou verte.
L'ensemble de ces résultats est en amélioration par rapport aux années précédentes. Les travaux d'assainissement dont vous parlera Madame Corinne LEPAGE portent leurs fruits. Il faut aussi considérer que les conditions climatiques au cours de la saison 1995 étaient relativement favorables.
4. D'une année sur l'autre, les programmes de contrôle sont réajustés en fonction des constats effectués, des évolutions de la situation locale, des conditions de fréquentation par les baigneurs. Pour les points sensibles, dans un souci de transparence, vous trouverez dans le dossier de presse un commentaire portant sur le devenir, en 1995, des points classés en D en 1994.
IV. - La saison 1996
Pour la saison 1996 à venir, l'accent sera mis sur les points suivants :
Tout d'abord, l'organisation générale du contrôle sanitaire est reconduite. Les efforts entrepris pour la mise en œuvre d'une démarche de qualité seront poursuivis. En métropole, les premiers prélèvements débuteront vers mi-mai pour les eaux de mer.
L'information du public ensuite :
- dans un premier temps, l'ensemble des rapports et cartes seront diffusés dans les jours à venir dans les départements et les communes concernés. Ils seront disponibles dans les centres d'information touristiques en France et à l'étranger ;
- dès aujourd'hui, le minitel 36.15 code INFOPLAGE permet d'accéder aux résultats que nous diffusons ici. A partir du mois de juin, le public pourra consulter sur ce serveur les premiers résultats de la saison 1996, la mise à jour se faisant ensuite régulièrement au cours de la saison ;
- en saison, le public retrouve à la mairie ou sur le lieu de baignade, l'affichage des résultats d'analyses. Pour faciliter la lecture de ces données, souvent perçues comme très techniques, une affichette rédigée en français et en anglais sera apposée à côté de chaque panneau d'affichage. Vous trouverez, dans votre dossier, un exemplaire de cette affichette.