Texte intégral
CYRIL VIGUIER
Deuxième partie de notre émission avec « Territoires d'Infos », la Presse quotidienne régionale, les Indés Radios, 130 radios qui sont nos partenaires sur tout le territoire français, les télévisions locales de France avec le réseau Via et avec TV5 Monde. L'invitée politique ce matin sur ce plateau, en direct, c'est Elisabeth BORNE. Bonjour.
ELISABETH BORNE
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes la ministre chargée des Transports, merci d'être là ce matin. Pour vous interroger, à mes côtés Oriane MANCINI, la spécialiste politique de Public Sénat. Bonjour Oriane.
ORIANE MANCINI
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Et Patrice MOYON de Ouest France.
PATRICE MOYON
Bonjour Cyril.
CYRIL VIGUIER
Plus grand quotidien francophone du monde, d'ailleurs, et plus grand quotidien français. Merci d'être là. Votre interview sera retransmise sur les sites internet de la Presse quotidienne régionale, Elisabeth BORNE, à partir de 10h00 ce matin. On démarre avec l'actualité, si vous le voulez bien. On a appris cette semaine, d'ailleurs le maire de Toulouse était notre invité, l'arrêt de la... enfin, des commandes, en fait, parce que vous allez l'expliquer, de l'A380. Est-ce un échec de l'industrie européenne ?
ELISABETH BORNE
Je pense que ce n'est pas du tout un échec. L'A380 c'est un très beau succès, c'est un avion qui est très apprécié par les compagnies qui les ont achetés, par ceux qui utilisent cet avion, mais c'est vrai que le marché du transport aérien a changé, qu'on a plus des liaisons, vous savez, qu'on dit de pointe à pointe, et moins ce fonctionnement en Hub.
CYRIL VIGUIER
C'est quoi, c'est le problème de gros porteur qui est en cause ?
ELISABETH BORNE
Oui, c'est le pari qui avait été fait d'avoir des destinations extrêmement chargées, et donc l'A380…
CYRIL VIGUIER
800 passagers.
ELISABETH BORNE
Voilà, avait toute sa pertinence, aujourd'hui il s'est développé d'autres types d'avions, ceux qu'on appelle les monocouloirs, qui permettent de faire ces trajets de longue distance avec des avions plus petits. Mais moi je voudrais vraiment passer un message de confiance dans AIRBUS, AIRBUS va bien, a un carnet de commandes bien rempli, et à la place de l'A380, il y a d'autres avions qui arrivent, des A330neo, A350, donc…
CYRIL VIGUIER
On termine les commandes, quand même, donc ça veut dire que la chaîne de fabrication n'est pas interrompue pour l'instant.
ELISABETH BORNE
La chaîne de fabrication n'est pas interrompue, elle continuera jusqu'à fin 2021, et voilà, les salariés qui sont sur cette chaîne de fabrication vont pouvoir être maintenant réaffectés sur d'autres avions qui marchent très bien.
ORIANE MANCINI
Alors, on a entendu votre message de confiance, mais AIRBUS c'est quand même 3 500 emplois en Europe, dont beaucoup d'emplois à Toulouse, est-ce qu'il y a des emplois menacés par l'arrêt de cette production de l'A380 ?
ELISABETH BORNE
Je pense que clairement non. Cet avion marche très bien, et en particulier EMIRATES qui a revu à la baisse sa commande de A380, a dans le même temps annoncé des commandes très importantes sur justement le A330neo et l'A350 qui est un nouvel avion, qui va certainement avoir un succès aussi important que les A320, A330 qui marchent très très bien.
PATRICE MOYON
Alors, vous soulignez le formidable succès qu'a été AIRBUS, et une très belle aventure européenne, dans le même temps, dans l'actualité récente, on a vu que la Commission européenne vient de donner, vient de refuser en fait le rapprochement entre ALSTOM et SIEMENS. Est-ce que vous comprenez cette décision de la Commission européenne ?
ELISABETH BORNE
Enfin, très clairement moi je considère que c'est une faute, que c'est une erreur à la fois sur le plan économique, c'est une erreur aussi sur notre capacité à faire face aux géants mondiaux qui viennent et qui viendront demain certainement concurrencer nos entreprises, c'est pour ça qu'on a pris une initiative, la France après une initiative avec l'Allemagne, pour demander que les règles avec lesquelles on apprécie justement ces enjeux de concurrence, évoluent, qu'on prenne en compte qu'aujourd'hui le marché il est mondial, et puis aussi que les Etats puissent avoir leur mot à dire et donc on revoit les procédures d'examen de ces dossiers, par les autorités de concurrence.
PATRICE MOYON
Est-ce qu'il faut cesser justement les transferts de technologies à la Chine ? On voit par exemple que la Chine en quelques années a su mettre sur pied un leader mondial sur les lignes TGV.
ELISABETH BORNE
Il faut garder notre avance, c'est toute l'importance d'investir dans l'innovation, dans la recherche. Vous savez que la France a des dispositifs qui marchent très bien, le crédit d'impôt recherche, il y a un dispositif qui marche très bien, mais ça montre qu'il faut continuer à innover, à prendre des longueurs d'avance, qu'il faut aussi savoir travailler à l'échelle européenne, et c'est ce qu'on fait vraiment dans sur ces sujets industriels, c'est ce qu'on voulait faire avec ALSTOM – SIEMENS, c'est-ce qu'on va faire avec des batteries par exemple, il faut être capable de bâtir des champions européens dans cette concurrence qui est mondiale.
CYRIL VIGUIER
Allez, on met les batteries, Oriane MANCINI.
ORIANE MANCINI
Alors on vient tout de suite aux batteries, sur les voitures électriques, puisqu'Emmanuel MACRON a présenté mercredi soir un plan justement pour encourager la voiture électrique. Alors la voiture électrique aujourd'hui c'est 2 % des immatriculations, environ, c'est ça, 200 000 véhicules, votre ambition c'est un million d'ici 2022, est-ce que cet objectif pourra être atteint ?
ELISABETH BORNE
On se donne tous les moyens pour que cet objectif soit atteint. Vous voyez, on part du constat que dans beaucoup de nos territoires la voiture restera la colonne vertébrale des mobilités. Et tout l'enjeu c'est que la voiture soit plus propre, qu'elle consomme moins et donc du coup ça pèse moins sur le pouvoir d'achat, que demain ces voitures elles soient aussi autonomes, et donc c'est tout l'enjeu et toute la démarche qu'on a lancée. Donc il y a à la fois cet objectif de multiplier par 5 les ventes de voitures électriques. Dans l'année on donnera la trajectoire de bonus pour soutenir ces voitures, c'est aussi le développement de toutes les bornes de recharge, vous savez qu'on a aussi l'objectif de multiplier par 5 les bornes de recharge, et pour ça dans la Loi mobilités, on a des dispositions qui permettront de diviser par 2 les coûts de raccordement de ces bornes électriques. On va aussi raccourcir les délais, faire un véritable droit à la prise, permettre aussi…
ORIANE MANCINI
Là aussi il y a une concurrence chinoise, puisque le marché des batteries pour les voitures électriques, il est dominé par l'Asie.
ELISABETH BORNE
Eh bien très clairement, c'est aussi... Absolument.
ORIANE MANCINI
Emmanuel MACRON parle d'un AIRBUS de la batterie, qu'est-ce que ça veut dire, est-ce qu'il a une chance de voir le jour ?
ELISABETH BORNE
On travaille avec nos partenaires allemands pour lancer un champion européen dans la batterie. Vous avez vu qu'on a annoncé qu'on allait mettre 700 millions d'euros pour développer cette filière de batteries, et c'est effectivement très important.
ORIANE MANCINI
Sur 5 ans, 13 millions d'euros sur 5 ans.
CYRIL VIGUIER
Et ce n'est pas polluant ?
ELISABETH BORNE
C'est un enjeu aussi 13 important de s'assurer qu'on travaille aussi sur le recyclage de ces batteries, sur la deuxième vie des batteries. Les batteries elles vont aussi avoir un rôle très important à jouer, quand on développe des énergies renouvelables qui sont intermittentes, donc il faut stocker de l'énergie, donc ces batteries qui sont d'abord utilisées dans les voitures, elles auront aussi des secondes vies, c'est toute cette filière à laquelle il faut travailler.
PATRICE MOYON
Juste pour terminer sur ce dossier, est-ce qu'il n'y a pas un risque social si on va trop vite, avec plusieurs centaines de milliers d'emplois qui pourraient être concernés dans l'industrie européenne, si on aurait trop vite le diesel ?
ELISABETH BORNE
Enfin, ce n'est pas des centaines de milliers d'emplois, mais il faut effectivement être très attentif, et c'est tout l'enjeu de toutes les transitions qu'on à mener, il faut qu'elles soient débattues, accompagnées, que l'on anticipe aussi ces transitions écologiques, donc c'est vraiment le sens de l'action que mène le gouvernement, d'accompagner cette évolution vers des véhicules plus propres.
ORIANE MANCINI
Mais vous comprenez que les Français, à qui on a dit pendant des années que le diesel c'était la solution, qu'il fallait acheter des véhicules diesel, aujourd'hui soient en colère et puis d'autre part il y a les salariés effectivement de ces entreprises qui travaillent sur le diesel, eh bien qui s'inquiètent pour leur emploi.
ELISABETH BORNE
Alors, je comprends très bien. Vous savez, moi j'ai participé à des débats où j'ai effectivement entendu les Français qui disent : vous nous avez poussé à acheter des diesel, maintenant vous nous dites que ça ne va pas, ça veut dire qu'il faut vraiment accompagner ces transitions. C'est pour ça qu'on a par exemple mis en place une prime à la conversion, qu'on a renforcée, qui est de 4 000 € pour ceux qui roulent beaucoup, donc il faut accompagner ces transitions, aider les Français à changer de voiture et évidemment il faut aussi accompagner les sites industriels qui sont concernés, accompagner aussi la reconversion des salariés.
CYRIL VIGUIER
Lyon – Turin.
ORIANE MANCINI
Oui, Lyon – Turin, autre sujet, puisqu'un rapport italien torpille le Lyon – Turin, projet de liaison ferroviaire, ce rapport italien, d'experts italiens, dit que le projet n'est pas rentable. Est-ce qu'aujourd'hui le Lyon – Turin est enterré ?
ELISABETH BORNE
Clairement pas. Vous savez, c'est un projet très important. Si je vous cite un chiffre, aujourd'hui dans les échanges des transports de marchandises entre la France et l'Italie, le ferroviaire c'est 8 %, entre l'Italie et la Suisse est 70 %. Donc est-ce qu'on peut se satisfaire d'une situation comme ça ? En tout cas je peux vous dire que les élus des territoires concernés, moi j'y étais récemment, j'étais en Savoie avec les élus de Haute-Savoie et d'Isère, ils n'en peuvent plus de voir des camions, il y a des enjeux de pollution, donc c'est tout l'enjeu de ce projet. Donc nous, la France respecte clairement le temps qu'a souhaité prendre nos partenaires italiens, mais aujourd'hui on dit clairement aussi aux Italiens qu'il faut que cette décision elle vienne, il y a des financements européens à la clé, vous savez 40 %, peut-être même 50 % de financements européens, et il faut qu'une décision intervienne maintenant pour qu'on ne perde pas ces financements.
ORIANE MANCINI
Donc vous dites au gouvernement italien : prenez votre responsabilité, ce projet doit se faire ?
ELISABETH BORNE
Absolument, absolument.
CYRIL VIGUIER
Emmanuel MACRON, président campagne, c'est en tout cas ce que pensent les Français, les sondages sont très parlants de ce point de vue, voilà, cette tournée des territoires, cette rencontre avec les élus, les citoyens, eh bien ça paraît être une campagne électorale pour la majorité des Français.
ELISABETH BORNE
Ecoutez, on peut dire tout et son contraire, vous voyez, on nous dit aussi qu'on est trop loin des territoires, on disait que le président de la République était peut-être comme ses prédécesseurs, victime de l'enfermement de l'Elysée, là il est sur le terrain, on ne va pas lui reprocher d'aller débattre avec les Français. Mais le grand débat c'est 8 000 réunions qui sont programmées, donc on voit effectivement celles qui sont retransmises, auxquelles participe le président de la République, il y a des démarches de ce type-là, 8 000 réunions dans les territoires, où il y a des échanges très importants, passionnants, moi j'ai participé à un certain nombre de ces débats, eh bien je peux vous dire que c'est quelque chose de, enfin vraiment de rassurant et même d'enthousiasmant de voir que les Français ont envie de débattre de tous ces sujets, tous ceux qui sont dans le débat, qu'il s'agisse de la fiscalité, des dépenses publiques, de la présence des services publics, du pouvoir d'achat, de la transition écologique, tous ces sujets sont débattus par les Français.
PATRICE MOYON
Le projet de loi mobilités, vous avez décalé justement cette présentation d'un mois, parce qu'il y avait ce Grand débat, qu'est-ce que vous attendez justement autour de ces questions de mobilité, qu'est-ce qui remonte du terrain, et comment est-ce que ça va nourrir ce projet de loi ?
ELISABETH BORNE
Vous savez, moi ça fait des mois que je porte la nécessité de lutter contre les fractures territoriales, sociales, environnementales, que connaît notre pays. C'est le sens de la réorientation par exemple des investissements qu'on va maintenant consacrer à l'entretien, à la régénération des réseaux, au désenclavement routier de territoires qui sont encore mal desservis, à la dessaturation aussi à la capacité à offrir plus de trains autour des grandes villes, et ce projet de loi moi, je le conçois vraiment comme une boîte à outils, pour permettre aux élus de prendre les bons outils pour répondre aux besoins de mobilité dans les territoires.
ORIANE MANCINI
Alors, les sénateurs sont inquiets sur le financement de cette loi mobilités, il y a un problème quant à la sincérité de la trajectoire budgétaire disent-ils. Que leur répondez-vous ?
ELISABETH BORNE
Alors je les remercie de se préoccuper du financement, vous imaginez que c'est quelque chose qui me tient à coeur. En fait il y a deux sujets. Il y a un sujet conjoncturel sur l'année 2019, parce qu'une partie des ressources pour financer des infrastructures de transport, ce sont les amendes radar, donc effectivement il y a eu beaucoup de dégradations sur les radars, donc il faut qu'on trouve une solution pour 2019, pour tenir nos engagements.
ORIANE MANCINI
Combien manque-t-il ?
ELISABETH BORNE
Honnêtement on ne sait pas aujourd'hui combien il va manquer de recettes radar à la fin de l'année, mais clairement il faut s'assurer qu'on aura bien les ressources nécessaires pour tenir nos engagements en 2019…
ORIANE MANCINI
Sur ces amendes radar, le sénateur Hervé MAUREY parle d'un doublement des amendes radar, il y a eu une passe d'armes entre vous et lui lors de votre audition en commission, qu'est-ce que vous lui dites ?
ELISABETH BORNE
Enfin, moi je lui dis qu'effectivement il fait état d'un document de Bercy, moi je ne le connais pas, voyez, je ne peux pas commenter tous les documents que tous les fonctionnaires de Bercy peuvent imaginer. On a des recettes radars qui sont une partie des ressources de la FIC (phon). Ce que ça montre aussi, vous savez, c'est que ça doit nous interroger, en tout cas moi ça m'interroge, sur le fait de financer des politiques stratégiques et de long terme comme les infrastructures de transport, avec des ressources qui fluctuent et avec des ressources dont je pense que tous collectivement on ne peut qu'espérer qu'elles baissent, parce que si les Français respectent les limitations de vitesse, ces recettes doivent baisser. Donc moi je pense que c'est important et on va y travailler, d'avoir ces ressources pérennes pour financer nos infrastructures qui sont essentielles pour répondre aux problèmes qu'expriment les Français ces dernières semaines.
PATRICE MOYON
Est-ce que ça n'est pas un message contradictoire ? Effectivement d'un côté on dit : les radars sont là, ils ont une vertu pédagogique, et de l'autre on voit bien que l'Etat en attend beaucoup, et beaucoup plus toujours.
ELISABETH BORNE
Enfin, je pense que les recettes radars, enfin, on va bien utiliser les recettes radar, et de dire que les recettes radars sont affectées par exemple à des enjeux de sécurité routière, ça doit aussi être un message qui est important. Moi je dis juste qu'il faut qu'on puisse assurer le financement des infrastructures de transport, et c'est tout le travail qui avait été fait par le Conseil d'orientation des infrastructures, avec des recettes pérennes, stables, avec de la visibilité, et donc c'est effectivement le sujet pour 2019, et puis dans la durée, vous savez qu'on avait indiqué qu'il fallait travailler à une autre ressource pérenne, et le travail, évidemment il se poursuit, c'est un enjeu pour la prochaine loi de finances, pour laquelle on va évidemment tenir compte de ce qui remonte du débat.
ORIANE MANCINI
Mais sur cette la mobilité, il manque 500 millions d'euros de financement, c'est ça ?
ELISABETH BORNE
On a toujours dit qu'on devait trouver 500 millions de plus pour 2020, donc c'est un enjeu pour la loi de finances pour 2020.
ORIANE MANCINI
Et vous pensez les trouver où ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, moi je ne vais pas anticiper sur le débat, ces sujets effectivement ça fait partie des enjeux qui sont mis dans le débat, et on tiendra compte de ce qui remonte de ce débat.
CYRIL VIGUIER
Sur l'aspect pratique, juste d'une évaluation, combien de temps il va falloir pour les remettre tous, parce qu'on circule tous sur les routes de France ou à Paris, ils sont vraiment tous endommagés, c'est quoi les délais réels ?
ELISABETH BORNE
C'est le ministère de l'Intérieur qui gère ça. Je pense que ce qui est important, c'est de se dire que ces radars ils sont là pour inciter et même plus que ça, les Français…
CYRIL VIGUIER
Donc il n'y a pas de délai, vous ne savez pas combien de temps ça va prendre.
ELISABETH BORNE
Le ministère de l'Intérieur va déployer certainement des nouveaux radars. Ce que je veux dire, c'est que, aujourd'hui, ce qu'on voit c'est qu'il y a une très forte augmentation des excès de vitesse, il faut quand même avoir en tête que derrière ces excès de vitesse, c'est de la violence routière, c'est des blessés, c'est des décès, donc effectivement il y a un enjeu important.
ORIANE MANCINI
Un mot sur le projet de Charles-de-Gaulle Express, ça aussi c'est un projet controversé, liaison ferroviaire entre la gare de l'Est à Paris et l'aéroport de Roissy. Est-ce que vous nous confirmez que ce projet sera lancé dans les prochains jours alors ?
ELISABETH BORNE
Alors, le contrat de concession je l'ai signé comme je l'avais annoncé, c'est un projet qui est nécessaire. Aujourd'hui la desserte entre Paris et l'aéroport Charles-de-Gaulle est très majoritairement routière, donc je pense qu'on ne peut pas non plus se satisfaire de la desserte. Le message il est très clair : il est exclu que ce projet se fasse au détriment des transports du quotidien. Donc il n'y a pas 1 € de financement public pour ce projet, qui sera financé par ses utilisateurs et par une taxe sur les billets de transport aérien.
ORIANE MANCINI
Est-ce que ce n'est pas un projet qui va impacter les usagers du RER B ? Parce qu'ils sont inquiets, vous les entendez, les habitants, les élus.
ELISABETH BORNE
Alors il y a une quinzaine... Mais j'entends tout à fait ces inquiétudes et ma priorité c'est les transports du quotidien. Il y a une quinzaine de projets très importants de travaux sur ce secteur, le préfet de région a une mission que le gouvernement lui a confié, pour regarder comment organiser ces chantiers, pour minimiser l'impact sur les usagers, notamment du RER B, et évidemment on tiendra compte de ces propositions. Moi je vous le dis très clairement : il est exclu que ce projet se fasse au détriment des transports du quotidien et notamment des usagers du RER B.
PATRICE MOYON
A l'origine de la crise des Gilets jaunes, il y a évidemment la taxe carbone, il y a une tribune qui a été signée par 86 députés de tous bords, qui justement plaide pour une fiscalité carbone juste socialement. Est-ce que finalement cette taxe carbone, elle ne va pas revenir sur la table ?
ELISABETH BORNE
Enfin, je pense que le président de la République nous a mis en garde, le début de la crise, alors c'est des sujets très profonds, mais ce qu'elle a cristallisé c'est une augmentation des impôts, donc je pense qu'il faut... il faut qu'on n'ait pas en tête qu'on va sortir de la crise en annonçant des augmentations d'impôts. Maintenant, dans le débat il y a la fiscalité écologique, la transition écologique, donc c'est logique que ces sujets viennent aussi dans le débat.
CYRIL VIGUIER
Elisabeth BORNE, pour conclure. Les drones qui vont nous transporter dans les airs, on avait le président de l'exploitation de la Tour Eiffel, le directeur général de l'exploitation de la Tour Eiffel tout à l'heure, dans les villes, c'est pour quand ? On a vu des sujets d'ailleurs, on en a remonté un nous une fois dans le JT, à Shanghai par exemple, des drones transportent les gens. Ça arrivera ici ou pas ?
ELISABETH BORNE
Alors, moi je m'occupe déjà d'avoir dès 2021, des navettes autonomes qui donneront des nouveaux services de mobilité.
CYRIL VIGUIER
Mais dans les airs, là je parle.
ELISABETH BORNE
Et dans les airs, nous on travaille plutôt sur le transport, notamment de colis, sur la surveillance des voies ferrées, des lignes électriques à haute tension, c'est vrai que je ne suis pas sûre que vous voyez, l'environnement de Paris soit tout à fait propice à développer des drones, on n'a pas forcément envie de voir autour de la Tour Eiffel, autour de Notre-Dame, des drones pour se déplacer...
CYRIL VIGUIER
Transportant des gens.
ELISABETH BORNE
Pour se déplacer, mais par contre il y a beaucoup d'usages très important, je vous dis par exemple à la fois dans le domaine agricole et puis la surveillance de ces grandes infrastructures, des lignes électriques, donc c'est quelque chose auquel on travaille également.
CYRIL VIGUIER
Merci beaucoup Elisabeth BORNE, vous êtes la ministre chargée des Transports, d'avoir été notre invitée politique ce matin. Merci Oriane MANCINI, merci Patrice MOYON.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 février 2019