Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gérald DARMANIN, bonjour.
GERALD DARMANIN
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous dis bonjour pour les téléspectateurs de BFM TV, parce que vous êtes avec nous sur RMC et RMC Découverte depuis 07h00 ce matin. Nous avons abordé beaucoup de sujets dans le cadre de vos 30 propositions de lois citoyennes, pas les vôtres, mais celles des auditeurs de RMC.
GERALD DARMANIN
J'en partage beaucoup, j'en partage beaucoup.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous en partagez beaucoup. Nous ouvrirons ce document ensemble, Gérald DARMANIN, mais je voudrais que nous revenions sur l'actualité du jour. Il y a un déjeuner avec les élus des Hauts-de-France, vous êtes évidemment, évidemment vous serez à un élu de Tourcoing, vous avez été un élu Tourcoing, maire, Gérald DARMANIN ; il y en a qui ne viendront pas, ils ont tort ?
GERALD DARMANIN
Oui, je pense. Je pense qu'ils ont tort. On doit toujours répondre à mon avis à une invitation du président de la République, c'est le sens des institutions. Et puis c'est aussi le moyen de lui dire ce qu'on pense, y compris d'ailleurs si on pense des choses qui ne sont pas tout à fait conformes à ce que pense le président de la République. Je pense que les absents comme dit l'adage populaire, ont toujours tort.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Xavier BERTRAND sera là. Xavier BERTRAND propose dans Le Figaro ce matin, un acte fort de décentralisation. Regroupement des conseillers départementaux et des conseillers régionaux, pour créer en quelque sorte des conseillers territoriaux, ça permettrait de limiter le nombre d'élus et de faire des économies. C'est une bonne idée ?
GERALD DARMANIN
Moi je pense que c'est une bonne idée, c'est une idée qui est portée par Sébastien LECORNU, dans le débat, depuis plusieurs semaines désormais, Xavier BERTRAND la reprend, c'était une idée de Nicolas SARKOZY à la fin de son quinquennat. Le président de la République regarde ces propositions avec sérieux. Ça permet je crois de répondre notamment à la question de rapprocher les élus de ces grandes régions, moi j'en étais un élu de ces grandes régions, plus proche du terrain, puisque ce serait sur la base du canton, sur la base du département, qu'ils seraient élus. Ça permet de fusionner les élus, sans changer de manière générale les institutions de la République, donc d'aller très vite, et de faire des économies, et d'aller plus vite dans la décision, plus proche des gens. Ça me paraît une proposition intéressante. Ce pourrait être une proposition, après la fin du Grand débat. Ça y est, nous sommes arrivés à la fin du Grand débat, mais ça pourrait être une proposition ?
GERALD DARMANIN
Alors, le Premier ministre fera une restitution des synthèses du Grand débat le 8 avril…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, je sais.
GERALD DARMANIN
Puis le président de la République prendra la parole, sous la forme qui lui appartient et dans le timing qui lui appartient, pour parler en mauvais français, mais c'est sûr que le Conseil territorial est une réflexion, que le président de la République a.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'il a lui-même. Bien. Très intéressant. Tiens, à propos de Nicolas SARKOZY, vous l'avez cité, j'ai vu qu'il partait dimanche avec le président de la République sur le Plateau des Glières. Ils vont voyager ensemble. Y a-t-il une véritable – vous connaissez très bien les deux hommes – y-a-t-il une véritable amitié entre eux ?
GERALD DARMANIN
Ah, une amitié, je ne pense pas, je ne le crois pas, en revanche je pense qu'il y a du respect mutuel. Je crois qu'Emmanuel MACRON, il a peut-être trouvé dans Nicolas SARKOZY, et peut-être dans d'autres de ses prédécesseurs, le moyen d'avoir une discussion avec quelqu'un qui a fait le job. Voilà, pardon de le dire ainsi, ce n'est pas si évident quand on est président de la République, de rencontrer des gens qui connaissent les difficultés auxquelles vous êtes confronté. Et je crois savoir que le président de la République, Nicolas SARKOZY, a du respect pour le président Emmanuel MACRON. Ils ne sont pas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quels points communs ont-ils ?
GERALD DARMANIN
Ils ne sont pas d'accord sur tout ensemble, je pense que c'est le moins qu'on puisse dire, mais je crois qu'il y a un respect mutuel.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quels points communs ont-ils ?
GERALD DARMANIN
Ah, un certain courage physique, une certaine volonté assez forte, après des styles très différents bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. En 2020, donc, nous ne ferons peut-être plus de déclarations de revenus, on en parlait tout à l'heure sur RMC, vous confirmez cela.
GERALD DARMANIN
Oui. Ce sera sans doute cette année la dernière.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La dernière cette année.
GERALD DARMANIN
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour tout le monde.
GERALD DARMANIN
On va simplifier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les indépendants, comment feront-ils ?
GERALD DARMANIN
On va simplifier la vie des Français. Moi c'est mon... tous les matins je me lève, j'essaie de simplifier la vie des Français, quand je me couche le soir, voilà, elle n'est pas simple la vie des Français…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah non elle n'est pas simple, surtout quand on veut monter une entreprise, surtout quand on est patron d'une petite PME.
GERALD DARMANIN
Et puis la déclaration d'impôts, ça fait un siècle quasiment qu'elle existe, avec l'impôt sur le revenu. On a simplifié la vie des Français en faisant l'impôt à la source, beaucoup de gens ont crié avant l'impôt à la source, comme avant d'aller chez le dentiste, et puis finalement ils se sont aperçus que c'était simple. Je remercie d'ailleurs les agents des finances publiques, les entreprises, et puis les Français qui ont montré qu'ils savaient faire cette réforme, et la conséquence de l'impôt à la source, c'est la simplification aussi des démarches administratives. Alors il y a des gens dont la vie fiscale ne change pas, vous ne divorcez pas, vous ne vous mariez pas, vous ne changez pas de travail, il n'y a aucune raison de vous obliger de nouveau à refaire une déclaration d'impôts. Et puis il y a des gens dont la vie va changer, parce que, alors vous parlez des indépendants, mais ça peut être le cas des gens qui divorcent, qui se marient, qui ont un enfant qui arrive dans le foyer, leur vie fiscale va changer, eh bien ils feront une déclaration d'impôts. Donc il n'y a rien, si j'ose dire, de plus embêtant que de faire des démarches administratives redondantes, répétitives, qui prennent du temps et qui ne servent à rien. Je pense que les Français seront heureux de cette simplification.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Près de 9 Français sur 10 pensent qu'il faudra réorienter la politique économique et sociale actuelle, dans quelques jours, conséquence de la crise des Gilets jaunes. Vous aussi vous le pensez ? Il faut réorienter ?
GERALD DARMANIN
Moi j'écoute toujours ce que dit le peuple. Simplement on est là aussi pour dire quand ça fonctionne, et elle fonctionne la politique économique du président de la République. Le chômage baisse, le chômage est le grand absent du Grand débat.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Moins de 9 %. Il est à moins de 9 % ?
GERALD DARMANIN
Oui, il est à 9 % et il doit continuer à baisser, parce qu'il reste très élevé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il va baisser ?
GERALD DARMANIN
Eh bien je souhaite qu'il baisse, et je crois qu'il va baisser encore cette année.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous le souhaiter, il va baisser.
GERALD DARMANIN
Je ne suis pas Madame Irma, encore une fois…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, d'accord, mais il faut faire attention, parce qu'il y a des présidents qui ont trébuché sur la question.
GERALD DARMANIN
Et puis derrière le chômage, il y a des situations personnelles très difficiles, et donc moi je suis respectueux de chacune de ces situations. Mais dans le Grand débat, monsieur Bourdin, avouons qu'on a loupé des choses, collectivement, les Français ont loupé quelque chose, et les ministres aussi, j'en fais partie, on n'a pas su dire que le chômage était une grande question du Grand débat. On a beaucoup parlé de nos situations personnelles, des impôts, des dépenses, de quel impôt devait payer l'autre, mais on n'a pas dit que la politique économique, la politique fiscale, elle est avant tout faite pour que les entreprises se créent, pour que les investisseurs investissent et pour que les gens qui sont au chômage retrouvent un emploi. Parce que la plus grande inégalité, pour le chômeur comme pour ses enfants, par rapport à celui qui travaille, c'est de ne pas trouver un emploi et d'offrir un avenir à ses enfants. L'inégalité sociale elle est là, donc ne faisons pas une politique économique et fiscale pour se faire plaisir, faisons-là pour que le chômage baisse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, alors politique économique et fiscale, vous êtes clair, vous dites : il n'y aura pas d'augmentation d'impôts, d'aucun impôt, on est bien d'accord ?
GERALD DARMANIN
Ma volonté personnelle, il me semble que c'est celle du président de la République, c'est qu'avec le mot impôt il faut utiliser le verbe baisser. Donc baisser les impôts. On le fait, on a supprimé une partie de la taxe d'habitation bientôt toute la habitation, on baisse l'impôt sur les sociétés, on a supprimé des cotisations, mais il faut qu'on arrête, c'est un mal très français, très partagé dans la classe politique, très partagé dans les commentateurs, de dire : il y a un problème, on augmente impôt. Là j'entends le mot dépendance, c'est un problème énorme la dépendance.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ouh je vais y revenir !
GERALD DARMANIN
La solution, y compris dans le rapport qui est très intéressant, mais dans les commentaires depuis 2 ou 3 jours, c'est : on n'a qu'à créer une taxe. Non, on arrête de créer des taxes. Il faut faire des économies. Depuis 40 ans, quand on a un problème, on crée une taxe, ce qui fait qu'on a 9 % de chômeurs, 100 % de dette et qu'on a eu un pays qui a du mal…
JEAN-JACQUES BOURDIN
96 %, 98 %.
GERALD DARMANIN
Quasiment, je caricature.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est 100 %, oui. C'est 100 %.
GERALD DARMANIN
Ce n'est pas glorieux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non.
GERALD DARMANIN
Moi j'aimerais être le ministre allemand du Budget, parce que qu'est-ce qu'il fait le ministre allemand du Budget ? Eh bien il distribue des excédents, de l'argent en plus. Alors la question grande, la question allemande c'est : ou est-ce qu'on met l'argent en plus ? Sur des fonctionnaires, sur l'armée, sur les villes ? Nous qu'est-ce qu'on fait ? On dit : ou est-ce qu'on met l'argent en moins ? C'est un problème, parce qu'on n'a pas fait des efforts et qu'on a pensé impôts alors qu'il fallait penser économies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais revenir aux impôts, mais je voudrais parler des recettes, parce que vous avez besoin d'argent, évidemment.
GERALD DARMANIN
Nous avons tous besoin d'argent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, la taxe GAFA c'est 400 millions, mais elle va…
GERALD DARMANIN
On verra bien, mais autour de 500 millions, oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle est européenne ou française ?
GERALD DARMANIN
Pour l'instant elle est française, Bruno LE MAIRE s'est beaucoup battu pour qu'elle soit européenne, vous savez qu'il y a unanimité pour la fiscalité, il faut que tous les pays soient d'accord. Et moi je pense qu'il faut surtout aller voter aux élections européennes, notamment pour Nathalie LOISEAU, parce que c'est la seule qui s'engage pour avoir une fiscalité européenne, et c'est au Parlement européen que ça se joue, effectivement contre les GAFA.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-il vrai que l'Etat pourrait économiser 35 milliards d'euros en 10 ans, en externalisant certains services ?
GERALD DARMANIN
Alors, j'ai reçu un rapport…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est pour ça que je vous en parle.
GERALD DARMANIN
... du patron de Webhelp, que j'étudie, 35 milliards me paraît un chiffre trop élevé, mais il est sûr que l'on peut faire des économies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous allez externaliser ?
GERALD DARMANIN
Alors, ça veut dire quoi externaliser ? Faire faire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Externaliser, ça veut dire, par exemple les cantines, les cantines des services publics…
GERALD DARMANIN
C'est déjà en partie fait dans les collectivités locales.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, 40 %.
GERALD DARMANIN
Non mais moi je ne fais pas de la revue de détail.
JEAN-JACQUES BOURDIN
80 % dans le privé.
GERALD DARMANIN
Vous êtes pour la décentralisation, il faut laisser les directeurs d'administration et les managers, les ministres et les maires, faire ce qu'ils pensent être le mieux à leur niveau. Moi ce que je vais vous dire, par exemple dans mon ministère, aujourd'hui 50 % à peu près des gens qui vont dans les trésoreries, ils paient en liquide des amendes ou leur impôt, il y a jusqu'à présent des gens qui voulaient supprimer le liquide, alors que les personnes âgées ou dans le monde rural on a besoin de payer en liquide, et en même temps ça prend beaucoup de temps. Et l'agent des impôts il n'est pas formé simplement pour compter des pièces, il peut être utilisé à autre chose. Eh bien ce que j'ai fait, je n'ai pas attendu le rapport, j'ai lancé un appel d'offres, dans on aura totalement la réponse pour que des réseaux, comme LA POSTE, comme les buralistes, qu'on doit aider parce que ce sont des gens courageux et qui doivent vendre autre chose aussi que du tabac, puissent être le lieu où on paye son impôt en liquide, et utiliser les agents des finances publiques à faire du conseil, plutôt qu'à faire des tâches répétitives.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc l'accueil de l'usager dans les services publics, sera confié au privé, c'est possible.
GERALD DARMANIN
Mais non, ce n'est pas le cas, quand vous avez besoin d'un conseil, c'est normal qu'il y ait un agent public, un fonctionnaire sous statut, qui vous conseille, ce n'est pas au buraliste ni à LA POSTE de vous faire ce conseil. En revanche, pour payer votre amende en liquide, comme vous achetez un timbre fiscal, vous l'achetez où, vous l'achetez chez le buraliste, bon eh ben ça permet à mon avis de faire des externalisations intelligentes, donc pas tout, tout le temps, mais il faut regarder les choses de façon intelligente et toutes les contributions sont à regarder.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, donc en externalisant, on fait des économies quand même.
GERALD DARMANIN
On peut faire des économies, parfois…
JEAN-JACQUES BOURDIN
En faisant appel au privé, à la place du public.
GERALD DARMANIN
Parfois on fait des bêtises, ce n'est pas toujours vertueux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et puis on supprime des postes de fonctionnaires.
GERALD DARMANIN
Et on permet d'utiliser le nombre d'agents publics à faire du conseil, à faire de l'accompagnement, à remettre des fonctionnaires, ce que je fais en ce moment aux impôts, dans le rural, et effectivement de faire des économies. Ce qu'on s'est engagé à faire, c'est de ne pas renouveler un poste sur cinq qui part à la retraite. C'est tout à fait possible, un poste sur cinq.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc le chiffre de 120 000 sera atteint.
GERALD DARMANIN
Ah ben c'est un objectif que nous maintenons, évidemment.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En 2022.
GERALD DARMANIN
En 2022.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, alors, vos propositions de lois citoyennes, J'ouvre : retraites indexées sur l'inflation, oui, non ou possible ?
GERALD DARMANIN
Le président de la République regarde positivement ce genre de propositions, ça coûte 2,5 milliards. Moi ce que je vais essayer de faire c'est peut-être la mouche du coche, peut être l'homme pas agréable, mais s'il y en a bien un qui doit le dire aujourd'hui c'est moi, je suis ministre des Comptes. Ça coûte 2,5 milliards, bon ben ça coûte 2,5 milliards, très bien, peut-être que c'est juste que de le refaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est juste ou pas ?
GERALD DARMANIN
Peut-être que c'est juste.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Peut-être ou pas peut-être ? C'est juste ou pas ?
GERALD DARMANIN
Moi je pense que pour les petites retraites, c'est juste. Je pense que pour les retraites plus importantes, on peut se poser la question quand on n'a pas beaucoup d'argent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, en fonction du montant des pensions.
GERALD DARMANIN
Mais le président de la République décidera, mais ça coûte 2,5 milliards monsieur BOURDIN, donc si vous voulez à la fois me disputer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais je fais l'addition !
GERALD DARMANIN
On peut faire l'addition ensemble.
JEAN-JACQUES BOURDIN
2,5 milliards.
GERALD DARMANIN
Voilà, donc il faut trouver 2,5 milliards d'économies, sinon qu'est ce qui se passe ? On va augmenter les impôts, et les gens me diront comme vous : mais il y a trop d'impôts en France, et manifestent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La TVA, on ne touche pas au taux de TVA ?
GERALD DARMANIN
Alors quel taux, parce qu'il y a plusieurs taux !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais il y a plusieurs taux, on est d'accord.
GERALD DARMANIN
Les médicaments c'est déjà un taux à 2 %, la Presse était déjà à taux à 2 %. Les produits de première nécessité, la farine, les pâtes, c'est déjà un taux à 5 %. Bon alors après on peut toujours discuter de la TVA, mais c'est l'impôt qui rapporte le plus d'argent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
0 % sur les produits bio, dit Michel-Edouard LECLERC !
GERALD DARMANIN
Non mais la démagogie, elle est facile, moi aussi je peux dire 0 %.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est de la démagogie ça ?
GERALD DARMANIN
Monsieur Michel-Edouard LECLERC, il est patron d'entreprise, s'il veut baisser les prix, il les baisse, mais il n'y a pas que l'Etat qui fait que le produit est cher, on est bien d'accord, un produit, ça coûte 5 % la farine, bon ben 95 % ce n'est pas l'Etat quand même, donc voilà, si les gens veulent baisser les produits et faire 0 € les produits bio, si monsieur Edouard LECLERC veut vendre gratuitement, pardon de cette expression, et donner des produits bio aux gens de chez LECLERC, eh bien qu'il le fasse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on touchera à la TVA, est-ce que vous êtes favorable à ce qu'on touche à certains taux de TVA ?
GERALD DARMANIN
Moi je suis favorable à ce qu'on ne touche aucun taux à la TVA en augmentation, puisque je suis contre toute augmentation d'impôt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est d'accord, aucune augmentation.
GERALD DARMANIN
S'il y avait des baisses de TVA, il faudrait, un, être sûr…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sur quoi ?
GERALD DARMANIN
... qu'on les répercute, parce que nous on peut dire qu'il faut baisser, et si les distributeurs…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ne suivent pas.
GERALD DARMANIN
Eh bien nous on va perdre de l'argent, l'Etat, et eux ils vont prendre de l'argent en plus.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, alors, oui à la baisse de certains taux.
GERALD DARMANIN
Trouvez-moi des économies qui vont avec.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon.
GERALD DARMANIN
Ben oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous ne dites pas oui. Non non mais moi je fais mon compte.
GERALD DARMANIN
Mais attendez, moi je suis en charge des Comptes publics…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Par exemple, la TVA sur l'électricité, sur la consommation d'électricité qui est à 20 %, le gaz.
GERALD DARMANIN
Non mais monsieur BOURDIN, mais tout le monde est d'accord pour baisser, tout le monde est d'accord j'imagine pour baisser tous les impôts qui touchent tous les gens, mais ça je vais me faire applaudir, et tout le monde dira formidable. Simplement je serais un bonimenteur, comme dirait ma grand-mère dans le Nord, on fait des garnesettes, on raconte n'importe quoi aux gens. La vérité, pourquoi c'est important de dire « il ne faut pas trop de dettes » ? Parce que la dette de demain c'est les impôts de leurs enfants. Dans les pays où il y a beaucoup de dettes, ça veut dire qu'on ne peut plus rembourser nos banquiers, chacun peut le comprendre, mais qu'est ce qui se passe quand on ne peut plus payer son banquier ? On est en surendettement, et on vous prive de carte bleue et de chéquier, il y a des gens qui vivent ça, et qui ne sont pas libres, eh bien moi je ne veux pas que la France soit un pays qui n'est pas libre, et que les Américains ou Bruxelles où les Russes ou les Chinois, nous imposent les choses. Regardez les Grecs, on leur a imposé des choses, et on leur a imposé des choses très dires très dures, la baisse, ce n'est pas la non revalorisation, la baisse des retraites. Moi je ne veux pas dire aux retraités français, parce qu'on aura été démagogues, là quelques minutes ou quelques heures, qu'on va demain peut-être baisser les retraites, ce n'est pas ce que l'on fera, parce qu'on va être sérieux. Donc s'il y a des baisses d'impôts, pourquoi pas, trouvez-moi des économies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Redevance télé, ça va être... ça va disparaître avec la taxe d'habitation, elle va disparaître où elle va être remplacée ?
GERALD DARMANIN
Non, aujourd'hui elle ne disparaît pas, c'est vrai que la redevance télé, elle est accolée à la taxe d'habitation que vous recevez, nous supprimons la taxe d'habitation pour tous les Français, d'ici la fin du quinquennat, la question se pose : comment on l'adresse. Vous m'avez posé la question de savoir quel impôt si on devait en supprimer un, à condition qu'on trouve des économies, je mets des conditions, mais quel est l'impôt qui touche le plus de personnes et qui me paraît assez injuste ? Je trouve que la redevance télé c'est assez injuste personnellement, ce n'est pas la position du gouvernement, c'est la mienne, mais je dis oui, elle touche les personnes âgées, et aujourd'hui chacun voit qu'on peut regarder la télévision et singulièrement la télévision publique, sans avoir un écran de télévision, chacun l'a vu. Donc je pense que c'est un impôt qui mériterait de disparaître. Alors est-ce que c'est l'année prochaine, est-ce que c'est dans 5 ans, est-ce que c'est dans 10 ans, moi je souhaite que si on réfléchisse à un impôt à supprimer, je l'ai dit au Premier ministre et au président, je pense que la redevance télé c'est un bon impôt à supprimer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que la taxe carbone sera en hausse en 2020 ?
GERALD DARMANIN
Moi je suis contre toute augmentation d'impôts, donc vous pouvez me parler de tous les impôts, sous tous les lieux, et dans tous les endroits…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, vous dites non.
GERALD DARMANIN
Moi je ne suis pas favorable à ce qu'on imagine d'autres augmentations d'impôts, donc taxes carbone, que ce soit l'ISF, que ce soit l'impôt sur les sociétés, je pense qu'il faut arrêter de penser à la taxe. Arrêtons de penser impôts !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc pas de reprise de la hausse de la taxe carbone en 2020.
GERALD DARMANIN
Les Français ils en peuvent plus. Mais on peut imaginer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais je vous demande moi.
GERALD DARMANIN
On peut imaginer qu'il y a autre chose à faire pour faire plus d'écologie, et on a remarqué que la contrainte ça ne marchait pas tellement avec les Français. Vous avez vu ça, ça ne marchait pas tellement. Je remarque que les Français qui se sont mobilisés le premier samedi les Gilets jaunes, ils se sont mobilisés, monsieur BOURDIN, contre une taxe, qu'on a sans doute mal expliquée, et on n'a peut-être pas été très intelligents sur le coup, c'est le moins que l'on puisse dire, mais ils sont mobilisés contre une taxe, donc on ne va pas faire à la fin du grand débat, alors qu'ils se sont mobilisés contre une taxe, coucou vous savez quoi, on va remettre des taxes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc pas non plus de nouvelle tranche d'imposition supplémentaire sur les revenus.
GERALD DARMANIN
Pas de nouvel impôt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas de nouvel impôt. Aucun nouvel impôt.
GERALD DARMANIN
Je peux vous le dire en chtimi ou en chinois médiéval, en tout cas pour ma part, pas de nouvel impôt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais le chtimi, je ne vais pas comprendre.
GERALD DARMANIN
Oh si, ce n'est pas compliqué le chtimi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non mais... Dépendance, le financement, il va falloir trouver…
GERALD DARMANIN
A peu près 10 milliards.
JEAN-JACQUES BOURDIN
A peu près 10 milliards, 9,2 milliards d'ici 10 ans et un peu plus de 6 milliards. Alors il y a une idée, bon, vous dites non à la nouvelle journée de solidarité, j'imagine, ça rapportera un peu plus d'un milliard.
GERALD DARMANIN
Moi je dis : pas d'impôt. Alors après, s'il faut travailler plus pour financer ce qu'on souhaite, c'est une question qui se pose aux Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi pas, travailler plus longtemps pour cotiser davantage ?
GERALD DARMANIN
Ah moi j'ai toujours dit que j'étais favorable au fait qu'il fallait sans doute travailler plus longtemps, ça dépend sans doute des métiers, parce que maçon n'est pas le cadre, et le ministre peut travailler plus longtemps, alors que l'ouvrier métallurgiste, à 65 ans il a le dos en compote, donc je pense qu'il faut éviter aussi la rapidité de jugement. Mais oui, il faut sans doute travailler plus longtemps, pour pouvoir effectivement ne pas payer en impôts ce que l'on voudrait faire, les retraites…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc reculer l'âge légal de départ à la retraite.
GERALD DARMANIN
Il y a un projet de retraite, qui met fin aux régimes spéciaux, qui fait une retraite par points, mais il est important et il vise sans la réforme d'âge, et après il peut y avoir un autre sujet, indépendamment de la réforme Delevoye, qui est notamment la question, alors que tous les autres pays autour de nous font que les gens travaillent plus longtemps, et ils ont moins d'impôts, est-ce qu'on ne doit pas se poser la question aux Français ? Voilà, ça fait partie des réflexions.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous êtes plutôt favorable.
GERALD DARMANIN
Ah moi je le dis…
JEAN-JACQUES BOURDIN
A un allongement de…
GERALD DARMANIN
Je l'ai déjà dit, mais encore une fois, monsieur BOURDIN, l'ouvrier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tout le monde n'est pas d'accord avec vous, mais vous l'avez déjà dit.
GERALD DARMANIN
Mais je suis d'accord avec moi, c'est déjà pas mal.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est déjà pas mal.
GERALD DARMANIN
L'ouvrier textile ou l'ouvrier métallurgiste, il ne faut pas lui demander de travailler autant que le cadre ou le ministre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a une suggestion, c'est la réutilisation de la CRDS. CRDS c'est un impôt qui existe depuis 1996…
GERALD DARMANIN
C'est un impôt, qui est affecté.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui est affecté, à la dette sociale, mais la dette sociale sera terminée en 2024. C'est vrai ou faux ça ?
GERALD DARMANIN
Je le souhaite, mais tant que ce n'est pas fait, ce n'est pas fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais si c'est fait…
GERALD DARMANIN
On a encore beaucoup…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On ne pourra réaffecter la CRDS au financement du troisième âge ?
GERALD DARMANIN
On a encore 120 milliards de dette sociale, donc moi ce que je propose c'est que quand on aura terminé de rembourser les 120 milliards de dette sociale, vous me réinvitez, si je suis encore ministre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne le serez plus.
GERALD DARMANIN
A mon avis je ne le serai plus, et donc vous poserez la question à ceux qui auront à gérer autre chose qu'une dette, moi j'ai à gérer des dettes, pour l'instant je paye la fête d'hier, parce que si pendant 40 ans les ministres du Budget, les présidents de la République, avaient fait ce que fait Emmanuel MACRON, on n'en serait sans doute pas là. Aujourd'hui il faut faire des économies pour rembourser les dettes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais enfin, vous avez participé un peu à tout ça quand même !
GERALD DARMANIN
Je suis un petit peu jeune, permettez-moi de vous le dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non mais enfin, un petit peu quand même !
GERALD DARMANIN
Il y a des présidents qui ont essayé de faire des choses courageuses, je crois que Nicolas SARKOZY a essayé de faire des choses courageuses, il a eu la crise économique, il faut bien avouer qu'il n'a pas eu beaucoup de chance, mais la vérité c'est que ça fait 40 ans, avant ma naissance, avant la naissance du président de la République, que les ministres du Budget présentent des budgets en déséquilibre, depuis le premier mandat du président GISCARD d'ESTAING, et je crois qu'on a parfois fait la fête alors qu'on n'avait pas les moyens de payer la fête, voilà. Eh bien aujourd'hui qui c'est qui paye ? Ce n'est pas les plus riches, c'est les plus pauvres, c'est ceux à qui on dit on va devoir rogner les prestations sociales ou on va devoir pas augmenter vos retraites. Donc, arrêtons la démagogie, remboursons ce que nous devons, et après on se posera la question de savoir comment on utilise le reste.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, j'ai deux dernières questions très courtes, Gérald DARMANIN. Vous serez encore ministre ce soir, parce qu'il y a un remaniement aujourd'hui ?
GERALD DARMANIN
Je n'en sais rien, je suis à la disposition du président de la République, mais si ça s'arrête ce soir j'aurais été très heureux et je remercierai la France du bonheur qu'elle m'a donné de la servir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
On ne touche pas au taux du Livret A, qui est inférieur à l'inflation ?
GERALD DARMANIN
C'est au ministre de l'Economie de le fixer, je crois que nous avons eu un bon deal, pardon de cette expression, parce que le Livret A finance aussi le logement, parce que tout ça…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que le montant des dépôts progresse, j'ai vu.
GERALD DARMANIN
Le montant des dépôts progresse, on peut s'en réjouir, on peut aussi se dire que les Français ils ont un peu peur de l'avenir et ils épargnent, et en même temps on constate que depuis plusieurs semaines, désormais, la consommation reprend, donc sans doute que dans quelques mois on fera un petit bilan. Ce qui est bien c'est que le pays consomme…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon, un petit bilan, c'est-à-dire, revoir le taux ?
GERALD DARMANIN
Non, de voir si la politique économique du pays, les mesures de relance que l'on a prises, la défiscalisation des heures supplémentaires, la prime d'activité, ce qu'on a évoqué sur la suppression des cotisations, on a fait ça, on a supprimé des cotisations, on a augmenté le salaire des Français, l'impôt à la source, est-ce que ça a un effet ou pas sur la consommation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je comprends pourquoi Nicolas SARKOZY et le président de la République s'entendent bien finalement, parce que la politique ressemble, d'Emmanuel MACRON, à celle de Nicolas SARKOZY sur ce terrain-là. Non ?
GERALD DARMANIN
Ah moi j'ai l'impression que Laurent WAUQUIEZ devient un militant du Parti communiste, parce que ce qu'il propose c'est de la dépense, des impôts, enfin vraiment ils sont partis dans un délire particulier, mes anciens amis, et moi j'ai l'impression qu'après du président de la République la droite populaire que j'essaye…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous retrouvez la droite de Nicolas SARKOZY.
GERALD DARMANIN
Non, mais la droite populaire que j'essaye de représenter. Moi je suis un homme de droite, je suis un homme de droite populaire, moi je suis un homme du métro à 5h00, pour reprendre l'expression de MALRAUX, je crois…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le métro à 5h00 vous ne le prenez plus souvent quand même !
GERALD DARMANIN
Je ne le prends plus souvent, mais je le reprendrai dès que je ne suis plus ministre, c'est des questions de sécurité. Vous savez quoi, ce n'est pas… je vais vous dire, j'habite toujours à Tourcoing et je ne pense pas qu'on puisse me faire le procès de la déconnexion, maintenant ma vie n'est pas celle du chômeur, c'est évident, et je ne donne aucune leçon sociale, mais ce que je veux vous dire, c'est que je suis de droite populaire, je l'étais avec Nicolas SARKOZY, je le suis avec Emmanuel MACRON. Chez Emmanuel MACRON il n'y a pas que des gens de droite et il n'y a pas que des gens de droite populaire, chacun, et c'est normal, c'est la France, eh bien moi je porte cette voix-là. Je suis pour la défiscalisation des heures sup, je suis effectivement pour qu'il y ait plus – ça c'est très important, vous l'avez dit dans vos propositions – la meilleure répartition entre le travail et le capital, tout l'argent ne doit pas aller aux dividendes. Mais, moi je suis à la fois contre le rétablissement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Par la loi ?
GERALD DARMANIN
Je suis à la fois contre le rétablissement de l'ISF, parce que c'est démagogique que de le rétablir, mais contre l'idée que les ouvriers, à vie, doivent gagner 1 000 € et doivent se taire, voilà. Donc je suis pour une droite populaire, sociale. Par la loi, c'est mieux de le faire de manière incitative, c'est ce qu'on fait, c'est ce qu'a fait Bruno LE MAIRE sur l'intéressement, la participation, mais c'est sûr qu'il faut mieux répartir le capital et le travail.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dernière chose. Vous ne toucherez pas aux taxes sur l'alcool ?
GERALD DARMANIN
Alors c'est une question très intéressante…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh oui…
GERALD DARMANIN
Non, non, mais attendez, de santé publique. De manière générale je suis contre les augmentations de taxes, par exemple moi je suis opposé à l'augmentation de la fiscalité sur la bière ou sur le vin, parce que ce sont aussi des filières agricoles, avec des gens qui travaillent, et qui travaillent beaucoup, après il y a des alcools très forts, qui font des ravages. Est-ce que c'est la fiscalité, comme pour le tabac, qui permet d'éviter les addictions ? Madame BUZYN est mieux placée que moi pour le dire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle veut, elle, mais elle me dit Bercy ne m'entends pas.
GERALD DARMANIN
Mais non, mais ça n'existe pas Bercy, Bercy c'est Bruno LE MAIRE ou moi, j'assume mes responsabilités…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh ben oui !
GERALD DARMANIN
Eh bien moi je dis assez facilement qu'on n'augmente pas les impôts, d'où qu'ils viennent, quels qu'ils soient, et si un produit est mauvais, vous savez quoi, on a qu'à l'interdire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, merci Gérald DARMANIN d'être venu nous voir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 avril 2019