Interview de M. Gabriel Attal, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale et de la jeunesse à RTL le 12 avril 2019, sur l'âge du droit de vote des jeunes et le Grand Débat national.

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Intervenant(s) : 
  • Gabriel Attal - Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale et de la jeunesse

Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

YVES CALVI
Elizabeth MARTICHOUX, vous recevez donc Gabriel ATTAL, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, et de la Jeunesse.

ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Gabriel ATTAL.

GABRIEL ATTAL
Bonjour.

ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être dans ce studio ce matin. Gabriel ATTAL, est-ce que l'on est trop jeune pour voter à 16 ans ?

GABRIEL ATTAL
C'est une vraie question. En tout cas, moi ce que je constate, c'est qu'il y a beaucoup trop peu de jeunes qui votent à 18 ans. Et pour moi, la préoccupation c'est : comment faire en sorte que les jeunes votent davantage quand ils en ont le droit aujourd'hui, c'est-à-dire à 18 ans ? En 2017, présidentielle, législatives, il y a un jeune de moins de 30 ans sur cinq qui a voté à l'ensemble des tours. Aux dernières élections européennes, puisque c'est les prochaines élections qui arrivent, il y a 29 % des jeunes de 18/24 ans qui ont voté. Donc pour moi, la question d'abaisser l'âge à 16 ans, elle se posera le jour où on sera dans une situation où les jeunes voteront davantage, autant que les autres à 18 ans, et on y travaille.

ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, pourquoi on pose la question ? On le rappelle, Anne HIDALGO a annoncé hier qu'elle veut expérimenter dans les lycées à Paris, à l'occasion des Européennes, ce vote pour les jeunes de 16 ans, évidemment pour de faux, ça ne sera pas comptabilisé, mais son argument c'est que peu de jeunes ont été associés au Grand débat, spontanément ils n'y sont pas venus, et que c'est là l'occasion finalement d'ouvrir leur appétit démocratique. D'une certaine façon, on pourrait se dire : plus on vote jeune, plus on vote.

GABRIEL ATTAL
Oui c'est-ce que... Il y a quelques pays qui ont abaissé à 16 ans en ayant ce raisonnement, et on a vu que les effets, en tout cas à moyen terme, n'ont pas été au rendez-vous. Sur la question du Grand débat, moi ça a été une de mes grandes préoccupations, que les jeunes participent, et ce n'est pas une surprise que dans des réunions publiques classiques, où qui veut vient, il n'y a pas beaucoup de jeunes, par définition. Quand on est jeune, on ne se sent pas forcément légitime pour aller dans une réunion avec des moins jeunes qui ont leur expérience, leur vécu, etc. Mais vous savez, il y a des initiatives qui ont été lancées, notamment par des associations avec lesquelles j'ai travaillé, pour aller chercher la parole des jeunes sur ce Grand débat. Je pense à une association qui s'appelle « Entendre la France », qui est passée par ce qu'on appelle – pardon du terme – un chatbot, sur Messenger, sur Facebook, pour aller recueillir la parole des jeunes…

ELIZABETH MARTICHOUX
Traduction...

GABRIEL ATTAL
C'est-à-dire que c'est via Facebook, Messenger. 350 000 contributions, et c'est très intéressant, parce que l'essentiel avait moins de 25 ans, sur les 350 000 contributions, 19 seulement ont demandé l'abaissement de l'âge à 16 ans. Donc on voit bien que ce n'est pas le sujet de préoccupation majeure des jeunes aujourd'hui. Il y a des enjeux sur la meilleure représentativité des politiques, sur la transparence, sur la prise en compte du vote blanc.

ELIZABETH MARTICHOUX
On va en parler d'ailleurs.

GABRIEL ATTAL
Voilà.

ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord. Le vote blanc, on va y revenir, mais par parenthèse, est-ce qu'Anne HIDALGO, la maire de Paris, qui donc veut faire ce test, avait prévenu votre ministre de tutelle Jean-Michel BLANQUER qu'elle voulait organiser ces votes dans les lycées parisiens ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, je ne crois pas, je crois qu'elle dit dans son interview qu'elle a écrit un courrier, en tout cas il n'était pas encore arrivé quand l'interview est sortie, mais vous savez, Jean-Michel BLANQUER il est par principe, et moi-même je le suis aussi, très ouvert aux expérimentations. Donc je ne pense pas qu'il y ait de problème de principe.

ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord, donc ce n'est pas une mauvaise manoeuvre.

GABRIEL ATTAL
Vous savez, moi quand j'étais lycéen, j'avais organisé aussi un faux vote pour les présidentielles dans mon lycée, et je pense que, voilà des idées comme ça…

ELIZABETH MARTICHOUX
Ça ne pose pas de problème en tout cas pour le ministre de l'Education nationale.

GABRIEL ATTAL
Ça ne pose pas de problème.

ELIZABETH MARTICHOUX
Reconnaissance du vote blanc, vous l'avez évoqué. Ça peut, ça pourrait figurer dans les annonces présidentielles ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, par définition c'est une question que le président de la République a ouverte lui-même dans le cadre de sa lettre aux Français. Donc par définition ça peut figurer, moi je n'ai pas d'informations…

ELIZABETH MARTICHOUX
Non mais vous voyez ce que je veux dire, ça peut, par principe…

GABRIEL ATTAL
Ça peut, par principe.

ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que, d'après ce que vous savez, d'après les petits mots j'imagine, les suggestions que vous avez fait passer à Emmanuel MACRON, c'est une proposition qui a toutes les chances d'être retenue ?

GABRIEL ATTAL
Moi je sais que j'y suis favorable.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous, c'est votre souhait.

GABRIEL ATTAL
Moi j'y suis favorable. J'ai déjà eu l'occasion de le dire, dans des conditions qu'il faut préciser : est-ce qu'il faut que ça soit aux deux tours ou seulement au premier tour ? Moi je pense que c'est important, la personne qui est élue président de la République, elle ait une majorité au deuxième tour pour éviter qu'on refasse des élections tous les mois, jusqu'à ce qu'on ait une majorité. Mais voilà, moi j'ai déjà dit que j'y étais plutôt favorable, mais encore une fois c'est le président qui tranche, et si votre question c'est : est-ce que j'ai l'information de savoir s'il va aller dans ce sens, la réponse est non.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'était ce que je disais tout à l'heure, autant demander l'âge du capitaine. On attend toujours les annonces, effectivement, d'un autre côté on n'a jamais été aussi près. On peut parier sur lundi ou on risquerait de perdre gros ?

GABRIEL ATTAL
Je pense qu'on peut parier sur la semaine prochaine.

ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, d'accord.

GABRIEL ATTAL
C'est un pari qui a beaucoup de chance de réussir…

ELIZABETH MARTICHOUX
En début de semaine.

GABRIEL ATTAL
Après, le début de semaine, c'est une cote je pense aussi importante, je n'ai pas plus de précisions que ça.

ELIZABETH MARTICHOUX
Sur la forme, le président doit prendre de la hauteur, donner de la solennité à ce moment ou revenir au milieu des Français dans un exercice qui lui a plutôt réussi ces dernières semaines ? Votre avis.

GABRIEL ATTAL
Moi, je ne suis pas conseiller du président, et honnêtement, même si je lui faisais, ou si je lui fais des conseils, je ne les fais pas publiquement. Je pense que ce qui est important, c'est que sur le fond il rappelle le récit de notre action : pourquoi est-ce qu'on a fait ce qu'on a fait, pourquoi est-ce qu'on veut continuer à faire, et comment on va faire différemment ? C'est aussi ça la question qui a été posée par le Grand débat. Comment on va faire différemment en termes de construction des politiques publiques, comment on associe davantage les Français, comment on fait en sorte que l'on ait une administration qui soit davantage tournée vers l'exécution, vers le fait que la vie des Français se transforme concrètement quand des décisions politiques sont prises ? Ça c'est un premier chantier majeur. Et puis évidemment un chantier sur la justice fiscale, sur le pouvoir d'achat des Français, notamment des classes moyennes qui travaillent beaucoup, qui gagnent trop pour bénéficier des aides sociales, pas assez pour bénéficier de certaines baisses d'impôts qu'il a pu y avoir. Voilà, c'est ces enjeux-là qui vont…

ELIZABETH MARTICHOUX
Et ça sous-entend de la solennité, ça ? De justement revisiter, à la fois l'action publique et puis de donner des perspectives de pouvoir d'achat aux Français ? Ou il peut très bien, encore une fois, revenir au milieu des Français, dans une forme de conclusion formelle de ce qu'il a expérimenté pendant des semaines ?

GABRIEL ATTAL
Moi je pense qu'on peut avoir une forme de solennité, y compris au milieu des Français, si je peux me permettre de vous répondre ainsi.

ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord. Les deux, les deux, éventuellement…

GABRIEL ATTAL
Et en même temps.

ELIZABETH MARTICHOUX
Et en même temps ou successivement. C'est vrai qu'il avait dit mi-avril, mais que pour beaucoup ça tarde, ça dessinerai éventuellement l'image d'un président qui hésite, fondamentalement, qui ne sait pas trancher. Est-ce que ça veut dire ça cette attente ?

GABRIEL ATTAL
Pas du tout. Moi déjà je veux quand même rappeler que cette séquence elle a montré que c'est un président de la République qui n'hésite pas à ouvrir un espace démocratique qui permet à tous les Français de débattre et de faire des propositions. Et ça c'est quand même important de le rappeler.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est peut-être la bonne idée, ce n'est pas le plus difficile.

GABRIEL ATTAL
Oui, mais c'est... eh bien, ce n'est pas le plus difficile…

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avouez que c'est maintenant le plus dur.

GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas le plus difficile, quand il a lancé ce grand débat, ce n'était pas évident, parce qu'on n'était pas sûr que ça fonctionne, je me souviens des commentaires à l'époque qui disaient : ça va pas marcher, les Français ça ne les intéresse pas, ce qu'ils veulent c'est qu'on décide tout de suite. Résultat, ça a été un résultat massif et historique, plus de 10 000 réunions, des millions de contributions qui ont été déposées, si on nous avait dit il y a quelques mois qu'on serait aujourd'hui à se demander comment est-ce que le président va être à la hauteur de l'immense attente qui a été suscitée par cet exercice démocratique inédit, qui est regardé partout dans le monde, je ne suis pas sûr qu'on l'aurait cru. En tout cas, moi je m'en réjouis. Après, je ne pense pas que le président ait des difficultés à trancher. Je pense qu'il y a peut-être un certain nombre de choses qui ont déjà été tranchées, d'autres qui sont amenées à l'être, et…

ELIZABETH MARTICHOUX
Trancher notamment un débat qui a suscité une certaine cacophonie gouvernementale, c'est : faut-il reculer ou non l'âge du départ à la retraite ? Aujourd'hui il est à 62 ans, messieurs DARMANIN et LE MAIRE on dit qu'il faudrait le faire, et vous, vous avez dit non, 62 ans, à ce stade attendons à réforme et on verra. Par parenthèse, est-ce que vous vous êtes fait engueuler pour avoir donné votre avis ? Parce qu'on a l'impression que tout le monde donne son avis, au bout du compte, comme vous dites.

GABRIEL ATTAL
Alors, déjà, déjà je n'ai pas dit non, ce n'est pas mon rôle de dire non…

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez donné votre avis.

GABRIEL ATTAL
J'ai donné, alors…

ELIZABETH MARTICHOUX
... le résumé de façon, je pense, assez honnête.

GABRIEL ATTAL
Voilà. Il y a une réforme des retraites qui est en cours, qui est portée par Jean-Paul DELEVOYE, elle ne prévoit pas de report de l'âge légal. C'était dans son mandat de négociations. Ensuite, il y a des mesures qui seront nécessairement prises en sortie du Grand débat, qui vont nécessiter des dépenses, peut-être sur la dépendance, peut-être sur d'autres sujets, et dans ce contexte-là il faut des recettes, en tout cas des marges de manoeuvre financières. Et donc il y a des personnes, vous avez cité mes collègues Gérald DARMANIN et Bruno LE MAIRE, qui ont ouvert cette porte pour des recettes de reporter l'âge légal. La question qui m'a été posée par un de vos confrères, c'est : est-ce que vous-même vous auriez ouvert cette porte ? J'ai dit non.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez dit non.

GABRIEL ATTAL
Je ne vais pas mentir.

ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc chacun donne son avis. Ma question, dans le fond, c'est que, à l'heure où il doit trancher, ça ne le gêne pas le président, que vous donniez chacun votre avis, en l'occurrence des avis différents, sur une question aussi sensible ?

GABRIEL ATTAL
Je ne pense pas du tout. Vous savez, la République En Marche, on est un mouvement avec des personnes qui viennent d'horizons très différents, avec des personnes qui viennent de gauche, de droite, du centre, de la société civile. C'est ensuite au président de la République et au Premier ministre…

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous pouvez dire honnêtement, sans langue de bois, Gabriel ATTAL, que ça ne gêne pas le président qu'il y ait, sur ce sujet, des avis aussi divergents au sein du gouvernement ?

GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire, sans langue de bois, je pense que ça ne le gêne pas qu'il y ait un débat, qui plus est dans le cadre du Grand débat où les Français peuvent faire des propositions. En revanche, ce qui serait gênant, c'est qu'une fois que le président de la République et le Premier ministre ont tranché, certains ministres y reviennent ou proposent une orientation différente. Là, ça serait gênant. Je ne pense pas que ça sera le cas.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous auriez pu venir en uniforme du Service national universel ce matin, c'est votre dossier le SNU, vous allez l'expérimenter. Sérieusement, l'uniforme, c'est un treillis militaire, je crois que vous avez déjà eu l'occasion de dire que non, ce serait…

GABRIEL ATTAL
Non, c'est pour ça que je n'appelle pas ça un uniforme, c'est une tenue commune, et ça ne sera pas un treillis, c'est un uniforme civil, avec…

ELIZABETH MARTICHOUX
Avec une veste, un pantalon pour les hommes, et une veste et autre chose, enfin, ce que l'on veut, mais c'est la couleur qui importe…

GABRIEL ATTAL
Non, les femmes aussi peuvent porter un pantalon.

ELIZABETH MARTICHOUX
Parce que c'est mixte ... on le rappelle.

GABRIEL ATTAL
Oui oui, il y a une veste blouson, un pantalon...

ELIZABETH MARTICHOUX
Quelle couleur ?

GABRIEL ATTAL
Ce qui est important aussi c'est qu'il y ait un pantalon « à pinces », spécifique pour les cérémonies patriotiques. Par exemple en juin, dans la phase pilote qui sera du 16 au 28 juin, il y aura un moment important, c'est le 18 juin, et moi je souhaite, et j'ai déjà, enfin je ne l'ai pas annoncé, mais en tout cas dans tous les centres du Service national, il y aura une cérémonie pour l'appel du 18 juin, donc c'est important que les jeunes aient une tenue pour ces cérémonies patriotiques. Et d'ailleurs ils auront vocation, après leur service national, à participer aux cérémonies patriotiques qui ont lieu régulièrement sur le territoire, pour commémorer des événements importants.

ELIZABETH MARTICHOUX
De quelle couleur ?

GABRIEL ATTAL
Elle est bleu marine.

ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà, bleu marine.

GABRIEL ATTAL
Le polo est blanc, et puis évidemment vous avez la cocarde qui est présente…

ELIZABETH MARTICHOUX
Avec un peu de rouge, la couleur de RTL.

GABRIEL ATTAL
Avec un peu de rouge quand même.

ELIZABETH MARTICHOUX
Un peu de rouge et la couleur républicaine bleu/blanc/rouge. 2 000 jeunes, donc, vont l'expérimenter ce Service national universel. Puisque l'on a parlé éventuellement d'un projet de permis de conduire dans le cadre du SNU, lorsqu'il sera dans sa vitesse de croisière, dans la sortie du Grand débat, est-ce que le président va annoncer des mesures sur le permis justement ?

GABRIEL ATTAL
Alors, encore une fois, moi je n'ai pas les annonces…

ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que vous lui avez dit ?

GABRIEL ATTAL
Ce qui est certain c'est qu'il y a un vrai enjeu qu'on a vu aussi dans le cas du mouvement des Gilets jaunes, qui est celui de la mobilité. Comment est-ce que, notamment dans des territoires isolés, enclavés, reculés, on arrive à se déplacer ? Moi je rencontre tous les jours des jeunes qui ont identifié une formation. François LENGLET parlait tout à l'heure la question des chaudronniers qui est un métier en tension. On met en place des formations dans la voie professionnelle, précisément pour permettre de former des jeunes vers ce secteur qui embauche, qui recrute, avec des salaires, en plus, plus important que la moyenne. Ils ne peuvent pas les obtenir parce qu'ils n'ont pas de mobilité, parce qu'ils n'ont pas leur permis de conduire. Donc oui, pour moi, dans les prochains mois, une des sorties ça peut être de faciliter l'accès au permis de conduire, notamment financièrement. On y travaille.

ELIZABETH MARTICHOUX
Et vous espérez que le président en parle donc la semaine prochaine, pour les chaudronniers ou non. Gilles LEGENDRE, patron du groupe La République En Marche à l'Assemblée, est attaqué par certains élus de l'opposition, droite/gauche, parce que sa femme a été nommée directrice de la communication de la FRANÇAISE DES JEUX, une société aujourd'hui à capital le public, qui va être privatisée, la loi a été votée hier. Mélange des genres, c'est énorme, on entendait Marie-Pierre de LA GONTRIE, la sénatrice socialiste le dire à il est spécialiste les dire à 07h30. Mélange des genres ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, moi je suis surpris d'entendre des personnes qui se réclament en permanence de la cause féministe, tenir des propos qui à mon avis desservent la cause. Je veux dire, qu'est-ce que ça veut dire ? On considère qu'une femme, parce qu'elle est l'épouse d'un homme politique, ne pourrait pas penser, agir en indépendance ? C'est une femme, je ne la connais pas, mais il me semble que c'est une grande professionnelle, il suffit de regarder son CV, exercer les mêmes responsabilités dans une demi-douzaine de grands groupes, voilà je pense que…

ELIZABETH MARTICHOUX
L'enjeu, vous le savez, puisque c'était dans le Grand débat extrêmement présent. C'est la défiance à l'égard de tout ce qui peut apparaître comme effectivement un conflit d'intérêts. Elle est énorme cette défiance. Est-ce qu'il faut donner des bâtons pour se faire battre ?

GABRIEL ATTAL
Moi je pense que l'enjeu c'est la transparence face à la défiance. Il faut que les choses se sachent. Est-ce qu'il y a quelques années, ça se serait su, je n'en sais rien, en tout cas moi je pense qu'il faut que les choses soient transparentes, que les Français soient informés de l'ensemble des sujets et des liens d'intérêts qui peuvent exister.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne demandez pas qu'elle renonce à son poste ?

GABRIEL ATTAL
Ce n'est évidemment pas mon rôle de lui demander.

ELIZABETH MARTICHOUX
Ou que Gilles LEGENDRE renonce à son poste.

GABRIEL ATTAL
Ce n'est évidemment pas mon rôle de lui demander, de demander quoi que ce soit à qui que ce soit, c'est à elle…

ELIZABETH MARTICHOUX
Une erreur de calendrier ? Juste pour finir, en un mot, peut-être que cette semaine ce n'était pas le plus adroit pour faire cette annonce.

GABRIEL ATTAL
Je ne veux pas rentrer dans... Je ne veux pas mettre à l'index des personnes. Voilà. C'est je pense suffisamment difficile d'avoir une polémique sur son nom qui circule dans les médias, pour que j'en rajoute.

ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà, Gabriel ATTAL qui ne veut pas en rajouter. Merci d'avoir été ce matin sur RTL.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 avril 2019