Interview de Mme Muriel Pénicaud, ministre du travail, à Radio Classique le 18 mars 2020, sur le nombre important de salariés en chômage partiel, la limitation des licenciements sans les interdire et la garantie pour les indépendants.

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Média : Radio Classique

Texte intégral

RENAUD BLANC

Bonjour Muriel PENICAUD.

MURIEL PENICAUD  
Bonjour Renaud BLANC.

RENAUD BLANC
La ministre du Travail. Muriel PENICAUD, « nous sommes en guerre », pour reprendre l'expression du chef de l'Etat il y a 2 jours, guerre sanitaire bien sûr, mais aussi guerre économique. Cette guerre économique elle est aussi terrifiante que la guerre sanitaire, pour vous ?  

MURIEL PENICAUD  
Je pense que la guerre sanitaire entraîne effectivement une guerre économique, et notre objectif, avec le président de la République, avec le Premier ministre, avec Bruno LE MAIRE, avec tout le gouvernement, c'est vraiment de passer, de gagner cette bataille économique, en limitant le plus possible, en limitant si on peut totalement les défaillances d'entreprises, et évidemment en évitant des vagues de licenciements, et c'est pour ça qu'on a d'ailleurs renforcé considérablement le chômage partiel, parce qu'il faut pouvoir éviter la casse sociale et puis repartir demain, repartir dès qu'on pourra, dès que la crise sera derrière nous, et pour ça il faut garder les compétences, garder une activité qui permet de repartir rapidement, parce qu'il peut y avoir un double choc et il faut déjà préparer la deuxième partie, pour qu'on reparte plus fort après l'épidémie.

RENAUD BLANC
Alors, j'ai des questions très concrètes à vous poser en tant que ministre du Travail, mais auparavant vous imaginiez que la situation économique se dégraderait aussi vite ?

MURIEL PENICAUD  
Alors, d'abord personne ne pouvait savoir exactement à quel moment l'épidémie prendrait son envol, mais on ne s'apprêtait évidemment à ce qu'il y ait un moment où que ça soit un trou d'air économique. Après, je pense qu'aujourd'hui il ne faut pas non plus, comme on dit, vous savez, dans la circulation sur l'autoroute, il ne faut pas créer de sur-accident. Aujourd'hui, je reviendrai sur des différents cas de figure, on ne laisse tomber personne. Il y a une solution pour chacun, personne ne va se retrouver sans revenu ou dans la difficulté. On met en place un système très protecteur, mais il faut aussi dire qu'il y a beaucoup d'activités économiques qui ferment, au-delà de ce que prévoit le texte réglementaire, or, elles sont essentielles pour la Nation. On a besoin de plombier si quelqu'un a une fuite. On a besoin, pour que tout le monde soit rassuré sur le plan alimentaire, on n'a pas besoin de production plus, la structure de l'agroalimentaire fonctionne, on est un grand pays d'agroalimentaire, donc on aura sans problème de quoi approvisionner, à condition que toute la chaîne fonctionne. Quand vous achetez un litre de lait, derrière il y a un agriculteur, il y a une industrie agroalimentaire, mais aussi un transporteur, il y a celui qui fait les pièces détachées pour le camion du transport, celui qui fait les cartons des emballages, il y a l'hôtesse de caisse, il y a 15 métiers au moins pour que vous arrêtiez votre litre de lait. Et là il faut comprendre qu'on est dépendant les uns des autres, sur le plan sanitaire évidemment, mais aussi sur le plan économique. Donc on a aussi besoin en protégeant à fond évidemment les salariés, que l'activité économique continue.

RENAUD BLANC
La France est en récession, c'est une récession presque volontaire, avec ce confinement.  

MURIEL PENICAUD  
Eh bien de toute façon, tous les pays vont connaître une forme de récession, ça ne peut pas être autrement. Après je pense que c'est beaucoup trop tôt pour élaborer là-dessus, l'urgence c'est la situation d'aujourd'hui, mais je pense qu'on va aussi apprendre à travailler autrement, organiser les chaînes de production autrement. Voilà. Mais ça c'est demain. Aujourd'hui, l'important c'est que les services et les besoins essentiels pour les Français, arrivent. Je voudrais saluer l'esprit citoyen de l'immense majorité des Français, qui comprennent ce confinement, qui est difficile, ce n'est pas facile d'être entre 4 murs, personne ne le fait de gaieté de coeur. On a besoin de cet esprit, de ce civisme citoyen pour jubiler au milieu l'épidémie. Mais on au besoin aussi du civisme économique des entreprises, pour qu'elles continuent à fonctionner. On travaille avec elles pour que toutes les mesures de protection des salariés soient là. J'étais encore en call hier, évidemment on ne fait plus de réunions physiques avec les organisations syndicales et patronales. Il y a des solutions dans beaucoup de secteurs, on l'a vu pour la distribution, on peut le voir dans le bâtiment, mais il faut trouver les modalités qui permettent une continuité l'activité économique, parce que sinon les services et les biens nécessaires dont ont besoin les gens, ne vont pas arriver, on a besoin d'énergie, d'électricité, d'eau, de ramasser les poubelles. Les soignants sont les gens les plus importants du pays aujourd'hui, ils sont au front de la lutte contre l'épidémie, mais il y a aussi à l'arrière, si j'ose dire, puisqu'on prend les termes guerriers, tous ceux qui font en sorte que la vie quotidienne des Français puisse continuer. Et ça je voudrais leur tirer un coup de chapeau, parce qu'ils ont un rôle essentiel pour l'intérêt général.  

RENAUD BLANC
Muriel PENICAUD, combien de personnes sont au chômage partiel à cette heure ? Combien d'entreprises sont concernées ?  

MURIEL PENICAUD  
Alors, aujourd'hui, à hier, on avait 9 000 entreprises concernées, et 160 000 salariés, pour un coût de 500 millions d'euros. Voilà, c'est la situation hier, ça augmente beaucoup là d'heure en heure. Alors, je voudrais d'ailleurs rassurer les entreprises parce qu'il y a évidemment un peu un embouteillage dans les demandes, pour dire qu'elles ont. 30 jours pour faire leur déclaration et qu'on prendra toutes les demandes a posteriori, donc de façon rétroactive, donc voilà pas d'angoisse à avoir. Et je voudrais aussi rassurer les salariés, puisque certains croient qu'ils doivent aller à l'ASSEDIC, non, au chômage partiel on n'est pas au chômage, malgré son nom, on reste avec son contrat de travail, simplement chez soi, on a 100 % de sa rémunération si on est au SMIC, 84 % si on est au-dessus. On reste chez soi et c'est l'entreprise qui fait toutes les démarches, c'est elle qui vous paie, et après mon ministère, le ministère du Travail, les rembourse.  

RENAUD BLANC
 Alors, en début de semaine, Muriel PENICAUD, vous avez été très ferme pendant la période actuelle, c'est zéro licenciement. Hier, le Premier ministre, chez nos confrères de France Télévisions, s'est montré tout de même moins catégorique.  

MURIEL PENICAUD  
Non non, on maintient, on est tout à fait en phase avec le Premier ministre. Je n'ai jamais parlé d'interdiction de licenciement, moi je ne crois absolument pas, et d'ailleurs l'histoire a prouvé que ce n'était pas efficace. Quand je dis zéro licenciement, j'en appelle à la responsabilité des entreprises. Pour les entreprises qui ne peuvent vraiment plus fonctionner, parce qu'elles n'ont plus de clients, plus de fournisseur, de matières premières, il y en a où ça n'est plus possible. Celle que l'on a fermées, les bars, les restaurants, les cafés, qui sont tous en chômage partiel, pour ceux-là on a une solution qui est bien meilleur que le licenciement, c'est le chômage partiel. C'est ça mon message. Ne licenciez pas, ne faites pas des vagues de licenciements, gardez vos salariés, vous les mettez au chômage partiel, on vous rembourse le coût, mais moi je préfère qu'il n'y ait pas de chômage et que les salariés gardent leur emploi et que quand on repart, eh bien les entreprises aient gardé les compétences. C'est ça que je veux dire par zéro licenciement. On n'est pas, le sujet il n'est pas administratif, il est opérationnel, pragmatique, il y a une meilleure solution, on va être le pays le plus protecteur d'Europe, avec ce chômage partiel à très grande échelle et c'est un réflexe qu'il faut avoir, si on ne peut pas fonctionner, on ne ferme pas son entreprise, on ne licencie pas ses collaborateurs, on les met en chômage partiel.  

RENAUD BLANC
Alors, vous avez parlé du chômage partiel, vous aviez évoqué le chiffre de 84 % de salaire net, or il y a quelques jours Bruno LE MAIRE avait dit : aucun salarié ne perdra un centime.  

MURIEL PENICAUD  
Non, alors c'est bien… la loi en prévoit que c'est 100 % au SMIC, 84 % du salaire net moyen. Ce que je voudrais, dire c'est que pour tous les cas de figure, on a une solution qui est quand même parmi les… qui est la plus protectrice d'Europe, parce que là, on parle de ne pas travailler du tout. Ne pas être au chômage et avoir 84 % de son salaire net, et pour une grande partie qui s'est qui est au SMIC c'est 100 % de son salaire. Donc je crois que là-dessus c'est un effort de solidarité collective, qui est très important, et qu'il faut saluer. Je voudrais dire aussi qu'on ne laisse tomber personne, parce que ça c'est pour ceux qui sont en chômage partiel, et si vous êtes parent, un des deux parents qui gardez vos enfants, d'abord bon courage pour les cours, là on est tous solidaires, dans ce cadre-là vous êtes en arrêt maladie, sans certificat médical, sans être malade, et là vous avez au moins 90 % de votre salaire, selon les conventions collectives, c'est 90 ou 100 %. On va obliger les employeurs à tous payer la partie complémentaire jusqu'à 90 %. Si vous êtes malade, vulnérable, vous êtes chez vous aussi, et puis si vous êtes en télétravail, évidemment vous travaillez en étant payé complètement. Et j'ai demandé aux employeurs d'être   tolérant sur le sujet, parce que, pour ceux qui sont en télétravail mais qui en même temps gardent leurs enfants, oui ça ne sera pas la productivité normale. Mais là il faut que tout le monde joue le jeu et que tout le monde soit compréhensif, tout le monde doit faire au mieux. On fait tous au mieux, mais c'est mieux de travailler en télétravail, mais si ce n'est pas complet, que pas du tout, il y a 8 millions de personnes qui peuvent travailler en télétravail, donc ça change déjà beaucoup de choses pour la propagation de l'épidémie, si les 8 millions travaillent chez eux, ce qui est en train de s'organiser.  

RENAUD BLANC
Muriel PENICAUD, un employeur peut-il imposer à ses salariés de poser des jours de congés s'il n'y a pas d'activité ? On a des témoignages dans ce sens.

MURIEL PENICAUD  
Alors, ça n'est pas nouveau, puisqu'un employeur peut déjà imposer des dates de congés payés, simplement dans la loi habituellement il faut qu'ils préviennent 4 semaines à l'avance, là je crois qu'il faut que tout le monde là aussi fasse du bon sens, et moi j'en appelle au dialogue social dans les entreprises. Ça peut se discuter dans les entreprises, tout le monde comprend la situation, tout le monde comprend que c'est difficile, donc pourquoi ne pas prendre une semaine de congés payés maintenant, quelques jours de RTT, ça n'est pas choquant. Mais je crois qu'il ne faut pas se mettre simplement sous l'angle du droit il faut se mettre autour de la table virtuelle, au téléphone, et discuter. Et moi je suis frappée de voir qu'il y a des entreprises qui jouent le jeu du dialogue social, qui ont réuni leurs délégués syndicaux, leur comité syndical et économique en urgence, on peut le faire par téléphone, pour mettre en place tous les systèmes de protection des salariés, discuter ces histoires de congés. Moi je crois que la solution elle est là, elle est sur le terrain, donc oui la loi le permet à 4 semaines, dans ce contexte d'urgence ça peut être plus réduit, le plus important c'est de trouver une solution qui fait sens. Il y a déjà des accords d'entreprise là-dessus, qui ont été faits en journée, donc en une journée trouver les solutions de protection et de régulation des congés.  

RENAUD BLANC
Autre question très concrète, Muriel PENICAUD, si un employeur refuse le télétravail, alors que c'est possible, que fait, que peut faire le salarié ?  

MURIEL PENICAUD  
Alors, il se met en télétravail quand même. Nous avons un questions/réponses aux entreprises, qui est actualisé tous les jours, qui est sur le site du ministère et le site du gouvernement, et qui dit très clairement que dans ce contexte le télétravail est automatique, impératif. Tous ceux qui peuvent travailler en télétravail, doivent travailler en télétravail. L'employeur doit fournir les moyens, mais il faut travailler en télétravail le plus possible. C'est 8 millions de personnes de moins qui vont, qui peuvent travailler, sans circuler, donc c'est énorme.  RENAUD BLANC Mais il n'est pas obligatoire.  

MURIEL PENICAUD  
Ah, les entreprises sont obligées d'accepter.  

RENAUD BLANC
D'accord.  

MURIEL PENICAUD  
Dans le contexte actuel. Déjà depuis les ordonnances 2017, de travail, c'est un droit des salariés, mais là, les employeurs, il ne faut pas discuter des semaines, il faut tout de suite mettre en télétravail, et j'allais dire des deux côtés on peut l'imposer, le salarié peut l'imposer, l'employeur aussi, et je crois que c'est le bon sens, moi je ne crois que des entreprises, y compris dans les médias d'ailleurs, où on fait le maximum de télétravail. C'est le bon sens. Là aussi c'est du droit, c'est de l'organisation du travail, mais c'est aussi du civisme.

RENAUD BLANC
Alors on vit une situation exceptionnelle. Est-ce que vous craignez, Muriel PENICAUD, des tensions à terme entre employeurs et employés ?  

MURIEL PENICAUD  
Je crois que justement, la clé c'est de discuter. Moi j'ai beaucoup de témoignages, j'ai passé ma journée au téléphone hier, et ça sera pareil aujourd'hui et demain, avec employeurs, syndicats, la distribution, le bâtiment, il y avait des endroits où ça se passe bien, parce qu'on discute, tout le monde est conscient de la situation, tout le monde est responsable. Moi je peux vous dire que le dialogue que j'ai avec les organisations syndicales, il y a un niveau de responsabilité dans l'intérêt de la Nation, dans l'unité nationale, qui est extrêmement élevé donc tout le monde est responsable, mais il faut discuter. Si l'employeur dit aux salariés : « voilà, c'est comme ça, je ne discute avec vous, on s'organise comme ça », ça ne se passe pas de la même façon que si on discute, et puis qu'on trouve aussi des solutions, par exemple quand on travaille en open space, eh bien si vous êtes une équipe le matin, une équipe le soir, on peut être à 2 m de distance. Si on est dans les équipes, on peut faire des rotations d'équipes différentes, dans une camionnette, dans le bâtiment peut être que l'on va faire le chantier plus petit, et puis on va faire la camionnette moins remplie, pour qu'on soit moins nombreux dans la camionnette et qu'on ait les protections. Voilà, toutes ces choses-là très concrètes de la vie, qui permettent de protéger les salariés, tout en continuant l'activité, ça ne se fait pas que dans les lois, ça se fait sur le terrain, en discutant avec les salariés.  

RENAUD BLANC
D'adapter, en quelque sorte. Le gouvernement a annoncé des démesures pour les indépendants, mais qu'en est-il Muriel PENICAUD des intermédiaires, comment comptez-vous les aider ?

MURIEL PENICAUD  
Alors, pour les indépendants, donc ça a été annoncé hier, le ministère de l'Economie et des finances met un fonds en place,  un fonds de solidarité qui va permettre pour les toutes petites entreprises, les indépendants, d'avoir, qui pour certains perdent la totalité ou une très grande partie de leur chiffre d'affaires, d'avoir une aide immédiate, puisque pour eux le chômage partiel ne fonctionne pas en tant que tel, puisque c'est par rapport à une feuille de paie, ça s'évalue et ils auront 1 500 € par mois, à partir de ce mois-ci. Donc je crois que ça va permettre de sortir la tête de l'eau à beaucoup d'indépendants qui sont très inquiets aujourd'hui.  

RENAUD BLANC
Hier Edouard PHILIPPE a évoqué de possibles nationalisations. AIR FRANCE, on le sait, est dans une situation extrêmement difficile. Estce que c'est une solution pour vous envisageable ?

MURIEL PENICAUD  
Alors, il est clair qu'il y a des entreprises en grande difficulté et AIR FRANCE évidemment compte tenu du trafic aérien qui chute complètement, en fait partie. Alors déjà je donne évidemment mon approbation pour le chômage partiel, pour regarder les compétences et ne pas licencier. Je ne reviens pas dessus, mais oui, le Premier ministre l'a dit, il est possible que l'Etat décide de monter au capital ou de nationaliser certaines entreprises, pour qu'elles ne soient pas, dans le contexte économique actuel, la cible de prédateurs économiques, c'est-à-dire au profit des cours bas, pour racheter des entreprises qui sont des fleurons nationaux, et qui sont très importantes pour notre vie...

RENAUD BLANC
Donc on peut imaginer des nationalisations, dans les jours, dans les semaines qui viennent ?

MURIEL PENICAUD  
Nationalisations ou monté au capital, parfois ça suffit de monter au capital pour bloquer un prédateur, mais évidemment on veut préserver notre tissu économique, ça fait partie de nos priorités.

RENAUD BLANC
L'Assurance chômage, la réforme est reportée de 5 mois, certains syndicats vous demandent de renoncer totalement à cette réforme. Que répondez-vous ?  

MURIEL PENICAUD  
Alors, la réforme, ce qui est déjà mis en place, y compris le droit aux démissionnaires pour créer leur entreprise etc. on ne va pas revenir sur ce qui a été mis en place l'année dernière. Par contre effectivement toutes les mesures qui devaient arriver au 1er avril, sont reportées au 1er septembre. Je crois que là c'est l'esprit général. On ne met pas en place là des réformes tout de suite, on se concentre tous à 100 % sur la lutte contre le coronavirus, et tout le reste on verra après, dans quelle situation économique et sociale on est.

RENAUD BLANC
Muriel PENICAUD, ne dernière question, elle est politique. Vous avez lu j'imagine l'article du Monde consacré à Agnès BUZYN, qui a parlé de mascarade concernant les élections municipales, qui a déclaré qu'elle avait prévenu le gouvernement et le Premier ministre, quelle est votre réaction à ces déclarations de l'ancienne ministre de la Santé.

MURIEL PENICAUD  
Je crois que le Premier ministre a répondu très clairement aujourd'hui et je vais vous dire aujourd'hui, on travaille matin, soir, nuit parfois, week-end compris, sur la lutte contre le coronavirus, pour aider les salariés, pour aider les entreprises, et pour être tous derrière nos soignants et pour les aider. Le reste, les polémiques, etc., franchement ce n'est pas le jour, et c'est secondaire. Ce n'est pas ça qui intéresse les Français aujourd'hui.

RENAUD BLANC
Vous souhaitiez l'unité, vous souhaitez l'unité nationale, et on a l'impression que les coups viennent de votre camp.

MURIEL PENICAUD  
Oui, enfin, il peut y avoir quelqu'un qui craque à un moment donné. Honnêtement, le plus important, les Français ils se demandent comment ils s'organisent, se sentir sécurisé, pouvoir se soigner, pouvoir aller au travail, pouvoir s'occuper de leurs enfants, c'est ça des questions du jour, c'est beaucoup plus important.  

RENAUD BLANC
Merci beaucoup Muriel PENICAUD d'avoir été ce matin en ligne sur Radio Classique.

MURIEL PENICAUD  
Merci, bonne journée à toutes et à tous.  

RENAUD BLANC
La ministre du Travail qui a répondu de façon très concrète, à un certain nombre d'interrogations.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 mars 2020