Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'épidémie de Covid-19 et la frontière avec le Royaume-Uni, à l'Assemblée nationale le 24 mars 2020.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

 Monsieur le Député,


Vous avez rappelé les épisodes récents. A la demande du président de la République, le Conseil européen de mardi dernier a décidé de fermer et l'espace Schengen et l'espace de l'Union européenne, en y intégrant le Royaume-Uni dans un espace unique, protégé et soumis à des mesures de restrictions de circulation et de contacts.

Il y a eu des discussions avec le Royaume-Uni qui ont abouti au fait que les autorités britanniques ont bougé leur position depuis vendredi dernier. D'abord, en développant des mesures sanitaires beaucoup plus strictes. Ensuite, vendredi soir, en décidant la fermeture de lieux publics majeurs, à commencer par les écoles. Et enfin et c'est l'événement le plus important, en décidant hier soir, par un discours du Premier ministre Boris Johnson, de prendre des mesures drastiques de confinement, sur trois semaines, avec des mesures extrêmement fortes, dont nous ne mesurons pas encore très concrètement, aujourd'hui, l'application puisque c'est très récent. Et j'aurai tout à l'heure, en sortant d'ici, un échange approfondi avec mon collègue Dominic Raab, pour vérifier la mise en oeuvre de l'ensemble du dispositif, y compris sur la circulation et sur le trans-Manche.

Mais, les mesures qui ont été prises visent aussi à faire en sorte que, à l'intérieur de cet espace, que j'allais appeler "confiné", il puisse y avoir des contrôles entre les différents pays, des contrôles intra-européens, pour vérifier à la fois la capacité des transfrontaliers à aller continuer de faire en sorte que la vie économique se poursuive, à vérifier aussi que le transit de marchandises s'effectue dans les meilleures conditions, le plus rapidement possible, et qu'il soit vérifié. Et c'est sur ce point particulier que je vais avoir tout à l'heure des entretiens avec mon collègue britannique pour harmoniser l'ensemble de nos dispositions et faire en sorte qu'il n'y ait pas de perturbation supplémentaire.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 mars 2020