Interview de Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'État aux personnes handicapées, à France 2 le 30 mars 2020, sur la situation des personnes vivant dans des internats médico-sociaux pendant la crise sanitaire du coronavirus.

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Média : France 2

Texte intégral

SAMUEL ETIENNE  
Vous recevez ce matin la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées, Sophie CLUZEL. 

JEFF WITTENBERG 
Effectivement, Sophie CLUZEL qui est avec nous. Bonjour Madame la Ministre. 

SOPHIE CLUZEL 
Bonjour.  

JEFF WITTENBERG 
Vous êtes donc effectivement secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, car derrière l'épidémie de coronavirus et les mesures de confinement, il y a des conditions de vie qui sont bouleversées pour une partie de la population, ce sont les personnes handicapées. On va dresser avec vous d'abord un état des lieux. Quelle est la situation pour les personnes qui vivent dans des internats médico-sociaux ? Est-ce qu'il y a des risques et plutôt des cas nombreux de contamination ?  

SOPHIE CLUZEL 
Alors aujourd'hui les établissements médico-sociaux qui étaient externat ont fermé, les enfants sont revenus chez eux, mais il reste en effet les établissements pour adultes. Près de 270 000 adultes sont encore en internat, avec des troubles différents, psychiques, intellectuels, moteurs pour certains. La situation est difficile, parce qu'ils ont les mêmes règles de précaution que nous avons faites pour les EHPAD, c'est-à-dire qu'aucune visite extérieure n'est possible, ce qui est compliqué quand on a justement des troubles de compréhension, et très compliqué aussi pour les familles, bien sûr, de plus pouvoir visiter son proche, mais c'est à ce prix-là qu'on protégera vraiment ces adultes qui sont dans les établissements médico-sociaux. Je tiens à dire que vraiment, les associations qui gèrent ces établissements, sont là pour renseigner les familles par téléphone, mettre en place toutes les communications possibles, pour essayer de ne pas rompre le lien, mais bien sûr le confinement pour ces personnes-là est encore plus compliqué que pour nous tous. 

JEFF WITTENBERG 
Précisément, est-ce qu'il y a un risque de propagation parce que les règles sanitaires, les gestes barrières, sont peut-être plus difficiles à faire accepter pour certaines parties de cette population ? 

SOPHIE CLUZEL 
Alors oui, ils sont peut-être plus difficiles, mais sont très bien encadrés par les professionnels médico-social, c'est pour ça que dans ces établissements là ils ont extrêmement bien protégés, et c'est pour ça que nous avons cessé les visites, même si c'est très difficile à accepter pour beaucoup d'entre eux. Donc je tiens vraiment à rassurer les familles, les personnes dans les établissements sont extrêmement bien protégées, parce que justement ils sont encadrés par des professionnels remarquables, qui font attention à eux, qui font attention à eux aussi pour ne pas transmettre justement ce virus, mais c'est les règles maximales de confinement. 

JEFF WITTENBERG 
Certaines personnes polyhandicapées ont déjà des troubles respiratoires à la base, donc est-ce que pour eux par exemple il y a une surveillance encore plus renforcée ? Est-ce qu'ils sont encore plus surveillés dans ces cas-là ?  

SOPHIE CLUZEL 
Bien sûr. Bien sûr. Toutes ces problématiques de complexification de santé, à cause des problèmes respiratoires notamment, font que c'est une population extrêmement fragile et vulnérable. Et c'est bien pour ça que nous n'avons mis ces règles de confinement, mais il y en a aussi certains qui sont rentrés chez eux, près de 30 000 adultes sont rentrés chez eux, près de 60 000 enfants sont rentrés chez eux. Tout type de handicap, je tiens aussi à le préciser, et pour ceux-là aussi, il faut absolument que les règles de confinement à domicile soient respectées, que les gestes barrières soient mis en place. Quelquefois ces familles justement ne peuvent plus sortir pour aller faire leurs courses, pour protéger leurs propres enfants, leurs propres adultes, et c'est pour ça qu'il est très important de pouvoir activer toute la solidarité autour de ces personnes, encore plus que pour les autres. 

JEFF WITTENBERG 
On va évoquer les familles et les aidants, juste d'un mot pour revenir sur ce qui se passe dans les établissements aujourd'hui où vivent des handicapés, on parle des hôpitaux, on parle des hôpitaux psychiatriques, mais est-ce que le confinement représente là-bas aussi une épreuve supplémentaire pour eux ? Est-ce qu'il y a pas aussi un phénomène de double peine aujourd'hui notamment parce que les visites et les sorties sont désormais interdites, comme vous l'avez mentionné ? 

 SOPHIE CLUZEL 
C'est extrêmement impactant sur ces personnes. Leur rituel a été bouleversé, les sorties sont interdites, et donc il y a parfois des répercussions sur les troubles du comportement. C'est pour ça que je tiens vraiment à saluer, vraiment, l'implication du personnel médico-social, qui est aguerri, mais qui fait face justement à des situations inédites, de par exemple, de répercussions sur le comportement, sur les troubles de comportement. Donc il faut absolument pouvoir les accompagner, et les personnes, et les établissements médico-sociaux, et aussi bien sûr les familles, puisqu'elles sont inquiètes, ce qui est totalement normal. Donc oui, nous sommes à leurs côtés, ça je tiens à le dire,  je reçois, enfin nous faisons des visioconférences avec toutes les associations gestionnaires, pour voir comment accompagner au mieux les professionnels, et pouvoir pallier justement, avec des consultations, des téléconsultations, avec des psychologues, des téléconsultations avec des psychiatres aussi qui se sont mis à disposition, donc tout le monde est mobilisé pour accompagner en même temps les professionnels et les personnes elles-mêmes, qui peuvent présenter de plus grands troubles de comportement, du fait que le rituel quotidien a été bouleversé, ce qui est compliqué à comprendre pour certaines personnes. 

JEFF WITTENBERG 
 Vous avez évoqué les familles, les aidants qui doivent, situation oblige, récupérer, le mot n'est vraiment pas joli, mais garder à domicile certaines personnes handicapées qui par exemple ont l'habitude d'aller dans des établissements à la journée, ces choses-là ont été supprimées aujourd'hui ? 

SOPHIE CLUZEL 
Complètement. Plus aucun aller-retour, c'est la règle vraiment de se protéger et le limiter justement l'interaction sociale, donc ces enfants, ces adultes, sont chez eux, ceux qui sont revenus et ceux qui y étaient déjà, parce qu'il y a déjà beaucoup de personnes handicapées qui vivent à domicile, qui parfois sont très seules, mais on pourra y revenir, sur l'isolement de ces personnes. Mais pour les familles, qui ont en effet de nouveau leurs jeunes ou leurs adultes à domicile, c'est encore plus compliqué. Pour ces familles-là, je veux leur dire, elles ne sont pas seules, nous mettons justement en place toutes les actions de solidarité possibles, pour les accompagner. Mais les établissements médico-sociaux, continuent à faire le lien, ils font ça en forme de service d'accompagnement, ils peuvent… D'abord ils ont une astreinte téléphonique, incontournable pour pouvoir suivre justement comment se passe ce confinement, accompagner les familles, accompagner ces adultes et ces personnes qui se retrouvent chez elles, extrêmement contraintes, parfois elles ont besoin de sortir encore plus que les autres, donc là, il faut suivre les règles avec son attestation de dérogation, je peux sortir avec mon fils ou ma fille ou cet adulte, qui a besoin encore plus… 

JEFF WITTENBERG 
Justement… 

SOPHIE CLUZEL
 … qu'un autre de pouvoir s'aérer. Mais il faut absolument respecter les règles qui sont prescrites, pour ne pas avoir… 

JEFF WITTENBERG
 Ça veut dire quoi, Sophie CLUZEL, quand vous demandez dans certains cas des dérogations aux dérogations, si j'ose dire, par exemple pour les familles qui ont avec elles des enfants ou des adolescents autistes, on imagine qu'une heure de promenade par jour, comme l'autorise par exemple le formulaire aujourd'hui du ministère de l'Intérieur, ça peut ne pas être suffisant. Comment vous agissez sur ce plan-là ?  

SOPHIE CLUZEL 
On travaille avec le ministère de l'Intérieur pour voir si on peut avoir une dérogation selon justement l'impact du confinement sur les troubles du comportement. Donc on en est très conscient. Déjà il faut absolument utiliser la dérogation telle qu'elle existe, peut être fractionnée sa sortie, dans la limite de son heure, et puis surtout certains ne peuvent pas sortir du fait de la dépendance de la personne. Et c'est là où je dis vraiment aux voisins, à la solidarité de voisinage, de l'immeuble, de faire très attention, de voir s'il y a pas besoin d'un relais pour aller faire les courses, pour aller chercher les médicaments, pour ces familles qui parfois sont totalement empêchées de sorti. Et je pense surtout aux familles monoparentales, c'est ce qui nous remonte le plus, ces mères, souvent les mères, parce que le handicap est une grande cause de divorces, il faut le savoir, et de discrimination, ces mères sont souvent seules, elles font des appels au secours, parfois de cette solitude et donc là il nous faut absolument être ne solidarité d'écoute et d'action possible en les reliant pour aller faire les courses, encore une fois, les médicaments. Mais surtout, un coup de téléphone. Vous savez, chacun chez soi ça ne veut pas dire chacun pour soi, c'est très important d'être à l'écoute de ceux qui sont les plus isolés, et quand on est une personne elle-même en situation de handicap, qu'on ne peut plus sortir, ou qu'on a des difficultés, voilà, c'est l'attention à l'autre, et cette solidarité de voisinage si importante.

 JEFF WITTENBERG 
Alors… 

SOPHIE CLUZEL 
Et les aidants ont une charge mentale aussi très importante, les services à domicile bien sûr continuent de fonctionner, mais parfois c'est juste un isolement, une charge vraiment très importante et un sentiment de… 

JEFF WITTENBERG 
Et ce qu'on appelle Sophie CLUZEL, les solutions de répit, entre guillemets, c'est-à-dire des accueils temporaires pour ces familles qui désormais doivent s'occuper quotidiennement, 24 heures sur 24, de personnes handicapées, là aussi vous avez adapté et les moyens la situation ? 

 SOPHIE CLUZEL 
Alors, nous sommes en train de travailler, parce que ce n'est pas simple, ça veut dire qu'à ce moment-là, il faut qu'on fasse ça en précautions sanitaires indispensables, pour accueillir de nouveaux l'enfant ou l'adulte. Avec les associations gestionnaires médico-sociales, nous sommes en train de travailler pour voir dans quelles structures ce serait possible, en toute sécurité justement de confinement, est-ce qu'on va pouvoir faire quelques jours, ou alors à ce moment-là est-ce que c'est un retour en internat. Tout ça ce sont des solutions que nous travaillons en coopération avec les Agences régionales de santé, avec les établissements, avec les associations, avec les familles, pour pouvoir leur offrir, puisque le confinement va durer encore 15 jours et peut être plus, donc il faut absolument qu'on puisse offrir ce moment de répit, quand on a par exemple une famille avec un autiste sévère, qui peut présenter des troubles de comportement, nous y travaillons tous les jours, avec des associations et nous allons pouvoir offrir peut-être des solutions de répit assez rapidement.  

JEFF WITTENBERG 
Toutes ces solutions, toutes ces propositions, vous les avez centralisées en quelque sorte dans une plateforme dont vous nous avez donné l'adresse, parce qu'elle va être lancée aujourd'hui, aujourd'hui même. Cette plateforme Internet… 

SOPHIE CLUZEL 
Demain. 

JEFF WITTENBERG 
Alors demain, c'est à 24 heures près, mais en tout cas tout le monde, les handicapés, les familles, vont pouvoir taper sur leurs écrans Internet, cette plateforme, le nom de cette patronne qui s'appelle « Solidaires handicaps », le nom va peut-être s'afficher à l'antenne dans quelques instants. Il y est déjà (www.solidaires-handicaps.fr). Vous pouvez nous en expliquer le principe ?

 SOPHIE CLUZEL 
Alors, l'idée c'est justement de rompre totalement ces problématiques pour les personnes qui ne trouvent pas de solution aujourd'hui. Donc en fait il y aura… D'abord on va répertorier l'ensemble des initiatives qui existent, solidaires, parce qu'il y en a beaucoup, il y a des plateformes locales, il y a des plateformes pour les aidants, il y a des plateformes pour les personnes, et là nous les coordonnons, solidaireshandicaps.fr, et la personne peut s'inscrire en disant : voilà, je cherche une solution justement de, peut-être quelqu'un pour aller faire des courses. J'ai besoin absolument d'avoir un lien social, parce que je suis en train de craquer. Et puis ces initiatives vont s'inscrire sur cette plateforme pour justement enrichir l'offre locale de proximité pour les personnes en situation de handicap. Donc c'est vraiment, ça peut être aussi « je suis un proche aidant, je suis en difficulté ». J'étais hier au téléphone avec les écoutants d'une des plateformes qui s'appelle « Grandir ensemble ». Je donne un petit peu déjà une quelques initiatives qui… Ils nous ont dit : nos appels en fait rompent cet isolement. Nous avons des mamans qui sont en train de craquer, qui disent « Je ne sais plus comment faire, je n'arrive plus à gérer le stress de mon enfant, je n'arrive plus à lui expliquer ce qui se passe ». Cet isolement, eh bien cette écoute téléphonique permet déjà de rompre cet isolement. Vous avez aussi la Croix-Rouge qui a fait ne conciergerie pour le portage de repas, vous avez aussi… nous avons renforcé le téléphone de « Autisme info services », pour permettre justement, sur toutes les familles qui ont des personnes avec autisme, de trouver les solutions.  

JEFF WITTENBERG 
Donc, madame CLUZEL… 

SOPHIE CLUZEL 
Et puis, quand vous êtes bénévole et que vous avez envie de vous inscrire, nous relayons aussi, « jeveuxaider.gouv », qui est une richesse formidable, de toute cette réserve civique. 

JEFF WITTENBERG 
Et toutes ces solutions, c'est ce que vous nous dites ce matin, on les trouvera, elles seront centralisées par vos services sur cette plateforme, encore une fois solidaires-handicaps, les deux au pluriel, à partir de demain. On en est sûr, y compris toutes les solutions de proximité.  

SOPHIE CLUZEL 
Voilà, à partir de demain, et ça a été construit avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées, qui est vraiment la société civile représentante au service justement des plus fragiles, des personnes en situation de handicap, ça a été construit avec un réseau local de proximité qui est le centre de ressources, le CREAL, donc on est en réponse de proximité pour tenir dans la durée justement sur toutes ces personnes qui ont besoin d'accompagnement. 

JEFF WITTENBERG 
Est-ce qu'on peut proposer aussi du bénévolat ? Par exemple si l'on en chômage par la force des choses et qu'on peut apporter son expertise ou tout simplement son temps en faveur des personnes handicapées, via cette plateforme.  

SOPHIE CLUZEL 
Bien sûr, elle pourra s'inscrire. Et puis on fera un lien comme je vous le disais, sur « jeveuxaider.gouv », qui une richesse formidable d'inscription pour tous les bénévolats. Je tiens à dire vraiment que ce mouvement de solidarité on est en train de l'organiser, mais ça fait feu de toute part, et je tiens vraiment à remercier les Français, tous ces Français qu'on dit en seconde ligne, ils sont là, ils sont présents, ils ont envie d'aider, et nous allons les aider à aider. 

JEFF WITTENBERG 
Alors, les personnes handicapées ont besoin d'aide, mais elles peuvent elles aussi aider, c'est ce que vous voulez nous dire aussi ce matin, elles peuvent pour certaines d'entre elles contribuer par leur aide à la lutte contre le coronavirus. Comment, de quelle façon ? 

SOPHIE CLUZEL 
Alors, les personnes handicapées, elles travaillent, comme beaucoup, elles travaillent notamment dans des entreprises qui sont des ESAT par exemple, qui sont des entreprises adaptées… 

JEFF WITTENBERG 
Les ESAT, on dit ce que c'est ?  

SOPHIE CLUZEL 
Les ESAT c'est tout ce qu'on appelle l'atelier par l'activité, c'est-à-dire. c'est des… 

JEFF WITTENBERG 
Ce qu'on appelait les centres d'aide par le travail. 

SOPHIE CLUZEL
 … qui ont besoin de plus d'encadrement, mais qui travaillent, qui ont une vraie activité économique également. Et donc toutes ces entreprises d'insertion, ces entreprises où il y a majorité de personnes en situation de handicap, se mettent au service avec le tissu entrepreneurial pour fabriquer des masques, pour fabriquer des protections, et nous sommes en train d'organiser, grâce à la France s'engage, et vraiment c'est une coopération inédite de tout ce tissu industriel, qu'il soit justement avec des personnes handicapées ou pas, qui se sont mis ensemble avec Muriel PENICAUD, avec Thibaud GUILLUY, nous avons travaillé avec toutes les équipes, pour que justement les personnes handicapées apportent leur pierre à l'édifice économique, au service de la protection… 

JEFF WITTENBERG
 Ça va se faire à partir de quand madame CLUZEL ? Vous nous dites ce matin que les centres d'aide par le travail vont fabriquer, vont contribuer à la fabrication de masques, à partir de ce matin. A partir de quel moment ?  

SOPHIE CLUZEL 
Exactement. Ça démarre dès aujourd'hui et ça va être exponentiel, et vraiment toutes les entreprises adaptée, l'Association des paralysés de France, Handicap, l'Union nationale des entreprises adaptées, tout ce réseau se met ensemble, cette coopération entre eux. L'activité pour l'insertion, l'activité des personnes handicapées, le travail entrepreneurial, pour justement apporter vraiment leur contribution économique au pays. Donc on voit bien qu'il y a un mouvement de coopération inédit, ça a été un vrai travail remarquable, en toute sécurité et à partir de demain ça va commencer justement à travailler et à produire ses protections indispensables pour tous, pour travailler justement en toute sécurité.  

JEFF WITTENBERG 
Pour conclure, Sophie CLUZEL, vous parliez, on a beaucoup parlé des personnes handicapées qui vivent auprès de leur famille ou dans des centres fermés ou en tout cas où ils sont encadrés, il y a aussi beaucoup de personnes handicapées, vous les avez déjà évoquées, qui vivent seules, et là c'est un appel que vous lancez une nouvelle fois aux Français, c'est-à-dire de penser à eux, un peu plus que d'habitude, dans cette période où ils sont encore plus isolés. 

 SOPHIE CLUZEL
 Oui, ce sont des personnes qui vivent habituellement chez elles, qui sont très isolées, et nous travaillons aussi avec les communes, les collectivités locales et départementales, pour justement qu'elles inscrivent et que les centres d'action communau-sociale des communes puissent penser aussi au portage de repas, puissent penser à les identifier pour mettre en relation. Ce qu'il nous faut travailler c'est cette mise en relation, entre, j'ai envie de m'engager auprès de quelqu'un mais je ne sais pas comment. Voilà. La plateforme Solidaires handicaps, les communes, les collectivités locales, tout ça nous l'organisons, pour que je dirais cette vague de solidarité vienne de façon concrète au service des personnes les plus fragiles, les personnes en situation de handicap, les aidants, les personnes âgées. Voilà, c'est un mouvement, faisons attention à notre voisin qui peut être extrêmement isolé, et organisons-nous pour lui rendre ce service indispensable, parfois c'est un coup de fil. Un coup de fil peut rompre l'isolement et vraiment transformer la journée du quotidien. 

JEFF WITTENBERG 
On vous entend ce matin. Merci. On rappelle et on revoit à l'antenne l'adresse de cette plateforme donc votre ministère, votre secrétariat d'Etat lance aujourd'hui « Solidaires-handicaps », également au pluriel, avec toutes les propositions. Oui, vous vouliez ajouter quelque chose ? 

SOPHIE CLUZEL 
A partir de demain. 

JEFF WITTENBERG 
A partir de demain, mais je le lance aujourd'hui, ce sera disponible pour tout le monde à partir de demain. Merci beaucoup Sophie CLUZEL. 

SOPHIE CLUZEL 
Exactement. Merci.  

JEFF WITTENBERG 
Samuel c'est à vous, très bonne journée.  

SAMUEL ETIENNE  
Merci beaucoup Jeff WITTENBERG. Les 4 vérités. Merci  aussi à votre invitée. Je crois que ce conseil que Sophie CLUZEL vient de donner, un coup de fil peut rompre l'isolement, la solitude du quotidien, vaut pour nous tous. 


Source : Service d'information du Gouvernement, le 31 mars 2020